Avatar : Impressions des 15 minutes du film évènement

Raphaël Carlier | 22 août 2009
Raphaël Carlier | 22 août 2009

Les lumières de la salle s'éteignent. Lunettes 3D sur le visage, un petit bonhomme désormais familier vient nous rappeler sur l'écran comment fonctionnent les lunettes. Test Ok. Le grand moment arrive. James Cameron, pilier important de la science fiction puisqu'il est l'auteur des deux premiers Terminator, Aliens et Abyss, introduit dans un commentaire vidéo les premières images de son film en étant chaleureusement applaudi par les fans et certains curieux présents dans la salle. Le réalisateur de Titanic nous précise que les extraits qui suivront se situent dans la première moitié du métrage afin de ne pas trop révéler l'intrigue. Fondu au noir et début.

 


La première séquence nous présente le soldat paraplégique Jake Sully (Sam Worthington) en train d'assister avec d'autres marines à un briefing du Colonel Quaritch (Stephen Lang), un militaire bien viril et balafré comme on a pu en voir dans Aliens. Comme le supérieur le précise, au-delà de la base se trouve le monde de Pandora, un monde hostile peuplé de Na'vi, des géants à la peau bleue et au squelette renforcé de fibres de carbones. Il faut un peu de temps pour s'habituer à la 3D surtout que la séquence est tournée de manière traditionnelle.

 



La seconde séquence voit le Dr Grace Augustine (Sigourney Weaver, qu'on est heureux de retrouver dans un film de science-fiction) installer Jake dans une capsule. Sa conscience est ensuite transférée dans le corps d'un Na'vi comme le laissait présager la bande-annonce. Il s'agit de son Avatar, qui lui permettra de s'infiltrer dans le monde de Pandora. La séquence est assez amusante, Jake, qui se retrouve dans la peau d'un alien de plus de 3 mètres se redresse très vite malgré l'avis des médecins, trop impatient d'essayer son nouveau corps et surtout ses nouvelles jambes. Le passage est aperçu dans le teaser, il se réveille, bouscule tout autour de lui, fait savoir que "c'est le pied" et s'enfuit explorer les alentours comme un enfant impatient. On ne se demande jamais si les Na'vi sont en CGI tant les animations et les textures sont convaincantes.

 



La troisième séquence passe à la vitesse supérieure : Jake, le Dr Grace Augustine et d'autres colons sont dans leur Avatar (des Na'vi sans doute capturés) et se retrouvent face à d'immenses créatures, mélange entre Tricératops et Rhinocéros, très colorées à l'image de la luxuriante jungle de Pandora. Une fois de plus le héros se montre impulsif et désobéit aux consignes en venant se placer devant le mastodonte, confiant et fier de son nouveau corps. On reconnaît immédiatement la patte de Weta Digital déjà à l'oeuvre pour animer la jungle et les créatures de Skull Island dans King Kong de Peter Jackson. Un prédateur encore plus féroce surgit derrière Jake faisant fuir les mastodontes et les Avatar. La créature prend le héros en chasse. Il faut s'habituer un peu à la 3D la séquence étant rapide et sûrement légèrement raccourcie pour cette présentation. Jake réussit à se cacher sous un arbre pour se protéger de la créature, sorte de panthère géante au design toujours si particulier. Lorsqu'il tire sur le monstre pour se défendre on sourit en imaginant les scènes d'actions qui suivront dans le film intégral; on a la sensation d'être sous l'arbre avec le héros et que les douilles encore chaudes nous tombent sur les pieds. La créature détruit l'arbre et rattrape Jake.

 



Quatrième séquence. Jake lutte contre des petites créatures au look toujours si difficile à décrire. Il est vite rejoint par Naytiri (Zoe Saldana), une Na'vi native de Pandora qui virevolte avec grâce parmi les monstres pour sauver le marine (toujours dans son Avatar). Après l'avoir défendu, elle se dirige vers une créature agonisante pour l'achever tout en lui parlant dans une langue inconnue, visiblement blessée par son acte. Elle jette ensuite la torche de Jake dans l'eau les plongeant dans l'obscurité. Pandora, qui n'était jusqu'à présent qu'une jungle hostile est maintenant transformée. Les plantes et même les Na'vi scintillent de toutes les couleurs, aux teintes mauves et bleutées, même l'impétueux marine est sous le charme. Naytiri le rappelle à l'ordre en lui rétorquant que tout ce qui est arrivé est sa faute, et qu'il se comporte "comme un enfant bougeant et criant partout". Les humains ne sont clairement pas les bienvenus. Pas une seule seconde dans la séquence nous pensons être dans un film d'animation alors que tout est en CGI. On est loin du performance capture de Beowulf, un pas est clairement franchi. Les Na'vi sont bluffants de réalisme (si on peut parler de réalisme, les autochtones étant directement sortis de l'imagination du réalisateur féru de SF), que ce soit dans leurs comportements, leurs gestes ou leurs émotions.

 



Cinquième et dernière séquence. Jake est accompagné de Naytiri et d'autres Na'vis de Pandora. Le héros semble s'être intégré aux autochtones et va passer un rite de passage pour avoir sa créature volante. Après avoir longé une falaise sous une cascade (la profondeur est vertigineuse), Naytiri explique à notre héros qu'il devra choisir et soumettre une créature afin qu'elle devienne sa monture. Evidemment la vingtaine de sorte de ptérodactyles colorés ne semble pas enclins à être chevauchées. Séquence d'action pour Jake qui doit user de sa force pour monter la créature avec succès sous les encouragements de Naytiri (contrairement aux autres Na'vi) avant de s'envoler dans les airs maladroitement. Un montage d'images pour la plupart aperçues dans le teaser vient conclure d'une façon alléchante ces 15 minutes prometteuses.

 



Alors quid du nouveau James Cameron. Totale révolution du cinéma ? Nouveau succès après Titanic ? Ce premier contact avec Avatar a confirmé que la performance capture et l'animation en CGI avaient franchi un nouveau palier mais quelques sensations étranges sont bien là. Le design est très particulier et très (trop?) coloré, pas de révolution 3D en perspective (même si le spectaculaire promet d'être au rendez-vous), et le film sera résolument tout public là où certains espéraient quelque chose de plus viril. Mais n'ayez crainte, Avatar promet de conclure magistralement une très belle année pour la science-fiction, et avant d'être une démo téchnologie, sera sans aucun doute un excellent film plein d'émotions, de personnages attachants et de séquences épiques ; car avant d'être l'homme de tous les succès, James Cameron est d'abord un excellent scénariste et metteur en scène amoureux de son art.

Le rendez-vous est pris pour le 16 Décembre, que ce soit en 35mm, en 3D, ou en Imax 3D.

 

Retrouvez le premier Teaser en cliquant sur l'image ci-dessous

 

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