Fred Testot (Gardiens de l'ordre)

Damien Tastevin | 9 avril 2010
Damien Tastevin | 9 avril 2010

Fred et Omar ? Non, Fred et Testot ! Spécialiste de la comédie et de la guest, l'acteur Fred Testot opère un virage, amorcé avec Le Siffleur, avec son rôle dramatique, sombre des Gardiens de l'ordre. Il ne nous fait plus seulement rire, il peut nous scotcher et nous émouvoir. Et en plus il répond bien aux interviews.

Il faut vous voir dans un rôle dramatique pour réaliser que vous savez jouer Fred ?

C'est vrai que souvent c'est ce qu'on dit. Mais en l'occurrence, Nicolas Boukhrief m'a choisi en regardant justement des trucs drôles. Il s'est dit « Ce mec-là, il me fait marrer, et s'il sait faire 12 personnages en deux minutes, il pourra faire un personnage en une heure et demie. » Donc la démarche est assez marrante. Je commence au ciné, c'est le deuxième grand rôle qu'on me propose mais le premier rôle principal donc ça me plaisait. Ça fait aussi plaisir de voir que je n'ai pas d'étiquette. Après je n'ai pas de plan de carrière, je ne me dis pas « La comédie ça me saoule, je me retrouve plus là-dedans, je veux montrer mon talent dramatique. ». C'est un rôle de plus voilà tout. C'est marrant de bosser quelque chose où au début tu n'as pas tes repères. Ça fait bizarre d'avoir des phrases où il n'y a rien de drôle.

Qui est-ce qui jouait Omar sur le plateau pour ne pas que vous vous sentiez orphelin ?

Là franchement ! Entre Cécile, Julien Boisselier, même Nicolas et l'équipe qu'il y avait, ils sont tous friands d'humour. Moi j'avais demandé à Nico si je pouvais déconner entre les prises parce que ça me décontracte, je n'ai pas le trac comme ça. Il y a toujours la pression, même quand on faisait notre spectacle avec Omar, fallait qu'on joue à la Playstation, qu'on fasse les cons et après ça va. A chaque fois, il y a un flip logique.

Les personnages ne sont pas très évolutifs au fil du film, comment avez-vous appréhendé votre rôle ?

Je le fais à l'instinct. On travaille en équipe donc quand on envoie des répliques, il y a des choses qui se passent entre nous. Ça se passe bien ou pas, on refait ou on ne refait pas. C'est vrai que du point de vue de l'évolution, ce n'est pas un film sur une durée de cinq ans, le personnage n'évolue pas sur une longue durée. Je ne sais pas en combien de mois on pourrait chiffrer l'histoire. On peut se dire trois jours, on peut se dire un mois. Il y a une évolution du couple aussi donc ça aide parce qu'on peut penser que le personnage de Cécile aurait fini vieille fille si elle ne m'avait pas rencontré et moi j'aurais été radié de la police  C'était plus sur cette évolution de couple que j'ai bossé. Et puis après il y a l'évolution des choses pour sauver notre peau. A un moment donné ça part tellement en vrille qu'il faut y aller coûte que coûte, il y avait une sorte de flip qui s'annonçait. Surtout qu'on ne fait jamais un film dans l'ordre, on a commencé par le côté commissariat, ça a mis dans l'ambiance. La tension du tournage allait de pire en pire. Et ça c'était bon pour jouer.

Et votre première scène de baiser, combien de prises ?

Trois prises ! Donc j'ai plutôt bien réussi. Mais c'est vrai ce n'était pas évident, c'était mon baptême de plein de choses ce film.

Ça reste très sobre, on aurait pu imaginer une vraie scène d'amour ?

Oui, c'est sobre. Je ne suis pas sûr qu'une scène d'amour aurait été intéressante dans le film.

C'est pourtant le moment où les deux on réussi, ils devraient peut-être se jeter dessus d'une façon un peu animale ?

Oui, ça "cut" un peu.

Et Cécile de France ?

C'est le top, c'est comme d'aller dans le cockpit  d'un avion, si tu as la chance d'être accueilli par le commandant de bord. Là c'est la même chose, c'est une grande chance et puis avec Cécile, on a un vrai délire commun donc on s'est hyper bien entendu. On rigole bien ensemble donc et puis elle m'a épaulé, elle m'a encouragé. C'est une chance d'avoir des gens avec un pareil talent qui nous accueille.

Le film fait quand même penser à Police à Los Angeles  et à Rush, est-ce que Nicolas Boukhrief donnait ses références ?

Nico a souvent plein d'anecdotes et il connait plein de choses sur le cinéma, c'est passionnant. Après quand il parle du film c'est sans références à d'autres. Peut-être que lui en a, sûrement d'ailleurs, on a toujours des références sur tout. Il a tourné en HD donc c'est des nouveaux plans à créer parce qu'on voit le moindre reflet, on voit le moindre truc. Je pense que pour un réalisateur c'est vachement intéressant et pour nous c'est encore plus facile parce qu'il n'y a pas de caméra ou de pellicules à recharger.

Vous avez fait un peu d'improvisation ? Les scènes de boite de nuit notamment paraissent très libres.

Ce qui est intéressant c'est qu'on faisait répéter les gens avec la vraie musique, donc ils dansaient vraiment en rythme. Ça pour jouer c'est génial parce qu'on sait qu'au moment de tourner on coupe la musique et les gens continuent de danser dans le même tempo. On se sentait vraiment en boîte, sans les oreilles bouchées seulement. Dans les décors c'est vachement bien bossé, à chaque fois que j'allais dans un endroit je me sentais vraiment dans la situation. Même s'il y a toute une équipe de tournage on ne se sent pas dans un truc faux. On est à fond dans le truc quoi !

Il est marqué dans le dossier de presse que vous avez reçu une carte de flic ?

Ça faisait partie de la préparation d'avoir la carte sur soi, d'être dans l'ambiance flic. De rencontrer des flics, d'essayer l'uniforme, de travailler avec un flingue. Je ne savais pas qu'on ne devait pas mettre le doigt sur la gâchette, qu'on ne croise pas les tirs ou comment on rentre dans un endroit. Après il y a plein de choses qu'on a apprises et qui ne nous ont pas servies pour le film mais c'était vachement intéressant d'appréhender tout ça. C'est ça que j'ai vachement aimé. Nicolas  aime beaucoup la préparation même un peu physique, du coup ça faisait du bien de faire un peu de sport et d'aller tirer à balles réelles parce qu'on est dans l'ambiance totale avant le film.

Et le retour au SAV ?

Il y avait des journées bizarres ! Des journées SAV puis la nuit à enquêter sur la drogue. Ça fait des journées où on est un peu cinglé quoi. Mais c'est bien !

Et vos projets ?

Là j'ai un fait un petit film que j'ai coécrit avec deux amis réalisé par Charles Nemes qui s'appelle Bout de ficelle. J'ai tourné avec plein de potes et il y a plein de gens bien dedans. Une histoire de quartiers, d'amateurs qui font un genre de spectacle en hommage à un SDFqui est mort devant chez eux. Donc c'est le mec du pressing, le mec du bar, mon bar, le mec de la pharmacie. Tu vois c'est un peu une histoire comme ça, de conversation de comptoir, etc.

Il y a quand même la pression sur les Gardiens de l'ordre, si ça réussit on vous reprendra ?

De toute façon ça fout la pression de faire un film. C'est comme le spectacle, est-ce qu'il va y avoir des gens dans la salle ce soir ? J'ai envie que ça plaise moi. Je suis un jeune loup dans l'histoire. Au contraire, j'ai d'autres projets sympa, j'ai envie de faire des trucs différents, que ce soit sérieux ou pas. Je ne fais jamais de calcul. Je vis ma vie un peu au jour le jour.


 


 

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