The Losers : L'Agence tous risques et Avatar à la sauce française
Le graphic novel est à l'honneur ! Après Sin City, V for Vendetta, the Spirit ou encore Watchmen, les réalisateurs n'en finissent plus d'exploiter cette veine souvent moins édulcorée que celle des comics traditionnels. Cette fois, c'est le frenchie Sylvain White qui se colle à la tâche adaptant à l'écran les bulles et les cases de The Losers publié chez DC/Vertigo. Ce graphic novel, signé Andy Diggle (Judge Dredd versus Aliens, Batman Confidential...) et crayonné par Jock, est encore inconnu dans l'Hexagone et pour cause le tome 1 sort ce mois-ci en magasin.
Il n'en va pas de même outre-Atlantique où The Losers c'est plus de quarante ans d'histoire. Les héros apparaissent une première fois dans l'épisode 138 de G.I Combat mais ce sera au cours des années 70 qu'ils se feront réellement connaître dans Our Fighting Forces. A cette époque, les Losers sont des soldats de la seconde guerre mondiale qui traquent le méchant nazi. Les années 80 marqueront leur déclin quand dans un épisode spécial, les courageux héros se sacrifieront pour détruire une base allemande. Il faudra ensuite attendre 2004 avant qu'Andy Diggle ne décide d'adapter les justiciers à sa sauce (il prétendra même ne jamais avoir lu le comic original). Le graphic novel, qui a remporté un Eagle Award et reçu deux nomination aux Eisner Awards, s'achèvera en 2006 au terme de 32 épisodes.
L'histoire raconte le parcours de cinq messieurs issus de branches différentes de l'armée qui partagent tous en commun la perte d'un membre de leur division respective (d'où leur appellation de Losers). Ils se rassemblent en premier lieu sous la gouverne de Max, un boss à la Keyser Söze qui les trahira en les laissant pour morts. Désireux de se venger, les "Losers" se réuniront à nouveau et s'allieront à la redoutable Aisha pour faire goûter du plomb à l'influent Max qui exerce son emprise sur la CIA.
C'est donc au français Sylvain White que revient l'honneur de mettre en scène cette vendetta. Une belle promotion pour un homme qui n'a jusqu'ici pas fait de vague avec le direct to vidéo et très mauvais Souviens-toi l'été dernier 3 et l'insipide Steppin (à la carrière US toutefois solide : 61 millions de dollars de recettes pour une mise de départ de 14 millions). Sorti tout droit des bancs de notre Sorbonne nationale, le gamin White a vite trouvé ses aises dans la culture pop américaine. Après avoir travaillé avec Michel Gondry et Spike Jonze, il s'associe maintenant au scénariste Peter Berg (Very Bad Things, The Kingdom, Hancock) chargé de l'écriture du long-métrage. Un gage de qualité pour une grande partie de la rédac d'Ecran Large (surtout du côté du couple Julé qui ne s'est toujours pas remis de l'éviction de Berg de Dune au profit de Pierre Morel).
Au casting, on retrouve Jeffrey Dean Morgan qui avait investi avec bonheur le costume du Comédien dans Watchmen. Pour l'occasion, il se met dans les bottes de cuir du Colonel Franklin Clay, leader des Losers éprouvant une indécrottable rancune à l'égard de son ex-patron. Ce dernier est joué par Jason Patric qui cherche toujours un vrai plan de carrière depuis le dérapage fatal de Speed 2 en 1997. Parmi les membres de l'équipe, on reconnaîtra un habitué de l'adaptation de comics en la personne de Chris Evans puisqu'il était La Torche dans les deux films des Quatre fantastiques et la voix de Casey Jones dans le dernier Tortues Ninjas en date. Et enfin, Zoe Saldana qui, bien que moins bleutée, que dans Avatar, conserve son dévorant sex appeal. L'actrice campe le rôle parfait pour se détacher de l'étiquette Neytiri (et on sait à quel point les films légendaire collent à la peau). Elle est ici une femme violente et sensuelle, seul relais féminin au sein d'un groupe de mâles particulièrement testostéronés. Paradant en petites tenues avec des flingues à la main, elle prend assurément son public masculin par les sentiments.
Au vu de la bande-annonce explosive, les échauffourées hormonales et l'humour bravache du graphic semblent avoir été relativement bien conservés. Le film pourrait donc bien servir de très sympathique amuse-gueule à L'Agence tous risques et de bons préludes à The Expendables.
La sortie américaine est fixée au 9 avril 2010. Pour la France, il faudra patienter jusqu'au 23 juin 2010. En attendant, voici la bande-annonce.