The Jane Doe Identity : 5 raisons de ne pas rater ce délicieux supplice

Jacques-Henry Poucave | 28 mai 2017
Jacques-Henry Poucave | 28 mai 2017

Cela fait maintenant quelques semaines qu’on vous cause de The Jane Doe Identity, qui nous a filé une méchante pétoche au PIFFF et à Gérardmer, laquelle ne s’est toujours pas dissipée.

Alors que Wild Bunch a la bonne idée de sortir le film sur grand écran sous nos latitudes le 31 mai 2017, on en profite pour vous rappeler ce qui fait de ce délicieux supplice, qui manie l’épouvante avec brio.


 

PARCE QUE ÇA FAIT PEUR

C’est tout bête, mais pour un film d’horreur tendance claustrophobe, ça compte quand même pas mal. Mine de rien, avec l’avalanche de petites productions de genre qui débarquent toutes les semaines et les produits ultra-calibrés qui proviennent souvent d’outre-Atlantique, la qualité du frisson n’est pas toujours au rendez-vous.

Heureusement, en alternant entre sursauts classiques, terreur atmosphérique et jeux malins sur le hors-champ, The Jane Doe Identity déploie une grammaire de l’angoisse très riche et d’une remarquable efficacité. Devant un grand écran, dans une salle obscure, l’effet est garanti !

 

Olwen Catherine Kelly

 

PARCE QUE ÇA NOUS CHANGE

Depuis quelques années le cinéma de trouille semble se séparer en deux branches de plus en plus distinctes, d’un côté, des films produits à la chaîne, qui recyclent un peu bêtement une symbolique catho mal digérée ou désuète et de l’autre, des œuvres arty, souvent plastiquement intéressantes mais pas toujours assez frontales dans la fabrication de l’angoisse.

À la fois production à l’ancienne, très solide et artisanale, mais aussi réflexion maline sur le voyeurisme et les rapports hommes-femmes, The Jane Doe Identity nous propose le meilleur des deux mondes, sans oublier ni la peur, ni la mise en place d’une atmosphère puissante. Et ça fait du bien.

 

trailer

 

PARCE QUE BRIAN COX ET EMILE HIRSCH

On l’oublie trop souvent, mais pour que l’inquiétude se mue en étrangeté et l’étrangeté en frousse irrépressible, il faut que le spectateur craigne pour la peau de personnages auxquels il s’attache. Et pour ce faire, et bien il faut des personnages un peu charpentés.

Cela tombe bien, le réalisateur André Øvredal (The Troll Hunter) a fait un excellent choix en proposant les deux principaux rôles du film à Emile Hirsch et Brian Cox. Ils composent un duo à la fois tragique et touchant, un père et un fils que les années ont progressivement séparés, qui vont à la faveur d’une nuit de cauchemar voir leurs secrets, leurs non-dits. Et le prix à payer ne les en rendra que plus bouleversants.

 

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PARCE QUE JANE DOE EST UN PERSONNAGE INCROYABLE

Mais ces messieurs ne sont pas les seuls à impressionner la pellicule de leur talent. Sur le papier, interpréter un cadavre peut sembler d’une simplicité déconcertante, sauf que là aussi The Jane Doe Identity change du tout-venant.

C’est la sculpturale Olwen Catherine Kelly qui prête son corps à la mystérieuse femme dont la dépouille se retrouve dans une sinistre morgue du sud des Etats-Unis. Sans prononcer un mot, sans bouger le petit doigt, magnifiée par la subtile photographie du film, elle assume à elle-seule une grande partie des frissons procurés par le récit. On ne peut vous en dire plus, mais on demeure sciés par cette proposition minimaliste, audacieuse et magnétique.

 

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PARCE QUE C’EST INTELLIGENT

C’est bien beau de nous faire flipper, mais quand cela donne à penser, c’est encore mieux. Rassurez-vous, The Jane Doe Identity est un pur film d’exploitation et pas un pensum réflexif, mais pour autant, le métrage n’oublie jamais de proposer une narration dense et évocatrice.

Qu’il explore métaphoriquement les rapports de voyeurisme ou de domination insidieuse entre les hommes et les femmes, ou qu’il autopsie une relation paternelle teintée de déception et de mépris, André Øvredal (The Troll Hunter) nous offre un pur trip horrifique, qui s’évertue de sonder avec malice ses personnages, tous plus profonds qu’il n’y paraît.

 

L'AUTOPSIE COMMENCE LE 31 MAI.

 

Affiche française

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commentaires
Jere
30/05/2017 à 12:36

Waouh !! qu il était bon ce film, j ai apprécié grandement oui, autant je trouve que Get Out est trop surestimé même si vous l avez aimé ... Autant là je suis raccord...malin en diable et original, le rythme est juste excellent et la beauté de Jane Doe purée elle envoie... En plus elle cause pas:) lol