Nathan Fillion & Summer Glau (Serenity)

Vincent Julé | 18 octobre 2005
Vincent Julé | 18 octobre 2005

Peu habitués à faire de la promo, surtout pour un long-métrage, et encore plus dans un pays étranger, Nathan Fillion et Summer Glau - respectivement Mal et River dans Serenity - étaient en fait ravis de leur venue au festival du film américain de Deauville. Un plaisir qu'ils nous ont fait partager, chacun leur tour, pendant un entretien riche en expérience et en anecdotes… du moins pour Nathan Fillion.

Comment avez-vous vécu l'arrêt de la série Firefly ?
Pour être honnête, après l'annulation de Firefly, j'étais effondré. J'étais littéralement tombé amoureux de la série, de l'histoire, des dialogues, des acteurs et même de mon boss, Joss Whedon. J'étais à Los Angeles et j'avais ce boulot qui était à tous les points de vue une vraie garantie. Puis, en un claquement de doigts, c'était fini. Alors que l'on venait à peine de commencer. Je me suis alors juré de ne plus tomber amoureux d'un boulot. Ainsi, lorsque l'idée d'un film a émergé, j'ai gardé mon calme. Il y avait donc une possibilité, mais rien n'était sûr. Universal s'est montré intéressé et a approché le projet, puis j'ai lu le scénario, formidable, mais encore une fois, je ne voulais pas m'emballer. Et enfin, le feu vert est venu.

 


Comment se sont passées vos retrouvailles avec le personnage de Mal ?
Une vraie partie de plaisir, un peu comme revenir à la maison. J'étais aussi très heureux de retrouver le casting dans son intégralité, il m'avait tous manqué.

 

Un ami compare beaucoup Malcom à Jack Burton du film Les aventures de Jack Burton dans les griffes du mandarin de John Carpenter ?
Je vois tout à fait ce que vous voulez dire, mais je pense que Mal est plus méchant, sombre et surtout en colère. Ce n'est pas quelqu'un de fréquentable.

Quelle est selon vous la principale différence entre la série et le film : plus d'argent ou de temps ?
Il y a certainement un peu de ça. On peut le voir, le sentir. Mais la vraie différence se situe au niveau des personnages et de leur évolution. J'insiste encore sur le fait que Mal est plus sombre, antipathique qu'il ne l'était dans la série. La network était surtout soucieuse qu'il soit marrant, gentil, aimé. Ils ne comprenaient pas qu'il était peut-être moins sage et propret qu'il n'y paraît. Il doit parfois prendre des décisions difficiles, qui peuvent le rendre tout d'un coup moins populaire. À la télévision, nous étions ainsi sous la menace constante d'être annulé, sans parler des producteurs qui voulaient tout contrôler. Pour le film, la production a tenu le discours inverse. Nous pouvions raconter l'histoire que l'on voulait, de la manière que l'on voulait. Nous avions donc ce film à faire, et à le faire bien, en trois mois.

Y a-t-il toujours cette peur de l'annulation dans une série ?
Pas toujours, mais avec moi si. Dans chacune que j'ai joué. Je vais commencer par croire que je porte malheur.

Question plus délicate : quel est le meilleur pour vous, la série Firefly ou le film Serenity ?
Je dirais Serenity. J'ai regardé la série Firefly, et je l'ai adoré. Mais après avoir vu le film, c'est comme si la série s'était arrêtée à la moitié. À posteriori, elle me semble aujourd'hui inaboutie, tout simplement parce que le film m'a porté tant de joie et d'épanouissement en plus de raconter la fin de l'histoire. Et puis, il ne faut pas oublier le facteur « revanche » : d'avoir fait quelque chose de bien, de bon, de se l'être fait retirer et de revenir aujourd'hui à l'attaque. Serenity est donc aussi un peu ma… notre revanche.

Vous connaissiez bien votre personnage, pour l'avoir incarné pendant plusieurs épisodes. À quel point avez-vous été impliqué dans le processus d'écriture ? Avez-vous eu votre mot à dire ?

Ce que je fais le mieux, c'est lire le scénario, comprendre le personnage et dire mes répliques. Ce que Joss sait bien faire, c'est écrire. Chacun son travail. À vrai dire, si je ne m'en sentais capable, pourquoi pas, mais avec Joss c'est impossible. Il fait tellement bien son boulot. Toutes mes répliques, toutes mes chutes ou blagues sont les siennes.

Que pouvez-vous nous dire de plus sur lui ?
J'ai de la chance de le connaître. Il m'a été d'une grande aide. À L.A., mon expérience m'a appris que lorsque tu auditionnes, il est rare, voire impossible, de décrocher le premier rôle. Joss m'a donné cette opportunité, en plus d'autres, comme celle d'interpréter le méchant dans les cinq derniers épisodes de Buffy. D'ailleurs, pour l'anecdote, une de mes premières auditions était pour le rôle d'Angel toujours dans Buffy. Des années plus tard, je lui ai dit, mais il ne s'en souvenait pas du tout. Merci pour moi.

Quels sont les films que vous avez aimé ?
Récemment, j'ai adoré Layer cake ou encore Grizzly man. Serial noceurs m'a aussi fait beaucoup rire. Sinon, le film qui m'a peut-être le plus marqué est Le Choix de Sophie. Je n'étais plus le même avant et après.

Et maintenant, quels sont vos projets ?
J'ai fini de tourner Slither [NDLR : de James Gunn, le scénariste des Scooby Doo et de L'Armée des morts, à sortir en février 2006, un « alien, zombie, invasion and very funny » film. Et je n'ai pas fermé la porte du petit écran, loin de là, je n'ai pas pris la grosse tête. C'est juste toujours une question de personnages.

 


Et Summer Glau alors, me diriez-vous ? À part le fait que l'intervieweur souhaitait surtout partager un moment avec la belle pour son joli minois, celui-ci découvrit horrifié que son dictaphone défectueux n'enregistra qu'une partie de l'entretien, et dans une qualité déplorable. Trompez son monde avec une interview bricolée et bancale n'étant pas la solution, voici un court texte – et exercice de style - mixant l'essentiel des propos de la jeune actrice, entre souvenirs évanescents et rushs inaudibles. Préférez-lui l'autoportrait.

 

« La vie entière de Summer Glau était dévolue à la danse jusqu'au jour où elle se cassa l'orteil. Elle garde de ces années de dur labeur en tant que première ballerine beaucoup de regrets, une passion intacte mais inassouvie, et aussi un comportement réservé, voire asocial. De là à dire que cela lui a servi pour interpréter la mystérieuse River, il n'y a qu'un pas qu'elle ne franchira pas. Par contre, elle reconnaît que nombre de jeunes filles solitaires et mal dans leur peau se reconnaîtront en River, et pourquoi pas s'inspirer de son évolution tout au long du film. Sinon, elle retient de son personnage, la peur à la lecture du scénario. En effet, second rôle dans la série Firefly, elle est projetée sur le devant de la scène avec le long-métrage. Rôle très physique, Summer a dû suivre un entraînement quotidien avec un coach, et s'est souvent entretenue avec Joss Whedon pour bien appréhender toutes les facettes de River.

 


D'un côté plus personnel, elle est très attachée à sa région natale, le Texas (sans pour autant porter un quelconque jugement sur le Président Bush), et encore plus à sa famille. Elle passe son temps libre à lire des livres de cuisine et à s'essayer aux fourneaux, même si, elle l'avoue, ce n'est pas gagné. Professionnellement, elle vient de finir le tournage d'un autre film de science-fiction en Hongrie, et continue à faire quelques apparitions dans les séries télé. »
Propos recueillis (enfin si on veut) par Vincent Julé
Autoportraits de Nathan Fillion et Summer Glau

 

Tout savoir sur Serenity : L'ultime rébellion

Newsletter Ecranlarge
Recevez chaque jour les news, critiques et dossiers essentiels d'Écran Large.
Vous aimerez aussi
commentaires
Aucun commentaire.