Côme Bardon (Belles de sport)

Didier Verdurand | 11 novembre 2005
Didier Verdurand | 11 novembre 2005

Le photographe Côme Bardon, qui collabore régulièrement à Écran Large, rajoute quelques cordes à son arc en sortant son premier calendrier, Belles de Sport 2006. Les amateurs de jolies pépées seront aux anges devant les splendides photos ayant pour thème différents sports qui auront rarement été aussi attirants. La parole au cinéphile qui savourait son plaisir derrière l'objectif.

Pourquoi ce calendrier ?
Parce que le magazine Sport Free Attitude a une iconographie irréprochable et très glamour. Il se devait donc de proposer le sien. Après avoir déposé la marque Belles de Sport, le casting a débuté… Avec Frank Ducret, le directeur artistique du projet, nous avons choisi de créer des visuels « glamour chics » en décors naturels en utilisant un stylisme sportif très innovant.

En quoi se différencie-t-il d'un autre qu'on pourrait trouver dans un vestiaire d'un club de foot de division d'honneur ?
Notre objectif était d'éviter une iconographie vulgaire. Nous souhaitions créer un objet qui plairait aussi bien aux hommes qu'aux femmes…. Bref, un calendrier affichable aussi bien dans un vestiaire de foot que dans un salon parisien.


Comment s'est passé le casting ?
Nous avons pré-sélectionné une soixantaine de filles. Cette mission s'est révélée assez difficile car nous recherchions des « amazones » : des filles jolies, charpentées et sans silicone qui seraient crédibles dans des sports masculins (boxeuse, joueuse de kendo, pilote de voltige aérienne, motarde, pilote de course automobile, …). Or, les agences de mannequins sur Paris recrutent très rarement ce type de profil car l'industrie de la mode les incite encore à trouver des filles fines et fragiles. De plus, certaines agences ne voulaient pas communiquer sur le sport afin de préserver leur image « haute couture ». Mais après six jours de casting, nous les avions trouvé ! Et, paradoxalement, une majorité de françaises.

Pas de russes ?
Si, juste une, une charmante ukrainienne que nous avons transformée en plongeuse de combat. Elle faisait très James Bond girl mais plutôt dans le rôle de l'espionne « soviétique » (ou plutôt « poutinienne ») inaccessible et tellement sensuelle…


Quelles ont été tes sources d'inspirations cinématographiques pour le calendrier ?
Il y en a plusieurs : James Bond, Kill Bill, Russ Meyer et son Faster pussy cat kill, kill, Top gun, Abyss. Mais, je pense que les lecteurs reconnaîtront sur chaque visuel davantage l'atmosphère des James Bond. À l'exception du dernier visuel - le hockey sur glace - qui est avant tout un hommage à William Klein et son Mister Freedom, film totalement déjanté des années 70 avec Serge Gainsbourg et Philippe Noiret (incarnant pour une fois le rôle du méchant). Ce lien avec le cinéma s'est fait naturellement et ce, notamment grâce aux décors. En effet, nous avons eu le privilège de travailler dans des lieux très privés (une base aérienne, le garage parisien d'Aston Martin, celui de Ducati, l'Institut du judo à Paris…), ce qui donne aussi beaucoup de cachet au DVD.

Oui, un DVD est distribué avec le calendrier…
Grégory Mavian, artiste-vidéaste, l'a réalisé. Les images sont rythmées et la musique très bonne …C'est un DVD qui se laisse lire en boucle, un peu comme si on laissait Fashion TV allumée tout en travaillant ou durant une soirée « Lounge ».


Quels sont les chef-opérateurs ciné que tu admires le plus ?
Henri Alekan (La Belle et la bête, Les ailes du désir) et Vittorio Storaro (Apocalypse Now, Le Dernier Empereur) … À leur époque, les effets numériques étaient encore limités tout comme la sensibilité des pellicules. Ces maîtres devaient donc faire preuve d'ingéniosité et par chance tous deux ont transmis leur savoir mais aussi leur réflexion sur la lumière.

Ton film préféré en 2005 ? Ta plus grosse déception ?
Vous allez rire, mais pour moi, c'est La Guerre des mondes : C'est la première fois dans un film catastrophe que la structure narrative ne s'oriente que sur un personnage et sa perception d'une menace que nous analysons en même temps que lui. Et puis, le son m'a stupéfait. Autre film : De battre mon cœur s'est arrêté car tout y est juste et surprenant. Pour la lumière, ce serait 2046. Ma plus grosse déception : Star Wars Épisode III : La Revanche des Sith car l'évolution de Skywalker vers le côté obscur ne me paraît pas assez crédible.

Propos recueillis par Didier Verdurand.
Site officiel de Côme Bardon : comebardon.net
Grégory Mavian propose ses services sur le site Le film de ma vie.

Côme Bardon sait aussi photographier des hommes et pas que Les Dieux du Stade (un incontournable best-seller des calendriers, sur lequel il a travaillé). Cliquez sur les photos de Romain Duris, Omar Sharif, Bruno Delbonnel et Tony Leung pour accéder aux interviews correspondantes, vous y trouverez les portraits non recadrés réalisés pour Écran Large :

Romain Duris                                            Omar Sharif

Bruno Delbonnel                                            Tony Leung

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