Les titres de films français qui nous font rire

Jean-Noël Nicolau | 4 novembre 2009
Jean-Noël Nicolau | 4 novembre 2009

Le fou-rire du moment au cinéma on le doit à Saw 6. Forcément en VO, ça passe sans problème ("Saho Sixe", ça ne fait pas marrer les anglophones). Mais prononcé à la française, on ne voit plus la fin des jeux de mots, calembours et autres étalages de charcuteries. L'occasion de revenir sur les pires traductions de titres de films en français, mais aussi des titres in french qui nous font le plus rire. Attention, c'est du costaud !

 

Patrick Antona

Il faut battre le Chinois pendant qu'il est chaud alias The Angry Guest de Chang Cheh

Symptomatique du mépris que les distributeurs et critiques français avaient envers le cinéma des arts martiaux venu de Hong-Kong, de nombreuses bandes, dont certaines étaient de véritables chefs d'oeuvres du genre (pas celui-ci il est vrai), ne servaient qu'à alimenter les doubles programmes des salles de quartier des Grands Boulevards et de Barbès, Et encore le racisme assumé des affiches n'était rien par rapport aux bandes-annonces et post-synchros complètement outrancières et qui sont devenues, le temps aidant et le second degré ayant fait ses classes, des plaisirs coupables que l'on aiment à se partager entre initiés. 

 

 

 

Flavien Bellevue

Au karaté t'as qu'à réattaquer (1971) de Chang Cheh

Dans les années 70, lorsque la France accueillait des films d'art martiaux et les retirait, cela donnait souvent des résultats comiques ou très limites. Pour ce film mineur de Chang Cheh, un laisser-aller dans la traduction l'a rendu culte plus que le film en lui-même. Aujourd'hui, ce long-métrage a retrouvé un titre plus digne : « Duel aux poings ». En son temps, la suite d'Au karaté... avait été nommé Il faut battre le chinois pendant qu'il est chaud.

 

 

 

Ilan Ferry

La Dialectique peut-elle casser des briques ?

Derrière cette question hautement existentielle se cache non pas un essai cinématographique digne de Michel Houelbecq ou Marc Lévy mais bien un film de... kung fu  ou plus exactement un allègre détournement à forte teneur en nanardise renvoyant directement à cette époque bénie où les distributeurs n'hésitaient pas à sortir des bandes plus "sérieuses" sous des titres aussi évocateurs que "Un petit coup dans les baguettes", "Ça branle dans les bambous" ou encore "Cléopatre James Bond du Karaté" ça ne s'invente pas !

 

 

 

Julien Foussereau

Faut pas prendre les enfants du Bon Dieu pour des canards sauvages

Si le titre de ce Audiard plait immédiatement, le film l'est beaucoup moins. C'est bien simple, je me rappelle vaguement d'une histoire de braquage d'un convoi de lingots d'or, d'un partage qui dérape et de l'entrée dans ce jeu de quille de Léontine, septuagénaire à pétoire. Pas de répliques cultes me revenant en mémoire. Mais pétard, qu'est ce que ce titre claque !

 

 

 

Sandy Gillet

Ceci est une pipe

Outre le titre, j'aime beaucoup l'argu presse qui nous a été envoyée :

Ne manquez pas l'occasion de découvrir, si vous ne le connaissez pas, CECI EST UNE PIPE, le film-culte de Patrick Mario Bernard et Pierre Trividic, réalisateurs de DANCING et plus récemment de L'AUTRE avec Dominique Blanc, réalisé avec la collaboration de Xavier Brillat, enfin disponible en DVD !

A mi-chemin entre le journal intime et le carnet de route, CECI EST UNE PIPE est une chronique intime et une réflexion sur les pouvoirs de l'image, sur la représentation des corps et de la sexualité, sur la fabrication d'un film, sur l'intime et le public, sur la confusion des genres...

Un document fascinant signé du duo de réalisateurs le plus passionnant du moment !

A découvrir en DVD au sein de notre nouvelle collection intitulée "work in progress", dédiée aux cinémas transgenres...

Décrit ainsi pas certain que l'on ait envie de voir ça !  

 

 

Thomas Messias

Les Ailes de l'enfer - Con Air

L'idéal, pour se conformer à la règle, eut été de choisir un titre français bien gratiné. Je pense notamment à Rodriguez au pays des merguez de Philippe Clair, d'abord baptisé La parodie du Cid puis retitré à ce que je j'imagine être sa juste valeur. Mais comme le hors-sujet est trop tentant, parlons un peu de ce qui se serait produit si le fameux film de Simon West, Les ailes de l'enfer, avait gardé son titre original (comme ce fut le cas partout ailleurs ou presque). Quand même, Con air, ça aurait eu de la gueule. Et surtout, ça aurait été tout à fait conforme au niveau du film et à la mine déconfite d'un Nicolas Cage affublé cette fois de ridicules cheveux longs...

 

 

 

Jean-Noël Nicolau

Embraye... bidasse, ça fume !

La comédie coquine à la française n'a rien à envier à sa voisine italienne, bien chargée aussi en matière de titres imagés (genre La Lycéenne fait de l'oeil au proviseur). Max Pécas était l'un des dieux du genre et les noms de ses films sont souvent plus amusants que les oeuvres en elles-mêmes (Mieux vaut être riche et bien portant que fauché et mal foutu). Du grand art, que seul Jean-Marie Pallardy a pu approcher, en particulier avec L'Arrière-train sifflera trois fois, tout aussi monumental. 

 

 

 

Laurent Pécha

Le Secret de Sarah Tombelaine

C'est le titre a posteriori qui me fait désormais bien rire. Sorti dans la plus totale discrétion en juillet 1991 et quasi invisible depuis (si quelqu'un a une vieille VHS, faites moi signe, je rêve de le revoir), le film avec le prix d'interprétation à Cannes (Irène Jacob venait juste de le remporter pour La Double vie de Véronique) et le dragon du Mont Saint Michel est ce que l'on appelle un pur nanar. Alors imaginez, le jeune cinéphage que j'étais qui pensait voir un mystérieux thriller ésotérique avec un tel titre et une telle actrice en premier rôle. 90 minutes entre consternation et fous rires. Depuis, pour me faire sourire immédiatement, il suffit de dire Tombelaine.

et

Les Evadés

Le titre ne fait pas spécialement rire...Enfin, si, devant la bêtise d'un distributeur qui flingue un film en nous balançant la fin de son intrigue avant même que l'on soit entré dans la salle. Du jamais vu ! Et ce n'est pas parce que l'éditeur de la nouvelle de King avait fait la même boulette qu'il fallait la répéter. En salle, le film ne faisait pas partie d'une anthologie comme c'est le cas en librairie.

 

 

Didier Verdurand

Mais qu'est-ce que j'ai fait au Bon Dieu pour avoir une femme qui boit dans les cafés avec les hommes !?

Le titre français le plus long de l'histoire du cinéma : ça ne s'invente pas !

 

 
 
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