Dead Space, Half-Life, Mass Effect... les jeux vidéo qu'on rêve de voir adaptés, mais en bons films

La Rédaction | 9 février 2020 - MAJ : 09/03/2021 15:58
La Rédaction | 9 février 2020 - MAJ : 09/03/2021 15:58

Alors que chaque nouvelle adaptation de jeu vidéo provoque stupeur et tremblement chez les gamers du monde entier, petite liste de fantasmes de jeux qui devraient être adaptés, avec des réalisateurs de premier choix.

Super Mario brosStreet Fighter, Mortal KombatLara Croft : Tomb RaiderResident EvilAlone in the darkDoom, Silent HillHitmanMax Payne, Need for Speed, Warcraft, le commencement, Assassin's Creed, jusqu'aux récents Tomb Raider, Pokémon : Détective Pikachu, Rampage - Hors de contrôle ou encore Doom : Annihilation : depuis les années 90, le jeu vidéo au cinéma est une source régulière de rire jaune, de détresse émotionnelle, de plaisir coupable et de gros sous.

Alors que Sonic, le film arrive le 12 février, que Monster Hunter arrive en septembre, que Tomb Raider 2 et Mortal Kombat sortiront en 2021, que la série Halo est à l'horizon, et qu'Uncharted est en train de devenir une vaste plaisanterie après avoir perdu plus de réalisateurs qu'il n'y a d'épisodes sur console, l'équipe a eu envie de parler rêves et fantasmes.

Quels jeux pourraient donner des films fabuleux, entre de bonnes mains ? Voici nos envies.

 

 

HALF-LIFE

LE JEU : L'histoire démarre avec Gordon Freeman, un ingénieur du laboratoire sous-terrain Black Mesa. Lors d'une expérience qui tourne mal, une brèche vers un monde extraterrestre s'ouvre, libérant des centaines d'aliens belliqueux. Alors qu'il essaie de s'échapper, Freeman, protégé par une combinaison spéciale, comprendra que le gouvernement américain tente d'effacer toute trace de cet incident en tuant tous les témoins. À la fin du premier jeu, après un passage dans une dimension alien infernale, il se voit proposer un mystérieux emploi par le non moins étrange G-Man (pour Government Man).

Le deuxième épisode se déroule dans la Cité 17, une ville Orwellienne tombée sous le contrôle d'aliens suite à une guerre. Aidé par de nouveaux alliés, il se retrouve au cœur d'une guerre civile, tente de stopper l'ouverture de nouveaux portails et mettre un terme aux plans diaboliques du représentant de l'humanité.

 

PhotoAlien, le retour du passager

 

LE FANTASME : Une trilogie, avec un premier épisode directement adapté de Half-Life (ambiance horrifique et adrénaline en huis clos, type Aliens, le retour, qui se termine sur un climax halluciné à Xen), et deux autres films tirés d'un Half-Life 2 particulièrement riche avec sa dystopie urbaine, et sa guerre civile type District 9 et La Guerre des mondes. Entre l'ambiance horrifique de Ravenholm, les bestioles à la Starship Troopers, et la Citadelle, il y a de quoi faire. Ouvrir peu à peu l'univers, pour passer d'un pur film d'horreur à une aventure épique, serait un plaisir absolu.

La grande question serait de transposer le fameux Gordon Freeman, protagoniste silencieux et absent à l'image de ces jeux en FPS, sans briser la magie. Charpenter l'histoire, totalement construite et assumée comme un enchaînement de paliers et niveaux, serait là aussi une grosse affaire de scénariste pour donner plus de matière et de tension. Reste aussi le problème de la fin, inachevée, avec un épisode 3 attendu depuis des années

LA RÉALITÉ : Le nom de la superstar J.J. Abrams est lié à un film Half Life depuis que sa société de production Bad Robot a passé un accord avec Valve en 2013. Portal, l'autre excellente franchise très appréciée du studio, fait partie du package. En 2016, le réalisateur affirmait que les projets étaient bien développés, sans plus de précision. Depuis : rien.

 

PhotoDo you want to know more ?

 

PARASITE EVE

LES JEUX : Tout commence à Manhattan, dans une salle d'opéra, où le public entre en combustion spontanée sous les yeux de la chanteuse Melissa Pearce. Présente elle aussi, l'inspectrice Aya Brea est indemne, et découvre que grâce à un bond dans l'évolution de ses cellules (mitochondrie), Pearce est désormais dotée de pouvoirs extraordinaires. Elle la poursuit à travers New York, où elle contamine et transforme d'autres formes de vie, tout en essayant de comprendre pourquoi elle est étrangement immunisée contre Pearce et ses pouvoirs.

Dans la suite, Aya est désormais agent du MIST, une section spéciale du FBI créée pour stopper les créatures mutantes. Suite à un incident dans une tour de Los Angeles, elle enquête jusqu'au désert de Mojave, pour découvrir un gigantesque complexe sous-terrain où sont menées des expériences génétiques.

 

PhotoAya Brea Pixels

 

LE FANTASME : Mutations génériques, métamorphoses monstrueuses, chaos dans les rues, laboratoires sous-terrain, héroïnes aux pouvoirs surnaturels, créatures cauchemardesques... Entre Resident Evil et Final Fantasy, Parasite Eve a un potentiel cinématographique énorme (surtout Parasite Eve II), à la croisée des genres. Science-fiction, horreur, fantaisie, gore : il n'y a qu'à demander, et mixer tout ça pour concocter une aventure excitante, et visuellement folle.

Le risque de la série B tendance Z n'étant pas loin vu le design des bestioles, il faudrait une équipe capable de donner vie à l'univers avec intelligence, quitte à le trahir un peu. Et dans ce rêve, autant imaginer que les superbes musiques de Naoshi Mizuta seraient réutilisées, et que l'Arche artificielle serait présente.

LA RÉALITÉ : OK, il existe déjà un film Parasite Eve, sorti en 1997 au Japon, mais inédit en France. Réalisé par Masayuki Ochiai, il est surtout adapté du livre de Hideaki Sena, dont le premier jeu est une suite. Autant que ça n'a donc rien à voir, d'autant que le film est plus qu'obscur.

Néanmoins, à peu près zéro espoir de voir un film Parasite Eve adapté des jeux. Le troisième épisode sur console, intitulé The 3rd Birthday, a été ignoré par le monde occidental, et la marque est plus ou moins morte. Un clin d'œil dans une bande-annonce du remake de Final Fantasy VII a réveillé les fans, et laissé rêver d'un comeback modernisé, mais rien de moins sûr.

  

PhotoBon courage pour transposer ça à l'écran

 

DINO CRISIS

LE JEU : Le scientifique Edward Kirk travaillait sur un mystérieux projet basé sur une technique d'énergie pure : la Tri-Energie. Lorsque le gouvernement coupe les financements, une explosion rase le centre, et Kirk est considéré comme mort avec son équipe. Sauf que trois ans plus tard, il réapparait. Il aurait survécu et continuerait ses recherches dans un centre militaire.

Votre mission : incarnez Regina, membre d'un commando militaire spécial. Vous êtes envoyée en pleine nuit sur l’île Ibis, avec pour mission d’infiltrer le centre et intercepter Kirk. Problème : l'endroit semble désert, l'électricité est coupée, et un membre manque à l’appel. Les trois agents se rendent alors compte que le centre et ses alentours sont infestés de créatures préhistoriques hostiles et agressives ayant dévoré tous les scientifiques. Entre le devoir de compléter la mission des uns, l'envie de survivre des autres, et la vérité sur la Tri-Energie, l’aventure commence.

 

T-Rex"Bonjour, c'est le T-Rex à l'écoute"

 

LE FANTASME : Un film d'action survitaminé, dopé à l'adrénaline, mené par une héroïne, qui ne rechigne pas à massacrer les personnages pour embrasser le cocktail absurde, mais jouissif de ce mix entre Jurassic Park et Resident Evil. Le premier épisode sur console, malgré ses défauts certains, offre une excellente aventure sur le papier, avec ses laboratoires de recherche secrets et son architecture glaciale - de quoi imaginer un film qui étire la scène où les héros du premier Jurassic Park sont cloitrés dans une pièce, puis s'échappent dans les conduits d'aération.

Prenons une actrice assez badass, de préférence rouquine pour coller à l’une des héroïnes du commando (au hasard et par flemme, il y a Milla Jovovich ; pour les fantasmes, il y a Jessica Chastain ou Karen Gillan) ; une ambiance sombre et lugubre rappelant les couloirs désaffectés et sans lumière du laboratoire comme on l’imagine très bien dans le film de Steven Spielberg ; des dinosaures méchamment féroces, des chairs en lambeaux et une marée de sang ; et on obtient déjà une très bonne base de départ.

S’invite ensuite un scientifique frappadingue sous les traits de Mark Strong (pourquoi pas ?) et saupoudrons le tout d’une bonne dose de tension qui vous noue bien les épaules, et nous avons à quelque chose près le fantasme cinématographique qui pourrait nous pendre au nez si un quelconque producteur ou réalisateur était intéressé par l’idée. Un long-métrage sans prétention, mais qui marche.

Le deuxième jeu, bien que plus ludique, ressemble déjà à un film de Paul Anderson manette en main.

 

photoRegina, la Ripley de Jurassic Park

 

LA RÉALITÉ : En vérité, après le désastre du troisième opus, qui on le rappelle avait un peu un délire à la Sharknado et se déroulait dans l’espace, aucun signe n’est prévu pour un renouveau de la franchise ou une quelconque adaptation. Ce qui est bien dommage.

En revanche, si une suite n’est plus à espérer, un remake est peut-être sur les rails. La source, assez obscure, viendrait d’un internaute de Reddit qui affirmerait qu’un projet de remake de Dino Crisis serait dans les backs pour une sortie sur l’ère PS5. Mais bon, on a arrêté de rêver chez Ecran Large.

 

photoDino Crisis 2 aussi, ne l'oublions pas

 

DEAD SPACE 

LE JEU : Au 25e siècle, l'humanité a conquis l'espace, dans l'espoir de trouver de nouvelles ressources grâce à des vaisseaux explorateurs de planètes. Le premier de ce genre, l'USG Ishimura, ne donne plus signe de vie. Une équipe est envoyée sur le vaisseau pour enquêter.

Parmi eux : Isaac Clarke, un ingénieur, qui va y découvrir un mystérieux artefact alien aux pouvoirs terrifiants, capable de réanimer les morts pour les transformer en créatures démoniaques.

 

PhotoVISE LES MEMBRES

 

LE FANTASME : Un vrai film de terreur, qui puise dans ce cauchemar de pixels une épopée effroyable, pleine de bruit et de fureur. Une sérieuse liberté niveau violence serait la condition sine qua non pour rendre justice à cette histoire sanglante de monstres à démembrer, mais aussi de secte obscure. Sans parler d'un budget conséquent pour permettre au spectateur d'expérimenter les phases en zéro gravité, en plus des visions épatantes de l'espace, qui s'immisce dans la moindre fissure du vaisseau.

La principale difficulté de l'adaptation concerne le héros, dont le silence et la non-personnalité jouent beaucoup dans l'efficacité du jeu. Dans l'idéal, son visage serait largement caché, à la Judge Dredd.

 

Photo"Entering Zero Gravity"

 

LA RÉALITÉ : En 2010, le réalisateur D.J. Caruso (Numéro quatre, Salton sea) était sur le coup, avec le producteur Neal Moritz. En 2013, Electronic Arts relançait la machine avec le scénariste Justin Marks, pour retravailler la version de Philip Gelatt (Europa Report). À l'époque, EA changeait de stratégie : après pas mal d'impasses sur des projets de ce type, l'entreprise souhaitait superviser elle-même les adaptations, comme Ubisoft, avant de les vendre aux studios hollywoodiens. Une manière de mieux contrôler la marque, et avancer plus vite.

Patrick O'Brien, alors en charge du département film d'EA, prévenait que l'adaptation ne serait pas simple et classique : "Ce serait comme faire Event Horizon ou Alien. J'ai déjà vu ce film."

À noter qu'à la même époque, John Carpenter clamait son amour du jeu, y voyait le potentiel pour un bon film qui irait au-delà d'Alien, et se disait prêt à s'en charger.

Restent deux films d'animation : Dead Space : Downfall et Dead Space : Aftermath.

 

PhotoLes monstres hallucinés

 

HEART OF DARKNESS

LE JEU : Qui n’a jamais aimé d’amour son fidèle compagnon à quatre pattes ? Andy comme tout bon petit enfant survitaminé aime son petit Whisky (son chien évidemment), et le duo inséparable vit chaque jour leur meilleure aventure. Quand son chien disparaît lors d’une mystérieuse éclipse, enlevé par une force de l'obscurité, Andy décide alors de braver monstres et danger, armé de sa passoire et de son pistolet laser.

Inventeur en herbe doté d’une imagination débordante, Andy décide de surmonter sa peur du noir et embarque à bord de sa fusée du dimanche pour aller secourir son fidèle destrier. Par-delà les nuages, il découvre le pays de l’obscurité, Darklands, peuplé de créatures féroces et tapies dans l’ombre, et dirigé par le terrible Maître de l’obscurité. Il va (vous) falloir beaucoup de courage dans cette aventure sombre et pleine de surprises.

 

photoSi seulement on avait la même arme

 

LE FANTASME : Alors qu'une génération observe d'un œil dubitatif les différentes informations sur S.O.S. Fantômes 3, Les Goonies 2 ou encore un remake des Gremlins, Heart of Darkness ressemble à une évidence : celle d'un jeu qui renferme assez de trésors pour devenir un film grandiose. Mais, au lieu de le voir en prise de vue réelle, on se tenterait plutôt par un long-métrage d’animation, et un esprit très Amblin, qui lorgne vers la grande époque des Spielberg et Zemeckis. Peut-être avec Gil Kenan (Monster House) ou le studio Laika, dont la magie a fait ses preuves sur L'Étrange pouvoir de Norman par exemple.

Heart of Darkness pose de manière concrète l'affiliation du jeu vidéo au cinéma d'animation en termes de lumière et d'ombre, de mise en scène, de péripéties. "Tout est simple dans ce genre de jeu, n'est-ce pas ? Le ciel est bleu, l'herbe est verte, tout semble évident et à leur place [...], mais pas dans un jeu aussi réaliste que le nôtre [...] plus proche du dessin animé et à la fois photo-réaliste" confiait à l’époque le directeur du studio.

 

photoLes grottes infernales

 

LA RÉALITÉ : Étant plus une oeuvre d'art qu'un simple jeu de plateforme, Heart Of Darkness est un jeu aussi méconnu que magnifique. Ce jeu vidéo français, marqué par un développement interminable qui s'est terminé par un procès puis la fermeture du Amazing Studio, offre une multitude de décors grandioses, un bestiaire à la fois terrifiant et drôle, et un univers original teinté de nostalgie. Assurément de quoi créer un long-métrage d’animation fantastique teinté d’une petite couche horrifique et de quelques scènes gores. On imagine sans aucune difficulté Andy, vagabondant au coeur des ténèbres, affrontant toutes sortes de créatures qui tenteront de le dévorer, tout ça pour retrouver son petit chien.

Le jeu est accompagné d'une musique symphonique envoûtante qui est vraiment un plaisir à écouter et qui, on en rêverait, pourrait être composée par Alexandre Desplat (tant qu’à faire, restons en France).

Encore une fois. Quetchi. Niet. Zéro. Nada. Le seul Heart of Darkness que vous trouverez en tapant sur le net sera le film de Nicolas Roeg, adapté du roman éponyme écrit par Joseph Conrad, avec John Malkovich et Peter Vaughan. On a bien une piste du côté de Stranger Things, qui collerait parfaitement à cette ambiance vintage et nostalgie de l’opus. Alors, on espère que, pourquoi pas, à la fin de la série, les frères Duffer portés par le succès s’attèleront à un nouveau projet comme l’adaptation de Heart of Darkness.

 

photo

 

BIOSHOCK

LE JEU : Dans les années 60, après un crash d'avion en plein océan, Jack découvre une gigantesque cité sous-marine, Rapture, conçue par le visionnaire Andrew Ryan pour libérer la science des carcans de l'éthique. Mais au fil des années et des expériences, la ville et ses habitants, à moitié fous, se sont transformés en cauchemar.

 

PhotoLa clinique de Rapture, un grand moment pour tout amateur de scalpel

 

LE FANTASME : Là encore, il faudra beaucoup de moyens et carte blanche niveau violence pour porter à l'écran ce récit qui interroge l’héritage philosophique de l’auteure Ayn Rand. Situé dans un décor incroyable, d’une richesse et d’une complexité affolantes, d'une beauté et d'une envergure démente, le jeu s'aventure en plus sur de nombreux terrains glissants.

Sa violence intrinsèque, sa volonté d’abattre certaines mythologies américaines, ainsi que l’ambiguïté morale des protagonistes le rendent théoriquement inadapté à l’économie hollywoodienne actuelle. Il n'y a pas de manichéisme à Rapture. Un blockbuster peut-il encore représenter un héros soumis à des choix moraux intenables, l’amenant à zigouiller des petites filles et abandonner à leur sort monstrueux les habitants difformes d’une cité sous-marine ? Rien n’est moins sûr.

 

PhotoDeux figures emblématiques du jeu et de sa violence 

 

LA RÉALITÉ : Gore Verbinski a bien failli concrétiser ce doux rêve il y a quelques années, Take Two Interactive ayant officialisé en 2008 le début d'une collaboration avec le studio Universal, le scénariste John Logan et Verbinski. Le film devait sortir en 2010, la pré-production était lancée, mais les inquiétudes du studio vis-à-vis du budget et de la violence (Rated R oblige) ont eu raison du réalisateur de Pirates des Caraïbes. Verbinski part donc en 2009, craignant de n'avoir aucun contrôle du film.

Il reste producteur et Juan Carlos Fresnadillo (28 semaines plus tard) est alors engagé. En 2010, le film est reparti... pour reprendre la même route, puisque le budget est à nouveau remis en question. À seulement deux mois du tournage, c'est la fin. Et l'argent et la violence ont bel et bien enterré Bioshock, comme Verbinski le confirmera : « Je n'ai trouvé personne qui voulait dépenser l'argent nécessaire et conserver un R Rating. Je n'étais pas vraiment intéressé par une version PG-13. Parce que le R Rating est indispensable. Les Petites sœurs et les injections et tout le reste. Je voulais vraiment, vraiment faire un film qui, quatre jours après, vous fait encore frissonner ».

 

PhotoPossible de rêver de Bioshock Infinite aussi oui

 

En 2013, le projet est officiellement abandonné. Interrogé par Eurogamer, Ken Levine, derrière les jeux, expliquait : "La production était lancée chez Universal, avec Gore Verbinski. Ma théorie est que Gore voulait un vrai Rated R, interdiction aux moins de 17-18 ans, où on peut avoir des filles nues et du sang. Je ne pense pas qu'il voulait des filles nues, mais il voulait beaucoup de sang. Et Watchmen est sorti, et n'a pas marché pour je ne sais quelle raison. Le studio a alors eu peur de faire un film Rated R à 200 millions, et ils ont proposé un film à 80 millions. Gore ne voulait pas faire un film à 80 millions. Ils ont amené un autre réalisateur, et je n'ai pas senti que ça allait pouvoir marcher. 2K fait partie de ces sociétés qui donnent beaucoup de confiance dans les personnages côté créatif. Donc ils ont fini par dire, si vous voulez tout abandonner, faites-le. Et je l'ai fait."

En 2014, une flopée de concept arts sont lâchés sur le web, donnant un aperçu de ce qui était prévu. À Polygon, Verbinski explique alors que le succès de Deadpool n'est pas anodin : "Je pense que les choses ont peut-être changé et qu'il y aurait peut-être une autre chance, mais c'est très dur quand on est à huit semaines du tournage, qu'on a tout en tête et qu'on a presque filmé ça... émotionnellement on est dans la transition entre l'architecte et l'entrepreneur, et ce serait très difficile d'y retourner."

Mais les spectateurs attachés à Gore Verbinski ont pu découvrir avec émerveillement le bizarroïde A Cure for Life en 2016, qui reprend nombre d’éléments et de codes visuels de Bioshock, à commencer par le motif de l’eau et la dimension oppressante de l’élément liquide. Quantité de thématiques sont voisines, et on pourrait presque pousser le vice à imaginer combien le scénario entier du film pourrait être transposé presque tel quel à Rapture.

Tous les détails sur le scénario jamais validé par le studio sont à lire par ici.

 

Photo Mia GothCure de bioshock

 

MASS EFFECT 

LES JEUX : En 2148, l'humanité trouve sur Mars les vestiges d'une civilisation ancienne, les Prothéens. Une découverte historique qui offre de nombreuses avancées technologiques à l'Homme, désormais capable d'explorer les confins de l'espace grâce à des relais cosmodésiques, disséminés dans la galaxie comme des portails. L'espèce humaine découvre alors une immense communauté, composée de myriades d'aliens réunis autour de la Citadelle, leur capitale.

Plusieurs décennies après ces découvertes, l'Alliance, qui représente l'espèce humaine, a une ambassade à la Citadelle, et lutte pour être représentée au sein des Spectres, un groupe d'agents d'élite prestigieux. Commandant du vaisseau expérimental Normandy, Shepard est choisi pour intégrer ce groupe lorsqu'il trouve les preuves d'une grande menace, liée à des artefacts prothéens et une race de machines mystérieuse, qui veut exterminer la vie organique : les Moissonneurs.

Au fil de la trilogie, Shepard réunit des soldats de différentes espèces pour enquêter et stopper cette menace, qui va obliger tous ces peuples à travailler ensemble, oublier leurs querelles, cesser leurs guerres, pour s'unir face aux Moissonneurs, lors d'un ultime assaut autour de la Terre.

 

PhotoLe choix bleu, Sésame de Mass Effect

 

LE FANTASME : Une grande saga de space-opera, plus politique que Star Wars et moins kitsch que Babylon 5, qui rappellera le meilleur de Battlestar Galactica. Du Presidium et ses complots politiques au Normandy dirigé par le charismatique Shepard, des mystérieux Moissonneurs aux races aliens rencontrées, de la dynamique d'équipe réjouissante aux conflits internes parfois déchirants, la trilogie de Bioware est une référence, encore puissante malgré le poids des années.

Rien que le premier jeu sorti en 2007 est un bijou monumental, qui a tous les ingrédients pour façonner un grand spectacle, noble et fédérateur. Il n'y a qu'à adapter cette trame autour de Saren, Sovereign et l'entrée de Shepard dans les Spectres, jusqu'à ce final explosif sur la Citadelle, pour imaginer un blockbuster épique, magique et fantastique. La suite n'aurait qu'à embrayer sur un Mass Effect 2 qui reste un modèle absolu du genre, et donnerait un final incroyablement épique avec cet assaut final et suicidaire contre la base des Récolteurs.

Mais derrière le spectacle, il y a surtout l'émotion, les personnages marquants (Garrus, Tali, Liara, Wrex, pour citer les plus emblématiques des débuts), et les enjeux passionnants autour des questions de la discrimination, de la liberté, de l'esclavage et du prix de la paix. De quoi imaginer une saga puissante, plus pertinente que jamais à notre époque.

Mass Effect reste néanmoins un pari très risqué vu l'ampleur de la saga, qui nécessite un très gros budget pour donner vie à cet univers riche, aussi bien dans les planètes que dans les protagonistes. Impensable de ne pas avoir de Quarien, de Turien, d'Asari, de Krogan, au minimum, parmi les visages au premier plan. Les inévitables questions sur la performance capture ou le maquillage seraient donc centrales, avec tout ce que ça implique en termes de budget et de limites techniques.

 

photoOn veut Saren, Tali et Liara, non négociable

 

LA RÉALITÉ : Le studio Legendary Pictures a acheté les droits en mai 2010, et leur partenaire Warner Bros. devait être de la partie. Le film devait suivre la trame du premier épisode, et un scénario a été commandé. Le producteur Thomas Tull disait : "On ne va pas bousiller Shepard. À moins qu'on soit capable de réussir, on n'a pas à le faire. C'est notre manière de penser. Je suis un fan de Mass Effect et on ne veut pas le gâcher. La barre est très haute, et c'est notre approche. Si ce n'était pas un challenge, le film serait déjà sorti".

En 2012, un autre scénariste a été engagé. En 2013, le projet semblait toujours en développement. Mais la même année, la collaboration entre la Warner et Legendary n'a pas été reconduite, et c'est avec Universal que le studio signe. Depuis, le groupe chinois Wanda a acheté une grosse partie de la boîte, impliquant un changement de stratégie et donc, de PDG. Nul doute que tout ça a joué.

Sans oublier que Mass Effect : Andromeda, sorti en 2017, n'a pas du tout été à la hauteur des attentes. Très critiqué à tous les niveaux, aussi bien techniquement que dans ses ambitions, ce nouvel épisode qui devait relancer la saga s'est planté. La popularité de la marque a donc forcément été remise en question dans le cadre d'une potentielle adaptation.

Reste à fantasmer que le Dune de Denis Villeneuve cartonne, et donne des envies de saga spatiale aux studios.

 

photoQuand tu oses dire qu'Andromeda n'est pas si nul face à un fan de la trilogie

 

INFAMOUS

LE JEU : Une bombe électrique ravage Empire City, une métropole étendue sur trois îles. Face à une mystérieuse maladie née des radiations, qui se propage chez les survivants, le gouvernement décide de placer la ville en quarantaine. Cole MacGrath, qui a survécu alors qu'il se trouvait au cœur de l'explosion, se réveille doté de pouvoirs surnaturels.

Il devient capable de manipuler l'électricité, ce qui lui permet de dominer petit à petit la ville. Pour découvrir ce qui se cache derrière tout ça, deux choix s’offrent à lui : sauver le monde et devenir un héros, ou ne se préoccuper que de lui et devenir infâme.

 

photoEmpire City, un sacré terrain de jeu

 

LE FANTASME : InFamous et ses deux suites sont loin d’être des jeux parfaits, mais ils ont conquis le cœur des joueurs grâce à deux aspects qui pourraient largement profiter à un blockbuster d’action.

D’une part, ils intègrent un système de karma permettant au personnage principal de se transformer, en gros, en super-héros ou en super-vilain. Certes, la proposition relève avant tout du gameplay puisque l’intérêt réside dans la possibilité, pour le joueur, de faire des choix. Cependant, des scénaristes compétents pourraient se faire un plaisir d'exploiter cette notion de karma, ce qui se concrétiserait par exemple en une suite de twists moraux rassurants ou, au contraire, diaboliques. C’est aussi un bon argument de vente : quelle tournure va prendre cette aventure ?

D’autre part, la gestion des super-pouvoirs couplée au monde ouvert donnent une impression de surpuissance rarement égalée dans l’industrie. Les pouvoirs en question, électriques au début, plus diversifiés par la suite, suivent une évolution réellement jouissive et peuvent s’avérer franchement spectaculaires. On pense surtout à l’opus sur PS4, Second Son, où la volonté de proposer une vraie démonstration technique a justifié des capacités extrêmement visuelles, s’intégrant parfaitement bien dans une grosse production hollywoodienne. Et si le futur des super-héros résidait plus dans les jeux vidéo que dans les comic-books ?

 

photoLes pouvoirs très graphiques de Second Son

 

LA RÉALITÉ : Il y a eu un film intitulé Infamous en 2006 (Scandaleusement célèbre en VF), auquel Sucker Punch a emprunté le nom de son cinéaste pour baptiser son héros, mais rien à voir avec le jeu vidéo. À une époque, Sony caressait le doux rêve d’adapter ses franchises vidéoludiques les plus juteuses, ce qui va normalement donner, par exemple, Uncharted si le projet n’est pas repoussé pour la 78e fois. InFamous était dans la liste, mais depuis 7 ou 8 ans, silence radio.

Depuis Second Son et son spin-off First Light, la franchise est également délaissée sur les consoles, puisque son éditeur Sucker Punch se concentre sur son prochain jeu d’action, le très prometteur Ghost of Tsushima, disponible à l’été 2020. Autant dire que InFamous est loin, très loin, et que les aventures urbaines de Cole sont loin d’être leur priorité.

 

photoAucune limite à mon POUVOIIIIIIIIIR

 

AMERICA MCGEE'S ALICE 

LE JEU : Traumatisée par la mort de ses parents dans un terrible incendie, Alice a passé son enfance dans un asile psychiatrique. Tordu par son esprit troublé, le pays des merveilles est devenu celui des horreurs, peuplé de créatures malfaisantes. Un soir, le lapin blanc vient à nouveau chercher Alice. Guidée par le Chat du Cheshire, elle se lance, couteau à la main, sur la piste de l'impitoyable Reine de Cœurs.

LE FANTASME : Un survival désaxé, entre The Descent et les visions cauchemardesques de The Cell. Malgré l'horreur de Tim Burton, qui a donné lieu à une suite, l'univers de Lewis Carroll a encore beaucoup à offrir. Et quand on voit combien une certaine horreur américaine a pris son essor en à peine quelques années, on se dit que Robert Eggers (The Lighthouse) ou encore Ari Aster (Midsommar) seraient parfaitement capables d’emballer une adaptation qui laisse libre cours à leurs furieux imaginaires.

 

photoLes enfants sont merveilleux

 

LA RÉALITÉ : Dans les années 2000, Dimensions Films, la filiale de cinéma de genre de Miramax, développe une adaptation avec leur camarade Wes Craven, qui a fait leur gloire avec Scream. Au fil des années, le projet passe chez la Fox, puis Universal, avec un scénario qui peine à convaincre les producteurs. Jusqu'à ce que Sarah Michelle Gellar, fan du jeu, s'empare des droits et se batte pour l'adapter... avant d'abandonner à son tour. Marcus Nispel était annoncé à la réalisation.

En 2014, le développement du film est mis en pause. McGee tenta bien de relancer la machine, via une campagne Kickstarter, laquelle devait permettre de produire une série de courts-métrages au sein de cet univers. Un nouveau projet sans suite.

Malgré l'annonce de la possible participation du cinéaste Tsui Hark sur un épisode, rien de concret n'adviendra, et les amateurs de McGee n'ont depuis eu à se mettre sous la dent qu'un malheureux jeu de cartes adapté de l'univers des contes. Et pour le coup, depuis le gros flop de Alice de l'autre côté du miroir en 2016, on voit mal quel studio investirait massivement dans un récit aussi frappadingue, trouble et violent.

 

photoUne version un peu hardcore de La Guerre des boutons

 

HORIZON : ZERO DAWN

LE JEU : Suite à un cataclysme qui a entraîné l'effondrement de la civilisation, l'humanité a été décimée, et vit désormais en tribus dans un monde repris par la nature. Elle coexiste avec des machines, qui ont investi les terres comme des animaux. Lorsque celles-ci commencent à attaquer les humains à cause d'un mystérieux mal qui se répand et les possède, l'équilibre du monde est rompu.

Bannie dès sa naissance par sa tribu, Aloy part en quête de réponse, à la fois sur ces événements, et sur sa propre identité.

 

PhotoAloy, meet Transformer

 

LE FANTASME : Un blockbuster qui ne vrille ni en Transformers ni en young adult à deux balles. Horizon : Zero Dawn devra être un grand film d'aventure, épique, spectaculaire, visuellement fou et riche. Aloy ne devra pas être une sous-Lara Croft mais une guerrière puissante, et une jeune femme touchante et fragile. Le monde devra être fabuleux, et s'étaler des déserts aux forêts, des cimes enneigées aux prairies, sans oublier bien sûr les étonnants Creusets. Le bestiaire ne pourra qu'être grandiose, des petits Veilleurs aux Gueules d'orage, en passant par les Grands cous et les foutus volatiles. Et la découverte du mystérieux projet Zero Dawn, palpitante et fascinante.

Il y a là tous les ingrédients pour assembler un grand film hollywoodien, présenter un univers passionnant et embarquer des tonnes de spectateurs. Avec un gros budget, un réalisateur solide, et une actrice à la hauteur, c'est la formule du succès.

LA RÉALITÉ : Rien. Nada. Malgré le succès, Sony n'a même pas encore annoncé Horizon : Zero Dawn 2, sûrement pour laisser la vedette à The Last of Us - Part II.

Néanmoins, Sony Interactive Entertainment a annoncé en mai 2019 le lancement de PlayStation Production, afin d'adapter les titres et franchises en films et séries. Et ce, sans l'aide d'un studio, ce qui garantit un contrôle total. Rien de beaucoup plus précis, mais il y a un espoir clair, même si les contre-performances de Warcraft, le commencement et Assassin's Creed ont dû calmé tout le monde chez PlayStation.

 

PhotoHorizon : Zero Dawn, c'est aussi ces mémorables Creusets

 

BORDERLANDS

LE JEU : Dans un univers futuriste et intergalactique aux allures de space western, une poignée de femmes, hommes et robots se font appeler "Chasseurs de l'Arche". Ces aventuriers sont à la recherche d'Arches, vestiges d'une ancienne civilisation dont les trésors ont une valeur inestimable. La saga Borderlands vous propose d'incarner ces chasseurs et chasseuses dont les passions se résument à tuer, voler et faire exploser des trucs. Et ces personnages vous paraissent vraiment sympas, tant leurs ennemis sont rongés par la folie.

La plupart des héros de la saga sont plutôt mémorables, on peut citer Claptrap le robot, Lilith la sirène et surtout le Beau Jack, un des méchants les plus charismatiques créés pour un jeu vidéo.

 

FirehawkLilith

 

LE FANTASME : On rêve d'un film qui se situe entre Mad MaxFirefly et Rollerball. Une épopée complètement folle qui pourrait être aussi bien un film de casse qu'un film d'aventure. Les personnages se baladeraient entre plusieurs recoins de la galaxie où chaque planète a sa propre direction artistique. Comme la saga Star Wars, certes, mais en plus frappadingue. Et comme ce paragraphe est un "fantasme", on va lister les réalisateurs et réalisatrices qu'on aimerait voir mener le projet à bien (même s'ils sont morts ou à la retraite) : James Mangold, Kathryn BigelowGeorge MillerTaika WaititiPaul VerhoevenRobert WiseShane BlackDeborah ChowWilliam Friedkin et tant d'autres.

L'intrigue ne devra pas juste se contenter d'être rigolote et de parodier la science-fiction contemporaine et les films de super-héros. Le film devra aussi aborder des sujets sérieux comme les injustices provoquées par le capitalisme et les grandes entreprises, l'orgueil et la cupidité. L'univers de Borderlands peut aussi se féliciter d'être très inclusif, sans que cela soit opportuniste, il est légitime d'espérer ça pour un éventuel film.

LA RÉALITÉ : Depuis 2014, on nous balance des rumeurs comme quoi "Le film Borderlands a trouvé son réalisateur" ou bien "On sait qui sera l'héroïne de Borderlands", ou encore "Dwayne Johnson incarnera Claptrap". Aucune de ces informations n'est vraiment fondée et on a beaucoup de mal à visualiser la dernière citée. Pas de tournage en vue pour le moment, on n'est même pas sûrs de pouvoir parler de "tournage", car il peut très bien s'agir d'un film d'animation.

 

ClaptrapPourquoi pas Bill Murray pour doubler Claptrap ?

 

GOD OF WAR

LE JEU : Kratos est un spartiate qui ferait passer Léonidas et ses 299 compagnons pour des enfants de chœur. Dans un moment de désespoir absolu, il jure allégeance au dieu de la guerre, Arès, et décime ainsi ses ennemis. Désormais sous le joug de la tyrannique divinité et aidé par les fameuses lames du chaos, il détruit sous ses ordres un paquet de villages, massacrant au passage, sans s’en apercevoir, sa femme et sa fille.

En quête de rédemption, il demande conseil à d’autres dieux afin de se racheter. Sous l’impulsion d’Athena, il veut se venger d'Arès grâce à la boîte de Pandore, lui conférant le pouvoir de buter les saligauds de son espèce et devenir le dieu de la guerre.

 

photoKratos, pas content pour changer

 

LE FANTASME : Et encore, il n’est question ici que du premier opus, le plus sage d’une trilogie symbolisant à elle seule la notion de spectaculaire, une trilogie au dénouement pour le moins définitif. Certains ne retirent de God of War que sa brutalité, mais l’œuvre est surtout un sommet de mise en scène vidéoludique. L’équipe de Santa Monica renferme peut-être les seuls artistes ayant réussi à figurer le grandiose sans merci de la mythologie grecque sur un écran.

Pour ce qui est de l’adaptation au cinéma, les fans de la saga (dont fait indéniablement partie l’auteur de ces lignes) sont en général un peu partagés. D’un côté, cette histoire de vengeance magnifiée par sa réalisation pourrait parfaitement s’adapter au format long-métrage et voir le fantôme de Sparte décimer le bestiaire mythologique sur grand écran serait un vrai plaisir. De l’autre, l’ampleur sans commune mesure de l'univers en question fait forcément redouter le résultat.

Certains instants sont esclaves du format jeu vidéo dans le sens où une caméra ne pourra jamais les répliquer, à moins de céder directement au cinéma d’animation. À la réalisation, la franchise exigerait une pointure, un cinéaste rodé aux codes du gigantisme et capable de faire honneur au dynamisme légendaire de la saga. On pense à un Peter Jackson ou à un George Miller, rois du spectaculaire hollywoodien. Là, on signe direct.

 

photoUn certain sens du spectacle

 

LA RÉALITÉ : Malheureusement, si l’idée d’une adaptation semble titiller régulièrement Hollywood, aucune proposition n’est réellement à la hauteur. Cela fait un petit moment que des rumeurs évoquent l’apparition de Kratos sur grand écran.

La plus grosse piste était celle de Steven S. DeKnight, showrunner sur Daredevil et réalisateur de l’insupportable Pacific Rim : Uprising. Le choix de ce cinéaste fascinait par son manque de logique, le problème de ce deuxième opus complètement foireux résidant dans la façon dont il désamorce toute la tension spectaculaire du film de Guillermo del Toro. Le réalisateur de Hellboy pour God of War, d’accord ; celui qui n’a même pas réussi à singer son style ? Non merci.

 

photoDes personnages titanesques (littéralement)

 

Le réalisateur souhaitait en faire une production R rated (encore heureux), avec Conan le Barbare en guise de référence. Pour incarner le chauve le plus vénère de l’histoire, il voulait Dave Bautista, récemment découvert dans Blade Runner 2049 et Les Gardiens de la Galaxie après une carrière de catcheur. Cette proposition pas si bête ne se concrétisera probablement jamais, puisque le silence radio est de mise.

Rien n'est perdu : la filiale PlayStation Production a vu le jour en 2016 et après s’être occupée de Ratchet et Clank, elle cherche probablement de nouvelles franchises à adapter. Uncharted est très mal parti. God of War est une exclusivité Sony dont le dernier opus est un carton économique et critique. C’est un candidat idéal.

Dernièrement, le réalisateur de ce quatrième épisode, s'appuyant cette fois sur les mythes nordiques, a déclaré sur Twitter être favorable à une adaptation en série Netflix. Aux vues du manque d’ambition assez flagrant de la pourtant ultra chère The Witcher, notre réponse est sans appel : pitié, non.

 

photoBon courage, Netflix

 

PERFECT DARK

LE JEU : Dans cette histoire surréaliste et enivrante qui représente encore actuellement l’un des meilleurs FPS sur N64 vous incarnez l’agent secret Joanna Dark, alias Perfect Dark, à peine âgée de 23 ans, qui est au service d’un institut dénommé Carrington.

L’histoire débute lorsqu’elle reçoit un appel au secours d’une scientifique venant de la DataDyne Corporation. Comme tout bon jeu qui se respecte, Joanna va très vite se rendre compte au cours de sa mission que la multinationale dénombre à son actif des activités bien louches. L’enquête commence et vous emportera de Chicago jusqu’à la Zone 51.

 

photoUne image rare en bonne qualité

 

LE FANTASME : Qui aime les FPS, la science-fiction, la dystopie et les jeux vidéo est forcément passé par Perfect Dark, jeu développé par le studio Rareware et sorti dans les années 2000 sur Nintendo 64. Ce qu’il faut savoir c’est que Rareware a aussi offert le très bon GoldenEye. Pourquoi on vous dit ça ? Simplement parce que nous verrions parfaitement le jeu vidéo de Rare comme un nouveau film d’espionnage façon James Bond. À l’époque, Perfect Dark nous avait impressionné pour la qualité des nombreuses missions, par sa qualité de scénario, ses cinématiques, sa mise en scène ou encore ses graphismes époustouflants (pour l’époque).

Bref, c’était un jeu complètement fou, qui encore aujourd’hui marque les esprits et qui est prêt à l’emploi pour l’adaptation. Ainsi, à défaut d’avoir une histoire originale (mais prenante) nous aurions des scènes d’action violentes, de l’infiltration, des armes un peu à la façon Men in Black. Pour interpréter l’héroïne on aurait rêvé à l’époque de voir Carrie-Anne Moss en Joana, Donald Sutherland en Carrington, Sigourney Weaver en Cassandra de Vries et Mr. Blonde en… Arnold Schwarzenegger ou pourquoi Bruce Campbell.

 

photoOn avait même la possibilité de jouer en coop, et ça, c'était cool

 

LA RÉALITÉ : Si Perfect Dark n’est peut-être pas dans les projets d’un producteur, la franchise a en revanche connu plusieurs adaptations sous format papier. En 2005, Perfect Dark se décline sous une trilogie de romans, mais seuls deux finissent par voir le jour, sans qu’on ne puisse jamais avoir la fin. Le premier tome de la franchise se situe près de six mois après les Perfect Dark Zero (opus sorti sur Xbox qui n’aura clairement pas marqué les esprits) tandis que le second relate une mission contre un groupe de pirates informatiques, rien de fou.

Par la suite Perfect Dark est aussi devenu un comics, mais encore une fois ça n’a pas trop marché. En gros, là aussi on n’est clairement pas prêt de voir une adaptation éclore sur grand-écran ou série.

 

METROID

LE JEU : Metroid, c'est cool, Metroid Prime, c'est encore mieux. La trilogie Metroid Prime raconte le parcours de Samus Aran, chasseuse de prime encore plus badass que Boba Fett. Samus a pour habitude de s'en prendre à des Pirates de l'Espace. L'un d'entre eux, Ridley, est responsable de la mort de ses parents. Mais les aventures de la saga Metroid Prime ne se résument pas à des désirs de vengeance, Samus est une guerrière, une héroïne qui croit en ce qui est juste. Le boss final de Metroid Prime a donné son nom au jeu, sa défaite entraînera la naissance de Samus Sombre, le doppelgänger de l'héroïne qui deviendra le principal antagoniste de Metroid Prime 3: Corruption.

L'univers SF de Metroid est riche, c'est comme si Halo et The Legend of Zelda avaient un enfant et demandaient à la saga Star Wars d'en être la marraine. Jungle, ruines antiques, vaisseaux spatiaux, grottes volcaniques, terres enneigées... Une flopée de décors est mise en œuvre pour faire avancer les joueurs dans ce FPS d'aventure parfois horrifique.

 

CoverSamus, poursuivie par son ombre.

 

LE FANTASME : Une fusion entre John WickAkira et Star Wars nous tente bien, on ne sait pas vraiment ce que ça donnerait, faut le voir pour y croire. Un film Metroid aurait une portée philosophique assez dingue. Vous voyez la scène où Luke voit son visage derrière masque de Vador dans L'Empire contre-attaque ? Eh bien, le récit d'un film Metroid peut tourner autour de ça tout en en bénéficiant de scènes de space opera époustouflantes. Mais on espère que l'héroïne n'aura pas à faire feu sur chaque porte pour l'ouvrir. En revanche, elle peut blaguer là-dessus.

On aimerait aussi que l'intrigue ne perde pas de temps à établir une origin story, on sait que ce genre de recette rassure les décisionnaires d'Hollywood, mais là, stop, sérieux. L'histoire peut très bien commencer en plein milieu de la carrière de Samus, comme le fait, par exemple, The Mandalorian

LA RÉALITÉ : Absolument rien de prévu, mais alors rien ! Les licences Nintendo sont difficilement adaptables au cinéma, le gerbant Super Mario bros a traumatisé la firme. Le petit succès de Pokémon : Détective Pikachu a peut-être ravivé la flamme, mais on n'y croit pas trop. La légende raconte qu'il y a une quinzaine d'années, John Woo possédait les droits d'adaptation de la franchise. Donc, voir le réalisateur d'À toute épreuve s'occuper d'une revenge story de science-fiction ? On a plutôt envie de dire oui, mais c'est mort.

 

Image RidleyRidley, mal barré, dans le viseur de Samus

 

ALAN WAKE

LE JEU : Alan Wake est un auteur de thriller à succès, qui souffre depuis deux ans d’un syndrome de la page blanche qui le mine et le pousse vers l’autodestruction. Inquiète, sa femme le pousse à quitter New York pour la petite ville de Bright Falls, espérant que cette nouvelle vie lui permettra de renouer avec l’inspiration. Quand elle disparaît et que de monstrueuses créatures apparaissent, l’écrivain tente de retrouver son épouse et de comprendre comment et pourquoi ses écrits semblent contaminer la réalité, tandis qu'il remonte la piste d'un ouvrage qu'il ne se souvient pas avoir rédigé.

 

photo Alan WakeSympa ce week-end au vert

 

LE FANTASME : Dès la sortie du jeu, nombre de commentateurs ont pointé du doigt les grandes ressemblances entre Alan Wake et les univers de Stephen King. Par conséquent, on rêve forcément de voir Mike Flanagan, devenu en quelques années un adaptateur accompli de King, prendre les commandes d’un tel projet. Que ce soit sous forme de long-métrage (Jessie) ou sérielle (The Haunting of Hill House), le cinéaste a prouvé combien il était à l’aise avec la terreur et la représentation d’univers mentaux tarabiscotés.

Sans compter que l'actuelle excitation autour des adaptations de King pourrait positionner le projet favorablement, comme en témoigne le succès de Castle Rock fait forcément fantasmer autour de toutes les transpositions indirectes et de la liberté créative dont elles pourraient bénéficier.

 

photo Alan WakeLe flingue est plus fort que la plume

 

LA RÉALITÉ : En 2018, Variety dévoilait que la société Contradiction Film et Sam Lake, créateur du jeu, collaboraient afin de produire une série. Cette dernière se voulait une transposition embrassant un univers plus large que celui du seul jeu, dont Alan Wake demeurerait néanmoins le pivot. Il était notamment question d’user de certains éléments développés pour une suite vidéoludique, à laquelle Microsoft. On est depuis sans nouvelles de l’avancement du projet.

En 2018, le développeur Remedy a récupéré la totalité des droits d'Alan Wake, jusqu'alors détenus par Microsoft. Alors occupé par la sortie de Control, on ne peut pas dire que le studio se soit précipité pour nous abreuver d'info sur la licence ou ses possibles adaptations. Mais il n'empêche, la situation juridique de la marque est désormais plus claire, et on veut croire que cela pourrait relancer la machine.

 

photo Alan Wake

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commentaires
Mika
25/12/2020 à 22:56

Il manque un tas de bouses en intro de l'article : tekken, dead or alive, need for speed, prince of persia...

Je ne pense pas qu'on puisse traduire efficacement l'adrénaline d'un Uncharted (par exemple) dans un film.

Et je ne pense pas que les jeux cités aient une base de joueurs assez grandes pour réussir au ciné (je pense que même une licence comme Pokemon peinerait aujourd'hui, il aurait fallu le lancer l'année de Pokemon Go).

Dredd*
11/02/2020 à 11:23

Mass Effect c'est juste du Star Trek aux allures de StarWars, Half Life rappellerait trop le premier film Resident Evil, God of War c'est un grand NON, sauf si le studio en charge est prêt à mettre le budget qu'il faut pour retranscrire la démesure de cet univers vidéoludique (minimum 250M) et le Réalisateur adéquat capable de raconter une vraie histoire cohérente et filmer de grosses scènes de baston (Ridley Scott pourquoi pas ou Peter Jackson), Bioshock pourquoi pas, Infamous euh non, on a déjà les Xmen, Dead Space encore un RE bis avec du Alien dedans donc non. Par contre un Metal Gear je dis oui, si Kojima est au moins producteur, Red dead Redemption, Killzone, Halo, The elder scrolls en série, Deus Ex en série qui suivrait l'intrigue du premier jeu sorti en 99 et Hellgate London je dis également oui.

Roro
10/02/2020 à 11:27

Half Life et Mass Effect... Deux de mes plus grands souvenirs de JV, qui mériteraient une adaptation ciné. Mais bon, je pensais pareil pour Resident Evil, et quand on voit le résultat...

Elliot Amor
10/02/2020 à 10:28

@corle
Le Super Metroid de la SNES est un excellent jeu, on vous l'accorde. Mais dans le cas présent, on voulait surtout parler de la trilogie Metroid Prime. On estime que l'univers de la saga devient plus riche sur GameCube. Les énormes qualités des jeux NES et SNES sont ailleurs, notamment dans les couleurs et le gameplay.
De plus, vous avez sans doute remarqué qu'on n'a pas non plus dit grand chose sur la saga Prime... on aurait pu accidentellement s'étaler et faire un dossier entier.

Geoffrey Crété - Rédaction
10/02/2020 à 10:04

@Play

Merci ! (Ce lapsus reste pas mal quand même)

Play
10/02/2020 à 09:35

Dead space c'est Isaac Clarke pas Isaac Newton !! Lol

corle
10/02/2020 à 08:41

comment parler de Metroid sans parler du jeu super metroid sur la NES de 1994 qui reste la référence dans cette saga de jeu????

K2000
10/02/2020 à 02:49

MASS EFFECT <3 <3 <3
Mais qu'est ce que j'ai pris mon pied avec cette trilogie.

Par contre Andromeda, poubelle. Sans Shepard, pas d'histoire.

Maurice Escargot
09/02/2020 à 19:19

"Alors occupé par la sortie de Control, on ne peut pas dire que le studio se soit précipité pour nous abreuver d'info sur la licence ou ses possibles adaptations."
Oui et non.
Concernant une adaptation, toujours rien.
Par contre, un DLC de Control centré sur Alan Wake sortira cette année, et pourrait relancer la franchise. Car; SPOILER ALERT, les deux jeux sont liés. Alan apparaît même furtivement dans Control.

folcroft
09/02/2020 à 17:30

je rajoute FALLOUT et surtout S.T.A.L.K.E.R

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