Back to school avec le cinéma
A l'occasion de la sortie du formidable Camille Redouble de Noémie Lvovsky (et de la rentrée des classes récente), Ecran Large a voulu connaître les raisons qui pouvaient pousser des adultes à retourner au lycée ou à la fac mais aussi à se confronter à une autre génération que la leur. Petit tour d'horizon des réponses à travers le cinéma.
Pour l'exemplarité
Etudier, c'est bien. C'est en tout cas un bon moyen de s'enrichir intellectuellement mais aussi de s'éduquer. Ce sont toutes ces choses que le millionnaire Thornton Melon veut montrer à son fils. Et pour le motiver davantage, il décide, lui aussi, de retourner à la fac. Mais c'est aussi une redécouverte pour lui. Il se comporte alors comme une véritable première année lambda, ce qui consiste en deux choses : faire la fête (beaucoup) et aller en cours (pas trop, trop). Pour l'exemplarité, c'est raté mais c'est l'occasion aussi de découvrir un film, assez peu connu en France, qui permet d'apprécier les grands talents comiques de Rodney Dangerfield.
Par nostalgie
Retour à la fac de Todd Phillips
Soirées monstrueusement alcoolisées, jolies filles avenantes, présence en cours non obligatoire et véritable sentiment de liberté, c'est aussi ça la fac. Alors avant de nous faire vivre des gueules de bois dantesques par écran interposé, Todd Phillips avait envoyé Will Ferrell, Luke Wilson et Vince Vaughn refaire un petit tour par la case université. Ils jouent 3 hommes, assez mécontents de leur vie actuelle, qui ne souhaitent qu'une chose : retrouver la fraicheur et l'ambiance de cette période. Ils plaquent tout et forment alors leur propre fraternité. On y retrouve déjà les marottes de Todd Phillips mais aussi son affection pour les trios qui « s'engrainent » mutuellement. Et c'est évidemment, du grand Will Ferrell show.
Pour le boulot
Collège attitude de Raja Gosnell
Aller au boulot peut être une corvée, un peu comme se rendre en cours le jour d'un contrôle de maths. Alors quand le travail exige qu'on y retourne, c'est un peu la double peine. C'est le cas de Josie, jeune journaliste qui doit faire ses preuves. On lui propose alors de retourner à l'école pour faire un reportage sur les lycéens des années 90. Comme elle a beaucoup d'ambition et peu de vie sociale, elle accepte. Mais ses souvenirs de cette époque sont douloureux et elle est loin d'être à l'aise, ce que ne manque pas de remarquer les bitchs du bahut. Reportage certes mais aussi l'occasion pour notre Josie de régler quelques comptes. Comédie romantique à souhait, parfait film du dimanche aprèm avec pot de glace et plaid, Collège attitude, c'est le rêve et la hantise de toutes celles qui ont finies cette dure période que l'on appelle le lycée.
Pour l'argent
Qu'est-ce qui pourrait bien pousser quelqu'un à se retaper TOUT le cursus scolaire sans (trop) rechigner ? L'argent, évidemment ! Billy Madison est un crétin fini, fils d'un richissime entrepreneur. Or, celui-ci refuse de lui léguer ses 500 hôtels tant qu'il n'aura pas entièrement refait sa scolarité. Appâté par le gain, Billy accepte. Il va passer toutes les classes, de la plus petite section maternelle jusqu'au bac, en une année. L'occasion pour lui, de draguer la maitresse soit, mais aussi de sortir de son monde. C'est une sorte de version pour enfants d'un film du niveau de Dumb & Dumber et qui, soyons honnêtes, n'a pas laissé une trace indélébile dans les annales du cinéma. A voir en laissant votre cerveau au porte-manteau.
A cause d'un vœu maladroit
Oui, parfois on ne réfléchit pas trop et on en vient à faire un vœu un peu stupide comme celui de tout recommencer. C'est comme ça qu'on se retrouve à arpenter de nouveau les couloirs de l'école. C'est le cas de Mike dont la vie ennuyeuse et pathétique le ronge. Il est séparé de sa femme, vit avec son meilleur ami et ses enfants le considèrent comme un naze. Il souhaite avoir une seconde chance. C'est ainsi qu'il se réveille un matin dans la peau de ses 17 ans mais à l'heure actuelle. Il décide alors de s'inscrire au lycée pour aider ses enfants. Mais les élèves d'aujourd'hui n'ont rien à voir avec ceux de son époque. Le choc des générations entre ados, apparemment, du même âge, c'est toujours assez drôle. Car le film a la bonne idée de faire que son personnage principal ne profite jamais de la situation et reste un moralisateur qui drague sans vergogne sa femme de 20 ans son ainée.
Par ensorcèlement chinois
Parfois on peut faire des souhaits stupides qui se réalisent et parfois ce sont des biscuits chinois qui forcent le destin. Comme dans Freaky Friday où mère et fille ne se comprennent plus. Deux biscuits plus loin, elles se retrouvent chacune dans le corps de l'autre. Un choc. La fille devenue mère va tenter de saboter le remariage de celle-ci tandis que la mère devenue fille va la redécouvrir. Comédie Disney par excellence, le film fonctionne grâce à un grand sens du timing et surtout un duo d'actrices qui s'éclatent. Jamie Lee Curtis et Lindsay Lohan font des étincelles et explorent à merveille les difficiles relations mère-fille.
Pour trouver du taf
Les irréductibles de Renaud Bertrand
C'est un monde sans pitié dans lequel nous vivons, surtout lorsque l'on perd son job. Et qu'on a aucun diplôme. Pas de bac, pas d'emploi (ou difficilement). Reprendre les études peut donc s'avérer un bon moyen de se repartir du bon pied. Michel et Gérard se lancent donc dans une mission : obtenir leur baccalauréat. Et ils se retrouvent en classe avec le fils de Michel, qui lui n'a pas vraiment la même motivation. Situations comiques en cascade, le film est également un tract sur la capacité à se réinventer soi-même. Et lorsqu'il est vraiment dans la comédie sociale, au moment où ces deux ouvriers se confrontent à la moquerie et l'incompréhension des autres, le film prend toute son ampleur.
Par un coup de pouce du destin
Peggy Sue s'est mariée de Francis Ford Coppola
Et si, le fait de se retrouver de nouveau à l'école n'était dû qu'à un coup de pouce du destin qui nous accorde une seconde chance, sans qu'on lui demande, ne serait-ce pas là la meilleure façon d'y retourner, sans attente ? Peggy Sue se retrouve projetée dans ses années lycée alors que dans sa vie actuelle ce n'est pas la joie puisqu'elle s'apprête à se séparer de son high school lover, Charlie. Retourner à l'école, l'occasion de changer les choses ? Pas forcément mais surtout le moment de se rappeler pourquoi on avait aimé l'autre et les choses qui nous ont façonnés. Le retour au lycée comme un moyen de reconquérir sa vie (sans aspect professionnel), en voilà une jolie idée qui n'a pas laissée Noémie Lvovsky de marbre.
Pour un renouveau
Une seconde jeunesse de Blake Edwards
Comment passer outre un difficile veuvage ? En se donnant une nouvelle chance. C'est ce que fait Harvey Howard, un magna de la restauration de 51 ans qui, contre l'avis de ses enfants, décident de reprendre des études. Et ceci dans les règles : il retourne à la fac, s'installe au dortoir avec les autres élèves, rejoint une fraternité,... la totale en somme. Le film, en lui-même, n'est pas vraiment riche en surprises et ce qui est annoncé dans le pitch de départ se réalise sans aucune réelle péripétie. Mais le film offre un portrait intéressant du lycée du début des années 60 et n'est pas dénué de poésie. Enfin, et surtout, il y a l'une des plus belles chansons du cinéma « The Second time around » interprété par Bing Crosby.