Jerry Bruckheimer (Prince of Persia)

Eric Provot | 27 mai 2010
Eric Provot | 27 mai 2010

Jerry Bruckheimer n'est (encore) réalisateur, mais parfois, on se demande si c'est pas tout comme. Ainsi, il était sur le tournage de sa nouvelle méga production, Prince of Persia, et il a donc plein d'anecodtes sur pourquoi ce jeu vidéo, pourquoi Jake Gyllenhaal, pouquoi Mike Newell... et pourquoi c'est nul ? 

Qu'est-ce qui vous a donné envie de faire Prince of Persia ?

C'est une histoire unique autour d'un objet merveilleux, une dague qui peut inverser le cours du temps. Nous trouvions l'idée formidable, et puis ce genre de film n'avait pas été fait depuis un moment. On n'avait pas vu de grande épopée d'inspiration historique dans le désert depuis longtemps. C'est très excitant de revisiter un genre, comme celui des films de pirates que tout le monde a cru mort pendant des décennies.

Quelles sont les qualités qui font de Jake Gyllenhaal un héros de film d'action ?

Il est très beau et c'est un acteur fantastique. Sa filmographie est impressionnante. Bien que jeune, il a déjà fait des films très intéressants. Je voulais travailler avec Jake depuis longtemps. J'ai toujours pensé que c'était un excellent acteur, et il n'avait encore jamais joué dans ce genre de film. Il me rappelle Nicolas Cage quand nous l'avons fait jouer dans THE ROCK. Nicolas était alors un acteur dramatique qui n'avait jamais fait de film d'aventure, et il a fini par devenir une star de films d'action. Nous pensons que Jake peut lui aussi devenir une grande star de films d'action, et il y travaille vraiment très dur. Il s'est entraîné pendant deux ou trois mois avant le tournage. Il était dans une forme incroyable quand il est arrivé. Quand on le voit à l'écran, tout ce qu'il fait semble très facile, mais il a beaucoup travaillé pour en arriver là. 

Comment Mike Newell a-t-il rejoint le projet ?

Il a aimé l'histoire et c'est l'un des meilleurs réalisateurs d'Hollywood. Il a fait des films très différents allant de Donnie Brasco jusqu'à Harry potter et la coupe de feu ; il sait tout faire en tant que réalisateur. Il a aussi fait Quatre mariages et un enterrement, il sait donc également manier l'humour. Nous voulions que ce film combine l'action, l'humour et la romance, et Mike Newell était celui qui pouvait nous apporter tout cela.

 

 

Les acteurs ont-ils fait beaucoup de cascades eux-mêmes ?

Jake Gyllenhaal a fait lui-même la plupart de ses cascades. Il est très athlétique et il s'est entraîné très dur avant le tournage. Bien sûr, nous ne l'avons pas laissé faire certaines des cascades les plus risquées. Il désirait les faire, mais nous ne voulions pas qu'il se blesse. La dernière chose dont nous avions besoin était d'un acteur avec un bras ou une jambe cassée. Beaucoup de cascades ont été faites par l'expert français du parkour, David Belle. En fait, David est l'inventeur du parkour. Il a chorégraphié beaucoup de choses que Jake fait dans le film.

Qu'est-ce qui vous a surpris pendant le tournage au Maroc ?

La chaleur. Je n'avais jamais été exposé à une telle chaleur. Il fait 50°C en été. Pour les membres de l'équipe et pour les acteurs qui devaient porter tous ces costumes très lourds, c'était très difficile. Je ne sais pas combien de bouteilles d'eau nous buvions chaque jour pour nous hydrater, mais c'était énorme.

Quelle est votre scène favorite dans le film ?

Il y a plusieurs scènes formidables, mais celle du siège au début du film est pour moi la plus incroyable. Elle est très spectaculaire et vraiment très belle. Elle a demandé une logistique très importante. C'est très difficile de diriger autant d'acteurs en même temps, mais la scène est parfaitement chorégraphiée et très excitante. Et c'est ce que nous essayons de faire pour le public : lui montrer des choses excitantes.

Quelles sont les scènes les plus amusantes du film ?

La scène de la course avec les autruches a toujours été dans le scénario, mais Mike Newell a dit : « Comment vais-je filmer ça ? Mettons des ânes à la place. » Un des producteurs exécutifs qui travaille avec moi lui a alors répondu : « Non. Il faut que ce soit des autruches, ça va être très drôle. » Et il avait raison, même si cela a été très difficile et a demandé beaucoup d'entraînement. Ces gros oiseaux ne sont pas très intelligents ni très agréables, mais nous avons réussi à tourner cette scène.

 

 

Les effets visuels et les nouvelles technologies informatiques diminuent-ils les coûts de production d'un film ?

Non. Tout est de plus en plus cher. Ce qui nous aide vraiment, ce sont les prévisualisations, une sorte de storyboard animé par ordinateur qui nous permet de voir à quoi ressembleront les scènes d'action. C'est un outil formidable pour le réalisateur. Il s'assoit avec ses caméramans et son storyboardeur pour concevoir les scènes d'action, et ensuite les informaticiens font une prévisualisation avec leurs ordinateurs. Toute la séquence est parfaitement planifiée, et on peut la regarder comme un jeu vidéo avec la musique, les dialogues et plein d'autres choses. Cela donne une très bonne idée de ce qu'on peut faire avant de commencer à filmer. Cela permet aussi aux acteurs de mieux comprendre ce qui va se passer et ce qu'ils doivent faire.

Avez-vous déjà douté du succès de ces films à grand spectacle ?

Est-ce que cela m'inquiète ? Oui. Est-ce que je passe mon temps à y penser ? Non. Je m'efforce de trouver des idées intéressantes, et ensuite j'essaye d'en faire des films. Je tente d'avoir les meilleurs scénarios possibles pour attirer les meilleurs réalisateurs et les meilleurs acteurs. C'est comme cela que ça fonctionne. Certains films ont une vie bien à eux et finissent par se faire, et Prince of Persia : Les sables du temps en fait partie. Nous avons eu beaucoup de chance et un casting formidable avec Jake Gyllenhaal, Gemma Arterton, Alfred Molina et Sir Ben Kingsley.

Est-ce qu'il existe une formule secrète pour faire des films à succès ?

J'aimerais qu'il y en ait une, cela rendrait ma vie bien plus facile ! Non, il n'y a pas de formule. Le film doit juste être divertissant et avoir une bonne histoire bien racontée. Si vous êtes un bon conteur et que vous avez une histoire qui intéresse les gens avec des personnages fascinants et de bons thèmes, vous avez tous les ingrédients d'un bon film. Bien sûr, il faut aussi avoir un bon réalisateur, un bon scénario et de très bons acteurs. C'est un processus très long à mettre en place. Il n'y a pas de recette miracle.

 

 

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