Pompéi, Resident Evil, Mortal Kombat... le "meilleur" de Paul Anderson

Simon Riaux | 20 février 2014
Simon Riaux | 20 février 2014

Dans le cœur de la critique et d'une large partie du public, Paul W.S. Anderson, réalisateur de Pompéi, se paie une réputation d'abominable tâcheron. À en croire certains, il ne serait que le metteur en scène de films stupides, gavés d'effets spéciaux, piochant avec opportunisme dans la culture vidéoludique. Pourtant Paul W.S. Anderson a constitué au fil des années une filmographie attachante, où chacun pourra trouver ici et là une pépite honteuse dont s'enticher. La rédaction est passée aux aveux et vous révèle à l'occasion de la sortie de Pompéi quels sont ses Anderson préférés... 

 

 

Christophe Foltzer – Event Horizon

A une époque où le frêle Anderson prenait encore la peine de penser en termes de cinéma, son Event Horizon gavé d'ambition et de maladresses avait fait une petite sensation dans le Landernau des amoureux du genre. En convoquant un casting de seconds couteaux (Laurence Fishburne, Sam Neill), une horreur à la croisée de Mario Bava, Clive Barker, Lovecraft et Métal Hurlant, Anderson livrait un film de SF bourrin très efficace et qui se regarde encore aujourd'hui avec un grand plaisir. Pas le plus subtil des cinémas, mais une idée de divertissement pop-corn hardcore très honorable qui aura fait des émules, tant les ponts avec la future franchise Dead Space sont évidents.


 

Laurent Pécha – Les Trois Mousquetaires

Il y a des moments très fun dans la filmo d'Anderson comme l'impeccable première demi-heure de Resident Evil ou les courses de voitures de son remake de Death Race 2000 mais le seul film jusqu'ici où le réalisateur parvient à garder notre relatif enthousiasme de bout en bout est son adaptation farfelue des 3 mousquetaires. Dumas est massacré avec aplomb mais il faut reconnaître à Anderson une vraie générosité dans le grand n'importe quoi qui lui permet de signer la version moderne finalement la plus recommandable de D'Artagnan et ses potes mousquetaires. 

 


Geoffrey Crété – Alien vs Predator

En 2004, lorsque Paul Anderson décide de s'attaquer à Alien vs Predator après avoir broyé Resident Evil en une purée insipide, le monde tremble. A raison, puisque le film plonge dans une pyramide enfouie sous l'Antarctique, conçue par les Predators pour entraîner leurs guerriers à casser du xénomorphe, et tourne autour de l'alliance entre une Ripley-like et un Predator face aux méchants aliens. Dix ans après, le monde a connu Prometheus, et n'est plus le même. Car si même le père originel Ridley Scott est capable de fusiller son bébé avec une bouse indéchiffrable, paralysée par une débilité profonde, Paul W.S. Anderson n'est-il pas notre seul espoir ? L'Ingénieur albinos vaincu par le facehugger modèle poulpe ne vont-il pas plus loin dans l'absurde que le duel entre un Predator malin et des aliens cons comme des rats ? Le piolet de la coriace Alexa Woods n'est-il pas plus acceptable que la césarienne improvisée de la pleurnicharde Elizabeth Shaw ? Les pauvres personnages/pantins de Paul Anderson ne ressemblent-ils pas à ceux Ridley Scott ? La confrontation entre les deux races est-elle beaucoup plus gênante que le pseudo discours théologique de Prometheus, englué dans une histoire fumeuse ? Réflexion faîte, Alien vs Predator est un vrai plaisir coupable, une aventure décérébrée digne d'un jeu vidéo avec son labyrinthe alien aux accents mayas, ses pièges redoutables, et son climax dans le camp enneigé. Parfois, la débilité a du bon

 

 

 

Stéphane Argentin – Resident Evil

Conchié par les cinéphiles, conspué par les gamers, Resident evil est, pour beaucoup, l’archétype de l’adaptation foirée dans les grandes largeurs d’une franchise vidéoludique mythique. Et pourtant, si la notion de survie du jeu est gentiment passée à l’as au profit de l’action pur jus, il ne sera pas interdit d’y prendre un certain plaisir, comme pour l’ensemble de la filmo nanardesque du réalisateur diront certains. Bon, pour être tout à fait honnête, je n’ai pas revu le film depuis sa sortie en salles à l’époque. Et c’est peut-être aussi bien ainsi me direz-vous ! Toujours est-il que les suites s’enchaînent (la sixième est attendue pour 2015) car la franchise est plutôt lucrative et est accessoirement devenue un véritable fond de commerce, aussi bien pour Anderson que pour son interprète principale. Honnêtement, hormis Resident evil, si on vous dit « Milla Jovovich », vous sauriez citer un autre film dans lequel elle joue ?

 

 

Simon Riaux – Mortal Kombat

Face à Paul Anderson, il existe deux écoles, celle consistant à chercher un plaisir socialement acceptable (Les Trois mouquetaires) et celle consistant à embrasser tout à fait la nullité de cet auteur décalé pour se repaître de ses pires créations. À ce titre, Mortal Kombat constitue une sorte d'ahurissante réussite. Inspiré d'un jeu de combat extrêmement violent, affichant un mépris total pour son public de joueurs, sans oublier d'offrir à Christophe Lambert un de ses rôles les plus mémorables, le film est le produit d'un cerveau malade, le rejeton innommable d'une production vérolée. On ne remerciera jamais assez Paul Anderson pour ce grand moment de n'importe quoi total.

 

 


 

Sandy Gillet - La Course à la mort

Con comme la pluie mais que l'on revoit avec un petit plaisir déviant ultra assumé.  

 

Marine Baillon - Resident Evil : Afterlife

Qu'on se le dise, Resident Evil : After Life est probablement l'épisode le plus raté d'une saga déjà pas bien ambitieuse. Parmi ses défauts, une laideur parfois indécente, un montage plus qu'aleatoire, et un casting aussi peu séduisant que convaincant. Pourtant, lorsque l'on comprend qu'il est vain d'en espérer quelque chose, on se résout finalement à l'apprécier pour ce qu'il est : un simple objet de divertissement né du cerveau dérangé du téméraire Paul WS Anderson. Purement et simplement, ce volet est une invitation à laisser nos neurones à la maison pour apprécier à sa juste valeur des extravagances telles que des monstres laissant échapper des pièces de monnaie quand ils explosent... d'une absurdité passionnante, Resident Evil : After Life réalise l'exploit de faire passer les autres épisodes de la saga pour des reliques du septième art. Chapeau l'artiste.

 

 

 

Tonton BDM - Les Trois mousquetaires

Avec cette « adaptation » branque et steampunk du roman d'Alexandre Dumas, Paul W.S. Anderson a pris la sage décision de délaisser le ton trop sérieux et premier degré qui plombait la majorité de ses films précédents (les Resident evil en tête) afin de coucher sur celluloïd un vrai gros délire 100% fun et nawak. Dans un esprit BD volontairement barré et surréaliste, le compagnon de Milla Jovovich propose en effet au spectateur de découvrir avec Les Trois mousquetaires 3D un spectacle total, gonflé -et difforme- comme une baudruche, délaissant toute idée de crédibilité ou de fidélité au matériau originel, mais tellement énorme qu'il en devient rapidement hilarant et jouissif. En fait, dés sa sortie en 2012, Les Trois mousquetaires 3D s'est imposé comme une sorte de classique instantané dans le créneau dégénéré de l’entertainment priapique et décérébré, et s'est depuis installé dans la DVD/Blu-raythèque de chaque cinéphile un peu déviant au rayon "Plaisirs honteux", dans la sous-section "steampunk". Juste à côté de Wild Wild West. Un pur kif (et kif pur un !).

 


 

 

 

 

 

 

 

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