La loi du marché : pour Laurence Parisot, c'est un film d'horreur qui déforme la réalité

Jacques-Henry Poucave | 2 juin 2015
Jacques-Henry Poucave | 2 juin 2015

La Loi du Marché a peut-être valu à Vincent Lindon un prix d’Interprétation à Cannes, mais ce n’est pas pour autant qu’il plaît à tout le monde, comme en témoigne la réaction outrée de Laurence Parisot.

L’ex-boss du MEDEF, soit le syndicat des patrons français, a expliqué au micro d’Europe 1 tout le mal qu’elle pensait de cette vilaine faribole gauchiste. Et la dame n’y est pas allé avec le dos de la cuiller.

« D’un côté, nous avons l’entreprise qui est systématiquement décrite comme tyrannique, abusive. De l’autre, nous avons l’employeur et le banquier, en particulier, qui sont inévitablement pervers. Et puis, je ne parle pas de l’actionnaire, qui lui est de toute façon un salopard. »

Effectivement, Laurence Parisot semble ne pas avoir beaucoup de sympathie pour le film de Stéphane Brizé et la performance de Vincent Lindon. Elle n’oublie d’ailleurs pas de les égratigner gentiment, mettant en doute la valeur de la démarche, voire leur sincérité.

« Où vont aller les bénéfices du film ? Cet acteur qui est effectivement extraordinairement talentueux et ce réalisateur gagnent beaucoup d’argent. Je voudrais savoir : sont-ils aussi généreux que Bill Gates ? Ce sont les premiers à bénéficier d’une certaine loi du marché. »

On n’est pas convaincus que la qualité du film se mesure à la probité de ses auteurs… mais cette bonne Laurence enfonce un dernier clou dans le cercueil du métrage en expliquant qu’en fait, on se trompe de débat.

Le film serait donc l’équivalent de « Rosemary’s Baby si on avait dit que c’était un film qui décrivait la maternité. »

Bah voilà. Le Brizé en fait c’est un film d’horreur. Dommage que Laurence Parisot oublie au passage que ce type de scénario est vécu par un nombre croisant de nos concitoyens. Tous les jours.

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commentaires
Myungok
18/07/2015 à 15:01

Picsou17 de9cembre 2007c est quoi cette moto Oo 1. Il a pique9 les roues d un monster truck 2. comme canfiee, e0 part en pone7ant les amortisseur, faisant par la meame occasion plein d e9tincelles et de9rapant comme un tarre9, je vois pas commun il fait pour tourner. en tout les cas, NERF BATMAN! N empeache c est un de mes super he9ros pre9fe9re9s, de tout les marvels, c est le seul super he9ro sans super pouvoir pour se la jouer, et se planquer. Elle a des couilles la chave-souris!

guncrazy
03/06/2015 à 07:39

@grognon
Encore un qui n'a pas vu le film. La loi du marché ne vise jamais les PME. En France, dès qu'on émet le moindre début de critique sur les grandes entreprises et leur méthodes de travail, on a toujours un patron de PME donneur de leçons qui vient jouer les pleurnichards. On va vraiment finir par croire que même les petits patrons ont des choses à se reprocher.

Grognon
02/06/2015 à 20:51

Etant patron de PME, je suis toujours "amusé" de l'image quasi caricaturale que l'on donne des entrepreneurs en France : avide d'argent, exploitant la misère humaine, quasi vicieux...
Ce serait assez drôle qu'on se place de l'autre côté du miroir pour observer tous ces merveilleux employés, bosseurs, altruistes, rejetant la consultation de leur Facebook pendant leurs heures de travail et ne comptant pas leurs heures de travail bien évidemment.
Comme d'habitude, le cinéma US a une toute autre vision, paradoxalement plus en adéquation avec la réalité (soit : y'a des bons et y'a des cons partout, chez les patrons comme chez les employés) !

KibuK
02/06/2015 à 18:39

Le MEDEF est identifié comme étant le syndicat des patrons français, alors qu'en fait il est le syndicat des grands patrons français. Il ne défend nullement les patrons de PME.

Dirty Harry
02/06/2015 à 18:10

La précarité au travail (quand il y en a...) devient si pénible que cela pousse à l'inhumanité et à l'aridité des rapports humains. Avant si tu faisais le job tu pouvais rester faire carrière dans une boite, maintenant t'es plus qu'une "unité de production" sur les tableurs de la Goldman Sachs et cela pousse au chacun pour soi (et après le monde de la culture reproche aux petites gens le retour à leurs traditions et religions alors que ce n'est que ce qu'il reste dans un monde où tout s'atomise).

Francisco
02/06/2015 à 17:54

Une réaction insensée qui résume bien le cruel décalage entre les élites et ceux d'en bas. Quand on travaille au plus proche du terrain, le film de Stéphane Brizé apparaît d'une justesse salutaire et nécessaire.