[Cannes 2012] Marché du film - Jour 6 : 3 films en 90min et Duchovny en beatnik

Laurent Pécha | 22 mai 2012
Laurent Pécha | 22 mai 2012

Le marché, c'est toujours avant tout une question de choix. Et cette entité aux rouages barbares (la frustration de se faire jeter à l'entrée des salles n'a jamais été aussi grande) a le chic pour constamment nous mettre face à nos responsabilités en diffusant plusieurs potentielles cibles de nos chroniques au même horaire. La preuve en ce lundi matin puisqu'en l'espace d'une heure, trois films attiraient notre attention. Qu'importe, à EL, on sait relever les défis et cette fois-ci, on a décidé de voir les trois en même temps. Comment : une demi-heure par film pour ne pas faire de jaloux. On débute avec Officer down, un thriller policier où Stephen Dorff essaye de coincer un flic violeur tout en voyant ressurgir une affaire où il avait été pris pour cible. Ce qui fascine chez nos amis ricains, c'est cette faculté à réunir pour un DTV basique (et assez mal filmé d'ailleurs) une sacré brochette de comédiens : Stephen Lang, James Woods, David Boreanaz, Dominic Purcell, et la jeune qui monte, AnnaLynne McCord. Reste qu'ici on sent que tout ce beau monde cachetonne sévère. La flamme n'est jamais vraiment là. La preuve, on s'en va pour aller découvrir le nouveau D.J. Caruso.

On avait laissé le réalisateur aux commandes du risible Numéro 4, on le retrouve dans un film d'auteur puisqu'il signe lui-même le scénario, adaptation d'un célèbre roman US. Avec Goat Island et son scénario qui lorgne du côté de Moonrise Kingdom (deux jeunes enfants fuguent leur camp d'été mettant les adultes dans l'embarras), Caruso espère sans doute faire son Stand by me avec un regard tendre et poétique sur l'enfance. Peine perdue, le traitement est d'une rare lourdeur, les jeunes comédiens en font des tonnes et tout paraît si artificiel. Il est temps que Shia LaBeouf revienne au bercail, Caruso sans son jeune compère, est définitivement à côté de la plaque.

Dernier arrêt de la mâtinée, Charm (Malcolm en France), une satire horrifique sur un new-yorkais devenu tueur en série pour faire bouger les choses dans une ville qu'il estime gangrénée de toutes parts. En entrant dans la salle, on réveille l'une des trois personnes encore présentes et on tente de suivre les aventures de ce singulier individu. Annoncé comme un film à très petit budget, Charm ne ment pas sur la marchandise. C'est même bien plus du côté de l'amateurisme le plus ringard que l'on doit se tourner pour qualifier une œuvre qui semble aussi sincère qu'ampoulée. Le revoir ailleurs que dans un marché du film, risque de révéler de l'exploit.

 

Sinon, pour les films en entier, on en a vu un aujourd'hui pour cause de visionnage de Tess à Cannes classics (3 heures plus la présentation par Roman Polanski et Nastassja Kinski) et un rattrapage de Amour de Michael Haneke suite à l'enthousiasme de Sandy, assurément un des supporters numéro 1 du réalisateur autrichien sur la Croisette.

 

 

Goats

Pourquoi l'avoir choisi : Le héros de Californication qui cultive de la marijuana tout en élevant des chèvres le tout avec une barbe de beatnik.  

Ça raconte quoi : Au cœur de l'Arizona, un jeune adolescent s'apprête à partir dans un lycée privé et quitter le foyer familial composé d'une mère new age égocentrique et de Goat man, personnage déroutant qui cultive la marijuana tout en élevant des chèvres. La séparation ne sera pas si facile que ça.

Verdict : Un casting dominé par la performance géniale de cool attitude de David Duchovny. On retrouve à ses côtés du solide avec Vera Farmiga, Keri Russell, Ty Burrell ou encore Justin Kirk (jamais très loin quand il y a de la marijuana dans l'histoire). Tout ce beau monde évolue dans un univers et un style indé parfaitement digéré par Christopher Neil, dont c'est le premier film. Hauts en couleurs, les personnages offrent un lot de séquences mêlant humour ironique et absurde. Au manque de liant dans le récit, qui a parfois tendance à faire du surplace, le film trouve toujours un palliatif en recentrant l'intérêt sur ce terriblement attachant Goat man, sorte de Hank Moody qui aurait enfin trouvé la paix intérieure. Les fans du comédien et de la série Californication, peuvent se ruer sur Goats.

% de chance de le voir en salle : 20%

% de chance de le voir en vidéo : 70%

 

 

 

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