[Cannes 2012] Marché du film - Jour 4 : Un sauna, du sous-aliens et encore Will Ferrell

Laurent Pécha | 20 mai 2012
Laurent Pécha | 20 mai 2012

Ah cette maudite règle que l'on s'est fixé (voir chronique jour 3) qui nous empêche de nous étendre sur Thallium, thriller allemand en 3D. On a pendant une dizaine de minutes (plus, cela aurait été de la torture de festivalier et c'est interdit par la convention de Genève) assisté à  un spectacle surréaliste : tourné en langue allemande, le film était pour les besoins du marché doublé en anglais. Mais avec un doublage incroyablement approximatif et totalement décalé que même le plus mauvais des pornos n'oserait proposer. C'est ça aussi le marché.

 

247°F
 

 

Pourquoi l'avoir choisi :   Parce que Sandy croyait qu'il s'agissait d'un doc sur le phénomène sociétale des seins siliconés en Amérique latine. Et aussi parce que depuis Buried, on aime les huis clos intime surtout quand il y a deux jolies filles au programme.

Ça raconte quoi : Un fait divers tragique et véridique où trois jeunes (deux femmes et un homme) se sont retrouvés enfermés accidentellement dans un sauna.

Verdict : Film de nationalité géorgienne parlé en langue anglaise et joué par des acteurs anglo-saxons dont Tyler Mane, le Michael Myers des Halloween 1 & 2 version Rob Zombie, 247°F (119 degrés Celsius quand même) n'est pas à proprement parler un film de genre dans la tradition slasher ou survival. C'est d'ailleurs la limite du projet. Peu ou pas d'empathie envers les personnages, pas d'évolution des caractères, pas de fausses pistes, pas d'effets de manche... Mais on a tout de même la possibilité de reluquer deux belles pépés en petite tenue pendant près d'une heure et d'apprécier une mise en scène certes sans génie mais qui évite l'amateurisme propre à ce genre de productions qui hantent les marchés de films des Festivals. Pas indispensable mais pas indigne donc.

% de chance de le voir en salle : 0%

% de chance de le voir en vidéo : 30%

 

 

Crawlspace

Pourquoi l'avoir choisi :   On pourrait vous dire que ce fut un choix des plus minutieux. Mais non, on va la jouer franc jeu et c'est en fait la seule salle la plus proche de notre déconvenue allemande (voir l'introduction). Bon, si on avait étudié le dossier avant, on vous aurait dit que c'est parce qu'il y a à la production le mec qui a fait Wolf creek et Rogue (Greg Mclean).

Ça raconte quoi : Des forces spéciales sont chargées d'infiltrer les obscurs couloirs d'une base militaire sous-terraine. Ils vont être attaqués par des créatures mystérieuses.

Verdict : De toute évidence, il y a un savoir-faire, une vraie « production value » dont on ne doit pas être étranger la présence au générique de McLean. Dans sa première partie, celle qui défouraille avec les affrontements avec la créature, Crawlspace se laisse regarder avec une petite tendresse pour son côté « je rends hommage à Aliens ». Malheureusement, un scénario de plus en plus alambiqué, des tunnels de dialogues et une tentative foireuse de jouer la carte de l'émotion, ont raison de notre bonne volonté. Et le film de se conclure dans l'indifférence la plus totale, voire l'énervement.

% de chance de le voir en salle : 0%

% de chance de le voir en vidéo : 15%

 

 

Casa de mi padre

Pourquoi l'avoir choisi :   On nous a jeté de Hit and run (buyers only) et c'était la salle d'à côté. Et surtout, on l'avait déjà vu au marché du film à Berlin. Et un Will Ferrell a la particularité de se bonifier à chaque vision.

Ça raconte quoi : En cherchant à sauver le ranch de leur père, deux frères que tout oppose vont devoir affronter un redoutable baron de la drogue.

Verdict : C'était drôle à Berlin, cela l'est tout autant à Cannes. Et même encore plus tant la deuxième vision permet d'apprécier l'avalanche de gags de cette relecture à la sauce Will Ferrell des fameuses telenovelas comme Les feux de l'amour. Filmé façon grindhouse (les hilarantes séquences avec le tigre blanc), entièrement en espagnol et constamment joué au premier degré, Casa de mi padre ne laisse jamais une seconde de répit au spectateur. Qu'importe si tout n'est pas de la même efficacité comique  - encore que - Will Ferrell et ses invités de marque (Gael García Bernal, Diego Luna) ont suffisamment de cordes à leur arc pour relancer le rire au détour d'une nouvelle mimique ou d'un gag absurde. On n'oubliera pas de citer pour finir la présence de la sublime et le mot est presque faible, Genesis Rodriguez. On l'avait vu dans le thriller, Dos au mur mais là, c'est dans un festival de tenus sexy qu'elle nous est proposé. Et même mieux au cours de la désopilante scène d'amour où l'on pourra admirer ses fesses. Celles de Will aussi pour les fans hardcore !

%de chance de le voir en salle : 50%

% de chance de le voir en vidéo : 70%

 

 

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