Top 10 des supers héros en bande

Simon Riaux | 27 avril 2012
Simon Riaux | 27 avril 2012
Alors que s'ouvre le happening destructeur initié par les Avengers de Joss Whedon, la team EL est en transe. La sortie d'un des plus jouissifs longs-métrages de ce début d'année aura amené les fans de chaque Vengeur à défendre les couleurs de son héros favori. Entre les défenseurs de Thor, les actionnaires d'Iron Man, les fans de Hulk et les admiratrices du Cap, une bataille enragée fit bien des victimes, jusqu'à ce que dans une volonté d'apaisement, nous décidâmes d'établir un classement des œuvres mettant en scène des gangs ou bandes de héros. Après débat, il fut établi que le classement ne retiendrait que les véritables supers-héros (pas de 7 mercenaires ici donc), suite à un vote de chaque membre de la rédaction. Ce top ten est donc une moyenne de nos opinions, et non celle d'un intervenant particulier.

 

 

1. Watchmen, de Zack Snyder, 2009

Zack nous fait parfois peur quand il enduit Gerard Butler d'huile ou se paluche devant des pin up frigides (sauf Laurent qui n'en dort plus depuis...pour les pin up bien sûr), mais force est de reconnaître que l'ambition démesurée du réalisateur nous scotche régulièrement à l'écran. C'est le cas avec l'adaptation du monument Watchmen, sommet de la bande-dessinée consciente, mâture et torturée. Trouvant le parfait équilibre entre déférence et trahison, Snyder respecte l'esprit d'origine, jusqu'à reproduire méticuleusement certains passages, sans jamais perdre de vue la cinégénie indispensable à la réussite de l'entreprise. Un anti-Sin City en somme, où une esthétique léchée et un découpage chirurgical participent à cette entreprise sidérante, sans jamais sortir le spectateur de l'aventure. Subversif, désenchanté, le scénario est un modèle de synthèse et de précision, qui fait honneur à Alan Moore. À noter la partition remarquable de Jeffrey Dean Morgan.

 

 

2. Les Indestructibles, de Brad Bird, 2004

Sous ses airs de pastiche familial, ce film d'animation s'impose comme l'un des plus réussis et respectueux films de super-héros. Iconisation, rapports entre les personnages, supers pouvoirs, rebondissements, costumes et véritable sens du spectaculaire, tous les éléments sont réunis. Avant Mission : impossible 4, Bird faisait déjà preuve d'un sens impressionnant de la mise en scène et de la gestion de l'espace, à tel point qu'il renvoie dans les cordes nombre de ses concurrents.

 

 

3. The Avengers, de Joss Whedon, 2012

On priait pour qu'il limite la casse, mais au final, ce sont nos doutes que Joss Whedon a pulvérisés. Avec son patchwork de héros emblématiques de l'écurie Marvel, c'est à un véritable comics live que nous invite le papa de Buffy. Captain America, Thor, Hulk, Iron Man, Œil de Faucon, la Veuve Noire et Nick Fury se montrent ici sous leur meilleur jour, et nous font oublier instantanément leurs récentes tartufferies. On ne croyait plus vraiment dans la capacité du septième art à retranscrire les cascades de divertissement proposées par les planches de Jack Kirby et Stan Lee, et nous avions mille fois tort. Sorte d'antidote au dépressif Dark Knight, ce club de super-héros transpire une bonne humeur et un sens de la dérision à même de donner un sacré coup de fouet à un genre de plus en plus balisé.

 

 

4. X-Men : le commencement, de Matthew Vaughn, 2011

Il fallait tout le talent de Matthew Vaughn, préalablement évincé du troisième X-men, et l'investissement d'un casting inspiré pour sortir le projet des arcanes du développement hell. Une promotion partie sur de bien mauvais rails faillit avoir raison de notre curiosité, mais c'eut été préjugé de la formidable somme de talents investis dans cette relecture héroïque de la Guerre Froide. Au final, le réalisateur de Layer Cake et Kick Ass nous offre ici la meilleure adaptation des X-men, la première à leur donner la portée politique qu'ils méritent. L'ampleur du script se conjugue à une reconstitution ludique des sixties, qui rendrait presque cool la crise des missiles cubains. Truffé de scènes d'action spectaculaires, l'intrigue sait faire la part belle à l'émotion, mêlant les deux avec une efficacité toute hollywoodienne, allant jusqu'à compenser avec brio un budget sensiblement inférieur à ses homologues. Mention à notre Stéphane Argentin national, toujours parcouru de convulsions à la simple évocation du costume de Jennifer Lawrence.

 

5. X-men, de Bryan Singer, 2000

Le film fut un des tout premiers à envisager les super-héros sérieusement, à appréhender chacun d'entre eux comme des personnages à part entière, et non des totems hypertrophiés et bêtement fonctionnels. Une approche à la hauteur d'un des comics les plus politiquement engagés de sa génération, et qui valut aux cinéphiles du monde entier la joie de découvrir Hugh Jackman, désormais indissociable de Wolverine. La preuve que l'on peut être brutal, modérément propre, l'ennemi du compromis, avoir une pilosité généreuse, et faire battre les cœurs féminins à l'unisson. Et si le film n'a pas très bien vieilli techniquement, souffre d'effets spéciaux déficients et de quelques personnages too much (le Crapaud et la perruque d'Hale Berry resteront au panthéon des expérimentations inconscientes), il est bien dur de la revoir sans éprouver de réelles tendresses, et un profond respect pour le sillon qu'il aura largement contribué à creuser.

 

 

6. X-men 2, de Bryan Singer, 2003

Après une introduction en bonne et due forme, Singer devait transformer l'essai, et nous montrer les héros dans l'exercice de leur pleine puissance. Mission accomplie avec cette aventure qui ferait passer le premier épisode pour une banale ballade champêtre. Confrontations multiples et intenses, révélations à tous les étages, fans comme néophytes seront servis. On retiendra un climax à rallonge particulièrement réussi, qui mettra Wolverine aux prises avec les fantômes de son passé. Ce que les X-men perdent en universalité et message politique, ils le gagnent en testostérone, tant cette suite fait office de véritable foire aux supers pouvoirs.

 

 

7. La Ligue des gentlemen extraordinaires, de Stephen Norrington, 2003

Il est des films si mauvais qu'ils en deviennent touchants. Nanti d'un scénario d'une bêtise lénifiante, d'un casting au mieux hétéroclite, au pire parfaitement incohérent, ce baroud du déshonneur fait partie de la première génération de blockbusters à avoir opté pour le tout numérique. Une technologie à l'époque balbutiante au vu des performances actuelles des CGI, qui transforme ce qui se voulait une aventure épique en bouffonnerie sur fond vert. La destruction de Venise, la transformation de Mr Hyde ou les cascades de Tom Sawyer resteront dans la mémoire des cinéphages déviants comme autant d'aberrations visuelles nanardesques et indélébiles. Mais force est de reconnaître la générosité de la chose où le toujours plus fut élévé au rang d'art. 

 

 

8. Les 4 fantastiques, de Tim Story, 2005

Hollywood n'a pas mis longtemps à comprendre la manne représentée par les super-héros, et d'appréhender chaque licence comme une potentielle poule aux yeux d'or, quitte à sacrifier la richesse du matériau de base. C'est de cette approche bassement mercantile que souffre le film, qui malgré des effets spéciaux convaincants et un casting alors au top de la hype, n'a pas grand chose à proposer. La débauche visuelle s'avère curieusement peu spectaculaire, et les dialogues bien trop fades pour imposer cette fantastique team. Seul élément marquant, Chris Evans qui parvient, malgré un scénario qui ne lui donne pas toute sa place, à imprimer la rétine des spectateurs, qui le verront quelques années plus tard prendre son envol avec Captain America.

 

 

9. Mystery men, de Kinka Usher, 1999

Les super-héros on les aime, mais on aime aussi s'en moquer. Alors certes, le film est loin d'être une totale réussite, et voit nombre de ses gags tomber à plat. Il n'en demeure pas moins un formidable étendard du talent de Ben Stiller, qui n'a besoin que d'une balle en caoutchouc pour déclencher notre hilarité. On regrettera que les rôles de William H. Macy, Greg Kinnear et Tom Waits ne soient pas mieux exploités, tant l'ensemble contient de bonnes idées, rarement bien exploitées. Dommage, surtout au vu d'un dernier acte virevoltant, où pétomanes acnéiques, hommes presque invisibles et rois de la pelle s'en donnent à cœur joie. Il n'est pas interdit de regretter que la chose soit sortie avant l'avènement international des super-héros, dont il aurait probablement su se moquer avec pertinence, et trouver ainsi les faveurs du public.

 

 

10. TMNT – Les Tortues ninja, de Kevin Munroe, 2007

Impossible de conclure ce top sans citer les plus grands héros que la terre ait jamais portée : les Tortues ninja ! Terreau béni d'une enfance innocente pour toute une génération dont l'idéal était de manger un jour une part de pizza dans les égouts de New York, ces héros adolescents ne se hissent qu'à la dixième place du classement suite à une cabale devant laquelle l'auteur de ces lignes tenta vainement de faire barrage de son corps. Hélas, la team EL préfère les collants moulants et les griffes en adamantium aux écailles et nunchaku. Pourtant, Kevin Munroe a accouché d'une variation très plaisante autour de nos chères tortues, sympathique et dynamique, voire virevoltante. On espère que la renaissance inévitable de ces hérauts de la mutation sauvage ne sera pas repoussée par la prochaine version produite par Michel Bay.

 

 


 

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