Michael Keaton (La Coccinelle revient)
Pratique très courante à Hollywood, déjà beaucoup moins en France, le press junket est un exercice promotionnel journalistique tout aussi stimulant (stressant diront certains) que frustrant. Le principe : des entretiens à la chaîne pour les interviewés avec en point de mire un temps bien défini (huit minutes top chrono dans notre cas et pas une seconde de plus). Autant dire que lorsque l'on a en face de soi Mr. Michael Keaton, ces huit minutes semblent bien trop courtes pour aborder comme elle le mérite une carrière débutée il y déjà de cela plus plus de 20 ans.
Comment vous êtes-vous retrouvé impliqué dans ces nouvelles aventures de la Coccinelle ?
Le studio m'a fait parvenir un script. Je l'ai lu et j'ai dit oui.
Aussi simplement que ça ?
Non, en fait j'ai d'abord rencontré la réalisatrice (Angela Robinson, ndlr) avec laquelle nous avons discuté de différents points. Et puis, j'avais également vu Lolita malgré moi, le précédent film de Lindsay Lohan que je trouve vraiment bien et je me suis dit que ces nouvelles aventures de la coccinelle allaient ainsi pouvoir s'adresser à un nouveau public grâce à sa présence en tête d'affiche.

Au cours des années 90, en dépit de long-métrages réussis, vous n'avez plus connu le même succès qu'avec les deux premiers Batman. Le personnage de Bruce Wayne a-t-il été plus un avantage ou un désavantage dans votre carrière ?
Les deux. Bruce Wayne est un personnage si iconique dans le monde des comics que s'il n'est pas correctement traité, il peut vous coller définitivement à la peau pour le restant de votre carrière. Mais en contrepartie, les spectateurs ne s'attendaient pas à découvrir une telle approche du personnage, ni même ce que j'ai su apporter au rôle, et ils ont été agréablement surpris.
Vous avez décidé d'arrêter après Batman, le défi. Diriez-vous qu'il s'agissait là d'une sage décision ?
Oui (Rire.). Une décision reste une décision. Et que celle-ci soit bonne ou mauvaise, il faut s'y tenir et aller de l'avant.
Vous avait-on proposé de reprendre le rôle dans le troisième volet, Batman forever ?
Oui.
Et avez-vous été contacté pour le nouveau Batman, Batman begins ?
Non.
Lesquels avez-vous vu sur les cinq ?
Uniquement les deux dans lesquelles j'ai joué.
Et lequel des deux préférez-vous ?
Le premier.

C'est surprenant car beaucoup de gens préfèrent le deuxième.
Ils ont tort. (Rire.)
Vous avez déjà fait savoir que vous seriez intéressé pour faire un deuxième Beetlejuice.
J'aimerais beaucoup effectivement s'il était aussi bon et s'il avait la même « saveur » que le premier.
Le film serait-il à nouveau réalisé par Tim Burton ?
Je le souhaiterais en effet mais je ne pense pas qu'il pourra. Il a beaucoup trop d'autres projets de prévus.
Vous avez déjà travaillé avec lui à trois reprises et depuis, il a travaillé plusieurs fois avec Johnny Deep. Êtes-vous resté en contact depuis Batman, le défi car apparemment, il aime travailler avec les mêmes personnes ?
Tim Burton est un artiste prodigieux et les films que Johnny Deep et lui ont fait ensemble sont vraiment magnifiques, bien que je n'ai pas encore vu leur dernier film, Charlie et la chocolaterie. Tim et moi nous sommes rencontrés à plusieurs reprises au fil des ans mais soit nos plannings ne collaient pas, soit le rôle n'était pas vraiment fait pour moi.

Que pouvez-vous nous dire de votre prochain film, The last time, écrit et réalisé par Michael Caleo qui a été scénariste sur la série Les Soprano ?
C'est une comédie noire, une histoire d'amour à trois dont l'action se déroule dans un milieu très mondain mais où gravite des personnages très intéressants à interpréter. Je ne peux pas vous en dire plus sans dévoiler une partie du mystère.
Le tournage est prévu pour quand ?
Pour le moment, nous avons juste fait des répétitions. Le tournage débutera la première semaine d'août.
Quels sont vos autres projets ?
J'ai un projet sur lequel je travaille depuis très longtemps déjà et qui je l'espère finira par se faire un jour. Si ce n'est toujours pas le cas cette fois là, j'ai également un film en préparation avec Paul Schrader.
Y a-t-il d'autres réalisateurs avec lesquels vous aimeriez travailler ?
Fernando Meirelles qui a fait La cité de Dieu, Guillermo Del Toro, Mike Nichols. Il y a beaucoup de bons réalisateurs, y compris parmi les jeunes cinéastes. Certains d'entre eux sont très prometteurs.
(Dernière question nous signale-t-on)
Est-ce vous qui sollicitez les personnes avec lesquelles vous souhaiteriez travailler ou bien est-ce elles qui vous contactent ?
C'est très variable. Parfois certains viennent vous voir car ils voudraient bien travailler avec vous. Mais vouloir ne signifie pas obligatoirement pouvoir. À ce sujet, je pense que la plupart des gens ont une vision erronée de la manière dont fonctionne l'industrie cinématographique. La plupart des projets n'aboutissent pas pour des raisons aussi diverses que variées. Au cours de ces dernières années, il y a d'ailleurs eu de moins en moins de films produits à Hollywood. C'est très intriguant non ? Ce sera là un excellent sujet de discussion lors de notre prochaine rencontre.
Propos recueillis par Stéphane Argentin.