Le Samouraï se fait Seppuku
Si Pathé n'a pas daigné envoyer à la presse d'exemplaires Blu-ray du Samouraï (à la place nous étions cordialement invités à le découvrir dans une salle parisienne. Idéal pour un produit destiné au marché Home Cinéma !), on ne s'alarmait pas trop pour autant car on se disait que l'éditeur nous avait fait le même coup l'année dernière pour la sortie du Guépard avec le résultat prodigieux que l'on sait. Il a fallu donc attendre bien sagement, quoique avec une impatience grandissante, sa sortie dans les bacs pour pouvoir se le procurer et le découvrir tranquillement, dans son canapé, un petit coca bien frais d'une main (un martini pour Tonton et un grog pour Stéphane) et la télécommande de l'autre. Dix minutes plus tard, le coca vomi de dépit et Stef et Tonton partis en claquant la porte, on va tenter de revenir sur un désastre, mais alors pas du tout annoncé.
On vous laisse d'abord découvrir le carnage en cliquant sur le visuel ci-dessous qui vous renverra à nos captures en 1920x1080 hébergés au sein de notre forum.
On nous annonce en pré-générique que le film a été restauré en 2K à partir du négatif original. Cependant, pour de nombreuses scènes, il a fallu utiliser d'autres sources car le négatif était alors trop endommagé. À l'écran cela se ressent dès la première séquence post générique quand Delon / Costello se prépare dans sa mansarde à sortir, jetant un œil distrait à son piaf, enfilant sa gabardine pour finir par ajuster son stetson. Très franchement on a rarement vu une image aussi pourrie en bleu. Tout est raté au niveau de l'encodage et ce dans les grandes largeurs. La définition est aux abonnés absents, les noirs sont bouchés c'est pas Dieu possible, l'utilisation du réducteur de bruit est à ce point abominable que cela en devient indécent... Une fois dehors, à la lumière du jour, c'est encore pire. Costello scrute la rue à la recherche d'une voiture à dérober. Là, c'est simple, on se rend compte que les arrière-plans sont moins bien définis que sur le DVD édité en 2005 par Criterion (Sic !). Stef fait alors une remarque pertinente « si tu regardes bien, on dirait une aquarelle façon impressionniste derrière Delon ». C'est à ce moment là que j'ai rendu mon coca... La surprise de savoir que Stef connaissait le mouvement impressionniste sans doute.
Alors bien entendu et heureusement tout le film n'est pas du même tonneau. Il existe en effet des passages (certainement ceux issus du négatif original non abimé) qui retiennent favorablement l'attention. Comme celui de l'identification du suspect par les témoins présents dans la boîte de nuit au moment de l'assassinat perpétré par Costello. Là aussi on vous laisse cliquer sur le visuel ci-dessous qui vous renverra à nos captures en 1920x1080 hébergés au sein de notre forum.
Mais même là on ne peut s'empêcher de tirer un peu la tronche. Certes l'image est bien mieux définie, les lignes sont claires et les visages en gros plans sont nets. Cependant l'encodage est faillible et laisse voir de temps à autre un fourmillement vidéo fort préjudiciable puisque donnant un aspect vaporeux à certains gestes.
Au final il s'agit donc là d'une véritable déception et ce même si la piste française encodée avec une belle amplitude en DTS-HD Master Audio 2.0 mono semble apporter du baume au cœur. On se penchera dans les prochains jours sur les suppléments car là on a besoin de s'en remettre...
Ps : Ah et pour info l'édition que nous avons acheté contient deux galettes Blu-ray strictement identiques alors qu'il est vendu en tant que combo Blu-ray + DVD...