Albert de Martino

Flavien Bellevue | 13 juillet 2006
Flavien Bellevue | 13 juillet 2006

À 77 ans et après une carrière de plus de vingt ans, Albert de Martino a connu la grande période du cinéma populaire italien. Il aura tout même réalisé plus de vingt films allant du péplum au western en passant par l'épouvante et a même assisté le maestro Sergio Leone sur Il était une fois la révolution. Durant le dernier festival de Valenciennes, le réalisateur italien regarde aussi bien en arrière et avant dans le cinéma italien pour notre plus grand plaisir.

En quelle langue allons nous faire cette interview ? Italien ? Espagnol ? Français ?

Je ne parle pas l'espagnol mais par le passé, j'ai fait un peu d'Italien. Par contre, je parle anglais.
L'anglais oui, je continue de le pratiquer car je traduis encore des dialogues de films américains pour l'Italie. Mais bon, j'aime mieux le français que l'anglais. Commençons donc.

Quel regard avez vous, aujourd'hui, sur la reconnaissance du cinéma de genre italien?
Jusqu'aux années 80, je comprenais le public. Je savais quels types d'émotions, il fallait pour faire du cinéma car j'ai eu beaucoup de succès mais aujourd'hui, je ne sais plus.

Je pense que ça doit vous faire encore plus plaisir de voir cette rétrospective…
Oui, ça fait très plaisir de voir les gens revenir voir nos films.

Quel regard avez vous sur le cinéma italien d'aujourd'hui ?
Ça commence à bouger, il y a trois ou quatre bons films qui se démarquent en ce moment. Cette année et l'an dernier, le public italien recommence, petit à petit, à voir les productions locales. Mais c'est encore trop « frais » pour dire si c'est une véritable renaissance du cinéma italien mais il y a quelques signes qui montrent que c'est en bonne voie.

Comme vous le savez, il y a un nouveau Casino Royale qui va sortir et il fut un temps où vous vous êtes essayé au film « James Bondien » avec Opération frères Cadet (Ok Connery, 1967 ; NDLR avec Neil Connery, frère de Sean), gardez vous un bon souvenir de cette expérience ?
Pas du tout, d'ailleurs après ce film, Neil Connery n'a rien fait. Il n'était pas un acteur. Je devrais dire des choses très méchantes, pas à propos de lui mais à propos de toute l'organisation, de la production…


Aviez vous eu beaucoup de problèmes pour faire la créature de Persée, l'invincible ?
J'ai eu la collaboration du grand père de Lamberto Bava. C'est lui qui a fait tous les effets spéciaux avec Carlo Rambaldi (qui a travaillé sur E.T de Steven Spielberg) et cela sans problème.


Quels souvenirs gardez vous de vos différents tournages ?
Je devais faire une scène dans un train en Espagne, au niveau du machiniste, là où il met le charbon. C'était une scène de nuit. Le trajet du train était de deux kilomètres et en vérifiant le chemin, j'ai trouvé un homme qui s'était endormi au milieu de la voie. J'ai donc sauvé sa vie en le réveillant. C'est quelque chose que je n'oublierais jamais. Je me souviens aussi de Kirk Douglas qui est un grand ami. Je ne comprends pas pourquoi mais nous avions les mêmes goûts pour le cadrage pour le jeu d'acteurs. Il aimait beaucoup ma façon de tourner. Pendant une conférence de presse, à la question quel est le metteur en scène avec lequel vous aimez le mieux travailler, il avait dit que c'était avec moi (rires). La question était provocatrice. J'ai compris plus tard pourquoi nous avions les mêmes goûts car j'ai appris à faire du cinéma juste en regardant les films hollywoodiens des années 40 et sans aller à l'école.


Propos recueillis par Flavien Bellevue.
Autoportraits de Albert de Martino.
Remerciements à l'équipe d'André-Paul Ricci et aux organisatrices du festival de Valenciennes: Patricia Lasou, Sylvie Lemaire et Patricia Riquet.

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