Interview de l'équipe de Good morning England

Raphaël Carlier | 5 mai 2009
Raphaël Carlier | 5 mai 2009

Good Morning England, le nouveau film du réalisateur de Love Actually et scénariste de Quatre mariages et un enterrement ou Coup de foudre à Notting Hill, sort sur les écrans ce mercredi 6 mai. L'occasion pour les acteurs de nous parler de leurs personnages et pour le réalisateur Richard Curtis de remonter à la genèse du projet. Attention, l'interview comporte des révélations sur l'intrigue du film.

 

 

Questions à Bill Nighy (Quentin).

 

Parlez nous un peu de l'intrigue du film...

L'histoire relate ce qui se passe en 1967 lorsqu'en Angleterre vous ne pouviez pas écouter du rock'n roll sur les ondes radio. La seule radio était celle de l'État, la BBC, et même si elle n'en diffusait que 45 minutes par semaine, c'était déjà considéré comme illégal. Il n'y avait aucun moyen pour les jeunes d'écouter du rock, qui était vraiment quelque chose de nouveau et phénoménal à l'époque, jusqu'à ce que des gens découvrent qu'en plaçant un bateau à environ 5000 km des côtes, en dehors des eaux territoriales, ça devenait légal de diffuser cette musique en Angleterre. Et 22 millions de personnes (essentiellement des jeunes) se sont mis à se connecter sur ces ondes. Et vous captiez un très bon signal pour écouter de nouveaux groupes tels que les Rolling Stones ou encore The Who,. Vous pouviez tout écouter, tout le temps.

 

Faisiez-vous partie de ces 22 millions de gens ?

Absolument ! J'attendais que mes parents soient couchés et je me branchais sur la radio. C'était quelque chose d'énorme, sans précédent.

 

Parlez-nous de Quentin, le personnage que vous interprétez.

Il était intéressant à jouer. Quand vous aviez mon âge en 1967,  vous aviez forcément combattu durant la guerre. Dans le film, Quentin ne choisit qu'une chose à sauver du bateau : un tableau d'un Spitfire (un des avions les plus utilisés par les Alliés lors de la Seconde Guerre Mondiale -ndlr), donc cela suggère qu'il était dans l'aviation. Il est donc passé de pilote de chasse d'un Spitfire dans la WW 2 en uniforme à quelqu'un vêtu de manière totalement différente, écoutant du Jimi Hendrix, les Rolling Stones, et The Who. Il a vécu un pan très intéressant de l'Histoire.

 

Être avec une équipe de DJs comme ceux du film a du être particulièrement amusant ?

Oui c'était une très grande expérience. Ce sont tous des gens très agréables. Nous étions confinés dans un bateau pendant un sacré moment et tout le monde s'est comporté d'une manière exemplaire. Nous avons aussi vécu de grands moments et de sacrés fous rires. Je me rappelle un moment où mon personnage se vidait de son sang d'une blessure au cou. Cela aurait été un moment particulièrement désagréable assis dans cette piscine pleine de faux sang, sous une chaleur intense, s'il n'y avait pas eu Nick Frost pour me faire rire pendant tout ce temps. C'est quelqu'un de très amusant.

 

 

 

 

Question à Nick Frost (Dave).

 

Parlez nous de Dave, votre personnage :

Dave est sur ce bateau depuis déjà un moment et fait partie des autres DJs. Vivre dans ces conditions lui a apporté de la confiance et une part d'ironie. Pour moi c'est un personnage plutôt triste, en tout cas c'est de cette manière que j'ai essayé de le jouer. Il est seul et cherche l'amour mais il ne faut pas s'en étonner. Dave n'est pas le personnage le plus moral, mais il n'est pas pour autant un sociopathe. J'espère que les gens sauront fermer les yeux sur son manque de morale et se rendre compte qu'il est aussi quelqu'un de charmant et d'attachant.

 

 

Question à Rhys Ifans (Gavin).

 

Quel genre de personnage est Gavin ?

C'est un DJ hyper cool, mais à l'inverse des autres DJ qui émettent pour tout le pays, il se focalise sur un petit groupe, d'une façon presque intimiste. Il émet pour les jeunes filles. Avant c'était un grand DJ, puis il est parti aux Etats-Unis explorer le rock'n roll dans tous ses aspects les plus subversifs, notamment en ayant prenant pas mal de drogue, avant de se rendre compte que le rock'n roll n'est pas une question de sexe ou de drogue.

 

Question à Tom Sturridge (Carl).

 

Qu'arrive-t-il à Carl, le personnage que vous interprétez ?

Il est renvoyé de son lycée au début du film et sa mère l'envoit vivre avec son parrain (le personnage de Bill Nighy -ndlr), dans l'espoir de le faire mûrir. Pour lui c'est une chance, il va pouvoir vivre avec ses idoles, les héros de l'époque, ces DJs qui sont de véritables guerriers-poètes. Qui plus est, dans la réalité, je me retrouvais aux côtés d'acteurs qui sont de vrais monstres sacrés tels Philip Seymour Hoffman, Bill Nighy, ou Nick Frost, une sacrée aubaine !

 

 

 

 

Question à Kenneth Branagh (Dormandy).

 

Parlez-nous de votre personnage, Dormandy, le côté obscur de l'histoire.

Dormandy est le ministre du gouvernement chargé de faire fermer les radios pirates. Il est prêt à tout pour y parvenir, et ça devient pour lui une affaire personnelle, ce qui le rend particulièrement vicieux. C'était un rôle très plaisant à jouer. D'un côté vous avez les DJs pirates qui représentent tout ce qu'il y a de mieux dans une vie : le rock'n roll, la fête, la musique, la liberté, etc... ; de l'autre, mon personnage et celui de Twatt, qui représentent une menace permanente. Á chaque fois que nous pénétrions dans une pièce, la température semblait changer ; tout le monde avait peur de nous, c'était vraiment amusant.

 

 

Questions à Richard Curtis (réalisateur).

 

Dites-nous en plus sur la genèse du projet.

Je voulais écrire un film sur la musique pop de l'époque, mais je repensais aussi à la période où j'étais si heureux entre mes 20 et 27 ans. Cette époque imprudente où l'on ne souciait pas vraiment de son travail, de combien on gagnait, où l'on n'avait pas de lourdes responsabilités. C'est aussi un film sur l'amitié vécue à cette âge.

Aussi, j'imaginais à quel point ce serait explosif si les plus dangereux animateurs radios ne rentraient pas chez eux le soir et devaient vivre sous le même toit constamment, j'avais envie de recréer cette situation.

 

Étiez-vous un de ces pirates de la radio ?

Oh non ! J'étais encore au pensionnat. Tous les soirs, lorsque la matrone éteignait les lumières j'allumait ma radio cachée sous mon oreiller et écoutait ces types, et mon imagination se remplissait de ce qu'ils émettaient depuis leur bateau : de la musique pop et une vie complètement sauvage, loin de ces stupides uniformes.

 

 

Retrouvez la critique du film en cliquant ici

 

Retrouvez la bande annonce en cliquant sur l'image ci-dessous

Newsletter Ecranlarge
Recevez chaque jour les news, critiques et dossiers essentiels d'Écran Large.
Vous aimerez aussi
commentaires
Aucun commentaire.