Notre Disney préféré (spécial 50ème anniversaire)
Avec la sortie de Raiponce, Disney fête l'arrivée sur les écrans de son 50ème long-métrage d'animation. Pour l'occasion la rédaction d'Ecran Large se replonge à nouveau dans ses souvenirs pour citer LE Disney qui a marqué chacun d'entre nous.
Stéphane Argentin
Le rire (Timon et Pumbaa) et l'émotion (la mort de Mufasa, aussi poignante que celle de la mère de Bambi) se côtoient dans ce dernier grand Disney classique bigger than life (B.O., personnages, réalisation...).
Clément Benard
Comment ne pas être touché par l’histoire de ce petit faon maladroit qui découvre la vie entre méfiance et émerveillement. Et puis il y a la mort de la mère de Bambi qui restera pour beaucoup comme une des scènes les plus poignantes de l’histoire de Disney (du Cinéma). Avouez que, vous aussi, vous avez versé votre petite larme…
Ilan Ferry
A l’origine de ce choix il y a un souvenir : celui d’un enfant de 5 ans qui passait tous ses après-midis vissé devant les aventures de cet adorable bébé élephant. Outre l’effet madeleine de Proust, Dumbo renvoie à une époque où merveilleux et animation ne faisaient qu’un. Bien que destiné aux enfants, ce parcours initiatique n’en demeure pas moins empreint d’une immense mélancolie qui le rend intemporel.
Julien Foussereau
Certes ce n'est pas le plus accessible. Pourtant, il y a dans Fantasia des instants de grâce éternelle comme cette Toccata et Fugue en Ré mineur de Bach sur des travaux initiaux d'Oskar Fischinger ou encore ce magnifique Casse-noisette de Tchaïkovski au sein duquel même les légumes du potager se prennent pour Noureev. Ils sont finalement plus représentatifs du tour de force que représente Fantasia que le sempiternel Apprenti Sorcier avec Mickey. Je dois à ce film mon initiation à la beauté de la musique classique... ainsi que ma première grande frayeur devant la terrifiante Nuit sur le Mont Chauve. Fantasia ou quand le Mickey Mousing gagnait ses lettres de noblesse.
Mais j'aurais pu en citer d'autres...
Sandy Gillet
Je me souviens d'un film en super 8mn où mon père et moi étions grimés en noir (on avait cramé des bouchons de liège pris sur des bouteilles de vin et l'on s'était « maquillé » la figure) et dans la grande tradition des films muets on faisait les pitres devant la caméra sur la musique entraînante et jazzy de I Wanna Be Like You interprété par Louis Prima qui prend place lors du fameux passage où Baloo tente de délivrer Mowglie des griffes de King Louie, l'orang-outang roi des singes de la jungle. Le livre de la jungle n'est certainement pas le meilleur Disney mais il est celui qui me permet d'y associer le souvenir de mon père.
Ps : En y repensant et avec le côté bien politiquement correct qui sied à notre époque, on pourrait considérer que cette petite facétie domestique capturée sur pelloche et par extension cette séquence du Livre de la jungle ont des connotations racistes puisque cette musique est associée à une séquence où des singes aspirent à devenir des hommes, sommet pour eux de l'évolution... On ne rigole pas : des séquences et des épisodes entiers de Tex Avery et de Tom et Jerry période Hanna Barbera ont été censurés pour moins que cela...
Vincent Julé
Aladdin
Le délire ! Disney nous avait habitués à signer de grands classiques du dessin animé, du conte, de l'enfance, mais toujours avec respect, moral et amour. Dans Aladdin, ils découvrent l'insolence, le second degré et le plaisir. Le film est si drôle, si malin, si fou, qu'il plaît presque plus aux grands enfants (allez, disons-le, les adultes)... toute une génération ne s'en est pas remise et ne rêve que de... rejouer au jeu sur Megadrive !
Le dessin animé Disney qui évoque le plus l'enfance et son univers féérique...l'idée de ne jamais grandir et d'être dans un état de constant émerveillement, comment résister à un tel appel ? Impossible ! Et il suffit de voir les versions live pour se rendre compte que Peter Pan appartient à jamais à l'univers du dessin animé 2D...
Nicolas Thys
Taram et le chaudron magiqueRéalisé dans un format en 2.20, pour la première fois depuis La Belle au bois dormant, qui amplifie encore les sensations, Taram est le plus noir des Disney et celui qui possède peut-être l'histoire la plus belle et la plus intéressante. Un parcourt dans un univers proche de celui du roi Arthur avec une dose de magie, de mystère et de fantastique supplémentaire par rapport à Merlin. Moins humoristique il recèle quand même quelques personnages légers comme Tirelire, le cochon, et pour une fois l'enfant n'est pas pris pour un imbécile : on ose le confronter à ses peurs et à ses angoisses pour mieux l'en délivrer à la fin.
Didier Verdurand
Parce que c'est le premier que j'ai vu en salle.
Tonton BDM
Un scénario en béton, un character design de ouf (cette chauve-souris à jambe de bois !), des chansons d'enfer, un doublage extraordinaire (Rinaldi powaaa), une noirceur très surprenante (le combat entre Basil et Ratigan à la fin enterre le Batman de Burton), des dialogues explicites et même un passage pour le moins sexy (le french cancan des souris) : tout concourt à faire de Basil détective privé, grand oublié des classiques Disney, un dessin animé éloigné de toute niaiserie et de la guimauve habituelle du studio. Un chef d'œuvre de la firme à Mickey.
L'oncle Walt nous offre à la fois le meilleur travail d'adaptation qu'ait jamais fourni ses studios, la transposition la plus fidèle et profonde de l'oeuvre de Lewis Carroll, et ce qui restera probablement comme son long-métrage le plus trouble et ambigu. Le dessin animé est une réussite esthétique totale, tour à tour enchanteresse et inquiétante, drôle et terrifiante.
Pour ceux que la psychanalyse des contes intéresse, l'histoire peut être vue comme une parabole sur l'émancipation sexuelle d'une jeune femme, punie par ce qu'elle a trop joué avec son fuseau (joli symbole phallique) pour une claustration qui doit durer un bail (cent ans dans le conte de Perrault) et qui pourra enfin se livrer aux joies de l'amour physique une fois que son Prince aura éliminé de son chemin les ronces et le dragon, les barrières psychologiques protégeant soi-disant sa virginité. Qui a dit que Disney ce n'était que pour les niais ?