Venise 2011 : jour 1

Simon Riaux | 31 août 2011
Simon Riaux | 31 août 2011
Embarquer pour la Mostra de Venise pourrait passer pour le meilleur bon plan de l'histoire des bons plans, l'accomplissement esthétique de tout cinéphile qui se respecte, et le pèlerinage ultime de l'amateur du pizza. Tout cela serait vrai, si un obstacle de taille n'était pas venu se mettre en travers de la route de votre serviteur et de son acolyte Geoffrey. Car rien n'est plus terrible que quitter la grisaille parisienne quand tout juste rentré de vacances, on s'y est à peine habitué.

Le choc fut de taille quand nous quittâmes le frêle esquif aérien qui nous déposa sur le tarmac de l'humide et resplendissante cité. Imaginez l'impact mes bons amis.

 

 

 

 

Point de klaxons, ni de pots d'échappement, encore moins d'autochtones bougons aigris par un trop long séjour dans le métro ; ici les pigeons ont cédé la place aux mouettes, les taxis aux vaporettos, les grecs huileux aux pizzas, et les starbucks aux petits cafés familiaux, le tout sur pilotis. À peine étions-nous arrivés que la perspective de travailler nous semblait déjà loin, très loin. « On pourrait faire croire qu'on s'est noyés en allant à une conférence de presse. » suggérai-je à Geoffrey. Ce dernier me répondit, désolé, qu'il nous faudrait tôt ou tard improviser une résurrection, pente savonneuse s'il en est. « Fais croire qu'ils nous ont pris dans le jury ! » s'exclame-t-il, j'acquiesce, certain de tenir là un stratagème imparable.

Après avoir vainement fait remarquer à un vigile culturiste ma sidérante ressemblance avec George Clooney (Evan Rachel Wood n'y a vu que du feu), proposé un bras de fer, fait un passage éclair à l'hôpital, je me rendis à l'évidence : mon plan ne réussirait qu'à condition de me faire passer pour Darren Aronofsky, et me trimballer dans tout Venise avec la moustache était une faute de goût que je n'étais pas prêt à assumer. Les premières fois sont douloureuses disait mon entraîneur de lutte gréco-romaine, aussi décidai-je de m'en remettre à sa fougueuse sagesse.

 

 

Nous voici donc devant toi lecteur, Geoffrey et moi-même, prêt à en découdre avec l'Italie toute entière, munis de nos accréditations purpurines, que nous n'avons pu récupérer qu'après l'obtention d'une première accréditation journalière (mais il s'agit là d'une autre tragique histoire, que nous vous conterons demain. L'heure est venue d'assister au film d'ouverture Les Marches du pouvoir, de et avec George Clooney. Mon collègue, qui l'a déjà vu, est moins enthousiaste que moi, normal me dis-je, il n'a pas encore été touché par la grâce de Ryan Gosling. Ne m'écoutant pas, il choisit de se précipiter du côté de Summer Games, de Rolando Polla, film italien présenté hors-compétion. Le coeur battant à tout rompre, la fleur au clavier et l'ordinateur en bandoulière, nous plongeons donc dans la faune Vénitienne.

Demain, il y aura du lourd, notamment Carnage de Polanski, Un Été brûlant de Philippe Garrel et W.E de Madonna. L'esprit rasséréné par ces quelques lignes et un programme qui s'annonce titanesque, nous vous disons à demain, pour de nouvelles aventures.

 

 


 

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