Ariane Labed: "Je ne crois pas à la psychologie des personnages"

Laure Beaudonnet | 22 septembre 2011
Laure Beaudonnet | 22 septembre 2011
La comédienne française Ariane Labed, qui incarne Marina dans Attenberg, d'Athina Rachel Tsangari, raconte comment elle a fini dans un film grec, sans parler la langue. Confessions d'une jeune actrice prometteuse.



Comment en êtes-vous arrivée au cinéma ?

J'ai commencé à faire du théâtre au lycée, après avoir fait de la danse classique de façon assez intense. J'ai ensuite intégré une formation d'art de la scène à la fac, à Aix-en-Provence. Durant mes études, j'ai rencontré un metteur en scène grec et une actrice mexicaine avec lesquels j'ai monté une compagnie. Et nous sommes partis en Grèce pendant un laps temps. On créait nos propres pièces dans lesquelles on utilisait plusieurs langages, plus proches de la performance artistique que du théâtre classique. Et c'est à Athènes que j'ai fait la rencontre d'Athina. Elle cherchait quelqu'un pour interpréter Marina, mais pas spécialement une française. C'est de cette manière que je me suis retrouvée dans le film.

Qu'avez-vous pensé du scénario lorsque vous l'avez lu ?

J'ai tout de suite était touchée par l'histoire et par les dialogues. J'aimais l'humour qui parcourait le scénario. J'étais très excitée par le projet car il ne ressemblait à rien de très concret. Il ne faisait pas directement échos à un type de cinéma.

 

Comment avez-vous nourri votre personnage ?

Je me suis essentiellement inspirée des documentaires animaliers, en particulier ceux de Sir David Attenborough. J'ai aussi regardé les films que m'a conseillés Athina. Certains R. W. Fassbinder ou le Désert rouge de Michelangelo Antonioni. Les films qui lui ont servi à écrire son histoire, en somme. De manière générale, je m'inspire beaucoup du type de jeu que l'on retrouve dans les oeuvres de Robert Bresson. Je regarde beaucoup de Jean-Luc Godard aussi, seulement parce que j'adore ses films. Après, je puise dans mon propre imaginaire pour incarner ce type de corporalité. L'animalité que j'imaginais chez Marina.

 

Quelles ont été les scènes les plus difficiles à jouer ?

Les scènes de nu étaient délicates car c'était ma première expérience de tournage et je suis quelqu'un de plutôt pudique. Mais, quand on entre dans une logique de documentaire, on considère que faire l'amour relève du même registre que manger, de la même manière qu'on regarderait un documentaire animalier. Du coup, on fait les choses plus naturellement. A vrai dire, les scènes de bateau m'ont beaucoup plus terrifiée car je ne savais pas du tout naviguer.


Comment décririez-vous la psychologie de Marina ?

Je ne crois pas à la psychologie des personnages dans mon travail d'actrice. Je n'ai pas cherché à reconstruire le passé de Marina. D'ailleurs, c'est étrange de parler d'elle car Marina c'est moi qui travaille sur certains aspects de ma personnalité.

 

Ne pourrait-elle pas représenter un archétype ?

Je ne crois pas. Elle porte un regard sur la société, sur nos codes en général. Elle jette un regard neuf sur les choses, comme un extraterrestre qui observerait différemment de nous. Nous, nous avons fini par accepter qu'une jeune fille de 23 ans connaît le monde, la sexualité. Qu'à tel âge, on fait tel métier. Marina est suffisamment courageuse pour remettre en question les fondements de notre société.

 

Et maintenant ? Souhaitez-vous poursuivre dans le cinéma ?           

Enormément. Pour mon deuxième film, j'ai tourné avec Giorgos Lanthimos, Alpeis (Alps), qui était à Venise et qui a d'ailleurs reçu le prix du meilleur scénario. Je nourris aussi l'envie de travailler dans ma langue.

 

Quels sont les réalisateurs - morts ou vivants - avec lesquels vous aimeriez travailler ?

Si j'ai le droit de choisir un mort, sans hésitation, Robert Bresson. Sinon, j'aimerais travailler avec Quentin Tarantino. Avec Jacques Audiard aussi. J'ai adoré De battre mon cœur s'est arrêté. J'ai l'impression qu'il fait travailler ses comédiens de façon plus instinctive, plus animale qu'à partir d'une logique psychologique. D'un regard de spectatrice, je perçois une certaine animalité dans ses personnages.


Que pensez-vous du résultat d'Attenberg ?

J'étais très contente du tournage, c'est ce qui compte le plus. En ce qui concerne le résultat, je suis très fière du film, je l'aime beaucoup. Je trouve que c'est un ovni, mais, c'est difficile de porter un jugement sur son travail.

  

 

La comédienne française Ariane Labed, qui incarne Marina dans Attenberg, d'Athina Rachel Tsangari, raconte comment elle a fini dans un film grec, sans parler un mot. Confessions d'une jeune actrice prometteuse.

 

 

Comment en êtes-vous arrivée au cinéma ?

J'ai commencé à faire du théâtre au lycée, après avoir fait de la danse classique de façon assez intense. J'ai ensuite intégré une formation d'art de la scène à la fac, à Aix-en-Provence. Durant mes études, j'ai rencontré un metteur en scène grec et une actrice mexicaine avec lesquels j'ai monté une compagnie. Et nous sommes partis en Grèce pendant un laps de temps. On créait nos propres pièces dans lesquelles on utilisait plusieurs langages, plus proches de la performance artistique que du théâtre classique. Et c'est à Athènes que j'ai fait la rencontre d'Athina. Elle cherchait quelqu'un pour interpréter Marina, mais pas spécialement une française. C'est de cette manière que je me suis retrouvée dans le film.

 

Qu'avez-vous pensé du scénario lorsque vous l'avez lu ?

J'ai tout de suite était touchée par l'histoire et par les dialogues. J'aimais l'humour qui parcourait le scénario. J'étais très excitée par le projet car il ne ressemblait à rien de très concret. Il ne faisait pas directement échos à un type de cinéma.

 

Comment avez-vous nourri votre personnage ?

Je me suis essentiellement inspirée des documentaires animaliers, en particulier ceux de Sir David Attenborough. J'ai aussi regardé les films que m'a conseillés Athina. Certains R. W. Fassbinder ou le Désert rouge de Michelangelo Antonioni. Les films qui lui ont servi à écrire son histoire, en somme. De manière générale, je m'inspire beaucoup du type de jeu que l'on retrouve dans les oeuvres de Robert Bresson. Je regarde beaucoup de Godard aussi, seulement parce que j'adore ses films. Après, je puise dans mon propre imaginaire pour incarner ce type de corporalité. L'animalité que j'imaginais chez Marina.

 

Quelles ont été les scènes les plus difficiles à jouer ?

Les scènes de nu étaient délicates car c'était ma première expérience de tournage et je suis quelqu'un de plutôt pudique. Mais, quand on entre dans une logique de documentaire, on considère que faire l'amour relève du même registre que manger, de la même manière qu'on regarderait un documentaire animalier. Du coup, on fait les choses plus naturellement. A vrai dire, les scènes de bateau m'ont beaucoup plus terrifiée car je ne savais pas du tout naviguer.

 

Comment décririez-vous la psychologie de Marina ?

Je ne crois pas à la psychologie des personnages dans mon travail d'actrice. Je n'ai pas cherché à reconstruire le passé de Marina. D'ailleurs, c'est étrange de parler d'elle car Marina c'est moi qui travaille sur certains aspects de ma personnalité.

 

Ne pourrait-elle pas représenter un archétype ?

Je ne crois pas. Elle porte un regard sur la société, sur nos codes en général. Elle jette un regard neuf sur les choses, comme un extraterrestre qui verrait différemment de nous. Nous, nous avons fini par accepter qu'une jeune fille de 23 ans connaît le monde, la sexualité. Qu'à tel âge, on fait tel métier. Marina est suffisamment courageuse pour remettre en question les fondements de notre société.

 

Et maintenant ? Souhaitez-vous poursuivre dans le cinéma ?           

Enormément. Pour mon deuxième film, j'ai tourné avec Giorgos Lanthimos, Alpeis (Alps), qui était à Venise et qui a d'ailleurs reçu le prix du meilleur scénario. Je nourris aussi l'envie de travailler dans ma langue.

 

 

Quels sont les réalisateurs - morts ou vivants - avec lesquels vous aimeriez travailler ?

Si j'ai le droit de choisir un mort, sans hésitation, Robert Bresson. Sinon, j'aimerais travailler avec Quentin Tarantino. Avec Audiard aussi. J'ai adoré De battre mon cœur s'est arrêté. J'ai l'impression qu'il fait travailler ses comédiens de façon plus instinctive, plus animale qu'une logique psychologique. D'un regard de spectatrice, je perçois une animalité dans ses personnages.

 

Que pensez-vous du résultat d'Attenberg ?

J'étais très contente du tournage, c'est ce qui compte le plus. En ce qui concerne le résultat, je suis très fière du film, je l'aime beaucoup. Je trouve que c'est un ovni et je l'adore. Mais, c'est difficile de porter un jugement sur son travail.

 

 

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