Star wars : On a vu la 3D !

Aujourd'hui, en raison de l'absence de la quasi-totalité de la rédac' (partie se dorer la pilule sur les pistes de ski de Gerardmer), votre serviteur a été désigné afin d'aller à la rencontre des geeks de France et de Navarre à la projection presse de Star Wars Épisode I : La Menace fantôme, qui ressortira en salles et en 3D le 8 février. L'occasion pour moi de mettre un pied dans le monde très fermé des amateurs de space oera à mise en scène statique...

 

 

Après distribution des petits cadeaux d'usage (une figurine Star Wars à l'effigie de votre personnage préféré et des paires de lunettes 3D rouges et noires façon Dark Maul, que les geeks fourraient par paquets de douze dans leurs poches et qui se retrouveront dés ce soir en masse sur eBay), j'ai pris place à la jonction entre la rangée des « fans de la prélogie qui attendent avec impatience de voir Jar-Jar en 3D » et celle des « fans de la trilogie originale qui sont venus pour constater l'étendue des dégats et à nouveau cracher sur le film », non éloignée de la rangée de « ceux qui sont rentrés parce qu'ils ont vu de la lumière ». Des tractations occultes se déroulent entre les fauteuils, et pendant ce temps les gens se jaugent, les regards sont insistants, les sourires moqueurs, on sent bien qu'ils sont tous en train de se dire « regardez-moi tous ces cons qui viennent voir cette bouse infâme » ou « ah tiens, lui il a bien une tronche à aimer Jar-Jar ». Juste avant le début de la projo, apparition de quelques enfants de 8-9 ans, les seuls sans doute à pouvoir apprécier le spectacle à sa juste valeur.

 

 

Oui, parce qu'autant le dire tout de suite, Star Wars Episode I, en 3D, hé bien ça reste l'épisode I, quoi. Un peu de fun, un peu de Dark Maul, beaucoup de Jar-Jar. Missa pas trop aimer Jar-Jar. Missa pas trouvé la 3D fantastoche non plus, d'ailleurs. Bon, j'arrête avec l'imitation de Jar-Jar, tous les geeks vont la faire sur leur blog cette vanne. Penchons-nous donc rapidement sur le rendu de cette fameuse 3D, tiens. On pourrait croire que l'utilisation systématique d'incrustations numériques faciliterait grandement le placement des effets 3D, hé bien à vrai dire, tout cela est au final extrêmement discret et très peu spectaculaire. Quelques arrières-plans se détachent un peu plus, quelques plans épars (les alignements de robots, quelques vues d'ensemble...) profitent de l'effet de profondeur, mais dans l'ensemble, on est vraiment très loin de la révolution attendue. Les déplacements des vaisseaux dans l'espace ne profitent pas vraiment de cette spatialisation forcée, les multiples séquences de discussion non plus, en gros, seuls les plans larges gagnent une vague profondeur... Finalement très dispensable, et bien moins fun que l'attraction Star Tours disponible dans certains parcs d'attraction à grandes oreilles. Bon, ce n'était pas le but, me direz-vous. Certes, certes.

 

 

Et quid des séquences attendues ? La course de pods profite sur un plan ou deux d'un effet de relief sympathique, mais l'ensemble est négligeable. Même constat pour la bataille finale et les quelques passages avec Dark Maul : rien de vraiment folichon, tout cela reste d'une extrême platitude... A l'image de la réalisation de Papy Lucas sans doute, dont la mise en scène à base d'alternance de plans larges / plans serrés ne gagne pas vraiment à être visionnée en 3D, surtout si on prend en considération que les plans rapprochés donnent toujours une vague impression de flou une fois convertis.

 

 

Bref, que dire de cette conversion 3D au final ? Un grand « bof » vient à l'esprit du spectateur. Si vous aimez le film, vous serez probablement conquis, parce qu'au final, rien ne change. On en viendrait presque à regretter que dans sa folie de tout chambouler, Lucas n'ait pas ajouté quelques gags inédits, genre Jar-Jar qui balance une bouse sur l'écran ou 6PO qui jette ses boulons vers la caméra... Aucune imagination, ce type !

 

P.S. : Je vends un magnifique lot de 8 paires de lunettes 3D Dark Maul, ainsi qu'une figurine de Yoda, neuve sous blister. Faire offre à la rédac.