Président des Etats-Unis au cinéma : qui fait le meilleur job ?

Perrine Quennesson | 7 novembre 2012
Perrine Quennesson | 7 novembre 2012

Pour célébrer le retour de Barack Obama à la Maison Blanche, Ecran Large a décidé de passer en revue quelques présidents américains (voire plus) fictifs du cinéma pour voir si on aurait pu voter pour eux. Qui gère le mieux une crise ? Qui a le meilleur caractère ? 11 présidents, 11 styles : 11 votes. Et vous, quel est votre préféré ?

 

Le moins « bro » : Billy Bob Thornton dans Love Actually

 

Voici un Président des Etats-Unis qui ne respecte même pas les règles de base entre hommes. Alors qu'il débarque à Londres pour sceller l'amitié anglo-américaine, ce qui n'a pas toujours été simple, voilà le bonhomme qui se prend pour un cowboy. Primo, il fait comprendre que, grosso-modo, c'est lui le patron et qu'il est déjà bien gentil d'avoir fait le déplacement, le Royaume-Uni n'ayant qu'à bien se tenir. Secundo, et surtout, il tente de se serrer la future petite amie du Premier Ministre anglais Hugh Grant. Et ça, le Hugh, il ne pardonne pas. Ce qui le poussera à s'imposer dans un discours mémorable concernant, notamment, les pieds de David Beckham.

Notre vote : Sûrement pas. Ce Président là ne respecte même pas le principe du « bros before hoes » (en simple et en poli : "les potes avant les meufs") alors on ne peut pas compter sur lui.

 

Le moins fiable : Morgan Freeman dans Deep Impact

 

En temps de crise, notre premier réflexe est de nous tourner vers notre leader, le Président, afin que celui-ci puisse apporter une réponse à nos craintes voire, au cas où il n'y aurait pas de solution, une épaule amicale pour nous réconforter. Ce que n'a exactement pas fait Morgan Freeman dans Deep Impact. Alors qu'un immense météore projette de se crasher sur la Terre, son seul réflexe est de garder le secret le plus longtemps possible, construire une cave secrète sous la montagne et ne garder que l'élite. En clair, le reste du monde peut aller se faire voir et succomber dans d'épouvantables souffrances pendant que lui et ses "invités" boiront le champagne en espérant que la montagne soit assez solide.

Notre vote : Non ! On ne nous condamne pas de cette façon là ! Et quel capitaine quitte ainsi le navire au moment du naufrage ? D'ailleurs, une fois le météore crashé, il s'avère que ce n'était pas l'apocalypse annoncée. Aucun doute que ce Président là aura du mal à regagner la confiance d'un peuple qu'il a délibérément laissé à l'abandon. Et un beau discours n'y changera rien.

 

Le plus cowboy : Bill Pullman dans Independence Day

 

En temps de crise, à nouveau, on espère de nos leaders, une réaction certes, mais également un peu de clairvoyance. Surtout quand il s'agit de lancer une bombe atomique sur le sol du pays. Alors que des aliens peu amicaux débarquent aux Etats-Unis (et dans le reste du monde) et qu'ils détruisent la majorité des grandes villes en moins de 36 heures, il est en effet nécessaire de réagir. Mais, à croire que Bill Pullman trouvait que les destructions de villes n'allaient pas assez vite, il balance une bombe atomique sur Houston, et ce après avoir vu que les vilains E.T possédaient une sorte de bouclier/champs protecteur. Il n'est pas évident que les électeurs le lui pardonnent. Dans un premier temps, ils pourront, peut-être, passer outre les dégâts mais il n'est pas sûr qu'ensuite, avec les retombées radioactives et les risques de mutations, ils le portent aux nues pour avoir tenté quelque chose.

Notre vote : Non, pas vraiment. Car même si on apprécie son côté « passez moi un avion, je me lance dans la bataille » et son discours sur l'indépendance, le coup de la bombe atomique nous reste légèrement en travers de la gorge.

 

Le plus naïf : Jack Nicholson dans Mars Attacks !

 

S'il y a bien une chose qu'on ne peut pas reprocher à Jack Nicholson dans Mars Attacks !, c'est bien ses qualités d'hôte. Quand une armada de soucoupes volantes débarquent sur notre planète, Jack n'engage pas la conversation avec des tirs de missiles mais déploie le tapis rouge pour accueillir ces étrangers venus d'ailleurs. Bon, la suite, et une machine traductrice très défaillante, lui prouveront qu'il a eu tort. Mais ce qui est beau, c'est que même après une première tentative d'assassinat de la part des Martiens, Nicholson est toujours prêt à leurs serrer la patte en guise de « je t'en veux pas, on fait la paix ? ». Ce qui lui coûtera malheureusement la vie.

Notre vote : Oui ! Même s'il se fait un peu avoir comme un bleu, Jack Nicholson a au moins le mérite de ne pas être un va-t-en-guerre de base.

 

Le plus capitaine : Danny Glover dans 2012

 

Bon, soyons honnêtes, Danny Glover a peu ou prou les mêmes réactions que Morgan Freeman dans Deep Impact. Il sait que 2012, c'est un peu l'année de la lose et que le monde risque d'y rester. C'est pour cela qu'il fait construire en Chine d'immenses arches pour contenir 400 000 personnes triées et sélectionnées sur le volet. Jusque là, même topo. Mais, contrairement à Morgan Freeman, Danny Glover ne quitte pas le navire, il s'en prend un. En effet, tenant à rester jusqu'au bout pour soutenir le peuple américain, il meurt à cause du porte-avion USS John F. Kennedy, qui en raison d'un tsunami, vient s'échouer (on peut même dire s'écraser) sur la Maison Blanche.

Notre vote : oui. Conscient qu'il ne pouvait pas sauver tout le monde, il a tout de même tenu la barre jusqu'au bout. Ô capitaine, mon capitaine !

 

Le plus inadéquat : Kevin Kline dans Président d'un jour

 

Que faire pour être Président si l'on n'a pas fait d'études particulières pour cela ni même tenté de se présenter ? Être le sosie du Président actuel ! C'est le cas de Kevin Kline dans Président d'un jour qui doit remplacer le Président à une réception afin que celui-ci puisse batifoler avec sa maitresse. Mais le vrai Président fait soudain une embolie et Kline doit rester en place. Alors que les conseillers du Président vont tenter de le manipuler pour servir leurs propres intérêts, Kevin Kline va démontrer de vraies aptitudes à la fonction suprême, va regagner le cœur du public et même celui de la Première Dame (qui haïssait son mari). Quel homme !

Notre vote : OUI ! En plus, pas prétentieux pour un sou, il va rendre le bureau ovale au vice président dès que celui-ci ne sera plus tenu à l'écart par les vilains conseillers. Kevin Kline Président ! Kevin Kline Président !

 

Le plus sans coeur : Donald Pleasance dans New York 1997

 

Alors que son avion est détourné par des terroristes, Donald Pleasance atterit dans le ghetto miné qu'est devenu Manhattan dans cette dystopie de 1997. Là il est pris en otage par des prisonniers de l'île. Le gouvernement envoie donc Kurt Russell (ancient militaire devenu hors-la-loi) afin d'aller chercher le Président en échange de sa grâce. En résumé, et bon gré, mal gré, le duo rencontre quelques personnes prêtes à les aider qui finiront par se sacrifier pour permettre au chef de l'état de fuir. Une fois de l'autre côté du mur, en sécurité, Russell demande à Pleasance comment il se sent alors que plusieurs personnes sont mortes afin de le sauver. Et ce dernier ne montre qu'une pointe de regret faisant comprendre que, pour lui, dans cette ville-prison, il n'y a que de la vermine.

Notre vote : Non ! On ne voterait pas pour le chef du SPECTRE (ça va, on t'a reconnu Blofeld !)

 

Le plus patriote : Harrison Ford dans Air Force One

 

L'avion le plus célèbre des Etats-Unis est attaqué par des terroristes kazakhs. Mais pas de problème, quelqu'un est là pour sauver l'équipage : le Président himself ! En effet, Harrison Ford est le chef de l'état, certes, mais aussi un ex-pilote de la guerre du Viêtnam et un récipiendaire de la Médaille d'honneur. Et ça, les terroristes, ils ne l'avaient pas vu venir ! Alors, pour ceux qui auraient oublié que le Président des Etats-Unis est aussi le chef des armées, Harrison Ford se chargera de le leur rappeler.

Notre vote : oh et puis oui ! Parce qu'il est fun, que c'est Indiana Jones et Han Solo et qu'il dit « Get out of my plane » (« Dégagez de mon avion ») comme personne.  

 

Le plus coupable : Gene Hackman dans Les pleins pouvoirs

 

Gene Hackman est Président des Etats-Unis, ça ne veut pourtant pas dire qu'il est Dieu. Et pourtant c'est ce qu'il semble croire lorsqu'il fait assassiner sa maitresse. Pas de chance pour lui, un témoin-cambrioleur n'a pas l'intention de laisser ce crime impuni, surtout quand ça lui retombe sur le coin du nez. Mais il aura fort à faire notre voleur professionnel incarné par Clint Eastwood, car Hackman est un sale type jusqu'au bout des ongles, prêt à toutes les bassesses pour s'en tirer et notamment à s'en prendre à une jeune femme sans défense (ce qui visiblement semble l'amuser puisqu'il en a fait tuer une autre au début du film).

Notre vote : mauvais amant et méchant homme, ça fait beaucoup pour une seule personne. Donc, oublie notre vote, Gene !

 

Le moins avisé : Tommy « Tiny » Lister dans Le cinquième élément

 

Imaginez. Une masse flambante noire et rouge se balade dans l'espace et semble annihiler tout sur son chemin. Vous êtes Président des territoires fédérés (là, on a carrément outrepassé le stade du simple pays) et vous décidez de prendre conseils auprès d'un prêtre expert en la matière (qui s'avère également être un hobbit, et ces gens-là sont assez pointus quand il s'agit de boule de feu géante qui pense), Ian Holm. Ce dernier vous dit que c'est le Mal incarné avec un grand M et qu'il ne faut surtout pas attirer son attention ni le provoquer. Vous remerciez vivement alors le prêtre/hobbit pour ses précieux avertissements. Votre première réaction ? Si vous êtes Tommy Lister, c'est de faire fi des recommandations, de s'en prendre directement au Mal incarné et ainsi s'attirer ses foudres. Et par conséquent, la destruction prochaine de la planète. Malin.

Notre vote : Non. De surcroit, ce Président-là fait appel à un chauffeur de taxi pour sauver la planète. Ça finit plutôt bien mais, hello, c'est tout de même n'importe quoi comme décision. 

 

Le plus romantique : Michael Douglas dans Le Président et Miss Wade

En pleine campagne pour sa réélection, Michael Douglas tombe amoureux. Oui, le Président des Etats-Unis est amoureux d'une jeune lobbyiste environnementale qu'il invite à diner presque par le plus grand des hasards. Mais Douglas est partagé entre deux lois qu'il ne peut pas faire voter en même temps : la sienne et celle défendue par Annette Bening. Par manque de confiance en lui, sûrement, on va dire ça comme ça, il décide de faire passer son amendement (qui, précisons-le, est moins osé) avant celui de sa bien-aimée. Pire, il ne la défend même pas quand de vilains républicains s'en prenne à elle (et à lui, au passage). Mais Michael n'est pas un saligaud. Quand elle le quitte, avec cette phrase mythique « Mr. President, you have bigger problems than losing me. You've just lost my vote » (« Monsieur le président, vous avez un plus gros problème que de me perdre, vous venez de perdre mon vote »), il décide de changer du tout au tout et se montre enfin courageux. Est-ce bien nécessaire de dire que tout est bien qui finit bien ?

Notre vote : OUI !!! Car il a appris de ses erreurs et parvient à récupérer Annette en faisant amende honorable. Mieux, son discours final est si inspiré qu'un ministre Autralien l'a réutilisé dans un de ses discours. Evidemment, il s'est fait gauler.  

 

 

 

 

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