Hugh Jackman – Interview pour The Wolverine

Perrine Quennesson | 23 juillet 2013
Perrine Quennesson | 23 juillet 2013

Une interview pour The Wolverine, à Ecran Large, on n'y croyait pas vraiment... Et pourtant.

17h. Mon rédacteur en chef m'appelle : « Bon ne t'inquiète pas, tu vas recevoir un appel dans environ 1h30. Surtout tu décroches et tu poses des questions sur The Wolverine car c'est Hugh Jackman ». Puis, sans plus de cérémonie, il raccroche. 1h30 plus tard, le téléphone sonne et, là, à l'autre bout du fil (comme on disait encore dans les 90's), Hugh qui s'interroge : « Peuruinne ? Is that you ? ». Tout en acquiesçant, je ris telle une enfant de 4 ans à qui l'on offre un ballon en forme de Dora l'exploratrice + une glace au chocolat. Déjà 1 minute dans le vent, je suis sûre, et je n'en ai que 10. Allez, on se ressaisit. Voici le compte-rendu des 9 minutes restantes avec mon ami Huggie.

 

Après X-Men Origins : Wolverine qui ne fut pas une véritable réussite ni sur le plan commercial, ni qualitativement, faire un second film sur Wolverine, c'était un peu une manière de vous rattraper auprès des fans, de vous, voire du personnage ?

Je pense que, pour le pire ou pour le meilleur, le premier Wolverine est un peu devenu un film d'X-Men. Nous avions beaucoup de personnages, beaucoup de mutants, et au bout du compte, je pense que nous n'avons pas vraiment eu le temps d'explorer le personnage principal, ce que nous avons fait ici. Il y a tellement de grandes qualités chez ce personnage, qui sont dans l'ADN même de la BD, que nous voulions les explorer ici. Et, vous savez, je pense que démarrer le film avec un Wolverine au plus mal, voir comment il en est arrivé là, comment il va apprendre à se connaître et se rendre compte qu'il n'est pas seulement un héros mais aussi un homme...c'était quelques unes de nos priorités dans ce film.

 

En effet, ce Wolverine est plus intimiste. Peut-on voir le film comme l'histoire d'un homme qui cherche la rédemption, tentant de faire le deuil de celle qu'il aime et qu'il a tuée ?  

Oui ! Enfin, j'irai même plus loin que ça. Je ne pense pas qu'au début il cherche la rédemption, je pense, en fait, qu'il a presque complètement abandonné. Il est au plus bas. Il vit une vie d'ermite. Il est comme un SDF qui vivrait dans une cave, car il sait que son pouvoir, la seule chose à laquelle il soit doué, n'apporte en fait que la douleur, la mort et la destruction. Donc, en quelque sorte, il a baissé les bras et sa vie n'a presque plus de sens. Pour quelqu'un qui est immortel, c'est un sacré fardeau et ça va encore au-delà de la simple rédemption. Je pense que pendant le film, il trouve une opportunité de rédemption, mais le simple fait de pouvoir saisir cette opportunité l'effraie et d'une certaine façon, il est face à un dilemme. Je pense que c'est ce qui rend le film intéressant.

 

James Mangold avait dit s'être inspiré de film comme Le Narcisse Noir, French Connection, Chinatown ou encore Josey Wales hors-la-loi pour The Wolverine. Etes-vous d'accord avec ces références et avez-vous eu les vôtres pour ce film ? 

Vous savez, Jim est un ami et cela faisait un moment qu'on cherchait un projet à faire ensemble. Et la première fois que nous avons parlé du film et de ce que nous voulions essayer de faire, c'est lui qui a mentionné Josey Wales hors-la-loi et j'étais là « Oh oui ! Oui, c'est ça ! C'est exactement le ton plus sombre dont l'histoire a besoin ». Je pense que c'est aussi plus intime et même si Wolverine continue de se battre, il a, cette fois, davantage de contrainte de toutes sortes. Mais dans ses crises, il est encore plus furieux, mot qui est d'ailleurs utilisé dans le comics : ils appellent sa colère, « La colère folle furieuse ». Et je pense qu'ici on peut le voir. Je pense que toutes ces choses font que le film est frais et différent de tout ce qui a été fait avant, c'est pour cela qu'il s'appelle Wolverine et non Wolverine 2 ou X-Men 4 ou autre.

 

Dans le trailer, il est possible d'entrapercevoir une séquence d'action avec des motos sur des toits. Mais on ne la retrouve pas dans le film...

Vous savez, c'est assez courant... Ce qui intéressait le plus Jim était finalement l'histoire donc l'action devait suivre. Et il est vrai que nous trouvions que cette séquence d'action était plutôt impressionnante, c'est pour cela qu'elle fut difficile à couper. Elle a été très dure et chère à tourner mais, en fin de compte, nous avons trouvé que son lien avec l'histoire était finalement assez limité et nous savions que dans cette partie-là, ce troisième acte, nous avions besoin que l'histoire et les personnages aillent de l'avant.  Donc, James l'a coupée et je pense que c'est ce qui fait de lui un grand réalisateur. Ainsi le film ne donne pas l'impression de n'être que de l'action non-stop mais de contenir aussi une partie dramatique.

 

Après le générique, il y a une petite saynète qui semble annoncer X-Men : Days of future past. Avez-vous décidé de la tourner dès le début ou c'est une idée qui est arrivée ultérieurement ?

C'est arrivé plus tard. En fait,...euh..., j'espère que vous n'allez pas trop spoiler cette scène avant que les gens ne la voient (ndlr/ vous pouvez observer que non), mais c'est un sympathique petit teaser et cette idée est devenue plus claire une fois que nous avons su ce que Days of future past allait donner.

 

Bryan Singer, le réalisateur de Days of future past n'arrête pas de twitter au sujet du film. Et vous, pouvez-vous nous donner une info qu'on ne connaît pas, histoire de faire concurrence à Bryan ?

(Rires) Il y a tellement de choses que je pourrais vous dire... Je veux dire, Bryan est très, très bon à ce petit jeu pour que les gens continuent de s'intéresser au projet et, il parvient vraiment à teaser sans, je pense, donner trop d'informations. Il y a beaucoup de choses que je pourrais vous dire, mais il n'y a probablement rien que je ne puisse vous révéler que Bryan n'a pas déjà tweeté ou que je suis autorisé à dire.

 

Dans Days of future past, Wolverine va de nouveau rejoindre la bande des X-Men, est-ce la fin du guerrier solitaire ou y aura-t-il un troisième Wolverine ? 

Euh, je ne sais pas, il n'y a rien de prévu pour le moment. On n'a vraiment rien prévu du tout. Pas de script, enfin je crois...Enfin tout ce que je peux vous dire c'est que je suis toujours partant pour jouer Wolverine et, dans ce film, j'ai particulièrement adoré ça. Maintenant, j'ai joué ce rôle presque tout le temps pendant l'année écoulée donc je pense qu'il est temps pour tout le monde de se poser et de regarder quelles sont les options et s'il y en a. Et la potentielle concrétisation de cette idée ne vient pas que de moi ou du studio mais aussi des fans.

 

Et si cela ne tenait qu'à vous ?

Je suis bien sûr ouvert à cette idée mais cela doit être... hum... Depuis X-Men 2, je n'ai que des contrats qui portent sur plusieurs films, donc je ne suis pas obligé de le faire. Alors j'aurais besoin de voir le script et voir dedans s'il y a une bonne raison d'en faire un autre comme ce fut le cas avec ce Wolverine dont je suis très fier.

 

Vous avez dit récemment que vous aimeriez voir Spider-Man et Wolverine dans les Avengers...

Oui, j'aimerais bien faire ça. Je ne sais pas si c'est possible, donc peut-être que ce n'est qu'un vœu pieu.

 

En fait, vous voulez juste vous battre contre Hulk...

(Rires) Revenir au comics serait vraiment cool, mais ce serait douloureux. Oui, se battre contre Hulk serait particulièrement douloureux, ça j'en suis sûr !

 

(Dernière question. Déjà ? Oh non, Hugh !!!)

 

Est-ce plus difficile de s'entraîner pour devenir Wolverine ou pour chanter les pieds dans l'eau comme Jean ValJean ?

Les Misérables fut, en fait, plus dur car, en plus de l'entraînement physique, qui est assez similaire, il y a celui du chant. Donc, ce fut définitivement plus dur. Je pense que faire une comédie musicale, particulièrement quand on chante en live, ajoute une dimension supplémentaire. De plus, j'ai toujours pensé que tout ce que je faisais était un défi. Je trouve Wolverine toujours difficile - et cela doit être dur, ce n'est pas censé être facile - mais si je dois comparer, choisir, je pencherai plus pour Jean ValJean.

 

Un grand merci à Kieran Lefort qui m'a bien aidée à comprendre les dires de Hugh Jackman malgré son fort accent australien et la mauvaise réception téléphonique.  

 

 

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