Nicolas Cage, coupable par plaisir

Simon Riaux | 12 janvier 2011
Simon Riaux | 12 janvier 2011
Le Dernier des templiers débarque chez nous, et vous titille méchamment. Vous ne savez quoi faire, pourtant le dernier Nic Cage n'est pas le seul titre de sa filmographie en forme de plaisir coupable. Pas la peine de nier, ces films vous les avez vus. Peut-être pas tous, mais regardons les choses en face, aucun cinéphile ne peut durablement échapper aux pépites que nous offre régulièrement Nicolas Cage. C'est mathématiquement impossible. Du coup, autant y aller à fond et profiter ce petit tour d'horizon ébouriffant.

 

Next, de Lee Tamahori, 2007

Mise en bouche attrayante s'il en est, Next vous propose un Nicolas Cage à la chevelure finement cartonnée, aux prises avec une Julianne Moore hystérique et amouraché d'une Jessica Biel à la dérive. Comme si cela ne suffisait pas, notre héros va devoir choisir entre sauver Los Angeles ou sa propre peau, tout ça parce qu'il peut voir l'avenir quelques secondes avant qu'il advienne. Tout un programme, emballé avec des effets spéciaux plus que limites et un scénario parfaitement incohérent. C'est déjà beaucoup, mais attendez la fin, qui détient le pompon du twist le plus débile de l'histoire ! 

 

 

60 secondes chrono (Gone in 60 seconds) de Dominic Sena, 2000

La présence de Robert Duvall et d'Angelina Jolie pourrait laisser croire que vous avez affaire à une série B tout ce qu'il y a de plus normale. Que nenni ! Ce serait oublier l'imperturbable Vinnie Jones, quelques répliques bien senties sur la masturbation et des cascades concoctées à base de pâtée numérique. Mentionnons également le duel capillaire entre Agelina Jolie et Nicolas, tous deux blonds peroxydés, la première arborant d'étonnantes dreadlocks presque phosphorescentes, quand le second opte pour une coup de lycéen décervelé. Tous ces éléments concourent à faire de 60 secondes chrono une joyeuse pantalonnade à la sauce Bruckheimer.

 

 

Les Ailes de l'enfer (Con air), de Simon West, 1997

A quand remonte l'apocalypse capillaire de Nicolas Cage ? Certains disent depuis toujours, quelque chose ne clochait-il pas déjà dans Peggy Sue, Arizona Junior ou Embrasse-moi, vampire ? Pourtant, c'est bien avec Con Air (quel titre ! qu'est-ce qu'on a pu se marrer comme des cons !), que le cheveu fileux, gras, fou est devenu un personnage à part entière dans la carrière de Nic et dans l'histoire du cinéma. Il a en effet décliné cette coupe à l'infini, longue, courte, moumouteuse, mais en marcel, sur fond d'explosion, ça n'a pas de prix. Ainsi, Les Ailes de l'enfer s'est imposé comme un guilty pleasure, même pas nanardesque, bien bourrin et crétin, avec ses Air Bagnards, dont un John Malkovich au cabotniage impérial.

Vincent Julé

 

  

Ghost rider, de Mark Steven Johnson, 2007

Quand on a pris le pseudonyme de son héros de comics préféré (Luke Cage pour le citer), il est somme toute logique de retrouver le neveu de Coppola dans une adaptation de super-héros. Un temps attaché au mort-né Superman Lives de Tim Burton à la fin des années 90, voici qu'il prend la vague des adaptations Marvel, qui fleurissent en ce début de millénaire, en revêtant la tenue cuir de Johnny Blaze alias Ghost Rider, caractère de BD de second plan mais auquel il va donner un lustre quelque peu inattendu par une interprétation que l'on peut juger comme "autre". Ah, il faut le voir Nike, les yeux écarquillés quand il découvre l'étendue de ses pouvoirs (à savoir balancer des boules de feu un peu partout dans son loft) ou quand on le voit tout enamouré et balbutiant devant une Eva Mendes tout charme en avant, du grand art. Meilleur SFX de l'actioner mollasson de Mark Steven Johnson (qui continue son torpillage du genre après son Daredevil bien frelaté), Nic a bien droit à une seconde chance avec son Ghost Rider: Spirit of Vengeance des plus remuant Neveldine et Taylor que l'on attend avec la plus grande impatience d'ici un an. Et quelques petites inquiétudes aussi ...

Patrick Antona

 



8 mm de Joel Schumacher, 1999

Joel Schumacher étant l'homme qui a mis des tétons sur le costume de Batman, le voir traiter une enquête sur l'origine d'un snuff movie est nécessairement synonyme de plaisir coupable. En plus de Nicolas Cage qui a l'air de se demander ce qu'il fout là, on retrouve Joaquin Phoenix complètement perché, tatoué de partout et coiffé à coups de semtex. Duo improbable et involontairement comique, ils font pâle figure à côté de l'attraction de cette oeuvre impérissable, j'ai nommé Machine, l'homme au masque de cuir, qui, quand il ne passe son temps à crier son nom sous la pluie, nous livre une mélopée de grognements tordants.

 

 

 

Snake Eyes, de Brian de Palma, 1998

Attention, ce thriller est tout sauf un nanar. Nouvelle réflexion abyssale de Brian de Palma sur le rapport à l'image et à sa perception, le film jouit d'une réalisation chirurgicale souvent virtuose. Cette dernière nous saute au visage dès le plan séquence d'ouverture, admirable de fluidité et de richesse. Et justement, dès cette séquence initiale, le spectateur est rassuré, Nic Cage est une nouvelle fois over the top. Mélange invraisemblable de Tony Montana et de Sailor, il insuffle au film de véritables poussées d'adrénaline, balayant au passage le très sobre Gary Sinise. Pistolet en or à la main, veste en croco sur les épaule, son personnage met à terre deux millénnaires de civilisation.

 

 

 

Benjamin Gates et le livre des secrets, de Jon Turteltaub, 2008

Le premier opus des aventures de Benjamin Gates était un honnête divertissement, le second est une sorte de patchwork épileptique de ce que Jerry Bruckheimer suppose être la culture populaire. Le film multiplie les personnages et les enjeux les plus fous, tout ça pour laver l'honneur d'un aïeul de notre pauvre Nicolas. Lequel traverse l'aventure sans trop choisir entre décontraction, 12ème degré, et le sérieux dont ne se dépare jamais tout bon aventurier. Le long-métrage enchaîne les scènes pour adolescents attardés, les gags de geeks, la morale familiale et l'action décérébrée, sans hiérarchisation ni réflexion. Le tout ressemble à une tarte à la crème gonflée aux stéroïdes, un régal de cultureux.

 

 

 

Bangkok dangerous, de Danny et Oxyde Pang, 2008

Un sommet à nul autre pareil. Nic atteint ici une maîtrise de son art telle qu'il est dur de ne pas exploser de rire à chacune de ses apparitions. En grand professionnel, il ne nous épargne rien : les regards perdus vers l'horizon, les sourcils froncés, les tirades monolithique sur la triste condition de tueur à gage. Sans doute pour nous épargner des dialogues fastidieux, il aura la bonne idée de tomber amoureux d'une muette, et de nous gratifier d'une ribambelles de sourires niais. Ne manquez pas la scène de l'éléphanteau, véritable cheveu dans la soupe, totalement invraisemblable. Et pour compléter la vision du film ne manquez pas l'interview de Nic, délicieux dessert à déguster après visionnage.

 

 
 
 
 
 
The Wicker man de Neil LaBute, 2006
 

Rien n'arrête Nic Cage dans ce remake d'u film culte de Robin Hardy. Et surtout pas les femmes qu'il maltraite et bastonne à tout va avec la bénédiction de son réalisateur, grand misogyne devant l'éternel.  Affabulé d'une coupe de cheveux une fois de plus inouïe associée à un bronzage surréaliste, le comédien va jusqu'à passer à tabac la pauvre Leelee Sobieski en la faisant valdinguer dans tout le décor avec une intensité et une conviction qui force le respect.

 
 
 
 
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