Interview cannoise de Will Forte pour Nebraska

A l'affiche de Nebraska, où il partage l'affiche avec Bruce Dern, Will Forte nous a accordé un entretien sur une terrasse du palais du festival. Le comédien, radieux, était tout excité du superbe accueil qu'a reçu le film à la projection de presse matinale. On a ainsi pu évoquer avec lui sa carrière au Saturday Night Live, là où il s'est fait connaître du grand public ainsi que le fantastique tremplin pour sa carrière que constitue ce rôle étonnant dans ce qui est le meilleur film d'Alexander Payne à date. 

 

Pouvez-vous revenir sur votre expérience du Saturday Night Live ? Quels souvenirs en gardez-vous ? 

L’aventure au Saturday Night Live a duré 8 ans, ce qui est assez long. C’est une émission qui demande beaucoup de travail toute la semaine, cela devenait difficile de continuer. Je voulais avoir un peu plus de temps, me rapprocher de ma famille. Mais cela a été incroyable durant toutes ces années, une de mes meilleures expériences de ma vie, tant professionnelle que privée. C’est un show unique. Je dois vous avouer que cela a été dur d’arrêter, car il n’y a rien de comparable au SNL. Je savais, en disant stop, que j’aurai du mal à retrouver ce plaisir à l’avenir.

Peut-on rêver de voir un jour tout le casting du Saturday Night Live dans un film, un type d’Expendables du SNL ?

Ca pourrait être vraiment drôle ! En réalité, je tiens un rôle dans Copains pour toujours 2, avec beaucoup d’anciens du show. Le tournage a été vraiment très amusant, c’était comme être dans un camp pendant quelques jours, à trainer, manger, bosser tous ensemble. Nous sommes devenus tous si proches avec le temps que c’est dur de quitter des personnes avec qui vous êtes devenus si intimes. Ce sont tous devenus en quelque sorte des membres de ma famille.


Il y a beaucoup de Top 10, Top 5 dans l’émission. Préfériez-vous être dans le Top 5 des comiques les plus drôles du SNL ou le Top 5 des plus beaux ?

(rire) Je crois que mon objectif est avant tout de faire rire les gens, donc je pense que je vais choisir le Top 5 des plus drôles ! Et je ne suis pas certain que j'aurais ma place dans les 5 plus beaux..

 

Pour Nebraska, vous ne partiez pas du tout favori pour le rôle, on parlait de Paul Rudd ou encore Casey Affleck ?

Oui, je n’aurais jamais pensé passer des essais pour ce film. Je suis extrêmement reconnaissant à Alexander de m’avoir donné ma chance, cela a été une experience extraordinaire que j’ai pris beaucoup de plaisir à faire.

 

Quelle a été votre relation avec Bruce Dern, légende hollywoodienne, qui est votre père à l’écran ?

Il a été génial avec moi ! Il a été si patient, il me donnait toujours beaucoup de conseils. J’étais comme une éponge, à absorber la moindre chose qui pouvait provenir de lui. Il a fait mûrir notre relation à l’écran, mais également dans la vie, où nous nous sommes rapprochés au fil du tournage.

 

Dites nous quelles impressions cela fait de jouer avec un mec qui a tué John Wayne à l'écran (Dern a eu ce rare privilège dans le film, Les Cowboys) ?

Bruce est une vraie légende ! Je suis un fan depuis que je suis tout petit. Cela a été si excitant de pouvoir partager l’affiche avec lui, mais surtout de passer tant de temps ensemble. C’est une experience que je n'oublierai jamais.

Etiez-vous anxieux à l’idée de jouer dans une comédie dramatique, avec un type de rôle dont vous n’avez pas l’habitude ?

Oui, c’était intimidant de rejoindre ce projet, mais Alexander a tout fait pour que tout se passe bien, que je me sente a l’aise. L’experience s’est avérée formidable car tout le monde tirait dans le même sens. Ils m’ont si bien accueilli que mon intégration s’est faite naturellement.

 
Pour avoir grandi en Californie, vous semblez très loin de ces gens de l'Amérique rurale qu'Alexander Payne met en lumière dans le film. Comment avez-vous justement appréhender cela ?

Même si le contexte géographique est différent et loin effectivement de ce que je peux connaitre, cela reste une situation familiale, une histoire de relations. C’est une belle histoire qui vous demande du travail, mais je pense que les relations dans le film sont semblables à celles que l'on peut avoir dans notre vie quotidienne. Je me suis donc ainsi totalement imprégner de ce que j'ai vécu.

C’est une histoire dramatique avec notamment ce père alcoolique. Mais c'est aussi un film où l'humour est constamment présent. Un humour d'ailleurs très différent de celui que vous avez jusqu'ici pratiqué. Comment vous êtes adapté à cette nouveauté ?

Je suis habitué à un autre type d’humour c’est vrai, plus absurde. Mais cette fois c’était un humour très réel. Cela a rendu les choses plus simples, car je n’avais qu’à jouer les situations avec sincérité, interpréter le scénario qui était admirable, avec des dialogues incroyables. Je n’avais qu’a dire les mots, le travail était fait. Je n’ai pas cherché à en faire trop, juste à rendre cela réel.

Qu’est ce que cela fait de vous voir dans un film en noir et blanc ?

Je dois avouer que c’est plutôt cool ! L’image est magnifique, je suis encore émerveillé par cette beauté. C’est vraiment incroyable comme experience. Qui sait si je revivrai des expériences pareilles ? Je profite du résultat et je ne prends rien pour acquis.

Pouvez-vous me citer vos trois comédies et comiques préférées ?

Je dirais The Jerk (Un vrai schnock), Dr. Strangelove (Dr Folamour) en numéro 1 et 2. Pour le troisième il y en a tellement. Concernant les comédiens, vous l’aurez compris :  Steve Martin et Peter Sellers ont ma préférence. Ils sont largement au dessus des autres. Et pareil, pour la troisième place, ils sont nombreux. J’aime beaucoup Bill Murray, ou encore David Letterman. C'est comme en musique, mes deux premières places sont trustées par Led Zeppelin et les Beatles et après il y a une énorme bataille pour prendre la dernière place sur le podium.