Nos affiches de films préférées

Jean-Noël Nicolau | 4 août 2009
Jean-Noël Nicolau | 4 août 2009

Versant parfois méconnu du 7e art, l'affiche de film est une technique à part entière. Accrocheuse, épurée ou complexe, parfois inoubliable, l'affiche se révèle parfois totalement indissociable de l'oeuvre cinématographique. Les membres de la rédaction d'Ecran Large ont sélectionné leurs images préférées. Pas plus de deux par personne, histoire de retrouver à la fois des raretés et des classiques incontournables.

 

   

Patrick Antona

L'Epreuve de force

Affiche de Frank Frazetta

Si l'affiche de Frank Frazetta la plus connue est celle illustrant Conan le Barbare pour sa sortie européenne, celle-ci n'était pas une création originale. Plus comic book, celle de L'Epreuve de force impose un Clint Eastwood taillé au couteau, flingue à la main, protégeant  une jeune femme au jean coupé comme il faut, sur fond de gunfight d'apocalypse, une image devenue maintenant indissociable de l'acteur-réalisateur, désormais icône indéboulonnable du cinéma mondial.

Pulsions

Affiche de Michel Landi

Avec Blow out, une des plus belles affiches d'un thriller de De Palma, sexy, angoissante et fétichiste à souhait. A douze ans, on est un peu émoustillé lorsque l'on découvre une telle oeuvre au fronton de son cinéma mais aussi intrigué par le nom trônant au sommet de l'affiche, celui du réalisateur, le présentant ainsi comme la seule star du film.  

 

 

   

Stéphane Argentin

Star Wars  : La Menace fantôme

Une affiche teaser excitante au plus haut point pour le préquel tant attendu de la mythique saga Star Wars. Le résultat sur grand écran sera hélas beaucoup moins exaltant.

Autant en emporte le vent / Titanic

Un couple, le grand amour, le tout sur fond de trame historique. Simple mais diablement efficace. La preuve : les films et leurs affiches sont désormais entrés dans l'histoire (du Septième Art).

 

 

    

Lucile Bellan

Peau d'âne

La revisitation de Jacques Demy du célèbre conte a une affiche à la hauteur de sa magie et de sa beauté, comme une des plus belles couvertures des livres de notre enfance.

Excalibur 

L'affiche de la fresque de John Boorman est à l'image de son histoire : rouge de passion et/ou rouge sang. Ce choix tout personnel est aussi dicté par le souvenir de cette image sulfureuse dans le légendaire Télé K7. Et bien avant d'y voir un chef d'œuvre, je dois avouer avoir fantasmé la potentielle violence, les éventuelles scènes de sexe et j'en passe. Un sacré teasing donc.

 

 

    

Flavien Bellevue

Le Prestige

Voilà une affiche efficace où le graphisme nous donne presque le vertige et nous dit l'essentiel sur le film. Deux prestidigitateurs vont s'opposer et sont prêts à aller jusqu'au bout pour obtenir l'illusion ultime.

The Thing 

Dans tout top d'affiches qui se respecte, il se doit d'y avoir une affiche de Drew Struzan. De Star wars à Harry Potter en passant par les Indiana Jones et les Retour vers le futur, son talent a servi un bon nombre de films à grand spectacle. Celle de The Thing est une de ses œuvres les plus simples graphiquement et pourtant elle intrigue car elle combine à la fois, le décor et l'ambiance du film de John Carpenter et tente de donner corps à la Chose.

 

 

    

Thomas Douineau

The Truman Show

Peter Weir affiche US. Superbe idée que cette mosaique représentant des centaines de photos de scènes de la vie quotidienne desquelles se dessine le visage de Jim Carrey. Une affiche de film à double lecture (un effet immédiat, un effet plus subtil quand on s'en approche), présente toujours plus d'intérêt.

ALIEN 

L'oeuf qui éclate laissant filtrer une lumière verte terrifiante venant de l'intérieur, et tout autour cet espace "dans lequel personne ne nous entend crier". La plus fabuleuse et la plus connue tagline de l'histoire de l'affiche de cinéma... Surtout que la version française en ajoute encore un peu plus dans l'inquiétante étrangeté en sous-titrant : "Le 8e passager".

 

 

   

Ilan Ferry

Retour vers le Futur 2

Ambiance ultra futuriste pour cette suite directe des aventures de McFly. Une fois encore le trait du génial Drew Struzan fait des merveilles et accentue l'effet madeleine de Proust de cette odysée pas comme les autres.

Evil Dead 3

Un côté très cartonnesque pour cette affiche surchargée de détails sur laquelle trône un Bruce Campbell iconisé à mort. Hail to the king !

 

 

    

Julien Foussereau

Vertigo

Avec Vertigo, Saul Bass avait ouvert l'ère moderne du générique de début en en faisant un art à part entière. On oublie à quel point son affiche en est la parfaite extension. Avec ses lignes et ses silhouettes minimales, Bass nous sert un préliminaire du vertige obsessionnel et mortifère qui nous attend. Juste ultime.

Le Silence des agneaux

Au lieu d'une tagline élaborée, un visage blafard neutre aux yeux rouges dont la bouche est masquée par un phalène à tête de mort. Impossible d'expliquer rationnellement cette fascination. Ne transpire qu'un malaise dominée par les peurs inconscientes. Un malaise tellement puissant qu'il dévore littéralement le casting décliné plus bas. Balèze.

 

 

    

Sandy Gillet

Metropolis

Indémodable et tout simplement magnifique pour un film qui ne l'est pas moins ...

Mad Max

Pour l'affiche française surtout qui mentionnait à sa sortie « Int -18 ans » et qui ne pouvait qu'aiguiser nos très jeunes ardeurs à vouloir rentrer dans la salle coûte que coûte. L'affiche devenant du coup une sorte de fruit défendue ...

 

 

    

Vincent Julé

Les Lois de l'attraction

Bah, des peluches qui baisent quoi ! Soit l'une des meilleures idées d'affiche et de détournement depuis... depuis le chien qui balance la tête sur la plage arrière des voitures ! Et le film vaut plus que cette simple provocation, il s'impose comme un chef d'œuvre générationnel aussi fou que nihiliste.

Street Trash

C'est un peu l'affiche du film interdit de notre enfance, celle qui nous faisait de l'œil (et du pied) dans le tas de VHS lors des brocantes. Combien de fois s'est-on fantasmé ce Street Trash et cette mythique scène des toilettes et de la chasse d'eau ? Dans le même genre, impossible de ne pas mentionner Happy Birthday to Me, dont l'affiche (kebab) est aussi folle que son twist final.

Pour l'affiche de Happy Birthday to Me : http://www.imdb.com/media/rm1250727168/tt0082498

 

 

   

Julio Lopez

Hostel

Quand j'ai appris que nous ne devions choisir que deux affiches... (j'ai décidé de me limiter aux années 2000)

Minority Report

Parce qu'elle me fait rire chaque fois que je la vois.

 

 

    

Thomas Messias

Stranger than paradise

Comme tous les Jarmusch en noir et blanc, Stranger than paradise dispose d'une affiche sobre mais magnifique, qui aurait eu sa place dans plus d'une galerie d'art. À l'heure où les années lycée, synonymes de chambre recouverte de posters, sont bien loin, c'est la seule affiche qui continue de décorer mon antre.

Lost in translation

Rarement une affiche aura aussi bien résumé un personnage pourtant profond. Assis sur son lit, l'air hébété, dans un accoutrement un tantinet ridicule, Bill Murray aurait bien besoin d'un instant Santori Time, lui qui s'emmerde copieusement dans ce Japon trop grand pour lui. Drôle et pathétique à la fois, de quoi donner envie de (re)voir le film.

 

 

    

Jean-Noël Nicolau

Play Time 

En forme d'exercice de dessin moderne, l'affiche de Play Time propose le même jeu de chaos géométrique que le chef-d'œuvre de Jacques Tati. Le regard y entre, s'y perd dans le dédale des lignes et des perspectives, avant d'y croiser des touches de couleurs, des personnages et même la silhouette familière de M. Hulot. Le décor presque abstrait repose en équilibre sur le titre tracé à grands coups de pinceau ludiques. Comme le film, l'affiche de Play Time peut être contemplée pendant des heures sans rien perdre de sa richesse et de sa magie.

Le Cabinet du Dr. Caligari

Directement inspirées par l'œuvre d'Edvard Munch (Le Cri), pionnier de l'expressionnisme pictural, les deux affiches d'époque du Cabinet du Dr. Caligari sont des sommets de la créativité visuelle allemande. La technique du poster cinématographique atteint ici le statut d'œuvre d'art. Avec ses perspectives tordues, ses lignes de fuite infinies et ses couleurs criardes, l'affiche la plus célèbre est empreinte de mystère et de menaces. Elle retrouve l'onirisme cauchemardesque du film et le magnifie. La deuxième affiche, dans sa sobriété ondoyante, est peut-être encore plus belle.

 

 

    

Laurent Pécha

Les Dents de la mer

Découverte à l'âge de 5 ans, ce fut un choc. J'ai longtemps supplié mes parents de me laisser voir ce film tant la promesse d'une trouille pas possible me fascinait. J'ai été servi : 10 ans de traumatisme avec la mer. Les Dents de la mer ou l'affiche qui ne ment PAS du tout sur la marchandise.

Niagara

Marilyn prête à se faire embrasser...Marilyn allongée presque dénudée couverte par les flots des chutes du Niagara. Voilà bien une des affiches les plus sensuelles du monde, marque de fabrique d'une époque où les affiches mettaient sacrement l'eau à la bouche.

 

 

    

Nicolas Thys

Mon oncle d'Amérique

Grand amateur de bande-dessinée qu'il est, Alain Resnais ne pouvait rester insensible à l'univers d'Enki Bilal avec lequel il travaillera à deux reprises. Pour La Vie est un roman dont Bilal crée les décors et pour mon oncle d'Amérique, deux ans plus tôt, dont il dessine l'affiche. Et quelle affiche ! En un dessin le film est appréhendé dans sa totalité, complexe et multiforme. En outre, la patte de Bilal est visible partout, de son trait unique à son atmosphère dans une toile qui n'est pas sans rappeler quelque exercice surréaliste d'une beauté plastique à couper le souffle.

L'Aveu

L'affiche de L'Aveu est avant tout un choc visuel. Une image qui hante et reste dans les esprits avant d'être une image belle. Une image qui hante plus que le film lui même peut-être. Ce fond noir sur lequel un Montand sale, décrépi et méconnaissable, à moitié robot avec ces lunettes immondes et à moitié mort, la corde autour du coup, en train de disparaitre puisqu'il croule sous le poid du titre et de quelques noms qui ne laissent plus apparaitre qu'un semblant de visage, sont d'une cruauté et d'un macabre peu courant. Surtout quand il s'agit d'appater des spectateurs. Une preuve également que dans le laid suinte régulièrement quelque chose de l'ordre du sublime. 

 

 

     

Didier Verdurand

Lord of war

Combien de munitions a-t-il fallu pour faire cette affiche ? Le lecteur qui nous donne la bonne réponse gagnera son poids en poudre.

Adaptation

J'ai arrêté à 1 984 munitions, j'avais trop mal au crâne...

 

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