Les livres sur le cinéma à se procurer ou pas

Laurent Pécha | 27 décembre 2012
Laurent Pécha | 27 décembre 2012

Noël, c'est fini et vous avez un paquet de chèques cadeaux que mémé ou tonton vous ont offert, ne sachant pas comment vous satisfaire. Il est temps d'aller les dépenser intelligemment. Ecran Large prend de l'avance avec une sélection des derniers livres sortis sur le septième art. Quelles sont les œuvres indispensables ? Celles qu'on évite ? La rédaction fait le tri.

 

Steven Spielberg : Une rétrospective (Editions de la Martinière, 35 euros)


Un très beau livre à l'iconographie attrayante, une préface signée Steven Spielberg (c'est la première fois qu'il accepte de le faire pour un livre lui étant consacré). Voilà pour les points positifs de l'ouvrage. Malheureusement, au niveau de l'analyse des films, Richard Schickel n'est jamais convainquant et surtout, il n'apporte rien de significatif à notre connaissance du cinéaste. Un comble pour quelqu'un qui a côtoyé l'homme pendant des décennies.

 

 

 

Cinéma : Box (Chêne, 30,50 euros)

 

Le sous-titre du livre, "Le cinéma par les grands photographes", annonce parfaitement la couleur. Les quelques pages de texte qui accompagnent les photos ont peu d'importance à côté de la beauté des images. L'ouvrage laisse défiler un nombre de clichés absolument sublimes et d'une variété phénoménale (styles, genres, époques,...). Tout ceci se retrouve dans une qualité technique optimale. Un bel objet !

 

 

 



James Bond : Le dossier secret (Editions du Rocher, 15 euros)

 

 

L'opus nous avait échappé au moment de notre dossier spécial James Bond et il aurait été lacunaire de ne pas le mentionner. Kevin Bertrand Collette révèle une multitude d'anecdotes réjouissantes sur le célèbre agent secret. Et malgré l'absence totale d'illustration, le livre se lit d'une traite. Il aura surtout la vertu d'alimenter intelligemment une conversation de top ciné 2012 quand Skyfall viendra dans la discussion. 

 

 

 

 

 

L'Encyclopédie Audiard (Hugo & Cie, 24,95 euros) 

 

Quand on emploie le terme "encyclopédie" dans un titre, mieux vaut être exhaustif pour éviter la critique. Stéphane Germain atteint son objectif avec cet ouvrage. Non seulement, L'Encyclopédie Audiard se lit avec beaucoup de plaisir mais, une fois reposée, on n'a pas la désagréable sensation de s'être fait floué par la marchandise. Entre les solides analyses de films, les portraits des comédiens phares de l'univers Audiard et l'éclairage de sa carrière d'écrivain, l'encyclopédie ravira autant les néophytes que les érudits.

 

 

 

Le coffret Flingueur des tontons (Hugo & Cie, 25 euros)

On reste chez Audiard avec la reprise - sous forme de coffret - du sympathique Dico Flingueur de tontons. L'éditeur a associé des cartes postales et un pistolet fictif en référence au silencieux du film. On trouve même des petites balles jaunes en plastique pour tirer. Seul point faible : le mécanisme du flingue est fragile et surtout il n'y pas le mythique bruitage quand on tire. Côté dico, il est l'incontournable des fans des Tontons flingueurs, ses anecdotes étant particulièrement pointues.

 

Je vous trouve très conformiste (Editions Vendémiaire, 26 euros)

 

Encore une fois, le sous-titre de l'ouvrage, "Panorama impertinent du cinéma français", annonce la couleur. Avec sa plume acerbe, Pierre Bas ne va pas se faire que des amis. L'homme a le goût de la phrase assassine (« Pialat disait qu'il n'y a pas de progrès en art. A voir le quatrième film d'Olivier Marchal (ndlr/ Les Lyonnais), on ne peut s'empêcher d'être d'accord. »). L'auteur a surtout le mérite de dresser un état des lieux du cinéma français d'hier et d'aujourd'hui. Personne n'y échappe et l'ouvrage n'a pas peur d'appeler un chat un chat (ah ce descriptif du scénario de LOL). Quant aux différents genres que l'auteur a créés et leurs illustrations, on en rit encore ! Hautement recommandé.  

 

 

Claude Chabrol (Editions de la Martinière, 39,90 euros)

 

Tout simplement l'ouvrage de référence sur Claude Chabrol. De l'émouvante préface de James Gray aux témoignages passionnants des artistes qui l'ont côtoyé (Bernadette Lafont, Stéphane Audran, Isabelle Huppert, Gérard Depardieu,...) en passant par une biographie sobre et efficace et surtout un éclairage intelligent de ses principaux films (excellente idée de proposer les critiques de l'époque en conclusion de chaque analyse), ce livre fait mouche à chaque fois. Sans oublier l'iconographie et la mise en page absolument superbes, comme toujours chez l'éditeur. 

 

 

 

John Landis : Créatures fantastiques et monstres de cinéma (Flammarion, 35 euros)

 

Amoureux du cinéma d'horreur et fantastique, voilà un ouvrage incontournable. John Landis dévoile son savoir encyclopédique et sa passion pour les êtres qui ont peuplé tant de films mémorables. Enrichi de superbes interviews d'artistes mythiques (Christopher Lee, Sam Raimi, John Carpenter, Joe Dante, David Cronenberg, Ray Harryhausen, Rick Baker, Guillermo Del Toro), le livre vaut surtout pour son iconographie sublime (et le mot est faible). Un de nos gros coups de cœur.

 

 

 

 

Universal studios : 100 ans de cinéma (Editions de la Martinière, Universal, La Cinémathèque française, 45 euros)

Sous la direction de Jean-François Rauger, directeur de la programmation de la Cinémathèque française, ce magnifique ouvrage (les photos et leur qualité sont à tomber) retrace l'histoire du célèbre studio. Si la première partie du livre est épatante - elle saura séduire les plus exigeants grâce à la somme d'informations historiques délivrée (notamment la partie sur les hommes du studio) -, on est nettement plus mitigé sur la seconde, consacrée à une sélection de films pour rendre compte de la richesse du catalogue d'Universal. Outre le fait que les auteurs de l'ouvrage ont décidé de ne proposer aucun film entre 1982 et 2000 (oubliant de ce fait un certain Retour vers le futur, nettement plus symbolique pour Universal que La Taverne de l'enfer sélectionné pour l'année 1978), les textes qui accompagnent la sélection ne sont pas souvent à la hauteur. Aucune analyse critique ne justifie la présence d'un titre. Par exemple, la page sur Cult of the cobra n'offre qu'un résumé de l'intrigue et des anecdotes sur ce que les acteurs ont fait par la suite, livrant très peu d'informations historiques. La concision des textes est d'autant plus étrange que la mise en page laissait de l'espace (voir la page 201 où le texte ne tient que sur une moitié de page)

 

James Bond : 50 ans d'art et d'affiches (Huginn Muninn Editions, 49,95 euros)

 

On a gardé le meilleur pour la fin. A moins d'être allergique à 007, c'est le livre à posséder de toute urgence. Ultra complet (contrairement à bon nombre d'ouvrages sur l'agent secret britannique, les non officiels Casino Royale période David Niven et Jamais plus jamais ont le droit à leurs pages), l'ouvrage dévoile une iconographie magnifique. James Bond : 50 ans d'art et d'affiches est un régal pour les yeux. On prend plaisir à se balader d'affiche en affiche et à s'apercevoir que Bond n'est pas perçu de la même manière selon les pays et les époques. Seul bémol : le livre est nettement plus grand (logique vu le contenu) que ses congénères et ne sera pas facile à ranger dans une bibliothèque. Et, ça, c'est du vécu !

 

 

 

 

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