Affaire Sarkozy : top 10 des pires politiciens du cinéma

Simon Riaux | 2 juillet 2014
Simon Riaux | 2 juillet 2014

Alors que Nicolas Sarkozy se voit inculpé de corruption et de quelques autres délits fort peu recommandable, tandis que François Fillon se rêve en Dron Draper du VIè arrondissement (ne riez pas) le moment est venu de comparer nos hommes politiques hexagonaux avec leurs avatars de cinéma. Les partisans du Tous-Pourris en seront pour frais, tant nos politicards ressemblent à de doux agneaux comparés à leurs incarnation sur pellicule. En ces heures de trouble, il convient de vous offrir un petit top de la pourriture électorale.


Welcome to New York

On ne le dira jamais assez, engager des sommes somptuaires dans l'embauche de professionnelles de la fesse, ce n'est pas très habile, surtout quand on a une fâcheuse tendance à perdre le contrôle de soi et qu'on envisage de se présenter à l'élection présidentielle. Dans ce délire digne d'un Cassavetes sous Crystal Meth, Gérard Depardieu et Abel Ferrara livrent leur vision très romancée des mésaventures d'un certain directeur du FMI. Un portrait de jouisseur étonnant, qui marqua le 67ème Festival de Cannes.

 


The Ghost writer

Le Premier ministre britannique campé ici par Pierce Brosnan sous l'œil amusé de Polanski est une pourriture d'un divin raffinement. Cultivant le secret, jouant double voire triple jeu, cet animal politique en fera voir de toutes les couleurs à l'innocent Ewan McGregor, prié de rédiger discrètement les mémoires de l'édile. Et si ce n'est pas tant l'élu que son entourage le plus proche qui s'avèrera finalement le plus toxique, c'est bien la caste politique occidentale qu'égratigne ici le cinéaste, ainsi que les habitudes d'un groupe social dont il dépeint une nouvelle fois les travers avec brio.

Les Marches du pouvoir

George Clooney a beau ne pas être un meilleur réalisateur qu'Uwe Böll, il se donne ici un rôle qu'il interprète à merveille : le politicien véreux et implacable. Prêt à tout pour parvenir au sommet de la chaîne électorale, ce démocrate pernicieux ira jusqu'à maquiller, voire encourager la suppression d'une stagiaire un peu trop jeune, belle et naïve à son goût. Une nouvelle fois, c'est la bistouquette politique qui se voit épinglée, rappelant qu'un candidat à l'investiture suprême peut se muer en prédateur de bien des manières.

Des Hommes d'influence

Inspiré par le scandale qui faillit coûter sa présidence à Bill Clinton, le film narre comment un communicant accompagné d'un célèbre producteur montent de tout pied un conflit virtuel pour détourner l'attention de l'opinion. En plus d'être un réjouissant Barry Levinson, le film fait le portrait en creux d'une classe politique telle que le cinéma la représente rarement : priapiques mais impuissants, élus mais incapables, volontaires mais paralysés, les élus apparaissent comme autant de pantins qui ne doivent plus rien à leur talent ou à leurs idées, mais dépendent intrinsèquement des subterfuges de ceux qui s'activent en coulisse.

 


Les Hommes du Président

Avec ce monument du Nouvel Hollywood, Pakula signe un film historique, qui participera grandement à fixer l'image de l'administration Nixon, tout en cristallisant une certaine paranoïa américaine face à ses élites corrompues. Le symbole déviant que deviendra Nixon trouve ici un immense acte de naissance, alors que le peuple américain se prend une gifle monumentale, qui révèle les failles béantes d'un système que le meurtre de JFK avait à peine entrouvertes. Thriller politique essentiel autant que jalon d'un cinéma américain alors en pleine révolution, le film demeure encore aujourd'hui un modèle d'écriture et de construction.

La Chute

Champion toutes catégories du crime contre l'humanité et monstre nauséabond devant l'éternel, Adolf Hitler fut probablement le plus sinistre homme politique, dans la réalité comme à l'écran. Meurtrier de masse, antisémite, fasciste, raciste, va-t-en guerre impénitent, peintre raté, moustachu et orateur hystérique, Bruno Ganz nous rappelle de toute la force de son talent que le Furhër fit pire encore que tous ses petits confrères cités dans ces colonnes. De quoi faire passer la classe politique française pour un régiment de génies dévoués au service de la patrie.

Watchmen

Nixon dans toute sa folie fut parfaitement représenté par Alan Moore, et fidèlement retranscrit par Zach Snyder. Son adaptation filmique à l'ambition démesurée sut rendre pleinement hommage à ce personnage diabolique, réélu cinq fois et lancé dans une course à l'armement irrationnel. Capable d'à peu près tout, même la guerre nucléaire, il symbolise une politique américaine débridée, où le réel importe peu, mais doit se plier à un storytelling manipulateur en entretenant des peurs primaires chez les électeurs. Histoire de rendre à César ce qui est à César, précisons que cette vision provient originellement de l'esprit d'un certain Philip K. Dick, qui traita souvent de la figure Nixonienne, parfois maquillée en Féris F. Frémont...

  

Caligula

En voilà un qui pourrait en remontrer à tous les Sarkozy et Dominique Strauss-Kahn de la planète. Obsédé, hiératique, violent et impulsif, rien n'arrête Malcolm McDowell dans ce simili-porno complètement dément. Ou comment prétexter un biopic sur l'un des plus sinistres empereurs romains et accoucher d'une enfilade de scènes scabreuses ou violentes, ce qui tout compte fait est une assez belle allégorie de la Cinquième République.

L'Exercice de l'État

Un Président dont on ne connaîtra jamais le nom. Retranché derrière son Premier Ministre obséquieux, il intrigue, joue de ses ministres comme autant de pions. Un parfait professionnel, qui pense en terme de parts de marché, de sondage et d'opinion, jamais au nom de l'intérêt général. Insensible au sort des hommes ou simplement anesthésié par un monde corrompu, il pulvérise sous nos yeux les dernières miettes d'idéalisme encore attachées à un Olivier Gourmet tétanisant de justesse. Sans doute le portrait le plus réaliste de cette galerie et logiquement, le plus glaçant.

Salo ou les 120 journées de Sodome

Ce n'est pas Silvio Berlusconi qui dira le contraire, les italiens ont le chic pour faire n'importe quoi pendant leur mandat. En témoigne ce récit cauchemardesque des dernières heures du régime de Mussolini, où les notables profitent de leurs ultimes heures de pouvoir pour souiller de jeunes femmes et quelques éphèbes. Ce sommet du sadisme rend formidablement hommage à un grand auteur français (Sade donc) autant qu'il s'avère une des œuvres les plus sulfureuses du Septième Art. Aux hommes politiques qui nous lisent, méfiez-vous tout de même, pas sûr qu'une fin de mandat aussi chahutée vous assure la postérité...

 

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