Kathryn Bigelow : Ses meilleures scènes

Laurent Pécha | 23 septembre 2009
Laurent Pécha | 23 septembre 2009

Le retour en force de Kathryn Bigelow avec l'explosif (c'est vraiment le cas de le dire) Démineurs, ce mercredi 23 septembre 2009 dans nos salles, nous offre la parfaite occasion de revenir sur le style pour le moins percutant de la (très) grande et jolie cinéaste (qui peut imaginer qu'elle a 58 ans ?). Découverte par le grand public avec ce qui est encore pour beaucoup son meilleur film, Aux frontières de l'aube, relecture géniale du mythe du vampire, Bigelow n'a sans doute pas eu la carrière aussi prestigieuse que certains lui voyaient accomplir à la fin des années 80. Mais que ses films soient réussis ou non, la dame n'a pas son pareil pour réussir à coller un paquet de séquences des plus stimulantes. On a souvent dit de manière très imagée qu'elle en avait dans le pantalon et c'est vrai que dans un monde régi par les hommes, Bigelow est une cinéaste qui fait des films de mecs. Nous, à Ecran Large, on aime ça et on vous a sélectionné ce qui représente au mieux la patte Bigelow.

 

Aux frontières de l'aube (1987)

La longue scène du bar est l'une des séquences les plus marquantes du film. La sauvagerie du gang mené par Lance Henriksen y éclate de manière extrêmement brutale. Une violence que l'on voit venir et auquel on ne peut échapper à l'image du grand numéro de Bill Paxton, vampire aussi rock n'roll que déjanté et incontrôlable.

 

 

 

Blue steel (1990)

Bigelow ne quitte finalement pas tant que ça l'univers westernien qui imprégnait son Near dark avec Blue steel. A l'instar d'un climax que l'on pourrait croire sortir d'un bon vieux John Sturges. Jaimie Lee Curtis et Ron Silver, dégainant leur arme en pleine ville, et faisant fi de la foule autour d'eux, se lancent dans un duel homérique. C'est grandiloquent à mort et Bigelow s'amuse à magnifier chaque pose et impact. Un final hard boiled pour un film qui a étonnamment pris de la bouteille.  

 

 

Point break (1991)

Le plus spectaculaire des films de Bigelow. Du surf, de la chute libre, de la course à pieds, du braquage de banques,...il y en a pour tous les goûts. Et pour ces dames, il y a même le choix entre le jeune premier brun (Keanu Reeves) et le maître zen blond (Patrick Swayze). Pour beaucoup, la référence du film d'action du début des années 90. Et pour en apporter la preuve, la course-poursuite virevoltante et saisissante entre Keanu et Patrick où la caméra fait totalement corps avec les deux comédiens.

 

 

Strange days (1995)

L'œuvre qui divise et le début de l'essoufflement de la réalisatrice. Pour certains, le grand film de SF des années 90, pour d'autres, un bric à brac d'esbroufe vaine, Strange days met toutefois tout le monde d'accord lors de sa séquence inaugurale et sa caméra à la première personne. Etre dans la peau du personnage a rarement été aussi vrai que lors de cette scène visuellement en avance sur son temps. On cherche depuis à en retrouver les sensations.

 

 

Le Poids de l'eau (2000)

L'échec commercial de l'ambitieux Strange days plombe sérieusement la carrière ciné de Bigelow qui se tourne un temps vers la télévision (quelques épisodes de Homicide). Elle revient 5 ans après avec un casting de renom (Sean Penn, Liz Hurley,...) et une histoire à tiroirs complexe jouant sur les époques et les flashbacks. On ne reconnaît plus la cinéaste et son Poids de l'eau ne convainc presque personne. Reste qu'en matière de tension sexuelle et d'érotisme (déjà observés dans Blue steel notamment), Bigelow se montre fine connaisseuse comme l'attestent Liz Hurley et son glaçon.

 

 

K-19, le piège des profondeurs (2001)

Bigelow se lance dans la mode des films de sous-marins, après A la poursuite d'Octobre Rouge et U-571 et avant Abîmes, retrouvant par là même un univers masculin qu'elle affectionne tant. Le résultat n'est pas à la hauteur des espérances mais comme le prouve la tétanisante séquence de la réparation du réacteur nucléaire, la réalisatrice a gardé le secret pour faire grimper l'adrénaline en quelques instants rondement menés. Comme c'est encore le cas avec Démineurs, à découvrir cette semaine donc dans nos salles. CQFD

 

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