Jeunes et Jolies : 10 nouveaux visages du cinéma français

Maryne Baillon | 19 juillet 2013
Maryne Baillon | 19 juillet 2013
À l'occasion de la sortie en salles cette semaine de Juliette, premier film de Pierre Godeau dans lequel Astrid Bergès-Frisbey tient le rôle principal, Ecran Large revient sur la carrière de dix jeunes actrices, toutes à l'affiche cette année d'un ou plusieurs films prêts à faire décoller leur carrière. Talentueuses, belles de surcroît, retour sur le parcours des nouveaux visages du cinéma français.

 

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Astrid Bergès-Frisbey

 

 
C'est en feuilletant les pages d'un magazine français que Rob Marshall tombe sur la belle Astrid Bergès-Frisbey. Ses grands yeux bleus-gris et son visage poupin font tilt au réalisateur, elle sera Syrena dans le quatrième volet de Pirates des caraïbes : la fontaine de jouvence. Lorsque le film est diffusé hors compétition au festival de Cannes 2011, elle reçoit des mains de Robert de Niro, le trophée Chopard décerné à la révélation féminine de l'année. Ce rôle marque le début d'une mini-reconnaissance nationale pour cette jeune actrice qui devient « mais si tu sais la petite française de Pirate des caraïbes 4». Pourtant, cette franco-espagnole n'a pas attendu de jouer les sirènes pour faire des débuts remarqués au cinéma. En 2011, elle jouait déjà dans La fille du puisatier sous la houlette de Daniel Auteuil, mais son premier grand rôle, elle le doit à Rithy Panh dans Barrage contre le Pacifique en 2009. Après avoir tourné dans un blockbuster américain et reçu une prénomination au César du meilleur espoir féminin en 2012, Astrid Bergès-Frisbey aurait pu accepter tous les rôles qu'on lui proposait,, mais à la place elle prend soin d'attendre celui qui viendra étayer sa brève filmographie. Choix judicieux puisqu'après deux ans d'absence, la star à l'affiche de Juliette, c'est elle. Dans le premier film de Pierre Godeau sortie en salles cette semaine, elle joue une jeune fille de 25 ans qui ne prend pas trop la vie au sérieux, collectionne les mecs et glande au lieu de chercher du travail, jusqu’au jour où son père tombe malade. Période d'errance, crise d’identité, Juliette prépare douloureusement cette période de transition entre jeunesse et passage à l’âge adulte. Et Astrid d'avoir trouvé là le rôle de sa jeune carrière.


Margaux Chatelier

 

© B. Cruveiller

Ses talents de danseuse lui auront offert son tout premier rôle au cinéma en 2006. Sur les bancs de l'Opéra de Paris où elle exerce cette discipline rigoureuse depuis l'âge de 11 ans, Margaux Chatelier reçoit la visite de Nils Tavernier, à la recherche d'une jeune danseuse pour incarner le rôle-titre de son prochain film, Aurore. Un entretien et quelques essais plus tard, la voilà aux côtés de Carole Bouquet et François Berléand en jeune princesse passionnée par la danse. À sa sortie, le succès du film est loin d'être au rendez-vous, mais qu'importe, Margaux Chatelier a non seulement réalisé l'un de ses rêves, danser avec Nicolas Le riche (danseur étoile à l'Opéra de Paris), mais se trouve une nouvelle passion pour la comédie. Après quelques passages éclairs sur le petit écran, elle participe six ans plus tard au film Paris-Manhattan réalisé par Sophie Lellouche et sera en fin d'année à l'affiche de deux films, La tendresse de Marion Hansel (2 octobre) et Belle et Sébastien de Nicolas Vanier (18 décembre). Des rôles secondaires peut-être, mais surtout deux belles occasions pour cette jeune actrice de se distinguer autrement que sur la scène de l'Opéra de Paris.

 

Marine Vacth

 

Avant de se tourner vers le cinéma, Marine Vacth est mannequin depuis l'âge de 15 ans. La même année où elle fut choisie pour remplacer Kate Moss comme égérie du parfum La parisienne d'Yves Saint Laurent, elle attire l’œil de Cédric Klapisch qui cherche un top-model pour son film Ma part du gâteau. C’est le premier rôle de Marine Vacth qui n’a jamais pris le moindre cours de théâtre. Après une brève apparition dans Ce que je le jour doit à la nuit d'Alexandre Arcady la voilà propulsée en mai dernier sur le tapis rouge de Cannes à l'affiche du nouveau film de François Ozon, Jeune & Jolie, en compétition officielle. Son interprétation d'Isabelle, une jeune fille de 17 ans qui se prostitue par plaisir dans des hôtels de luxe tout en suivant des cours au lycée Henri IV, électrise la presse et les professionnels qui ne jurent que par elle sur la croisette. Même si le film n'a pas reçu de distinctions à Cannes, nul doute que Marine Vacth s'est imposée cette année avec Adèle Exarcopoulos comme le nouveau phénomène du cinéma français. Jeune & Jolie sort en salles le 21 août prochain.

 

Ariane Labed

 

 

Fille de parents français, mais grecque avant tout. Ariane Labed est née, vit et débute sa carrière d'actrice à Athènes. Elle participe d'abord à la création de la troupe de théâtre Vasistas avant de monter sur scène avec le théâtre national grec. Ses prestations remarquées sur les planches lui permettent de décrocher son premier rôle au cinéma dans Attenberg réalisé par Athiná-Rachél Tsangári et pour lequel elle reçoit le prix Volpi de la meilleure interprétation féminine à la Mostra de Venise en 2010. Cette année on a pu éventuellement croiser son joli minois dans le film grec Alps, ou Before Midnight de Richard Linklater qui posait ses valises à Athènes, pour son troisième film. Dans l'avenir, on mise sur Spiritismes un film franco-canadien ambitieux qui revisitera dix-huit scénarios de l'époque du muet et dans lequel Ariane Labed jouera notamment aux côtés de Mathieu Amalric, Charlotte Rampling, Mathieu Demy et Géraldine Chaplin

 

 

Adèle Exarchopoulos

 

 © Théodora Richter

Quatre ans seulement après s'être inscrite à des cours de théâtre pour vaincre sa timidité, Adèle Exarchopoulos débutait sa carrière d'actrice. À 11 ans, elle tourne son premier long-métrage sous la houlette de Jane Birkin dans Boxes  et dès lors enchaîne avec Les enfants de Timpelbach et La rafle qui lui vaut déjà des retours positifs sur son jeu d'actrice. Plus tard, elle déclare lors d'une interview accordée à Madame Figaro aimer « tout donner » sur un tournage. : « Ce que je ne peux pas prouver dans la vraie vie, je m’en sens capable devant une caméra ». Cette assurance et ce tempérament de feu séduisent Abdellatif Kechiche qui l'a choisie pour être l'héroïne de son prochain film, une histoire d'amour passionnelle entre deux femmes, dans lequel elle jouera au côté de Léa Seydoux. L'actrice de 18 ans a déjà 9 films à son actif lorsqu'elle est approchée par le réalisateur, mais ce dixième film est sur le point de définitivement changer le cours de sa carrière. En compétition officielle à Cannes en mai dernier, La vie d'Adèle reçoit la Palme d'or, décernée par le jury de Steven Spielberg. Mieux encore, l'interprétation des deux actrices est mentionnée comme étant l'un des éléments clés de cette victoire. Le film archi-acclamé par les festivaliers sortira en salles le 9 octobre prochain. L'événement Adèle Exarchopoulos est en route.

 

Reem Kherici

 

Avant même de faire ses premiers pas au cinéma, Reem Kherici s'était déjà faite remarquer à Cannes lors de la 59ème édition du festival. Pas vraiment sur le tapis rouge, mais sur le plateau du Grand Journal où elle et sa troupe La bande à Fifi animent pour la chaîne des sketchs en direct chaque soir. C'est d'ailleurs accompagnée de ses quatre acolytes qu'elle monte sur les planches pour Mais qui a tuer le mort ? produit par Dominique Farrugia, avant de se tourner définitivement vers le cinéma. À partir de 2009, elle apparaît dans plusieurs films notamment OSS 117 : Rio ne répond plus, Neuilly sa mère, Fatal, Colombiana, des petits rôles qui ne cassent pas des briques. Mais l'actrice a déjà un autre projet en tête. Avec Paris à tout prix sortie également en salles cette semaine, Reem Kherici écrit et réalise son premier film en plus d'interprèter le rôle principal. On est jamais si bien servi que part soi-même, comme on dit.

 

Laetitia Dosch

 

 © Philippe Lebruman

Jeune femme studieuse, Laetitia Dosch débute sa carrière d'actrice après avoir étudié en classe libre au cours Florent, puis à l'école Périmony avant de finir son cursus en Suisse à la Manufacture (haute école de théâtre de suisse romande). C'est d'ailleurs cette dernière prestigieuse étape qui lui permet de décrocher son premier rôle dans Complices, un film franco-suisse réalisé par Frédéric Mermoud. Aujourd'hui actrice, auteur-interprète et metteur en scène, elle signe son premier grand rôle dans le drame de Justine Triet La bataille de Solférino aux côtés de Vincent Macaigne. Dans le film elle incarne une journaliste télé qui doit couvrir les présidentielles du 6 mai 2012, à Solférino. Mais débarque Vincent, l'ex, pour voir leurs filles. Gamines déchaînées, baby-sitter submergé, amant vaguement incrusté, avocat misanthrope, France coupée en deux : c’est dimanche, tout s'emmêle, rien ne va plus. Sans déchaîner les foules, le film ne passera sûrement pas inaperçu lors de sa sortie le 18 septembre prochain.

 

Raphaëlle Agogué


© Grégoire Mähler

Raphaëlle Agogué a fait ses débuts sur les planches et le petit écran avant de se consacrer au cinéma. En 2010, elle saisit une opportunité de rêve lorsque Emmanuelle Seigner se désiste, trois semaines avant le tournage de La rafle. Roselyne Bosch, la réalisatrice accroche immédiatement lors des essais. Bingo : Agogué jouera la femme de Gad Elmaleh, une mère juive déportée avec sa famille vers un camp de concentration. Renversante d'émotion, elle fait partie des révélations de 2011, pré-nommée au titre du meilleur espoir féminin pour son rôle. Les dés sont jetés, elle aura l'année suivante des rôles secondaires dans deux autres films, Comme un chef et À l'aveugle. Mais c'est au côté de Gilles Lellouche et Tahar Rahim dans Gibraltar de Julien Leclercq, où elle interprète la femme du premier nommé que l'on aura l'occasion d'admirer plus longtemps le talent et la beauté de la comédienne. Rendez-vous est pris pour la rentrée, le 11 septembre prochain.

 

 

Adèle Haenel

 ©Tous droits réservés

À l'instar d'Adèle Exarchopoulos, elle débute sa carrière jeune (13 ans) dans Les diables où elle joue les adolescentes fugueuses aux côtés de Vincent Rottiers. Mais c'est en 2007 dans La naissance des pieuvres, premier film de Céline Sciamma qu'Adèle Haenel se fait remarquer, nominée pour ce film au César dans la catégorie meilleur espoir féminin en 2008. Préférant garder les pieds sur terre, elle s'absente des plateaux de tournage pendant deux ans pour bûcher sur ses cours d'éco en prépa HEC. En 2011, elle fait un come-back remarqué avec L'apollonide : souvenir de la maison close réalisé par Bertrand Bonnello qui lui vaut une seconde nomination au César dans la même catégorie en 2012. En fin d'année, on la retrouvera dans Suzanne qui a ouvert la semaine de la critique au dernier festival de Cannes ainsi que dans Spiritismes tout comme Ariane Labed (voir plus haut).

 


Alice Isaaz

 

 ©Tous droits réservés

Toute nouvelle dans le paysage cinématographique français, Alice Isaaz débute à la télévision dans un épisode de Joséphine ange gardien puis dans les petits meurtres d'Agatha Christie. Mais l'année suivante, elle empreinte déjà le chemin des plateaux de cinéma et enchaîne les tournages. Pour le moment il n'y a que dans la Cage dorée où l'on a peut découvrir la jeune actrice sur grand écran, mais patience, elle est au casting de quatre autres films qui sortiront prochainement dont la crème de la crème de Kim Chapiron (où elle est formidable dixit notre rédac chef qui a vu le film au marché du film à Cannes cette année). Sans nul doute, un talent nouveau à suivre de (très) près.

 

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