Dinard 2013 : compte-rendu

Perrine Quennesson | 8 octobre 2013
Perrine Quennesson | 8 octobre 2013

Dimanche 6 octobre, le festival de Dinard a fermé les portes de son 24ème festival. Placée sous la bienveillance de Line Renaud, marraine cette année, le cinéma anglais a, une fois encore, fait preuves de sa vigueur et de son originalité et le festival a fait salles combles.

Le jury présidé par le Français préféré des amateurs de foot anglais, Eric Cantona, a récompensé le superbe The Selfish Giant de Clio Barnard. Cliquez ici pour avoir le palmarès complet.

Parmi les films de la compétition, 2 films ont particulièrement attiré notre attention :Le Géant égoïste et Everybody's going to die.

 

Le Géant égoïste de Clio Barnard s'intéresse à deux jeunes garçons, Arbor et Swifty, qui vivent dans un quartier populaire de Bradford au nord de l'Angleterre. Très différents, leurs caractères semblent se compléter et une même envie les anime : lutter contre le déterminisme social ambiant. En collectant des métaux usagés pour un ferrailleur du coin, Kitten, les jeunes garçons essayent de se faire leur propre argent. Mais l'homme va davantage s'attacher à Swifty qui lui a une passion pour les chevaux, comme Kitten qui organise des courses hippiques clandestines. Ce qui va attiser la jalousie d'Arbor qui tente désespérément de se faire aimer. Ce drame social, inspiré d'une nouvelle d'Oscar Wilde, parvient à nouer une tension progressive qui finit par bouleverser son spectateur déjà hypnotisé par un naturalisme à la photo sublime. Sortie le 18 décembre.

 

Everybody's going to die du collectif Jones est un film gentiment loufoque où deux personnages qu'à priori rien ne rapproche, Mélanie et Ray, vont se retrouver ensemble à converser de sens de la vie, de la mort, de la tristesse. Mais point besoin ici de nous émouvoir à tout prix à grands coups de scènes plombantes, non, ce duo partage un tel humour et est si touchant qu'il nous scotche un sourire sur le visage. D'ailleurs le casting, composé principalement de Nora Tschirner (sorte de british Kristen Wiig) et de Rob Knighton (parfait mélange entre Viggo Mortensen et Mads Mikkelsen) a reçu un prix exceptionnel (mérité) de la part du jury afin de récompenser leur prestation.

 

Mais, à Dinard, il y a aussi des films hors compétition. Et parmi tous les longs-métrages proposés, voici notre top 3.

 

3 - Summer in February de Christopher Menaul

Ce film en costumes se déroulant au début du XXème siècle dans les Cornouailles s'intéresse au village de Lamorna où prospère le mouvement artistique de Newlyn. Dans ce bourg d'artistes se croisent des peintres accomplis et reconnus, des débutants tentant de faire leurs preuves, des jouisseurs mais aussi des protecteurs des arts et des gens. Un triangle amoureux va se tisser à l'arriver d'une jeune peintre à la beauté troublante et à l'intégrité exemplaire.  Une sublime photo et un cadre idyllique pour ce film à tendance BBC qui parvient à émouvoir tout en faisant le portrait d'une époque et de ses conventions. Big up aussi à la productrice qui en présentant le film nous a tous spoilé Downton Abbey.

2- How I live now de Kevin McDonald

Le réalisateur du Dernier roi d'Ecosse fait un tour ici dans la campagne londonienne en suivant Daisy, une jeune américaine de 15 ans antipathique et tiraillée par les règles de la société de la beauté à tout prix. A l'aube d'une nouvelle guerre mondiale, elle arrive en Angleterre pour passer les vacances chez ses cousins, elle y découvre une véritable liberté, l'amitié, la simplicité et surtout l'amour dans les bras d'Edmond. Mais la Troisième Guerre Mondiale éclate et la famille idéale qu'ils forment tous ensemble va être violemment séparée. Leur but ? Se retrouver, coûte que coûte. La formidable idée de ce film, qui est une adaptation de roman, est de traiter la guerre en décalé, avec un temps de retard. Cette dernière se fait dans les villes, et n'atteint qu'ensuite les campagnes où les exactions sont parfois même plus violentes car moins cadrées. C'est un peu ça que traite ce film sur la passion adolescente qui, s'il ne parvient pas vraiment à faire passer l'émotion, maitrise son sujet de la guerre sans visage mais dévastatrice. Sortie le 19 février 2014

 

1 - Il était temps de Richard Curtis

Un jeune homme découvre à l'âge de 21 ans qu'il peut voyager dans le temps. Il va donc se servir de ce don pour trouver l'amour mais va également découvrir la valeur du temps qui passe. Richard Curtis nous attire une fois de plus dans son univers merveilleux où le monde a l'air si simple et les émotions si pures. Un monde où finalement le cynisme ambiant n'aurait aucune prise et le laisser-aller au ressenti serait un devoir. Et cela marche, la salle à Dinard était hilare, les gens pleuraient à chaudes larmes, le public avait le cœur qui battait, l'audience en redemandait encore alors que le film dure déjà bien 2h. Une réussite totale pour le réalisateur de Love Actually qui assoit ici son statut de bienfaiteur de l'humanité disponible dans tous les bons cinémas de France et de Navarre. Sortie le 6 novembre. 

A découvrir aussi, Le week-end de Roger Michell sur le crépuscule d'un couple qui tente de sauver la flamme de leur amour de l'extinction (sortie le 12 mars 2014) mais aussi Muhammad Ali's greatest fight de Stephen Frears sur la lutte du champion de boxe contre le gouvernement américain afin de ne pas aller combattre au Vietnam. 

 

Encore merci au festival et à la ville de Dinard pour cette, une nouvelle fois, excellente édition. A l'année prochaine !

Et merci aux attachées de presse Elodia Ferreira, Marjory Texier et Agnès Renoult pour leur agréable accueil.

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