Top 10 des Dragons au cinéma

Simon Riaux | 11 décembre 2013
Simon Riaux | 11 décembre 2013

Alors que Le Hobbit : La Désolation de Smaug de Peter Jackson embrase les écrans grâce à un saurien aiél et cracheur de flammes, il nous a semblé pertinent de vous proposer un tour d'horizon de nos pyromanes ailés préférés. Créature mythologique, par essence impressionnante et spectaculaire, le dragon n'est traditionnellement pas l'ami de l'homme, exception faite de quelques productions destinées prioritairement aux bambins et autres moutards. Créatures dont les origines étymologiques nous renvoient au grec et à l'Indo-Européen, ce reptile incendiaire était surtout un gardien incorruptible et irascible, à moins qu'il ne doive son nom à Drakôn, archonte auprès du gouvernement grec (VIIè siècle avec JC) resté célèbre pour sa sévérité implacable. Des traits de caractère que l'on retrouvera souvent dans le top 10 qui suit, ainsi que quelques autres, transmis à la bête par la culture populaire à travers les âges.

 


Peter et Elliott le dragonle plus cool

C'est au réalisateur d'1 Million d'années avant J.C. que l'on doit un des dragons les plus sympas du Septième Art, qui préfigure dans les grandes largeurs l'avènement du personnage de Denver, des années plus tard à la télévision. Pas révolutionnaire pour un sou, le film n'en est pas moins le témoignage de cette époque (la fin des années 70) où cherchant un nouveau souffle, Disney explorait nombre de pistes filmiques depuis lettres mortes. Parmi elles, le mélange de film et d'animation, un pari toujours risqué, domaine où ne s'aventure plus guère le cinéma actuel, paralysé par l'intenable entre-deux imposé par l'imagerie numérique. Imparfait mais conçu avec un soin artisanal qui ravira les petits et les grands, Peter et Elliott le dragon est un film de dragon grassouillet tout à fait recommandable.

 

Cœur de Dragon le plus numérique

Le film est ici surtout en tant que témoin historique. Témoin du passage au tout numérique. On se souvient alors des commentaires de l'époque, sincèrement impressionné par le bond technologique que proposait le film, perçu comme techniquement révolutionnaire. On réalise aujourd'hui combien la technique a évolué depuis, d'une manière si exponentielle qu'elle paraissait inimaginable à l'époque. Le métrage est parfaitement dispensable, tant il ressemble aujourd'hui à une production Asylum fauchée.


Le Règne du feu le plus vénère

Jugez plutôt : dans un futur où l'humanité survit difficilement suite à une attaque massive de dragons, Christian Bale et Matthew McConaughey mènent la lutte pour la survie de l'humanité, à coups de roquettes et de haches rouillées. Ce genre de série B de niche, à la fois parfaitement assumée dans son propos et réellement luxueuse dans sa mise en œuvre, semble de nos jours tout à fait impensable au cinéma, condamnée à hanter les liminaires de DTV. On y trouve pourtant des cabotins qui font le job, un scénario sympathiquement premier degré et surtout des grosses bébêtes destructrices. Les dragons sont ici de véritables massacreurs, tels que nos lectures d'enfance nous le laissaient envisager. Crameurs de villes entières, ils passent le film à faire griller à peu près tous les seconds rôles disponibles, jusqu'à un affrontement final qui tient toutes ses promesses en terme d'engagement physique. Le Règne du feu demeurera une parenthèse enflammée dans la carrière de son réalisateur, parti souiller les écrans du monde entier avec Elektra, désormais cantonné à la lourdingue série Castle.

 

Dragons le Pixar-killer

Tandis que Disney n'en finit pas de digérer Pixar et d'affadir ses productions, Dreamworks ne se laisse pas abattre, bien conscient d'avoir une opportunité de devenir le leader mondial de l'animation sympa-consciente-et-intelligente. Ne nous leurrons pas, la firme de tonton Steven est encore loin du niveau stratosphérique d'un Wall-E. Néanmoins, le présent film constitue une remarquable synthèse de ce que l'animation moderne peut offrir techniquement, en terme d'écriture accessible et gentiment impertinente. Et puis merde, si après l'avoir vu, vous n'avez pas envie d'élever votre propre dragon, on ne peut vraiment rien pour vous.

 

Le Dragon du lac de feule plus old school

Si l'on fait abstraction de son casting inégal et de son rythme pantouflard, Le Dragon du lac de feu est non seulement le meilleur film de dragon (si tant est que le genre puisse être identifié comme tel) et l'une des tentatives les plus abouties sur grand écran de donner vie au genre Heroic fantasy. Direction artistique somptueuse, décors grandioses, photographie impeccable, influences diverses et variées, cette production Disney bénéficie en outre du savoir-faire du maître Phil Tippett. En résulte une œuvre qui fut parmi les dernières de Disney à se frotter avec ambition à des univers inconnus de la firme à la souris. Très mal distribué à l'époque (le film souffrit de la déconfiture de Tron), jamais vraiment réévalué depuis, Le Dragon du lac de feu mérite d'être redécouvert.


Les Nibelungen l'ancêtre

Quand on vous dit que c'est bien les dragons, même le monumental Fritz Lang leur a consacré un film. Bon. Une scène. Mais quelle scène ! Plus sérieusement, voici un des aboutissements esthétiques de la carrière du réalisateur, où sa maîtrise plastique atteint un seuil de maturité impressionnant, touchant quasiment le but que s'était fixé l'auteur : ré-incarner l'œuvre de Wagner et l'en déposséder via une relecture critique. Clou du spectacle : un dragon de seize mètres animé par huit hommes engoncé dans ses entrailles, intégralement animé en plateau. La bête marquera durablement un décorateur anglais venu travailler sur le plateau. Un certain Alfred Hitchcock...

 

Épouvante sur New York le plus cheap

Comment marier les névroses carriéristes d'un personnage principal, des meurtres rituels et des attaques de dragon dans le New York de 1982 ? Demandez-donc à Larry Cohen ! Que voilà un curieux attelage, dont on a le sentiment que personne ne savait vraiment quoi faire lors de la rédaction du scénario. L'histoire part en tout sens, les effets spéciaux sont d'une irrégularité remarquable et comprendre où veut en venir tout ce beau monde tient de la gageure. Épouvante à New York (Q en anglais. Cela ne s'invente pas) est une œuvre bizarroïde mais très divertissante, dont le premier degré n'est pas sans occasionner quelques fous rires gênés.


L'histoire sans finle plus nul

Le cinéphile qui se respecte n'a pas souvent l'occasion d'écrire au sujet de l'interminable trilogie initiée par Wolgang Petersen. L'auteur de ces lignes en profite donc pour rétablir une vérité essentielle : non, ce n'est pas un bon film et non, l'absence de poil au glaouis n'est pas un motif suffisant pour infliger à quiconque le visionnage de la chose. Avec son dragon innommable, curieux mélange de Pékinois crevé et de Teckel neurasthénique, le film piétine allègrement un des piliers de l'enfance, à savoir la croyance dans l'existence de gros reptiles capables de cracher du feu. Longue, chiante et moche, cette horreur doit être tenue loin de tous les yeux innocents de la planète.

 

Le Voyage fantastique de Sinbad – le plus stop-motion

Comment aborder une créature aussi importante que le dragon, et ne pas vous dire quelques mots de Ray Harryhausen. On a bien essayé, mais c'est impossible. Sa fameuse Hydre ne sera pas évoquée ici (parce que c'est une Hydre justement), en dépit de ses airs dragonniens, aussi nous contenterons-nous d'évoquer le magnifique saurien cracheur de flammes présent dans Le Voyage Fantastique de Sinbad. Son design détaillé, son look à l'ancienne pour ne pas dire académique et la technique parfaite d'Harryhausen en font non pas le dragon le plus important du Septième Art (trop peu de présence à l'écran), mais sans doute un des plus beaux. Si vous désirez en savoir plus, d'un point de vue technique comme artistique, nous vous recommandons l'excellent DVD de messieurs Penso et Poncet, Le Titan des effets spéciaux, que vous trouverez pour les fêtes dans une superbe édition chez votre revendeur le plus proche.


La Belle au bois dormant le plus redoutable

Tout le monde se souvient encore de sa peau noire, de ses yeux jaunes, de son souffle méphitique... Décidément, Disney aura donné dans la représentation des monstres inflammatoires avec une belle constance. Esthétiquement parfait (on espère que le futur film consacré à Maléfique ne viendra pas gâcher ces souvenirs impérissables), la créature a marqué plusieurs générations de spectateurs, traumatisées par l'utilisation brillante d'une imagerie à forte connotation sexuelle - c'est bien connu, toutes les filles pissent le sang lorsqu'elles s'essaient pour la première fois à la couture avec un gros chevalet – et une direction artistique au firmament. Cruel, insatiable, ce dragon – la Belle-mère donc – a donné du fil à retordre à nombre de Princes charmants...

 

Vous l'aurez remarqué, quelques dragons ont échappé à ce classement, parfois grâce à notre compétence (D-War : la guerre des dragons), parfois parce que nous n'avions pas la place d'évoquer tous les nanars avec Jeremy Irons (Eragon, Donjons et Dragons), ou que leur rôle, même au sein d'un excellent film, nous semblait trop bref (Le Voyage de Chihiro). De même, nous ne sommes pas revenus ici sur Smaug, principale « attraction » du nouveau Hobbit, qui mérite bien évidemment sa place dans ce top, tant Peter Jackson est parvenu à balayer nombre de ses ancêtres en donnant vie à l'un des personnages les plus emblématiques de Tolkien.

 

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