Comment survivre à L’Apocalypse grâce au cinéma

Perrine Quennesson | 20 décembre 2012
Perrine Quennesson | 20 décembre 2012

Bien avant que les Mayas et leurs prédictions, plus ou moins bien interprétées, ne soient à la mode, le cinéma s'est très vite emparé du sujet de la fin du monde. Destruction, carnages, fin de la société, des sujets récurrents du 7ème Art traités cette fois avec un sens du spectacle et du spectaculaire total mais surtout avec une notion globale : c'est le monde qui est concerné. Et le monde, c'est vous, nous, toi, moi, tous quoi. Alors à force de regarder des films où l'Apocalypse va avoir lieu, a lieu ou a eu lieu, on a pu dégager 12 petites règles à prendre en compte pour gérer l'Armageddon de ce soir. Donc avant de planter votre tente sur votre carré d'herbe boueux sur le pic de Bugarach, nous vous conseillons de lire ce qui suit.

 

 

Avoir de l'endurance

S'il y a bien une règle de base pour survivre, c'est bien d'avoir de l'endurance. Et, en élargissant un peu, tout simplement d'avoir une bonne constitution. Que ce soit pour fuir une horde de zombies déchainés comme dans L'Armée des morts, pour semer un robot venu du futur et plutôt vénère comme dans Terminator 2 ou encore, tout bonnement, pour éviter les retombés de bâtiments qui explosent comme dans 2012, il faut savoir mettre un pied devant l'autre de façon cadencée et rapide. En effet, ce serait trop bête de se prendre un bout de corniche dans le crâne alors que finalement la fin du monde a pu être empêchée. Donc, moralité, si vous avez séché les cours de gym, que votre prof d'EPS désespérait de vous ou que votre sport de la semaine consiste à lever le coude au bar du coin, vous avez peu de chances de dépasser les deux jours d'espérance de vie.

 

Savoir nager

Une autre activité sportive s'avère également bien utile : la natation. Cette fois-ci, l'apprentissage de la brasse, du crawl ou de la nage indienne (pour ceux qui veulent se donner un style. Comme si c'était le moment...) est nécessaire. Car, en effet, au cinéma, il n'est pas rare de voir les eaux submerger les continents. C'est le cas, notamment, dans Waterworld, qui comme son nom l'indique, montre une Terre post-apocalyptique littéralement devenue la planète bleue. Alors à moins d'avoir quelques notions d'alpinisme et de se planquer en haut de l'Everest (« et encore », diront les spectateurs assidus de 2012), il va falloir nager. Sinon dernière solution, qui demande tout de même un peu de préparation : fabriquer une arche. Comme Noé dans la Bible mais aussi au cinéma chez Henry Jacques, Michael Curtiz et bientôt chez Darren Aronofsky. Ou comme Evan dans Evan tout puissant. Au choix.

 

Savoir tirer

Même si on ne peut pas toujours approuver le parti pris de la NRA aux Etats-Unis (qui est la plus grande association pour le port d'armes à feu aux USA), il faut reconnaître qu'en cas de fin du monde, les américains sont un peu mieux lotis. Ainsi que les cartels mexicains, la mafia russe et les militaires. Leurs avantages ? Les armes, évidemment. Car, qu'ils s'agissent d'une attaque zombie où il faut tirer dans la tête avant qu'ils ne vous croquent, d'un raid de possédés par Dieu lui-même organisés autour d'un dîner dans Légion ou encore, bêtement, d'humains en proie aux plus bas instincts comme dans Le Livre d'Eli, un coup de feu et zou, ça en impose. Après, votre aptitude à l'endurance (citée plus haut) vous permettra de fuir, le temps que la confusion se dissipe. Précision : vous n'êtes pas obligés de tuer, vous pouvez juste effrayer. Mais dans les cas précédents, tuer est une nécessité.

 

Faire partie de l'élite

Un bon plan, valable même en cas de non-Apocalypse, c'est de faire partie de l'élite. A vous de choisir dans quel domaine. Vous pouvez être chanteur, acteur, sportif, homme politique ou encore écrivain, c'est comme vous voulez, mais en tout cas soyez riche et célèbre. Car cette distinction vous permettra d'avoir accès à des lieux et des solutions inédites pour le commun des mortels. C'est le cas notamment dans Deep Impact où Morgan Freeman part se planquer avec un happy few sous une grosse montagne en attendant la météorite. Dans 2012 également, seul un petit groupe de personnes peut avoir accès aux arches construites sous l'Everest. Enfin, si vous n'avez pas cette chance, vous pouvez toujours...

 

Posséder un bon bunker

C'est la solution des quidams qui veulent survivre. Certains le fignolent depuis des lustres, d'autres en achètent des tout-prêts : c'est le must-have depuis les années 60 et la crise de Cuba. Pas sûr que vous vous en sortiez avec ça mais le tout c'est d'y croire comme le personnage de Michael Shannon dans Take Shelter. Le bunker peut être aussi une façon de continuer à survivre comme dans l'Armée des 12 singes : ici les survivants d'une pandémie sont contraints de vivre sous terre sous peine de mort en surface. Sinon vous pouvez avoir eu la chance de vous retrouver dans un bunker « naturel » et donc, par hasard, de survivre à l'Apocalypse. C'est le cas, notamment, de Cillian Murphy, enfermé dans sa chambre d'hôpital qui va se réveiller pour découvrir un Londres déserté par les humains, envahi par des infectés coriaces dans 28 jours plus tard. Débrouillez-vous donc pour être au bon endroit au moment T.

Être en couple

Qu'y a-t-il de pire que de se retrouver tout seul dans son coin quand on espère un câlin pour nous consoler de la fin du monde ? Ou tout simplement pour partager un dernier instant, une dernière étreinte, un dernier rire ? Sentir le corps de l'autre, se dire qu'on ne part pas seul mais avec l'être aimé. Que c'est doux, que c'est rassurant. C'est exactement ce que se disent les personnages de Jusqu'à ce que la fin du monde nous sépare, qui se rencontrent 3 semaines avant l'Apocalypse, ils n'ont pas le même but mais vont se trouver au bout du chemin. Car même si c'est le pire moment pour commencer une histoire, il vaut mieux tard que jamais. C'est ce que pensent également les protagonistes de Perfect Sense qui, le temps de la décomposition du monde, qui passe par la perte des sens, vont vivre toutes les étapes d'une histoire d'amour. Chaque perte d'un sens correspondant à un nouveau cap dans leur relation. La fin du monde, soit, mais à deux, c'est mieux.

 

Jouer le héros

Après tout, foutu pour foutu, pourquoi ne pas tenter le tout pour le tout ? Avec un peu de chances, ça peut fonctionner mais vous risquez d'y laisser votre peau. C'est le cas de Bruce Willis dans Armageddon. Foreur de profession, devenu astronaute pour l'occasion, il va s'envoler avec son équipe vers la météorite qui menace la Terre afin de la détruire de l'intérieur. Certes, il va réussir et sauver la planète sur un petit air d'Aerosmith mais il va y casser sa pipe également. Tout comme Arnold Schwarzenegger dans La fin des temps qui pour sauver New York (et l'humanité, accessoirement) de l'Apocalypse biblique ainsi qu'une jeune femme d'une fécondation par le Diable va accepter de se faire posséder par ce dernier et de s'empaler pour la bonne cause. En clair, si vous aimez la gloire posthume, la fin du monde c'est l'occasion de jouer les braves. Peut-être rejoindrez-vous les Expendables du Paradis ?

 

Se préparer à la solitude

Vous avez beau avoir tout tenté pour protéger les êtres qui vous sont chers ou vous avez tout simplement eu un coup de bol mais le résultat est le même : vous êtes seul au monde. C'est le cas des personnages principaux de Je suis une légende avec Vincent Price et du Survivant avec Charlton Heston. Ces deux films parlent d'un homme ayant survécu à une pandémie grâce à une immunisation et qui se retrouve alors seul à lutter contre des créatures, les victimes de l'infection. Mais c'est aussi la situation dans laquelle se trouve Harry Belafonte dans Le monde, la chair et le Diable qui en sortant d'une mine dans laquelle il était enfermé va découvrir une Terre vide, tout comme Bruno Lawrence dans Le dernier survivant. Il faut donc apprendre à s'occuper, s'entretenir et ne pas devenir fou. Mais une chose est à retenir dans tous ces films : il faut garder espoir car on n'est jamais vraiment seul à survivre. Et un petit peu de temps en solitaire permet d'apprécier davantage la compagnie des autres par la suite.

La viande humaine, ce n'est pas très bon pour la santé

Une fois que l'Apocalypse a eu lieu, que vous avez miraculeusement survécu (sûrement grâce aux règles précédentes), ce n'est tout de même pas gagné. Car une fois, le monde en miettes, il ne reste plus grand chose à se mettre sous la dent. Une fois les stocks des magasins terminés, la nourriture commence à se faire rare. En particulier, la viande. Et quand on a envie d'un bon steak, il est difficile de lutter. On commence alors à voir les autres comme des entrecôtes ambulantes. Et le piège est là. Car si se nourrir, une fois de temps en temps, de chair humaine peut parer aux besoins les plus urgents, il ne faut pas que ça devienne une habitude. C'est en tout cas ce que tend à nous montrer La Route. Trop de cannibalisme provoque des effets secondaires assez terribles. A consommer donc avec modération.

 

Être sans scrupule

Le souci avec l'être humain, c'est qu'il est doté de compassion. Notamment quand il s'agit des personnes qu'il aime. C'est plutôt une bonne chose, nous direz vous. Mais pas toujours. Prenons le cas de nombreux films de zombies. Quand une personne est infectée après morsure, il n'y a pas de cure : la transformation est en marche. Bientôt elle rejoindra la horde de consommateurs de cerveaux. Et même si tout le monde le sait, certains ne peuvent pas s'empêcher de garder la personne près d'eux, la protégeant des autres, au risque de mettre tout le monde en danger. Et régulièrement, le nouveau zombie s'avère peu reconnaissant et dévore en premier celui qui l'avait pris sous son aile. La fin du monde nécessite donc de s'endurcir un peu. Une belle démonstration se fait dans Infectés, film de contagion à petit budget où un virus sévit sur la planète : l'avoir c'est mettre les autres en danger. Ainsi pas de pitié et ce même au sein de la famille. Des scènes déchirantes qui confinent à la tragédie. Moralité : en cas d'Apocalypse, soyez sévère mais juste.

 

Avoir un chien

Quand vous vivez dans un monde post-apocalyptique, que tous vos proches ont disparus avec le reste du monde, il est bien commode d'avoir un chien. Le chien vous comprend, le chien est là, il vous tient chaud l'hiver, vous ne vous sentez jamais seul avec un chien. Mieux, il ne vient pas questionner votre façon de procéder, ni votre façon de cuisiner. Will Smith dans Je suis une légende est bien content d'avoir ce ravissant berger allemand alors qu'il est seul dans New York et qu'il lutte contre des vampires/zombies évangéliques peu sympathiques. Mel Gibson dans Mad Max 2 est, lui aussi, ravi de se balader avec un chien, lui qui survit grâce à son désir de vengeance suite à la mort de sa femme et de son bébé. Le chien lui apporte un peu de douceur dans ce monde de brutes. Alors pour la fin du monde, soyez malin, adoptez un canin.

 

Accepter (sauf si vous avez un vaisseau spatial dans votre jardin)

Bon, en effet, à moins d'avoir une soucoupe volante cachée dans le garage, d'être doté d'un GPS de l'espace, d'avoir un moyen de terraformer une nouvelle planète et une bonne quantité de provisions, il y a un moment où il faut se faire une raison. Il y a des situations de fin du monde où cela ne sert à rien de lutter car vous n'en sortirez pas vivant. Mais pas que vous. Personne sur la planète ne s'en sortira vivant, ni la Terre elle-même. C'est le cas de Melancholia ou de Prédictions où, respectivement, la planète bleue percute un autre astre ou se fait bruler par le Soleil. Dans ces cas-là, la seule bonne façon de bien vivre la situation est de l'accepter. De bien s'entourer. Et de faire une grosse, grosse soirée la veille (conseil personnel de la rédaction).

 

 

 

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