Hitchcock : nos films, scènes, actrices et acteurs préférés

La Rédaction | 12 novembre 2012
La Rédaction | 12 novembre 2012

Universal vient de sortir en coffret Blu-ray, 14 films d'Alfred Hitchcock. L'occasion pour la rédaction d'Ecran Large de se replonger dans ses souvenirs des oeuvres du maître du suspense et d'en extraire un best of. Quatre questions "simples" furent posées aux rédacteurs  : quel est ton film préféré d'Hitchcock , ta scène préférée, ton actrice préférée et ton acteur préféré. Voici leurs réponses en attendant de connaître les votres.

 

Patrick Antona

- Film préféré : Sueurs froides

Ce thriller lent et magnétique où le côté enquête est délaissé avec génie pour une plongée dans la fascination morbide d'un héros hors norme (dans les standards hollywoodiens) représente le summum du travail stylistique et émotionnel d'Hitchcock. Interprétation hors pair de James Stewart et Kim Novak, photographie somptueuse de Robert Burks, musique quasi-wagnérienne de Bernard Hermann qui donne à l'ensemble des airs d'opéra, Sueurs froides est devenu à raison un des films mythiques du cinéma, qui réussit à maintenir ce fragile équilibre entre perception du réel et basculement dans l'imaginaire, et qui ne cesse d'obséder nombre de cinéastes et de cinéphiles, tel que Brian de Palma ou moi.

- Scène préférée : La fin de Fenêtre sur cour

Le voyeur misanthrope qui a espionné ses voisins, et a été témoin d'un meurtre malgré lui, se trouve menacé directement, lui qui est resté dans l'ombre depuis le début. Cette intrusion du réel pour celui qui a projeté ses fantasmes dans la cour de son building sera violente et dévastatrice, mais il saura se défendre avec la seule arme qu'il ait jamais eu en main, son appareil photo! Mais même si il y aura châtiment physique au final, ce sera pour s'affranchir de ses angoisses dans une bien ironique et positive pirouette finale.

- Actrice préférée : Tippi Hedren dans Les Oiseaux

Typique blonde glacée en apparence mais ayant un tempérament de feu qui affleure, Tippi Hedren est parfaite dans l'incarnation de Melanie Daniels, la jeune bourgeoise gracieuse qui pense séduire le bourru Mitch Brenner (Rod Taylor) avec la facilité que lui confère son rang de mondaine. Mais  elle saura aussi se rebiffer face à une potentielle belle-mère castratrice et se comporter avec bravoure face à la calamité de l'agression cataclysmique qui s'abattra sur Bodega Bay et ses habitants. Son personnage de gravure de mode sophistiquée qui se transforme en femme d'action dans l'adversité est certes un stéréotype d'Hollywood mais ici Hitchcock y adjoint un brin de métaphysique qui lui ouvre de nouvelles dimensions.

- Acteur  préféré : James Stewart dans Sueurs froides

L'acteur qui a personnifié le mieux le all-american hero un peu naïf au grand cœur s'engage avec Hitchcock dans un cycle qui va s'évertuer à pervertir son personnage, mais sans en altérer ses qualités intrinsèques. Parfait en américain moyen plongé dans une intrigue qui le dépasse (L'Homme qui en savait trop) ou en voyeur invalide quelque peu manipulateur (Fenêtre sur cour), James Stewart offrira dans Sueurs froides sa meilleure composition, celle du détective victime de vertige et obsédé par une morte. En jouant subtilement sur le fil du rasoir avec la fragilité apparente de son caractère et sa détermination cachée, il a créé un des héros romantiques les plus marquants du cinéma. 

 

 

Louisa Amara

- Film préféré : Psychose

Psychose, définitivement, éternellement. Y a même des réalisateurs tellement fanatiques de ce film brillant qu'ils en font des remake, juste pour le kiff, c'est dire. 

- Scène préférée : Marion qui se déshabille (Psychose)

Dans Psychose, quand le héros et le spectateur épient Marion pendant qu'elle se déshabille. Une scène intense, qui suggère tellement de choses, que fait réellement Norman Bates. Rien n'est dit. Beaucoup de réalisateurs devraient s'inspirer de cette économie de moyens et de plans, la suggestion vaut toujours mieux que le déballage. 

Actrice préférée : Grace Kelly

Janet Leigh disparaît trop vite dans Psychose, alors Grace Kelly dans Fenêtre sur cour. La grâce sophistiquée incarnée, et cette touche d'humour, qui la rend moins froide que toutes les autres héroïnes hitchcockiennes. 

- Acteur préféré : Anthony Perkins dans Psychose

C'était le rôle de sa vie, il ne s'en est jamais vraiment remis.

 


 

Stéphane Argentin

- Film préféré : La Mort aux trousses

La quintessence même du thriller qui nous scotche à notre fauteuil de la première à la dernière minute agrémentée de séquences d'action mythiques. La course-poursuite en avion et le final au sommet du Mont Rushmore en tête. Le tout sans sacrifier pour autant l'attention portée à ses personnages, à commencer par celui du héros malgré lui au mauvais endroit au mauvais moment.

- Scène préférée : La poursuite dans le champ (La Mort aux trousses)

Si la scène de la douche de Psychose est gravée à jamais dans les annales comme l'une des plus mythiques au point de transcender les barrières du Septième Art, ma préférence ira toutefois à cette course-poursuite non moins anthologique (sans doute en raison de mon penchant naturel pour les films d'action) où l'art d'Hitchcock atteint son paroxysme en matière de Deus ex Machina.

- Acteur préféré : Cary Grant

Il y a bataille avec James Stewart qui joue, entre autres, dans Fenêtre sur cour (mon autre Hitchcock préféré), mais Cary Grant l'emporte malgré tout d'une courte tête pour son rôle du Monsieur tout le monde qui va devoir échapper à la mort pendant 120 minutes d'un suspense insoutenable dans La Mort aux trousses.

- Actrice préférée : Grace Kelly

Fenêtre sur cour demeure aujourd'hui encore un chef d'œuvre de huis clos, souvent imité mais jamais égalé et mon second Hitchcock préféré. De surcroit, depuis mon premier visionnage, j'ai immédiatement rêvé d'être à la place de James Stewart, coincé dans cette chambre en compagnie de cette femme sculpturale à l'esprit vif ; une grande actrice d'une grâce folle qui devait connaitre une fin tragique, sorte de James Dean au féminin.




Laure Beaudonnet

- Film préféré : Pas de printemps pour Marnie

J'ai beau avoir découvert le cinéma d'Hitchcock dans ma tendre enfance avec Psychose, film qui a hanté mon esprit pendant des années (surtout quand ma douche disposait d'un rideau), Pas de printemps pour Marnie est celui qui me touche le plus. Si tant est qu'on puisse vraiment choisir parmi la filmographie du plus grand génie du cinéma... Marnie est une petite voleuse qui change d'identité en un battement de cils. Elle est rapidement démasquée par Mark Rutland, le majestueux Sean Connery, qui la fait chanter. A travers une relation malsaine proche de celle du geôlier avec sa prisonnière, on perce l'origine des traumatismes de la jeune femme, terrifiée par les hommes. Hitchcock dessine les contours du symptôme - dans son acception psychanalytique - avec un peu plus d'adresse que David Cronenberg dans A Dangerous Method.

- Scène préférée : la scène de la découverte de la mère dans Psychose

La scène où on découvre que la mère de Norman Bates, dont on entend la voix glaçante tout le long du film, est en fait morte et empaillée. Le public est confronté à la pure horreur aux confins de l'atrocité avec la sensation du "mais c'était lui!". La séquence est aussi brutale qu'elle fait l'effet d'une douche froide (la boucle est bouclée). Elle incarne la maestria d'Hitchcock et signe son surnom de « maître du suspense ».

- Actrice préférée : Tippi Hedren

Difficile de choisir une actrice préférée dans une filmographie où l'intrigue supplante souvent ses personnages. Mais après longue réflexion, je donnerai la palme hitchcockienne à Tippi Hedren. Elle sort du carcan de la blondasse fadasse et offre une palette de jeu surprenante. Intense et brisée, la comédienne sort du lot et - surtout ! -figure au casting de deux œuvres d'Hitchcock majeures : Pas de printemps pour Marnie et Les Oiseaux.

- Acteur préféré : James Stewart

Choisir James Stewart me permet surtout de mentionner deux œuvres qui figurent, selon moi, au panthéon du réalisateur : Fenêtre sur cour et le grandiose Sueurs froides (Vertigo en VO), devenu depuis cette année le meilleur film de tous les temps, devant Citizen Kane. L'homme combine flegme et charme. Il incarne l'archétype hitchcockien dans toute sa splendeur. 

 

Mélissa Blanco

- Film préféré : Fenêtre sur cour

Parce que le meilleur spectacle est souvent sous notre nez, à travers la fenêtre de nos voisins. Dans ce huis clos à ciel ouvert, Hitchcock fait de James Stewart le complice du spectateur-voyeur, essayant de résoudre une enquête de son fauteuil. À l'orée de sa fenêtre, il épie jour et nuit sans pourtant pouvoir influencer le cours de l'histoire. Et l'on imagine aisément le maître du suspense prendre un malin plaisir à (nous) le laisser regarder, immobile(s), la belle Grace Kelly se faire malmener. Meurtres et glamour.

- Scène préférée : le verre de lait dans Soupçons

Peut être l'une des scènes les plus emblématiques du cinéma d'Alfred Hitchcock et l'un de ses tours les plus connus. L'ampoule dans le verre de lait, supposé empoisonné, que monte Cary Grant à sa dulcinée Joan Fontaine. La tension à son comble.

- Actrice préférée : Joan Fontaine dans Rebecca

Décidément, Alfred Hitchcock aime malmener ses personnages féminins. Dans Rebecca, pas de tueurs, d'espions, d'oiseaux... mais une gouvernante sadique, bien décidée à faire plier la nouvelle épouse de Mr. Winter (magnifique Laurence Olivier). Et Joan Fontaine d'apporter toute la sensibilité nécessaire à ce personnage de femme-enfant fragile.

- Acteur préféré : Gregory Peck dans Le procès Paradine

Au cinéma, Gregory Peck est un peu l'incarnation de l'homme fort, à la fois gendre et papa idéal, aussi rassurant qu'attirant. Que ce soit dans La maison du docteur Edwardes ou Le procès Paradine, Alfred Hitchcock n'hésite pour autant pas à jouer de son image. Dans ce dernier, il est un avocat tourmenté, troublé par une cliente méprisante qu'il souhaite à tout pris sauver. Par sa vulnérabilité, Gregory Peck y est désarmant. 

 

Sandy Gillet

- Film préféré : Rebecca

Hitchcock synthétise ici tout ce qu'il a appris de sa période anglaise et annonce déjà tout ce que sera sa période américaine. Le voici qui nous perd au sein d'un film bourré de fausses pistes et d'impasses psychologiques qui remettent en cause nos certitudes au détour de chaque séquences et plans et forme de twists géniaux. On est sans cesse sur la corde raide et le trio Joan Fontaine, Laurence Olivier et George Sanders parachèvent une merveilleuse alchimie qui traverse sans encombre les générations.  

- Scène préférée : Le reflet du meurtrier via les lunettes de la victime tombées au sol dans L'inconnue du Nord Express

Toute la déviance lubrique, machiste et géniale d'Hitchcock peuvent se résumer dans ce seul plan.

- Actrice préférée : Kim Novak dans Sueurs froides

Elle symbolise à elle seule la femme hitchcockienne à la fois schizophrène, femme fatale, sac à foutre et veuve noire. Un vrai fantasme sur pattes qu'Hitchcock va maltraiter tant qu'il le peut avec sa caméra pour en faire une marionnette soumise au moindre de ses désirs. Complètement jouissif et barré.  

- Acteur préféré : Cary Grant dans Les Enchainés

Sa prestation reste à ce jour la plus aboutie dans la perception masculine Hitchcockienne (fourbe, ne pensant qu'au sexe, manipulateur mais aussi peu sûr de lui-même malgré un physique attirant et une fin héroïque). Par la suite Hitchcock polira cette image qui était plus en phase avec son double projeté et névrosé que ce que le public de plus en plus mainstream était en « droit » d'attendre.

 

Laurent Pécha

- Film préféré : L'Ombre d'un doute

Mon premier choix aurait été La Mort aux trousses, film génialement parfait dans sa capacité quasi unique d'être à la fois un pur divertissement jubilatoire et un laboratoire de thèmes à analyser avec ferveur durant de longues soirées d'hiver entre cinéphiles convaincus. Mais je fais le fayot ici en choisissant le film qu'Hitchcock préférait, à savoir L'Ombre d'un doute. Soit sans doute l'opposé de La Mort aux trousses et son rythme poussé à son paroxysme. Dans L'Ombre d'un doute, Hitch prend son temps, comme jamais dans sa filmo, et décrit comment le mal gangrène l'innocence d'une jeune fille. Délicieusement pervers et superbement métaphorique. 

- Scène préférée : Tippi Hedren attaquée dans le grenier par les oiseaux

Une séquence à double sens : sur l'écran de cinéma, on y voit un viol métaphorique, les oiseaux s'abattant tel un prédateur sexuel sur la pauvre Tippi. Derrière la caméra, c'est nettement plus pervers puisque Hitchcock, frustré de voir ses avances refusées par Tippi Hedren, choisit délibérement de faire subir un calvaire à la comédienne en optant pour des vrais volatiles (alors que des oiseaux mécaniques étaient prévus) tout en lui faisant rejouer la scène des dizaines de fois. Dans les deux cas, la scène est glaçante et sans doute encore plus quand on connaît l'envers du décor.

- Actrice préférée : Tippi Hedren dans Les Oiseaux

La comédienne sort de nulle part, elle doit affronter les obsessions et caprices d'un réalisateur qui, au fond, ne cherche qu'à la sauter. Et elle livre une performance inoubliable qu'elle réitéra dans Pas de printemps pour Marnie. Pour ensuite disparaître quasi totalement de la carte d'Hollywood, la faute à Hitchcock, aigri de ne pas l'avoir eu à lui et qui fera en sorte qu'elle rate de nombreux rôles importants dans les années qui suivirent la fin de leur collaboration.

- Acteur préféréAlfred Hitchcock

James Stewart / Cary Grant. Voilà bien un choix cornélien tant les comédiens ont été si souvent à l'honneur dans l'univers du cinéaste. Alors direction celui qui les surpasse aisément en termes d'assiduité : Alfred Hitchcock en personne. Ses apparitions ont toujours été, à mes yeux, des moments savoureux, ne serait-ce que par le plaisir de s'écrier : "vu" ! C'était un peu mon Où est Charlie avant l'heure !

 

Perrine Quennesson

- Film préféré : La Corde

Ce n'est peut-être pas le meilleur film d'Alfred Hitchcock (pour moi il s'agit de Sueurs froides) mais c'est celui que j'aurais sans doute le plus vécu. Deux étudiants en tuent un troisième pour la beauté du geste et, surtout, pour vérifier la théorie de leur professeur selon laquelle les êtres supérieurs ont le droit de tuer les êtres inférieurs. Ils cachent le corps dans un coffre sur lequel ils vont disposer une partie du buffet pour la soirée qui a lieu peu après. A celle-ci sont invités la famille et la petite amie de la victime ainsi que leur professeur (toujours parfait James Stewart). Ce dernier va finir par se douter de quelque chose. Inspiré d'une pièce de théâtre, le film se déroule en huis-clos dans un faux plan séquence de 77 minutes. 77 minutes de pure tension insoutenable où nous, spectateurs, avons été témoins d'un crime et donc complices. Mais impossible pour nous de dire quoi que ce soit (dans la salle de cinéma, les protagonistes ne vous entendront pas hurler vos aveux). Je ne me suis jamais sentie aussi coupable, à transpirer à grosses gouttes sur mon siège, m'estimant plus criminelle que Jack l'eventreur himself. Lors d'un plan fixe d'1min 45 où la gouvernante débarasse la nappe sur le coffre, mon coeur battait la chamade et mes mains étaient serrées, prêtes à être menottées. "Le suspense m'a tuer".

- Scène préférée :  la transformation de Lucie en Madeleine dans Sueurs froides

Alors qu'il vient de rencontrer, Lucie, le sosie de Madeleine, Scottie lui propose de dîner. Il le lui propose à nouveau le lendemain soir après lui avoir expliqué qu'elle lui faisait penser à une femme qu'il avait aimée. Il l'emmène alors faire les magasins mais ne lui laisse rien choisir : il veut la voir porter les mêmes vêtements que Madeleine. C'est là que Lucie comprend ce qu'elle redoute depuis le début : il ne s'intéresse qu'à ce qu'il projette sur elle. Et, se sentant bien trop coupable de l'escroquerie morbide dont elle a été la complice, elle se résigne à accepter la situation. Son regard triste et son coeur en miettes auront eu raison du mien.

- Actrice préférée : Ingrid Bergman dans Les Enchainés

Ingrid Bergman est splendide et touchante dans ce film d'espionnage traversé d'une romance contrariée. En amoureuse déçue et résignée, elle est incroyablement émouvante. En particulier lorsqu'elle tente d'éveiller l'intérêt chez l'autre avec des petites saillies telles que "you can add Sebastian's name to my list of playmates". Mais c'est lorsqu'elle frise le sacrifice qu'elle devient ce parfait mélange entre héroïne et jouvencelle en détresse.

- Acteur préféré : James Stewart

Droit dans ses bottes, éternellement classe, faussement impassible, homme troublé et troublant : James Stewart a toutes les qualités des hommes comme on en fait plus. Il peut être un homme suspicieux, atterré par l'interprétation de ses propres dires par deux étudiants sociopathes, un plâtré las qui pour tromper l'ennui enquête sur ses voisins (à raison) ou encore un homme au coeur brisé prêt à en faire souffrir une autre pour alléger sa douleur. Il est mon vain fantasme. 

 

Nicolas Thys

- Film préféré : Difficile d'en choisir un seul

Alors on prendra les films d'espionnage du maître, La Mort aux trousses et L'Homme qui en savait trop, des canons du genre, mystérieux et étranges, chacun avec leur moment de gloire et réalisé à la perfection. Cary Grant et James Stewart sont ici pris à contre emploi et offrent des prestations remarquables.

- Scène préférée : Le générique de Sueurs froides

La séquence animée de Vertigo et tous les génériques signés Saul Bass. L'un des plus grands designers qui a le plus oeuvré pour le cinéma en révolutionnant l'imagerie du générique avec des formes simples et des motifs variés. Que ce soit Hitchcock ou Preminger, les cinéastes lui doivent beaucoup. Et la séquence de Vertigo est d'autant plus troublante qu'elle offre une forme de vertige expérimental comme on en avait jamais vu auparavant chez Hitchcock, grand amateur d'art contemporain mais qui ne s'est jamais risqué au dessin animé.

- Actrice préférée : Ingrid Bergman et Joan Fontaine

Les blondinettes sont bien jolies, mais les brunes sont souvent moins cruches, bien plus intéressantes et bien plus réelles car moins fantasmatiques. A l'image d'Ingrid Bergman dans Notorious : ambiguë, fausse femme fatale déchue et troublante ou de Joan Fontaine qui, dans Rebecca, de la potiche de service, frêle et soumise devient une femme qui s'assume et prend le dessus sur l'ombre de Rebecca qui plane sur le manoir...

- Acteur préféré : Dudley Moore dans Drôle d'embrouille

C'est le plus hitchcockien des films non réalisés par hitchcock donc ça compte forcément. Il catalyse à lui seul toute la puissance humoristico-perverse des films d'Hitchcock. La preuve ici.



Damien Virgitti

- Film préféré : La Corde

La corde reste un petit bijou à préserver dans sa filmo, en dehors de ses gros "blockbusters" du type des Oiseaux et de Psychose. Exercice de style sur le fil (insérer le smiley qui vous convient) du rasoir, ce premier film en couleur du Maître démontre toute la maîtrise de sa mise en scène et en fait un huis clos parfaitement étouffant. Et James Stewart, dont c'est la première collaboration avec Hitch, illumine déjà toute la pellicule de son charisme.


- Scène préférée : La poursuite dans le champ (La Mort aux trousses)

Les scènes cultes chez le maître du suspense sont légions mais ne survivent pas toutes en force avec le temps. L'incroyable poursuite dans les champs de La mort aux trousses garde par contre toute sa puissance visuelle avec cet homme perdu au milieu de la campagne et pris en chasse par ce terrifiant rapace métallique. Et comme d'habitude chez Hitchcock, la menace n'en est que plus grande après avoir savamment fait monter la tension tout en silence lourd au début de la séquence. Exemplaire.


- Actrice préférée : Tippi Hedren

Hitchcock aime les femmes et elles lui ont apparemment toujours bien rendu. De Grace Kelly à Julie Andrews en passant par Kim Novak, il est indéniable que le réalisateur aura su donner au glamour ses lettres de noblesses. Mais difficile de surpasser Tippi Hedren dans ce genre dont la figure reste à jamais indissociable du réalisateur. Quand on pense aux Oiseaux, on ne peut s'empêcher de voir l'affreux corbeau posé sur sa blondeur virginale et impossible de ne pas tomber amoureux d'elle dès les premiers plans de Pas de printemps pour Marnie dans lequel elle nous offre son rôle le plus troublant au contact de Sean Connery (alors en train de devenir une icône lui aussi. On est aux débuts de James Bond). le fait que son parcours l'ait menée à tourner à la fois pour Hitchcock et Ed Wood rend l'actrice encore plus emblématique dans l'histoire du cinéma.


- Acteur préféré : James Stewart

Bien sûr, il y a Cary Grant dont la virilité transpire dans La Main au collet et sur qui Ian Fleming aurait modelé son personnage culte. Mais James Stewart reste un fier serviteur du Maître. Plus qu'avec le sexy Cary Grant, le spectateur s'identifie toujours à James Stewart par la douceur de son visage et l'intelligence qui semble l'habiter. Il est le héros de La Corde que le spectateur pousse à tout révéler, il est l'observateur désenchanté de Fenêtre sur cour, et surtout, cet homme emporté par ses sentiments et les angoisses de Sueurs froides. Le cinéma aura décidément perdu des légendes qu'on aurait aimé revoir plus souvent. 


 

 

 

 

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