Michael Douglas (King of California)

Jean-Noël Nicolau | 12 septembre 2007
Jean-Noël Nicolau | 12 septembre 2007

Michael Douglas est en vacances, ou du moins c'est l'impression qu'il donne. Certes, il vient faire un peu de promotion pour King of California, mais il est surtout en France pour recevoir les honneurs du festival de Deauville. Donc Michael est détendu, sympathique, zen, en papa heureux et en acteur en paix avec lui-même et sa filmographie, finalement tout le contraire de son personnage de King of California...

 

Qu'est-ce que cela vous fait de recevoir un hommage à Deauville ?

Bien sûr, c'est très agréable. Au départ je me disais que j'étais trop jeune pour cela. Mon père avait 60 ans lorsque cela lui est arrivé. C'est encore un signe de la chance, la France a toujours été très attentionnée avec la famille Douglas. C'est aussi chez vous que j'ai rencontré ma femme.

 

Qu'est-ce qui vous a séduit dans le sujet de King of California ?

Déjà, la richesse des thèmes et en particulier la relation père/fille qui est le coeur du film. Le personnage principal a aussi un côté Don Quichotte qui me plaisait. Et il y a une réflexion sur l'urbanisation, pas seulement de la Californie, mais en général. C'est aussi un film qui manie beaucoup l'humour, qui ne se prend pas trop au sérieux, c'est un "cheer up movie", qui vous fait vous sentir bien durant et après sa vision. King of California dans son ensemble est comme Charlie : imprévisible.

 

 


 

 

Il s'agit du premier film de Mike Cahill, comment s'est déroulé le tournage ?

Au début, Mike était un peu nerveux, mais au final il s'est révélé être une excellente surprise. Il a de l'instinct et il a réussi à s'adapter rapidemment. En général tout le monde a été formidable sur le tournage, Evan Rachel Wood est une actrice fantastique.

 

Comment avez-vous préparé votre rôle ? N'avez-vous pas eu peur d'en faire trop ?

Pour la préparation, et bien j'avais déjà fait quelques pas dans des hôpitaux psychiatriques avec ma première production Vol au-dessus d'un nid de coucou. Pour King of California j'ai discuté avec des psychiatres, pour essayer de rendre crédibles les névroses de Charlie. Mais je ne voulais pas transformer ce rôle en performance. Si on en fait trop, si on est trop présent à l'écran, alors le public se lasse de vous. Je me considérais comme un instrument d'un plus vaste orchestre, car j'ai trop souvent du porter des films entiers sur mes épaules.

 

 


 

 

Est-ce que King of California est le début d'une nouvelle étape de votre carrière ?

C'est effectivement intéressant, car j'ai beaucoup changé ces dernières années. Je préfère faire passer ma famille en premier. Et quand je me dis qu'au lieu d'aller tourner des films je peux rester jouer avec ma fille, je choisis ma fille. Par rapport au choix des films, j'en suis arrivé à un stade où je peux dire quand je m'en fous ("I don't give a shit"). Je n'ai jamais été un bon juge sur ma carrière et le business a beaucoup changé. Alors je cherche de nouvelles motivations, comme King of California.

 

Comment jugeriez-vous le personnage de Charlie ?

Il a une relation spéciale avec sa fille, qu'il ne connaît pas mais qui est en même temps son vrai trésor. Il essaie de faire de son mieux, tout en ayant à gérer ses relations avec lui-même. J'aime ces personnages un peu ambigus et un peu dangereux, volontairement ou non, comme dans Wonder Boys ou Chute libre.

 

 


 

 

[spoiler] Est-ce que vous pensez que Charlie aurait du rester avec sa fille à la fin ?

Ah, cela aurait fait très plaisir aux producteurs et aux distributeurs. Moi je ne sais pas. Je sais que Mike Cahill a vraiment tenu bon à ce niveau, pour obtenir cette fin.

 

Quel regard portez-vous à présent sur votre carrière ?

Oh je suis assez fier de mon parcours. Bien sûr j'ai quelques moutons noirs. Comme les thrillers sexy des années 90, que l'on faisait avant tout parce qu'ils marchaient bien au box office. Mais j'ai des rôles que j'affectionne tout particulièrement comme la Guerre des Rose, Chute libre et, bien sûr, King of California.

 

 


 

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