Présidents Américains : leurs meilleures incarnations hollywoodiennes

Sophie Sthul | 10 novembre 2016 - MAJ : 09/03/2021 15:58
Sophie Sthul | 10 novembre 2016 - MAJ : 09/03/2021 15:58

Chouette, Donald Trump est président. Que cela vous enchante, ou vous terrifie, peu importe, c’est l’occasion de se faire un petit tour d’horizon des Présidents Américains (de fiction) à Hollywood, sur petit et grand écran.

 

À La Maison Blanche

Josiah Bartlet (Martin Sheen) est le président ultime. Pas tant parce qu’il est démocrate (comme Aaron Sorkin, showrunner de la série), que parce qu’il est idéaliste. Comme l’a intelligemment rappelé l’auteur avec The Newsroom, il se passionne et révère surtout l’idéalisme et la recherche du bien commun. Soit les deux traits de caractère qui définissent ce président fantasmé. À la fois une plongée passionnante dans les institutions américaines, et un vœu (politique) pieu.

 

président Martin Sheen

 

24

Le président David Palmer (Dennis Haysbert) est entré dans l’histoire à plusieurs titres. Son personnage de dirigeant droit et épris de justice est finalement peu nuancé, voire d’une banalité à pleurer. Mais il témoigne de manière passionnante du rôle politique d’Hollywood, qui fait ici un geste politique fort, en imposant dans une série à grand succès un personnage de président afro-américain. On aura sans doute un peu exagéré le rôle de la série dans l’avènement futur d’Obama, mais le personnage demeure un cas d’école copié maintes fois depuis.

 

président

 

Air Force One

Les présidents démocrates sont peut-être gentils tous pleins, mais heureusement, les républicains sont là pour faire le ménage. Et qui mieux qu’Harrison Ford pour charcler du vilain terroriste preneur d’otage ? Personne. À défaut d’être un bon film, Air Force One demeure un divertissant parfois efficace, très drôle dans sa conception et dans son message, sorte de queue de comète égarée des années Reagan, vantant littéralement un corps politique américain aux airs de surhomme.

 

président

 

24

On l’a déjà dit, 24 n’a jamais fait dans la subtilité. Alors forcément, quand la série décide de donner un anti-modèle à son David Palmer, le résultat est aussi grotesque que jubilatoire. Charles Logan (Gregory Itzin) est une parodie enragée de Nixon, en plus diabolique et complotiste, qui pourrait fourrer sa mater de grenades à fragmentation si cela lui assurait la réélection.

 

président

 

Dr. Folamour

La satire de Dr. Folamour ne se porte pas précisément sur le personnage du président, mais bien sur l’ensemble de son délirant casting, et isolé, il ne s’agit pas d’un personnage aussi central que son rôle le laisserait supposer sur le papier. Mais il demeure une des multiples et indispensables composition d’un Peter Sellers qui explose littéralement devant la caméra de Kubrick.

 

président

 

Primary Colors

Difficile de ne pas mentionner ce film imparfait, mais qui parvenait assez efficacement à portraiturer le clan Clinton, alors empêtré dans les conséquences de la liaison entre Bill Clinton et Monica Levinski.

John Travolta et Emma Thompson y incarnent parfaitement ce couple à la fois professionnel et glamour, charmeur et enivré par le pouvoir, alors stéréotypes de la réussite démocrate, désormais symptomatiques de sa déconnexion avec le réel.

 

président

 

Battlestar Galactica

Certes, Laura Roslin fait face à une situation de crise bien plus complexe que celle qu’ont aujourd’hui à juguler nos gouvernants, et sauver les derniers survivants de l’humanité de millions de robots furieux n’a pas grand-chose à voir avec les actuelles problématiques qui agitent les corps électoraux. Mais le personnage joué par Mary McDonnell est un des plus fascinants et complexes dans la catégorie maîtres du monde.

Arrivée au sommet par accident, d’abord idéaliste, puis pragmatique, Roslin court toujours le risque de trahir ses principes, ce qui finira par lui arriver. Il s’agit d’un des très rares personnages présidentiels à devoir faire face à leurs propres erreurs et les assumer.

 

président Mary McDonnell Battlestar Galactica

 

House of Cards

Le miroir inversé du Bartlet d’A la Maison Blanche et une synthèse des caricatures imaginables de la politique américaine contemporaine. En cherchant à représenter l’arène politique comme un antre de perversité, d’entropie et de manipulation, la série de Netflix dresse le portrait glaçant d’un couple présidentiel prêt à tout, surtout à cumuler les affreux défauts.

Le duo Underwood allie la froide détermination couplée à l’art du mensonge en la personne de Claire/Hillary, tandis que son Francis de mari représente parfaitement la démagogie et le populisme dont le parti Républicain s’est fait le chantre depuis une quinzaine d’années. Ensemble, ils aboutissent à une formidable mais terrifiante autopsie des élus américains.

 

président

 

Veep

Et si Trump était démocrate ? Bon, oublions un instant que le milliardaire a effectivement longtemps été démocrate, et pensons à Veep. À bien y regarder l’invraisemblable politicarde campée avec talent par la volcanique Julia Louis-Dreyfus est une version féminine fictionnelle du magnat de l’immobilier. Ou de Sarah Pallin. Comme vous préférez.

Comme lui, elle ne sait pas où elle va, est entourée de bras cassés, avance grâce à son formidable instinct et son charisme dément. Comme lui elle est source d’attraction et de répulsion, deux ingrédients qu’elle manie avec un sens du timing hors du commun. Jamais à une contradiction près, elle nous maintient en permanence entre l’écoeurement, l’admiration et le rire.

Au-delà de la comédie admirablement écrite (on en cause ici), il y a aussi une formidable dissection d’une époque malade.

 

Julia Louis-Dreyfus

 

Idiocracy

Inutile désormais de présenter ce film. Un peu maladroit, pas toujours bien rythmé, il se sera fait connaître comme une comédie délirante, puis comme une œuvre d’anticipation barrée. Et aujourd’hui, comme un documentaire au vitriol.*

idiocracy

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commentaires
Dirty Harry
11/11/2016 à 20:55

A noter : dans le film de Kubrick, la guerre nucléaire se passe sous un président mou, aux fesses flasques et plein de bons sentiments. De plus il se laisse marcher sur les pieds par le complexe militaro-industriel (emballé par un général devenu fou), on est loin du cliché "président belliqueux" entretenu par les peurs médiatiques...