Festival du film fantastique de Strasbourg 2011 : Jour 7

Tonton BDM | 18 septembre 2011
Tonton BDM | 18 septembre 2011

FEFFS 2011

Une auto-fiction en mode Gonzo et en huit épisodes

par Alexandre Dumas Tonton BDM

 

Épisode VII

 

Pour ceux que ça intéresse, j'écris ces quelques mots de l'Hôtel de l'Europe à Strasbourg, qui nous reçoit afin de faire quelques entretiens avec les équipes et célébrités présentes sur place (une partie de l'équipe de Livide, dont l'adorable productrice du métrage, Vérane Frédiani, toujours affable et sympathique, jamais un mot plus haut que l'autre, aimable, polie, chaleureuse, bref, un vrai plaisir de travailler avec une telle professionnelle) a gentiment accepté de me prêter un ordi le temps d'écrire ma chronique, consacrée à la sixième journée du Festival Européen du Film Fantastique de Strasbourg. Je risque donc de faire un peu plus sobre que d'habitude, limite spartiate, vous m'en excuserez. Nan mais c'est vrai quoi, là non seulement je n'ai pas le cœur à rire, mais je suis qui plus est entouré d'une faune de personnages très hauts en couleurs, qui surveillent d'un œil discret ce que j'écris et m'empêchent de quitter les rails de la bienséance. Pour les photos olé-olé que j'ai prises de Chloé, n'y comptez pas non plus, le filtre parental est au max et éteint tout au moindre bout de mamelon qui dépasse.

 

Allez, puisque je sais que ça restera entre nous, je vous dis tout : figurez-vous qu'hier matin, j'ai du attendre l'arrivée du serrurier qui devait me libérer de mes menottes (voir épisode VI) pour pouvoir, enfin, me rendre au festival. Après son départ, et comme je ne trouvais plus mon enveloppe de liquide (sans doute Chloé l'avait-elle emportée pour aller nous chercher le petit déj, et n'aura pas pu revenir car elle n'avait pas pris la clé de la résidence : la pauvrette a du grelotter dans le froid matinal alors que moi je dormais tranquillement), j'ai du troquer la prestation de l'artisan contre mon ordinateur portable et une demi-douzaine de caleçons. L'homme a également tenu à ce que je « danse sexy » pour lui, que je « zoom zoom zang mon booty », et je ne sais plus quoi sur mon « bumpa » qui le rendait dingue. Sûrement un putain de fétichiste si vous voulez mon avis. Bref, tout ça m'a paru bien cher payé pour un petit coup de tenaille, mais j'allais pas commencer à discuter les tarifs. Faites confiance aux petits artisans, de nos jours. Fait chier. Enfin, tout cela me fait presque oublier que Chloé, probablement à nouveau effrayée par la puissance sidérale de ses sentiments pour moi, aura préféré prendre la poudre d'escampette * plutôt que de revenir avec les croissants.

 

Bref, c'est tout de même un peu contrarié que j'arrive au festival. Car les petits artisans, en plus d'être des putains de fétichistes et des fumiers de piqueurs de PC, ne sont pas spécialement respectueux de leurs engagements horaires : de fait, j'étais un peu à la bourre pour mon entretien avec l'équipe de Livide. Du coup, une Chloé en chassant une autre, j'ai rencontré à l'occasion d'une réunion informelle autour d'une table de bar deux autres Chloé, Chloé Coulloud (19 ans) et Chloé Marcq (15 ans), ainsi que le très relax Félix Moati : avec les trois interprètes du film, j'ai notamment évoqué du plaisir rencontré à participer à une grosse scène gorasse. Je vous retranscrirai ça prochainement. Juste après ça, j'enchaine avec un entretien avec Julien Maury, moitié du duo Maury-Bustillo (super sympa) et avec la projo de Kill list.

 

 

Kill list (Ben Wheatley, 2011) - Voila un film qui m'a laissé pour le moins perplexe. Avec cet objet filmique non identifié, mélangeant les tons autant que les genres, on ne sait jamais réellement où le réalisateur Ben Wheatley veut nous emmener. Conte absurde, odyssée onirique, on ne sait pas trop, et on est clairement décontenancé en fin de métrage, conscient cela dit d'avoir eu sous les yeux un sacré morceau de péloche, aussi personnel que par moments vraiment éprouvant. 3/5

 

 

Mais qu'avez-vous fait à Solange ? (Massimo Dallamano, 1972) - Petit plaisir déviant projeté dans le cadre du cycle Edgar Wallace, le film de Dallamano s'avère finalement toujours aussi plaisant, dans ses horreurs graphiques, son érotisme racoleur (ce plan séquence sous la douche !) et ses exagérations désuètes mais souvent amusantes. Le film nous a de plus été projeté dans une copie très abimée, pleine de griffes / poussières et aux couleurs tellement dénaturées et tendant vers le rose qu'on avait l'impression de le visionner à travers une peau de couille, ce qui en rajoutait dans le côté « grindhouse » de la projo. Très cool. 4/5

 

Après Solange, je retourne à Pascal, rédacteur de talent sur ciné-région.fr, et on se décide à aller enfin picoler un peu, en attendant la fin de la cession de questions/réponses de l'équipe de Livide et le retour du duo de passionnés de zomblards accrédités au nom du site Zombies World et composé de la belle Mélanie et de Laurent (très beau lui aussi mais un peu moins mon genre, faut avouer, ne le prends pas mal Laurent), qui étaient logiquement en train ou d'interviewer Romero ou de déguster un cerveau encore fumant à la paille dans un crane fraichement trépané. En attendant donc, c'est bières à volonté, je bois pour oublier l'absence de Chloé ; Pascal, lui, semble fatigué, et cherche un mot pour remplacer « grosse » dans un de ses textes. On se creuse la tête (charnelle, callipyge...) pour enfin s'arrêter sur « généreuse ». C'est bien ça. En sortant des gogues, il me déclare avoir cru qu'une photo de lui était affichée dans les toilettes... avant de se rendre compte qu'il s'agissait d'un miroir. Je décide donc qu'il est temps d'arrêter de boire : on sort du bistrot pour se retrouver nez à nez avec l'équipe de Livide, satisfaite d'avoir échangé avec le public. Félix Moati, qui déguste une Kronenbourg, m'en propose un peu (« Tu en veux un peu mec ? ») mais je décline, pressé de monter dans la salle découvrir le très attendu Hobo with a shotgun.

 

 

Hobo with a shotgun (Jason Eisener, 2011) - On attendait une claque jouissive des aventures de Rutger Hauer à Fuck City, mais au final, on est plutôt en présence d'un vieux pétard mouillé. Amusant au détour de quelques idées, de certaines punchlines bien senties ou de deux ou trois séquences vraiment barrées (le repaire du Fléau), le film manque cela dit un peu d'unité, de liant et/ou de folie, en ne livrant au final qu'un bon petit produit du samedi soir, à mater trankilou entre potes autour d'un bédo ou d'une pizza, mais certainement pas la tuerie qu'il aurait du être. Dommage, mais en l'état, ça reste amusant. 3/5

 

Après le film, Mélanie et moi décidons de ne pas prolonger les séances, malgré la projection de Norvegian Ninja. Après quelques kilomètres à crapahuter et à quadriller Strasbourg (« oh putain, ils ont un plan, excusez-moi mais pourquoi vous vous baladez avec un plan ? » nous demande une jeune femme, visiblement gênée par ce qu'elle considérait esthétiquement comme une faute de goût), on finit par trouver son hébergement. Après plusieurs heures à errer dans Strasbourg, je finirais également par trouver le mien.

 

Demain, je vous narrerai la dernière journée du festival, avec à la clé la révélation d'un palmarès qui n'a, selon les dires de Jean-Baptiste Thoret, créé aucune discussion houleuse au sein du jury (pas de coups de couteau).

 

Vous vous en foutez peut-être, mais mon PALMARÈS PERSO est le suivant :

Meilleur film international : The woman
Meilleur film européen : Livide

M'en fous d'abord, si l'équipe de Livide n'a rien, je fais la gueule.

 

* pour nos lecteurs les plus jeunes, « prendre la poudre d'escampette » signifie approximativement « se barrer, s'en aller ». Il s'agit d'une expression désuète, qui n'est guère plus utilisée depuis le décès d'Enid Blyton (auquel, j'y pense tout d'un coup, nombre de films pornos rendent régulièrement hommage depuis sa disparition). Si tu nous lis de là où tu es Enid, respect, représente, wesh grosse  généreuse !

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