Netflix s'en prend aux journalistes qui n'ont pas aimé Bright

Christophe Foltzer | 25 janvier 2018
Christophe Foltzer | 25 janvier 2018

Dans la vie, il faut savoir être beau joueur même si, parfois, c'est difficile. Par contre c'est un peu abusé de venir se plaindre alors qu'on a réussi son coup.

Vous vous rappelez de Bright ou vous avez déjà oublié ? Mais si voyons, le gros "cadeau" de Noël de Netflix, le nouveau film de David Ayer, le réalisateur de Suicide Squad, avec Will Smith et Joel Edgerton en Orc dans les rues de Los Angeles... Bright quoi !

La plus grosse production originale à ce jour du network (une centaine de millions de dollars de budget), censée nous prouver qu'on n'avait plus besoin d'aller au cinéma pour voir du gros spectacle de qualité.

 

Photo Will Smith, Joel EdgertonWill Smith et Joel Edgerton

 

Un bon gros succès sur Netflix d'ailleurs puisque le film, qui aura droit à une suite, s'est rapidement classé en tête des visionnages dans la catégorie long-métrage, en dépit d'une réception critique plus que glaciale, certains médias n'hésitant pas à le qualifier de pire production de l'année 2017. 

Et c'est un peu le problème puisque le network n'est pas très content de cette réputation et, plutôt que de se remettre en question, il préfère en rejeter la faute sur les critiques, qui seraient visiblement déconnectées de leur public. C'est en tout cas ce que le patron de Netflix, Reed Hastings, a avancé comme argument récemment au micro de Variety :

"Les critiques sont clairement déconnectées de l'intérêt du public de masse... La plupart des critiques sont écrites en anglais et ne concernent que les Etats-Unis. La critique est une part importante du procédé artistique mais elle est beaucoup trop déconnectée de la perspective commerciale d'un film.

 

Photo Noomi RapaceOui, Noomi Rapace était aussi dans le film

 

Si les gens regardent un film et l'apprécient, c'est à cela que l'on mesure son succès. Et si les critiques le soutiennent ou non, cela ne reste qu'un groupe sélectionné sur les réseaux sociaux, des influenceurs qui ne s'adressent qu'à un public spécifique."

On vous répète à longueur de journée que nous ne prétendons jamais posséder la parole divine sur telle ou telle production, qu'il s'agisse d'une série, d'un film ou d'une statue en crotte de nez. Nous n'envisageons notre métier (si tant est qu'il en soit bien un) que comme un point de vue spécifique, un point de départ pour discuter avec le public et donner quelques clés de compréhension.

De ce fait, on trouve que cet argument ne tient pas vraiment la route puisque, effectivement, le succès d'un film ne se mesure qu'à sa réception auprès du public. Même si la plupart du temps, cela nous déprime énormément. Mais bon, on n'oublie pas non plus que l'enjeu est important pour Netflix et que Bright était un gros test pour l'avenir. Un avenir qui s'annonce pas mal radieux puisque Hastings en a profité pour annoncer que le network prévoit de sortir pas moins de 80 films originaux cette année, de budgets et d'ambitions très différents. En plus de Bright 2 évidemment.

 

Photo Will Smith, Joel Edgerton

Tout savoir sur Bright

Newsletter Ecranlarge
Recevez chaque jour les news, critiques et dossiers essentiels d'Écran Large.
Vous aimerez aussi
commentaires
wizzy
16/02/2018 à 16:38

il était bien ce film, ça ne méritait pas un tel flingage dans tous les médias, ce qui a été écrit ne l'a été que pour faire du dézinguage gratuit anti-Netflix, je n'y suis pas abonné, mais ils ont le mérite de faire des choses un peu nouvelles, bien que tout balancé d'un coup, sans faire un peu de teasing d'au moins 1 semaine avant, histoire qu'on en parle, qu'on en rêve serait pas mal.

Brigth dézingué qui était presque aussi bien que bad boy (point négatif sur la bande son qui déc dans certaines scènes d'action inaudibles), altered carbon aussi dézingué qui pour l'instant j'en suis à l'épisode 6 est pas mal je trouve. Je rejoint l'avis de Netflix, voyant les critiques depuis décembre, je trouve les critiques sont déco du public à cause de leur guerre anti-netflix. Après pour les 2 cas que je cite, je beigne dans les univers de ces scénarios, shadow run, blade runner, j'en ai vu les multiples nuances en livres, jeu de plateau, de role, vidéo, il y'a peut être des références que ne possèdent peut être que les gens comme moi, mais moi ces thématiques ça me parle et le boulot fait me plait. Peut être que pour comprendre vous devriez vous mettre au jeu de role et au jeu de plateau, dans quasi toutes les villes il y'a des boutiques de jeu, déplacez-vous y, il n'y a pas que le scrabble et le monopoly, il y'a tout un univers qui vous attends, ça devrait vous permettre de mieux comprendre certaines réalisations.

Ju
01/02/2018 à 00:47

Ce film ma fait passer une exelente soirée.
Un univers tous simplement fantastique . Merci

Alyon
26/01/2018 à 10:57

l'infime fraction du public de masse que je suis a trouvé ça bien mauvais et ennuyeux ... Je précise que je ne suis pas journaliste ! Après les arguments (qui vient du verbe argumenter et non clasher ..) des uns et des autres sont respectables et c'est ce qui fait l'intérêt d'un site comme Ecran Large. Je ne suis pas toujours d'accord avec leurs critiques mais je les lis toujours avec intérêt et j'aime le ton et les avis tranchés !!

Tituto
25/01/2018 à 18:15

Non je ne mélange pas les influenceurs youtube et autres réseaux sociaux qui sont évidemment plus enclins à accepter des « cadeaux « car non professionnel   et les journalistes ( qui sont également des influenceurs) qui sont sensé respecter une certaine déontologie , cependant quand je parlais de nombreux journalistes que j’avais rencontré au cour de ma carrière qui étaient plus intéressés par les cadeaux et autres avantages que par les critiques d’oeuvres Je parlais bel et bien des vrais journalistes ! Les youtubeurs et autres ... sont hors catégorie dans ce domaine ...

Finnigan
25/01/2018 à 15:52

@Tituto

Et tout le monde a compris que tu es un journaliste raté et aigri ? (j'applique ta logique imparable)

Et donc la preuve du pouvoir des médias, c'est les millions d'entrées de quantité de films descendus en masse par la presse (de Dany Boon à un blockbuster ordinaire), et l'échec cinglant de tonnes de films d'auteur encensés par la même presse (mais que le public ignore copieusement) ?

Si tu penses vraiment que les gens qui pensent que SW7 est un quasi remake, ont eu besoin de lire la chose reprise dans tous les sens, et que personne ou presque n'est capable d'ouvrir les yeux et recoller les morceaux (on parle pas de texte sous-jacent ou de métaphore : c'est littéralement un héros dans le désert qui décolle et affronte une Etoile de la mort, donc on est loin d'une analyse en profondeur, et on parle d'une saga ultra populaire, décortiquée et protégée par des millions de gens sur plusieurs générations), tu tombes là encore dans l'infantilisation des masses. C'est bien ton droit, et le mien est d'être en désaccord et trouver ça simpliste au possible.

Et quand tu dis "influenceurs", tu ne parles pas de critiques. Là, on voit peut-être qu'en fait tu mélanges ou parlais depuis le début des Youtubeurs et autres gens "importants" sur le web, à qui on offre des cadeaux pour dire du bien dans des proportions absurdes. Comme je disais : foutre dans le même panier "les journalistes", si on met là dedans un spectre qui va de Positif (où on se retrouve à écrire un papier bénévolement pour le prestige) au mec de 19 ans qui a sa chaîne Youtube et décore à l'écran avec les figurines du film, forcément on perd des nuances et de la finesse dans l'analyse de la situation.

Quant à ton analyse sociologique sur les mouvements de masse... Oui, certes. Ce qui prouve bien que c'est le public qui dicte, dans beaucoup, beaucoup de cas (voir ce que je disais sur les films encensés par la presse qui se vautrent en salles vs les films que la presse détruit et que le public court voir). Et il lance la machine.
Ce n'est pas la presse qui a décidé de faire de Bienvenue chez les Ch'tis ce carton, mais le public, lors de cette fameuse tournée province. Ce n'est pas non plus la presse qui a joué un vrai rôle dans la chute de fréquentation de Batman v Superman : le film a été atomisé par les critiques, le public s'est rué en salles le premier week-end, et a ensuite donné un bouche-à-oreille mitigé. Au contraire, comme tout le monde l'a remarqué : Wonder Woman, présenté par la critique comme un super film (rires), a eu un démarrage inférieur à BvS (preuve que le public de "moutons" fait comme il veut au fond), puis a eu une carrière très solide sur la durée (preuve que les moutons ont décidé par eux mêmes d'en dire du bien et de s'exciter).

Tu oublies aussi que la critique est largement méprisée, comme on le lit chaque semaine un peu partout (sur tout type de média d'ailleurs, qu'on parle cinéma ou politique ou bricolage, avec les théories de complot, le doute et la remise en question, parfois légitime et nécessaire, parfois absurde et gratuit). Et surtout, un grand nombre de spectateurs se contrefoutent de la presse, ne lisent absolument rien sur les films à ce niveau, et ont une indifférence absolue pour ce truc qu'ils ne considèrent pas. La majorité des spectateurs vont voir un film après avoir vu une bande-annonce (travail de comm, de distrib), après avoir vu Sophie Marceau au JT, après avoir vu leur star préférée en parler dans un journal, ou après avoir entendu que cette franchise qu'ils aiment est de retour. Et là-dedans, l'avis précieux des critiques, ils n'en ont strictement rien à cirer.

Mais tu as raison, disons qu'on en a "fini". Bonne continuation

SFSTORY.FR
25/01/2018 à 14:14

Pas journaliste mais simplement fan de SF, mise à part deux ou 3 idées peu exploitées et un monde fantastique limité à quelques trolls, Bright c'était nul, un cadeau éventé de Netflix. Alors de là à en faire un deuxième (!)

Apola
25/01/2018 à 13:46

Le journalisme est à mon sens, un des derniers métiers qu'on fait par vocation...
Maintenant, dans une société ou la presse est financé par la pub, Jean rédacteur va devoir oublier son sens critique pour ne pas froisser certains de ses annonceurs. Si l'affluence sur ses articles sont en deçà des objectifs fixé par sa direction, il va devoir travailler ses titres afin de faire du sensationnel, si tel film se fait basher pendant toute sa production sur les sites concurrents il va devoir ravaler son opinion et récité l'avis générale... Et pour générer toujours plus de trafic on va lui demander de traduire rapido les news de TheWrap, Variety sans forcement vérifier leurs sources. Heureusement qu'ici au moins on a de bons dossier de temps en temps et des news sur des petits films. Mais les kombini, buzz eed, melty et cie c'est navrant de les lire!

Tituto
25/01/2018 à 13:03

Pour en finir Finnigan tu ne prend pas en compte l'influence indirect des critiques et des influenceurs YouTube etc...
Ex Star Wars 7 : 1 ou 2 influenceurs sans doute brillant...a déclaré que oui c'est évident l'épisode 7 est un remake de l'épisode 4 , quelques personnes on veut ces vidéos les ont trouvés brillantes et en on parlé à leur amis qui en ont parlé à leurs amis etc...au bout de quelques jours tout le monde répétait la même chose ! Et il est désormais acté que c'est un fait ( bien sûr il y aura tjrs des personnes qui ne seront pas d'accord mais ultra minoritaire.)A bout de quelque mois même les médias : blog, radio , audio entérine cet avis général Cet exemple est représentatif de pratiquement tous les films grand publique qui sortent ex JLA, Star Wars 8 etc

Tituto
25/01/2018 à 12:42

Réponse pour Finnigan: 1) tout le monde a comprit que tu doit être journaliste et que tu es vexé...
2) ou sinon tu es vraiment naïf si tu pense vraiment que la plupart des gens se font leur avis par eux même et que ni les journalistes ni les réseaux sociaux ne les influencent fortement. Malheureusement en réalité c'est un cliché mais les gens sont des moutons et réagissent à ce qui les entoures de façon identiques ex pour un film :j'aime, j'aime pas , je m'en fous etc...mais tous vont de façons schématique vont te citer les mêmes arguments en gros pour justifier leur choix .
Autre exemple si tu travail dans une petite boutique tu remarqueras que tu peux ne pas avoir de client pendant des heures et qu'il suffit qu'une personne rentre dans ta boutique pour que les personnes suivantes y rentre également...l'être humain est social et même le marginal tien un rôle dans la société : sa façon de penser , de s'habiller répondront à des codes que entre autre l
Les politiciens , les exécutifs dès studio de cinéma , les publicitaires connaissent
3) si je dis connaître et avoir rencontré de nombreux journalistes réclamant des cadeaux et des faveurs c'est que mon métier me l'a permit ! Libre à toi de le croire ou non .

Puech
25/01/2018 à 12:29

@ Ashy Slashy

Les goûts et les couleurs ; )
Je ne vais pas à nouveau démonter Star wars 8. Je pense juste que Disney ont de l'or entre les mains et sont entrain de tout foutre en l'air.

Plus