Western choc de 2017, Brimstone revient en vidéo !

Jacques-Henry Poucave | 23 août 2017 - MAJ : 09/03/2021 15:58
Jacques-Henry Poucave | 23 août 2017 - MAJ : 09/03/2021 15:58

Il y a quelques mois sortait Brimstone, western tourmenté, radical et mutant. À l’occasion de sa sortie en vidéo, nous revenons sur une des très belles surprises de 2017.

Divisée en chapitres et structurée à rebours, l’intrigue dévoile lève le voile sur les souffrances et les combats de Liz, jeune femme qui traverse l’Ouest américain durant les dernières années du XIXème siècle. Dans son sillage, un prêcheur aux vues plus qu’arrêtées sur la place de la femme dans la société déclenche un maelström de violence, jusqu’à une confrontation fatale qui scellera le destin de tous leurs proches.

Voilà pour le point de départ de ce récit funèbre et gothique, qui ne craint ni l’emphase, ni la grandiloquence, et sidère souvent par son jusqu’au-boutisme. Les malheurs de Liz, toujours capturés avec puissance par la mise en scène racée de Martin Koolhoven empruntent les voies de plusieurs genres distincts, assurant au récit une richesse toujours renouvelée.

 

Photo Guy Pearce

Liz et le Prêcheur, deux ennemis jurés

 

Si la figure de la traque et du duel formidable que se livrent l’héroïne et son Némésis convoque des images classiques du western, la tonalité du métrage vire souvent du côté du pur fantastique et greffe avec ingéniosité des mécaniques purement horrifiques à l’ensemble. De même, si Brimstone est indiscutablement une œuvre féministe, pour ne pas dire misandre (seul le personnage falot de Kit Harington vient nuancer le portrait d’une masculinité prédatrice et concupiscente), il n’hésite pas pour atteindre son but à rejouer des situations typiques d’un certain cinéma d’exploitation.

 

Photo Elle Fanning

Dakota Fanning, dans une de ses meilleures performances à ce jour

 

Les sévices subis par le personnage principal et plusieurs situations qui s’abattent sur elle évoquent sans ambiguité les films de prison de femme. Mais là où ces productions exploitaient sans l’interroger les violences faites aux femmes, Brimstone pousse suffisamment loin et étire chaque dispositif pour questionner leur représentation et le rapport qu’entretient avec eux le spectateur.

L’effet est d’autant plus saisissant que Martin Koolhoven ne recule à peu près devant rien. Aucune pudeur ne viendra entamer la logique destructrice du duel qui s’annonce. Car c’est bien une apocalypse, tant dans sa dimension absolue, que dans son étymologie originelle, que décrit le cinéaste. Mari, parents, femme, enfant, personne ne sera épargné par l’affrontement total entre deux visions du monde parfaitement irréconciliables.

 

Photo

Un steelbook qu'il est beau

 

Si vous n’avez pas encore découvert Brimstone, on vous conseille donc de vous jeter dessus avec appétit, d’autant plus que du côté des Jokers et de M6 Vidéo, on a comme d’habitude fait les choses mieux que bien.

Disponible en DVD et en Blu-Ray (format où le film apparaît dans un steelbook de toute beauté), le métrage, plastiquement splendide, bénéficie d’un transfert de très belle qualité. Qu’il s’agisse des noirs profonds qui nimbent le récit lors de son introduction, des teintes plus chaudes au cœur du récit ou d’un climax à la blancheur immaculée, les teintes variées et resplendissantes de la photographie Rogier Soffers sont constamment magnifié.

 

Photo Kit Harington

Kit Harington s'essaie au western entre deux épisodes de Game of Thrones

 

Du côté des bonus, on se félicité de trouver une featurette consacrée au compositeur du film, Junkie XL, tant le sujet est généralement évacué purement et simplement. Si les entretiens avec Dakota Fanning, Guy Pearce  et Kit Harington sont plaisants mais finalement assez classiques (à l’exception de Pearce, toujours fin et impressionnant de charisme), on retiendra surtout les paroles du réalisateur Martin Koolhoven.

En effet, il est encore le meilleur ambassadeur de Brimstone et de sa tonalité, rude, ambiguë et passionnante. Pour ceux qui sortiraient un peu chamboulés du visionnage (c’est tout le mal qu’on vous souhaite) et souhaiteraient comprendre un peu mieux la fabrication et la logique présidant à la fabrication due l’œuvre, ses paroles seront d’évangile.

Bref, vous l’aurez compris, si vous êtes passés à côté de Brimstone, il est temps d’y remédier.

 

Photo Guy Pearce

Tout savoir sur Brimstone

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commentaires
Sess
23/08/2017 à 23:49

Certes imparfait mais qui mérite carrément la vision.

john wick
23/08/2017 à 19:03

Ce film m'a complètement bouleversé , une claque monumentale À voir absolument !!

warriors
23/08/2017 à 18:52

un chef d'oeuvre absolu !!

LambdaZero
23/08/2017 à 16:09

Pas un chef-d’œuvre, mais un film bien sympa.

Rahan les tape
23/08/2017 à 15:42

C'est bien emballé mais qu'est-ce que c'est lourd émotionnellement...et long. J'ai été déçu du point de départ qui me semble bien artificiel et exagéré, je doute de la vraisemblance de telles conséquences, d'une telle perversité, dans l'Ouest américain ou pas. Quant au personnage monolithique de Guy Pearce: no comment, et Dakota Fanning voit sa carrière bien relancée de belle façon. A voir une fois.