L'affaire Katsuni - Interview

Didier Verdurand | 31 octobre 2007
Didier Verdurand | 31 octobre 2007
Berlin. Venus 2007. Débauchée par Digital Playground (avec qui elle est sous contrat) pour attirer du monde à leur stand, Katsuni n'a pas eu trop de mal à remplir sa mission. Pendant que ses copines Shay Jordan et Jesse Jane s'en donnaient aussi à cœur joie, Katsuni nous a accordé quelques minutes pour donner des détails sur sa fameuse affaire. Quoi, vous n'êtes pas au courant ?

 

Tu peux nous en dire plus sur l'affaire Katsuni ?
Le procès a débuté en novembre 2006. J'ai reçu un courrier m'annonçant que je devais immédiatement cesser l'utilisation du pseudonyme Katsumi. Un jugement au mois de janvier m'a reconnue coupable et m'a interdit d'utiliser Katsumi en tout lieux. Ce fut un gros choc. A la base, c'est un prénom japonais que je porte depuis 7 ans. J'ai créé une boite avec ce nom aux Etats-Unis, que j'ai déposée comme marque et donc cela me met dans une situation difficilement gérable, je me suis retrouvée décontenancée. J'ai fait appel...

 

Et tu as changé d'avocat aussi, peut-être ?
J'en ai en effet changé ! (Rires) Malheureusement, on était mal engagé et il y a eu un jugement le 26 septembre qui a confirmé cette décision. On a pu trouver un accord sur l'utilisation du pseudo Katsuni, ce qui m'arrange puisque le changement est minime. Mais ça met en avant l'absurdité de l'histoire puisque cette jeune femme qui s'appelle Mary Katsumi risque de toujours en souffrir. On a médiatisé l'affaire en septembre car l'affaire a dégénéré. Ce qui devait être au départ une simple demande d'éviter une confusion qui pouvait être constatable, s'est transformé en pur racket puisque la plaignante a réclamé 82 000 euros. Elle a constaté l'utilisation de Katsumi notamment dans des forums sur le Net et dans des programmes télé et m'a accusé sur des choses du passé et en quelque sorte d'être responsable de ce que je ne peux contrôler. Cela démontre sa principale motivation : obtenir de l'argent. J'ai été condamnée à payer 27 000 euros et je suis en train de faire appel.

 

Cela représente beaucoup de tournages.
Oh, deux ou trois... (Rires) En attendant, je contacte tous les professionnels du business pour m'assurer qu'ils savent que je m'appelle désormais Katsuni. J'espère que la plaignante est apaisée même si elle doit être déçue de ne pas avoir récolté plus d'argent. J'espère  aussi retrouver rapidement une certaine sérénité car ce n'est pas rien de changer de nom et même s'il n'y a qu'une lettre qui change, c'est embêtant dans certains domaines, le référencement sur le Net par exemple. Mon site n'apparaît plus en tête de Google quand on écrit mon (mes) nom (s), il y a des conséquences financières...

 

 

Nerveusement, tu tiens le coup ?
C'est beaucoup de stress. Pendant une année, j'ai bossé pour payer mes avocats. Forcément, j'ai un sentiment d'injustice. La France est censée être un pays qui défend la liberté d'expression et au final, je me retrouve pénalisée parce que je fais du porno. Si j'étais chanteuse, je n'aurais pas été attaquée parce qu'elle aurait su d'avance qu'elle perdrait. J'étais une proie facile à cause du porno. Je trouve ça très lâche.

 

Oksana a eu plus de chance avec la famille d'Harcourt...
Oui, apparemment, ça s'est arrangé à l'amiable. Les motivations n'étaient certainement pas les mêmes...

 

Tu as été soutenue dans le milieu du X ?
Absolument, oui. Ceux qui m'ont le plus soutenu, c'est l'équipe Dorcel. Ils ont tout de suite réagi en changeant mon nom partout où ils le pouvaient (jusqu'à changer le générique de French Connexion qui passait sur Canal), ils ont été admirables. Ce n'est pas le cas de toutes les prods, surtout les étrangères. Les américains ne comprennent pas qu'une décision de justice prise en France doit aussi être appliquée chez eux...

 

Propos recueillis par Didier Verdurand.

Plus de photos dans la galerie (interdite aux mineurs)

Site officiel : http://www.clubkatsuni.com

 

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