Portrait: Jeff Bridges

Pierre-Loup Docteur | 3 mars 2010
Pierre-Loup Docteur | 3 mars 2010

Jeff Bridges est un touche à tout, l'un des rares acteurs à se confronter à divers genres en réussissant à s'imposer dans chacun d'eux. S'il a commencé sa carrière de comédien à seulement quatre ans lors d'une apparition dans The company she keeps en 1950, il faut attendre La dernière séance de Peter Bogdanovich en 1971 pour qu'il se fasse un nom au cinéma. Son rôle d'adolescent du Texas passant ses journées dans une salle de cinéma lui vaut une nomination à l'Oscar du meilleur second rôle à seulement 22 ans. Sa carrière est lancée avec ce film qui lui permettra d'être choisi par les plus grands cinéastes. Il est aux côtés de Stacy Keach dans Fat city de John Huston en 1972, puis dans The Iceman cometh de John Frankenheimer et dans Le canardeur de Michael Cimino, avec Clint Eastwood, un rôle qui permet de décrocher une deuxième nomination à l'Oscar du meilleur acteur dans un second rôle.

 

 

Jeff Bridges est un acteur fidèle : il retravaillera avec Michael Cimino dans La porte du paradis, l'un des plus grands échecs commerciaux de l'histoire du cinéma, avant de rencontrer un autre réalisateur maudit, Terry Gilliam. Bridges est ainsi présentateur radio dans Fisher king : le roi pêcheur, puis un père héroïnomane Tideland, l'Alice au pays des merveilles de Gilliam. Il acceptera également d'être le narrateur de Lost in la Mancha, documentaire retraçant le tournage catastrophique et interrompu de L'homme qui tua Don Quichotte.

 

Habitué aux seconds rôles, il faut attendre Qui a tué le Président ? de William Richter (1971) pour le voir en tête d'affiche, mais c'est John Carpenter qui lui offre son premier grand rôle dans Starman en 1985. Jeff Bridges y joue un extraterrestre prenant une apparence humaine et obtient une nouvelle nomination aux Oscars, cette fois-ci dans la catégorie « meilleur acteur ».

L'acteur a un parcours atypiques et aime être là où on ne l'attend pas. Il s'essaie à tous les genres cinématographique, du fantastique (Tron, son premier succès public en 1982, puis K-Pax en 2001) au thriller (Arlington Road) en passant par le film politique (Manipulations, qui lui vaut en 2001 sa quatrième nomination aux Oscars) et la comédie musicale (Stick it, en 2006).

Francis Ford Coppola s'intéresse à lui dès la fin des années 1980 et lui confie le rôle principal de l'un de ses films les moins connus, Tucker. Mais ce sont les frères Coen qui lui offrent l'un de ses plus grands rôles dans leur désormais culte The big Lebowski, où il est le « Dude », qu'on ne présente plus. Dès lors, Hollywood lui ouvre ses portes : on a pu le voir dans Pur sang, la légende de Seabiscuit et l'entendre dans le film d'animation Les rois de la glisse. Récemment, il était le méchant dans l'adaptation du comics Iron Man.

 

2010 sera incontestablement son année : il décroche une cinquième nomination aux Oscars pour son rôle d'ancien chanteur de country dans Crazy heart, et part cette fois-ci favori pour décrocher (enfin) la prestigieuse récompense. Ce n'est pas tout puisque dès le 10 mars on pourra le voir dans le déjanté Les chèvres du Pentagone, puis à la fin de l'année dans Tron : l'héritage, la suite du film de science-fiction qui lui valu la reconnaissance du grand-public dans les années 1980.

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