Soleil de Plomb : 5 raisons de ne pas rater une des sensations de Cannes

Jacques-Henry Poucave | 25 mars 2016 - MAJ : 09/03/2021 15:58
Jacques-Henry Poucave | 25 mars 2016 - MAJ : 09/03/2021 15:58

Œuvre atypique, parmi les plus intéressantes du Festival de Cannes 2015, Soleil de Plomb arrive enfin sur nos écrans. Et le film de Dalibor Matanic n'est pas seulement bon, il est inattendu. On vous explique pourquoi.

 

Parce que vous ne connaissez peut-être pas le sujet

Les guerres des Balkans ont été un élément clef de l'histoire contemporaine Européenne. Tragédie, massacre, occasion manquée, gâchis historique, quelque soi l'angle par lequel on aborde la question, difficile de ne pas être écrasé par ce terrible symbole des manquements d'un continent traumatisé par la Seconde Guerre Mondiale, mais incapable d'appréhender un nouveau conflit en son cœur.

Un des grands mérites de Soleil de plomb est de nous apporter ce sujet, que le film explore en profondeur, dégagé de tout enseignement préconçu ou de toute forme de sermon. Soit une occasion de mesurer l'importance d'un pan entier de l'histoire, que nous avons encore beaucoup de mal à intégrer.

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Parce qu'on ne vous assène pas de message à la truelle

Trois décennies, trois histoires d'amour. Autant de revirement, de doutes, de désirs et d'erreurs. Ou comment la guerre, la peur et la haine s'immiscent malgré ou grâce aux sentiments dans les tréfonds de nos âmes. En ne jugeant pas ses protagonistes, mais en sondant leur cœur, Soleil de Plomb nous permet de réfléchir, de retrouver un tempo de réflexion trop rare au cinéma. C'est que l'œuvre de Dalibor Matanic ne prend jamais l'apparence d'un tract ou d'une conclusion pré-mâchée. Le metteur en scène explore un univers et des tensions qu'il connaît et tente de nous faire partager, sans jamais guider ou enfermer notre propre pensée.

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Parce qu'on ne connaît pas assez Dalibor Matanic

Malgré sa présence sur la Croisette avec plusieurs films, en dépit d'un certain retentissement de ses créations dans divers Festival, on ne peut pas dire que Dalibor Matanic soit un cinéaste dont la presse parle souvent (et nous les premiers). On ne saurait donc trop vous conseiller de le découvrir à l'occasion de Soleil de Plomb, qui s'avère un de ses métrages les plus accessibles. Après quoi, vous serez mûrs pour vous tenter un petit Fine Dead Girls ou A Hundred minutes of Glory. Même que ça vaut sacrément le coup.

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Parce que c'est un film qui guérit

Soleil de Plomb n'est pas là pour désigner des coupables, traquer les torts et les vicissitudes des uns, distribuer les bons et les mauvais points. Sous le soleil écrasant de Croatie, ce sont les passions des hommes qui se jouent, leur peurs qui éclatent et se dénouent. La sublime photographie du film est un personnage à elle seule, qui dirige notre regard vers ce que les personnages ne peuvent atteindre et qui pourtant les entoure, une luminosité prégnante, qui règne et n'attend que d'être reconnue.

En mettant des images et des mots sur les passions mortifères, les rages et les colères, le film les soigne, plutôt que de les punir ou les absoudre. Et cette guérison devient par extension celle du spectateur.

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Parce qu'on y joue avec le genre

La grande force de Soleil de Plombs est d'être un film de genre(s). Œuvre romanesque. Drame. Film d'une guerre qui se dérobe toujours aux yeux du spectateur. Création tendue qui joue parfois avec les codes du thriller. Le tout nimbé dans une lumière parfois dévorante.

Impossible de déterminer exactement où se situe le film, quelle forme il adopte, comment il fera muter son récit. Loin de générer de l'inconfort, ce dispositif lui assure une vitalité désarmante.

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commentaires
diez
27/03/2016 à 00:55

Plus qu'à esperer une salle chez moi !

stivostine
26/03/2016 à 12:42

ouep comme pour les ardennes qui au final nest qu'un petard mouillé, je me méfie maintenant

Lane48
26/03/2016 à 11:00

Alléchant. Très belle critique.