D'après une histoire vraie, Lost River, Southland Tales, Grace de Monaco... est-il possible de sauver un film détruit à Cannes ?

Geoffrey Crété | 31 octobre 2017 - MAJ : 09/03/2021 15:58
Geoffrey Crété | 31 octobre 2017 - MAJ : 09/03/2021 15:58

Comme beaucoup d'autres avant lui, le (mauvais) nouveau film de Roman Polanski a été remonté pour sa sortie en salles.

Le Festival de Cannes est un jeu dangereux pour les cinéastes et les producteurs. En quelques heures, le mystère d'un film peut se dissiper pour laisser place à un monstre ou un trésor, déterminant parfois sa carrière en salles et son avenir financier. Nouvel exemple en date : D'après une histoire vraie, le nouveau film de Roman Polanski, salué par beaucoup comme un navet en mai dernier.


 

 

Livrer à Cannes un film non terminé ou bouclé au dernier moment n'est pas extraordinaire. Le mixage d'Un prophète de Jacques Audiard n'était pas finalisé pour sa présentation, Tarantino a remonté une minute d'Inglourious Basterds pour achever son oeuvre, Gaspar Noé a terminé Enter the void après le festival pour notamment modifier des choix musicaux et peaufiner tous les effets (le mémorable générique était absent à Cannes). Wong Kar-Wai a même tourné de nouvelles images après Cannes pour 2046, qu'il avait livré au dernier moment sur la croisette.

Mais dans certains cas, et parfois dans les plus problématiques, le film subit de plus profondes modifications après sa présentation cannoise. Si The Last Face de Sean Penn, célébré comme l'un des pires films jamais montrés à Cannes, n'avait été ni remonté ni raccourci (2h11) pour sa sortie malgré l'accueil désastreux à Cannes, certains films ont misé gros pour rattraper le bad buzz. Retour sur quelques exemples significatifs, parmi une très longue liste.

 

Photo Paz de la Huerta

 

D'après une histoire vraie de Roman Polanski

Minutes perdues : 10

Avec Roman Polanski derrière la caméra, Olivier Assayas co-scénariste, Emmanuelle Seigner et Eva Green de retour dans sa langue maternelle longtemps après Arsène Lupin en 2004, l'adaptation du livre de Delphine de Vigan est un événement hors compétition. D'autant que le réalisateur de Répulsion et Rosemary's Baby y retrouve un territoire de thriller féminin dans ses cordes, avec l'histoire d'une écrivain qui accueille dans sa vie une mystérieuse admiratrice un peu timbrée.

Sauf que le film est une grosse farce, d'une vacuité abyssale. Effets vieillots, interprétations outrancières, dialogues appuyés, discours faussement profond : D'après une histoire vraie est un ratage d'une dimension fascinante et douloureuse. En mai 2017, il récolte des critiques tièdes voire désastreuses, notamment en France - d'ordinaire adepte de Polanski.

Le réalisateur l'explique dans le dossier de presse : le film a été terminé à toute vitesse, avec un producteur qui était déterminé à le présenter à Cannes et deux mois de post-production accélérée. La version montrée sur la croisette n'était donc pas le final cut et le réalisateur a continué à peaufiner le montage après le festival, affirmant désormais que "ceux qui l'ont vu à Cannes et qui le reverront maintenant ne verront pas le même film".

Pour sa sortie le 1er novembre, petit lifting discret donc : ajout de quelques scènes avec Vincent Perez et d'autres, une fin légèrement modifiée, une musique retravaillée dans le montage, et une dizaine de minutes coupées à droite à gauche. Rien de bien remarquable néanmoins puisque le film ne fonctionne pas mieux, et ne surmonte pas de gros problèmes qui ne relevaient pas du rythme ou du montage. Que la campagne publicitaire mise autant sur les précédents films du cinéaste est révélateur.

 

Photo Eva Green

 

La Fille inconnue des frères Dardenne

Minutes perdues : 7

Une Palme d'or en 1999 pour Rosetta et une autre pour L'Enfant en 2005, un prix d'interprétation pour Olivier Gourmet dans Le Fils en 2002, un prix du scénario pour Le Silence de Lorna en 2008, un grand prix pour Le Gamin au vélo en 2011, prix spécial du jury oecunménique pour Deux jours, une nuit en 2014 : chaque passage des cinéaste belges sur le croisette se termine avec une récompense plus ou moins prestigieuse.

La Fille inconnue, leur dixième film, aura été l'exception. Parfaitement dans leurs cordes sur le papier, cette histoire de jeune médecin qui part à la recherche de l'identité d'une adolescente retrouvée morte près de son cabinet n'a pas convaincu : la presse qui d'ordinaire chante des louanges aux Dardenne a été plus que réservée, et leurs détracteurs se sont régalés.

Résultat : en juin, le duo annonce que La Fille inconnue sera remonté pour sa sortie à l'automne. Sept minutes seront coupées, avec une trentaine de changements éparpillés à travers le film. Une manoeuvre louable qui ne sauve cependant pas l'un des films les moins réussis des réalisateurs.

 

Photo Adèle Haenel

 

A l'origine de Xavier Giannoli

Minutes perdues : 15

Un cas à part : le film n'a pas été remonté parce qu'il a été détruit à Cannes, au contraire. Suite à l'accueil chaleureux du public et de la critique, Xavier Giannoli décide de retravailler A l'origine. Il expliquait en 2009 au Monde avoir voulu "radicaliser" son film : "Un des enjeux était de faire comprendre les mécanismes d'une extraordinaire escroquerie. Mais je voulais donner une énergie cinématographique à cette escroquerie. A Cannes, on m'a rapporté que les gens comprenaient les tenants et les aboutissants de l'histoire. L'accueil chaleureux m'a mis en confiance pour accentuer le côté course-poursuite de l'histoire. Ce qui a tout déclenché pour moi est cette phrase de Woody Allen sur laquelle je suis tombé : "Il faut couper tout ce qui est raisonnable." J'ai eu envie de me débarrasser de ce que l'on disait trop vite sur son passé, pour gagner en mystère, et donc en énergie."

Avec sa monteuse, il coupe donc une quinzaine de minutes, principalement des scènes centrées sur le personnage principal interprété par François Cluzet. Le cinéaste réalisera après coup qu'il était alors revenu à son tout premier montage. A l'origine récoltera une dizaine de nominations aux César, dont meilleur film, meilleur réalisateur et meilleur montage.

 

 

The Search de Michel Hazanavicius

Minutes perdues : 15-20

En 2011, Cannes est une piste de décollage vers les étoiles pour Michel Hazanavicius, qui présente The Artist neuf mois avant de recevoir l'Oscar du meilleur réalisateur, face à Scorsese, Malick et Woody Allen. En 2014, avec The Search, c'est un crash.

Ambitieuse coproduction à 22 millions d'euros tournée en Géorgie, en français et en anglais, cette adaptationdes Anges marqués de Fred Zinnemann est projet personnel qu'il porte avec sa compagne Bérénice Bejo. Le cinéaste superstar est très attendu sur la croisette, et il paye le prix de sa popularité : avec ses 2h30 jugées froides et peu inspirées, The Search devient vite le petit désastre de la sélection.

Pour sa sortie à l'automne, le film est remonté et se déleste d'une vingtaine de minutes. Peu importe : la critique reste majoritairement négative, et le public se contrefiche totalement de The Search. Il attire à peine 70 000 spectateurs, très loin des 3 millions de The Artist qui a coûté bien moins cher.

 

Photo Bérénice Bejo

 

Blood Ties de Guillaume Canet

Minutes perdues : 17

Le polar seventies de Guillaume Canet avait beau briller une étiquette prestige avec ses acteurs hollywoodiens (Clive Owen, Billy Crudup, Milas Kunis, aux côtés de Marion Cotillard) et sa présentation hors compétition à Cannes en 2013, il n'a pas pu éviter l'accueil très mitigé qui lui a été réservé. La version cannoise de 2h24 a ainsi été abîmée par la presse internationale. 17 minutes ont par la suite été coupées pour la version en salles, en France comme aux Etats-Unis.

Interrogé sur ce nouveau montage, le réalisateur a assumé que le film présenté à Cannes n'était pas terminé : "J’avais la tête totalement dans le guidon, j’avais vu le film trop de fois, mais quand Cannes se présente, on se laisse griser par l’enthousiasme commun et on se dit que ça sera super. Donc je me suis dépêché, j’ai fini le film comme j’ai pu. Il s’est passé un truc quand la séance a démarré, je n’ai plus vu le même film qu’au montage. Je voulais jouer sur les rythmes, mais il y avait trop de redite et en voyant ça j’en pouvais plus, j’écrasais la main de Marion et mon siège en me disant c’est un cauchemar. Je n’ai d’ailleurs pas accepté les applaudissements à la fin de la projection, ça se voit sur les images, je souris jaune. Je suis donc retourné au travail."

Là encore, le refaçonnage ne sera pas récompensé : Blood Ties attirera moins de 240 000 spectateurs en France, et passera inaperçu aux USA. Bilan désastreux au box-office, avec un peu plus de 2 millions de recettes pour un budget de 26.

 

 

Lost River de Ryan Gosling

Minutes perdues : 10

Devenu un demi-dieu à Cannes avec Drive en 2011, revenu avec Nicolas Winding Refn et Only God Forgives en 2013, Ryan Gosling rentre par la porte plus modeste de la sélection Un Certain Regard pour sa première réalisation.

La foule se déplace pour assister aux premiers pas de réalisateur de la superstar, qui filme Saoirse Ronan, Christina Hendricks, Matt Smith ou encore Eva Mendes dans les décors apocalyptiques de Detroit pour une fable étrange et onirique. L'accueil est à l'opposé de l'excitation qui précède la projection : Lost River est décortiqué comme un film référencé mais vide, beau mais creux.

Ce qui était a priori un événement facile à vendre au public devient alors un objet difficile à manier pour le distributeur Warner, qui avait fièrement acheté le film l'année précédente à Cannes. Avec 10 minutes en moins, Lost River reste une oeuvre inclassable et profondément étrange, et n'aura donc pas droit à une vraie sortie en salles aux Etats-Unis. A la place, il passera dans quelques salles arty à New York et Los Angeles, comme tant de films indé distribués sans la foi, puis en VOD.

 

lost-river-film-ryan-gosling

  

Agora d'Alejandro Amenabar

Minutes perdues : 15

En 2009, le cinéaste espagnol est en pleine ascension après Tesis, Ouvre les yeux, Les Autres et Mar adentro, célébrés par le public et la critique. Avec un budget de 70 millions, Agora marque une nouvelle étape naturelle dans sa carrière. Présentée hors compétition à Cannes, la superproduction avec Rachel Weisz est pourtant accueillie sans réel enthousiasme. 

Avec en plus un genre qui ne rime pas avec les cimes du box-office, Agora peine à trouver un distributeur. Alejandro Amenábar remontera une version, comme il nous l'expliquait en interview en 2010 : "J'ai coupé quinze minutes car lorsqu'il a été présenté à Cannes, le film était monté, mais un peu rapidement... J'ai décidé de faire quelques retouches car entre Cannes et la sortie en salles j'ai eu beaucoup de temps. Je n'aime pas laisser l'œuvre comme ça, j'aime bien la peaufiner jusqu'au dernier moment."

Agora aura donc droit à une sortie en salles, mais confirmera les craintes des distributeurs puisqu'il ne récoltera qu'une petite quarantaine de millions dans le monde.

 

  

Southland Tales de Richard Kelly

Minutes perdues : 20-25

Le réalisateur de Donnie Darko en sélection officielle à 31 ans avec son deuxième film, une odyssée de science-fiction pop portée par The Rock, Sarah Michelle Gellar, Sean William Scott ou encore Justin Timberlake : en 2006, le Festival de Cannes brise ses règles avec Southland Tales, qui se retrouve en compétition face à Babel, Flandres, La Raison du plus faible, Selon Charlie ou encore Volver.

Sauf que Richard Kelly lui-même n'y croyait pas en soumettant son film au comité. Lorsque Southland Tales est accepté, il stoppe le montage alors en cours, et rend une copie non terminée avec des effets spéciaux inachevés. La version cannoise, de 2h40, tuera le film : en quelques heures, il devient la catastrophe de l'édition, et l'intérêt autour du cinéaste retombe brutalement.

Suite à la présentation désastreuse, Universal cède les droits de distribution à Sony sur le sol américain. Richard Kelly se bat pour obtenir un budget de post-production afin de terminer les effets spéciaux, en échange d'une version plus courte. Il modifie en profondeur Southland Tales : l'introduction est changée, Justin Timberlake réenregistre sa voix off, et la narration est chamboulée, avec notamment la quasi-disparition de Janeane Garofalo.

En novembre 2007, 18 mois après sa présentation à Cannes, Southland Tales sort enfin aux Etats-Unis, après une promotion malheureuse : la grève des scénaristes empêche les acteurs d'assurer le service, notamment au très populaire Saturday Night Live, mis en pause. Le box-office est à l'image de Cannes : catastrophique. Le film engrange environ 275 000 dollars aux USA, alors qu'il a coûté environ 17 millions. Southland Tales n'aura droit qu'à une sortie en salles en Angleterre et en Turquie, et une sortie en DVD ailleurs.

 

Southland tales

 

Grace de Monaco d'Olivier Dahan

Minutes perdues : 15-20

Sur le papier, c'était vendu d'office sur la scène internationale : un biopic avec Nicole Kidman en Grace de Monaco, emballé par un Olivier Dahan propulsé par La Môme et l'Oscar de Marion Cotillard, et chapeauté par Harvey Weinstein qui y voyait sans surprise un aller simple vers les Oscars.

Sauf que Grace de Monaco a été une catastrophe assez inédite. La famille royale, le scénariste, Weinstein, Dahan : hormis Kidman et ses collègues acteurs, personne n'a caché que la production a été un cauchemar, le réalisateur français prenant même la parole dans les médias pour insulter copieusement le célèbre producteur, l'accusant d'être ce qu'il est depuis plusieurs décennies.

Présenté en fanfare en ouverture du Festival de Cannes en 2014, le biopic a été sauvagement et justement tué par la critique. Pas le temps de remonter : le film sort le 14 mai et n'attire même pas 300 000 spectateurs en France.

Après le fiasco de cette director's cut à Cannes, Grace de Monaco change de mains. Weinstein annonce en janvier 2015 que l'Amérique aura droit à la writer's cut, pour retrouver l'âme de l'histoire, censée être un Discours du roi bis. Sauf que le film sera finalement privé de sortie en salles, et échouera sur la chaîne Lifetime sous forme de téléfilm de luxe. Pour fêter l'événement, le scénariste Arash Amel fera un live-tweet où il détaille ses impressions, assurant que "c'est en fait mieux que la version montrée à Cannes, si vous pouvez le croire. Plus serré, mieux monté", et pestant contre la règlementation française qui donne d'office le final cut au réalisateur.

 

 

The Brown Bunny de Vincent Gallo

Minutes perdues : 26

Encore un cas de désastre très médiatisé. Cinq ans après le magnifique Buffalo '66, l'acteur, réalisateur et enfant terrible du ciné indé américain Vincent Gallo est accueilli en sélection officielle avec The Brown Bunny, avec Chloë Sevigny et lui-même.

Etalée sur près de deux heures, cette histoire de pilote de moto, qui traverse l'Amérique poursuivi par ses démons, est atomisée en 2003. Le monde est notamment secoué par une scène de fellation entre les deux célèbres acteurs qui serait non simulée, et qui devient vite la seule chose discutée.

Rebelle dans l'âme, Vincent Gallo s'en prend personnellement au célèbre critique Roger Ebert qui écrit que The Brown Bunny est le pire film de l'histoire de Cannes. S'ensuit un échange de noms d'oiseaux et de bons mots entre les deux hommes, jusqu'à ce que le réalisateur remonte son film, libéré de 26 minutes. Ebert découvre cette nouvelle version à Toronto, et publie une nouvelle critique : "Gallo est retourné dans la salle de montage pour couper presque 1/4 du film. Il a transformé le film. On dit que le montage est l'âme du cinéma. Dans le cas de The Brown Bunny, c'est son salut".

Malgré une partie de la critique qui le désigne comme un grand film, et Chloé Sevigny qui a continué à le défendre malgré les polémiques, The Brown Bunny ne rencontrera pas son public.

 

The Brown Bunny

 

Dossier mis à jour - publié une première fois en octobre 2016.

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commentaires
Krysta
12/10/2016 à 13:44

PS : J'avais envie de dire bravo puisque tu as fini par dire un truc pas agressif et plein de rage à tous les étages, mais comme tu dis, on va pas commencer à applaudir des trucs qui devraient être normaux.

Krysta
12/10/2016 à 13:33

@Pseudo

A chaque fois que je te croise, tu gueules, et souvent dans le vide.

Relis moi et respire. J'applaudis personne, je remarque juste qu'on a souvent des gueulards sur la news débile du jour, et des tonnes de débats sur ces articles autour des mêmes choses qui seraient soit-disant détestées et méprisées par tous... mais qu'ici on a quasi rien. Après faudra pas s'étonner si on a plus de news débiles (qui doivent bien marcher) que de bons articles.

Si tu vois pas la différence et que ça te semble encore une fois être le déclencheur de ta colère, tant mieux pour toi, amuse-toi.

Pseudo
12/10/2016 à 13:20

Ps ter:
Effectivement cet article est intéressant.

Pseudo
12/10/2016 à 13:18

@krysta

On en est là désormais. Il faut les applaudir quand ils font correctement leur boulot? Bah putain...Tu vas donner une médaille à un prof qui fait bien son taf? Non c'est juste normal, comme de cracher sur les abus. Libre à toi de les aduler, moi ils ne me paient pas, j'ai pas d'action chez eux.

Ps: j'en suis au 3ème message effacé. Pourquoi écran large? Vous pouvez critiquer un film à l'infini, mais moi je ne peut pas en faire autant concernant la qualité du site?

Ps bis: si j'aime pas comment les politiques dirigent le pays, j'ai qu'à quitter le pays, oui oui je sais...

Krysta
12/10/2016 à 10:53

@Blop

Non justement, je voulais dire que tous ceux qui critiquent régulièrement le site pour dire qu'ils font de la merde, sont rarement là pour commenter (et donc, lire, j'imagine), quand on a ce genre d'article. Ce qui me pousse à croire que certains se complaisent à critiquer tout en allant juste cliquer sur les trucs légers...

Blop
12/10/2016 à 07:28

@krysta
Tu le trouve sans fond celui La ?
Il est largement au dessus de la moyenne

Krysta
11/10/2016 à 19:24

Personne pour critiquer les méchantes news putaclic et sans fond d'Ecran Large ici ? Tiens tiens...

LambdaZero
11/10/2016 à 16:09

Merci, super dossier !