Cannes 2009 : la sélection en détail

Thomas Messias | 23 avril 2009
Thomas Messias | 23 avril 2009

3 femmes, 17 hommes : ils sont 20 à briguer la fameuse Palme d'Or. Pour cela, il faudra d'abord convaincre le jury d'Isabelle Huppert. Présentation des candidats en lice...

 

Inglourious Basterds de Quentin Tarantino

Quentin qui ? Le cinéaste le plus analysé de notre époque revient avec le rrai-faux remake du film de guerre Une poignée de salopards. Casting cosmopolite et réappropriation des codes du genre sont au programme pour ce qui est peut-être le film le plus attendu de cette sélection. Le début d'une carrière internationale pour Mélanie Laurent ?

Antécédents cannois : 2 sélections en compétition (Pulp fiction, Boulevard de la mort), 1 Palme d'Or (Pulp fiction).

 

 

 

 

Taking Woodstock d'Ang Lee

Avec apparemment pas mal de légèreté, Ang Lee revisite la fin des années 60 et s'intéresse notamment à un jeune type qui, plus ou moins volontairement, s'est retrouvé à créer un festival nommé Woodstock. Casting juvénile et talentueux, d'Emile Hirsch à Paul Dano.

Antécédents cannois : 1 sélection en compétition (Ice storm).

 

 

Les herbes folles d'Alain Resnais

Tiens, André Dussollier et Sabine Azéma chez Alain Resnais ! Pourtant, Les herbes folles ressemble moins à un film routinier qu'à un passage de témoin face caméra, Mathieu Amalric et Emmanuelle Devos étant de la partie.

Antécédents cannois : 6 sélections en compétition (Paris 1900, Toute la mémoire du monde, Hiroshima mon amour, Je t'aime, je t'aime, Stavisky, Mon oncle d'Amérique), 1 grand prix spécial du jury (Mon oncle d'Amérique).

 

 

Soudain le vide de Gaspar Noé

Sept ans après son dernier long, Noé nous promène du côté de Tokyo pour le trip d'un homme quelque part entre la vie et la mort. Un « maelström hallucinatoire » qui pourra susciter un enthousiasme total comme un rejet immédiat.

Antécédents cannois : 1 sélection en compétition (Irréversible).

 

 

 

 

Un Prophète de Jacques Audiard

Écrit par le scénariste des Mesrine, le nouveau Audiard conte la montéeen puissance d'un jeune taulard analphabète qui profite d'une guerre des gangs pour tenter de devenir le caïd de sa prison. Acteurs inconnus (sauf Niels Arestrup) pour cette surprise en puissance.

Antécédents cannois : 1 sélection en compétition (Un héros très discret), 1 prix du  scénario (Un héros très discret).

 

 

A l'origine de Xavier Giannoli

Et de deux pour Emmanuelle Devos, qui donne ici la réplique à François Cluzet, petit escroc qui ne connaît pas la crise mais découvre la puissance des sentiments et finirait presque par culpabiliser d'avoir arnaqué autant de personnes.

Antécédents cannois : 1 sélection en compétition (Quand j'étais chanteur), 1 Palme d'Or du court-métrage (L'interview).

 

 

Antichrist de Lars von Trier

D'habitude à Cannes ce sont les sièges qui claquent ; ici, ce pourraient plutôt être les dents des festivaliers, les premières images du dernier von Trier promettant beaucoup d'effroi et plein d'étrangeté malsaine. Avec Charlotte Gainsbourg et Willem Dafoe.

Antécédents cannois : 8 sélections en compétition (Element of crime, Europa, Breaking the waves, Les idiots, Dancer in the dark, Dogville, Manderlay), 1 prix du jury (Europa), 1 grand prix (Breaking the waves), 1 Palme d'Or (Dancer in the dark).

 

 

 

 

 

Les Etreintes brisées de Pedro Almodóvar

Pedro et Penélope commencent à devenir des habitués de la Croisette. Et on commence à s'habituer aux thématiques du cinéaste espagnol, qui adapte Thierry Jonquet mais continue à parler de création, d'accidents, de l'ombre de la mort. Pas sûr que cette éternelle rengaine suffise à lui rapporter la Palme.

Antécédents cannois : 2 sélections en compétition (Tout sur ma mère, Volver), 1 prix de la mise en scène (Tout sur ma mère), 1 prix du scénario (Volver).

 

 

 

 

Looking for Eric de Ken Loach

Le football rend les gens complètement fous. Qui aurait cru que Ken Loach réaliserait un jour une comédie (sociale, certes) sur et avec King Eric Cantona, légendaire numéro 7 de Manchester United ? Une curiosité, qui risque cependant d'être moins fantasque que sur le papier.

Antécédents cannois : 8 sélections en compétition (Looks and smiles, Raining stones, Hidden agenda, Land and freedom, My name is Joe, Bread and roses, Sweet sixteen, Le vent se lève), 2 prix du jury (Raining stones, Hidden agenda), 1 Palme d'Or (Le vent se lève).

 

 

 

 

Le Ruban blanc de Michael Haneke

Haneke n'avait pas tourné en allemand depuis 1997 et Funny games... Il revient avec l'histoire intrigante de ce village du nord de l'Allemagne dont les habitants procèdent à d'étranges rituels, notamment lorsqu'il s'agit de punir les enfants. Situé en 1913, Le ruban blanc est déjà précédé d'une réputation sulfureuse et polémique.

Antécédents cannois : 4 sélections en compétition (Funny games, Code inconnu, La pianiste, Caché), 1 prix de la mise en scène (Caché), 1 grand prix (La pianiste).

 

 

 

Vincere de Marco Bellocchio

Un sujet à prendre avec des pincettes pour un Bellocchio revenu très en forme depuis quelques années : l'histoire de la maîtresse de Mussolini, Ida Dalser, qui éleva leur fils illégitime, Albino... Ou quand l'Italie continue à revisiter sa propre histoire, un an après Il divo. Et l'occasionpour le réalisateur d'empocher enfin un prix ?

Antécédents cannois : 5 sélections en compétition (Le saut dans le vide, Henri IV, le roi fou, Le prince de Hombourg de Heinrich von Kleist, La nourrice, Le sourire de ma mère).

 

 

Fish Tank d'Andrea Arnold

Révélée par Red road, la cinéaste anglaise met en scène une ado rejetée par tous et exclue de son collège, qui place ses derniers espoirs en la personne du nouveau boyfriend de sa mère. Peut-être la glauquerie du festival, la réalisatrice n'aimant pas les traitements confortables.

Antécédents cannois : 1 sélection en compétition (Red road), 1 prix du jury (Red road).

 

 

Le temps qu'il reste d'Elia Suleiman

Le cinéaste d'Intervention divine s'attèle à nouveau à une peinture de la Palestine, dressant le portrait d'un membre de la résistance palestinienne tout en s'interrogeant face caméra sur les bouleversements politiques et sur le sort et le rôle du territoire.

Antécédents cannois : 1 sélection en compétition (Intervention divine), 1 prix du jury (Intervention divine).

 

 

Visage de Tsai Ming-Liang

Le réalisateur asiatique le plus francophile qui soit a tourné son nouveau film au Louvre, qui sert de décor à un film dans le film inspiré du mythe de Salomé. Laetitia Casta, Fanny Ardant et Jean-Pierre Léaud sont de la partie.

Antécédents cannois : 2 sélections en compétition (The hole, Et là-bas, quelle heure est-il ?).

 

 

 

 

Vengeance de Johnnie To

Même si Jean-Phi Smet et Sylvie Testud en sont les têtes d'affiche, Vengeance est un film dans la plus pure tradition toïenne,  avec ses gunfights savamment orchestrés, et le portrait quasi lyrique qu'il dresse de son héros, solitaire et enfermé dans une quête personnelle déchirante. Un cocktail fort attirant.

Antécédents cannois : 1 sélection en compétition (Election).

 

 

 

 

Nuit d'ivresse printanière de Lou Ye

Le prolifique cinéaste chinois revient avec une histoire de jalousie et de passion, dans un univers fortement érotisé, sous le signe de l'impulsion sexuelle. Vaste programme...

Antécédents cannois : 2 sélections en compétition (Summer palace, Purple butterfly).

 

 

Thirst, ceci est mon sang... de Park Chan-Wook

Tournant avec l'acteur fétiche de Bong Joon-ho (Kang-ho Song), Park Chan-wook lui a donné le rôle d'un prêtre qui devient vampire suite à une expérience qui tourne mal. Pour que cannes ait sélectionné le film en compétition, c'est qu'il doit y avoir là-dedans une profondeur insoupçonnable à la lecture du pitch...

Antécédents cannois : 1 sélection en compétition (Old boy), 1 grand prix (Old boy).

 

 

 

 

 

Bright Star de Jane Campion

Après In the cut, la néo-zélandaise revient à un cinéma apparemment plus classique en décrivant la passion qui unit le poète John Keats (décédé en 1821 à l'âge de 26 ans) et la belle Fanny Brawne. 

Antécédents cannois : 2 sélections en compétition (Sweetie, La leçon de piano), 1 Palme d'Or du court-métrage (Peel), 1 Palme d'Or (La leçon de piano).

 

 

Map of the Sounds of Tokyo de Isabel Coixet

Seule cinéaste à être vierge de toute sélection cannoise en compétition, l'espagnole mérite la palme du plus joli titre. Et du pitch le plus laconique et attrayant, puisqu'il s'agit de l'histoire d'une poissonière devenant tueuse professionnelle... Changement de cap pour cette habituée du (bon) mélodrame ?

Antécédents cannois : aucun.

 

 

Kinatay de Brillante Mendoza

Un an après un Serbis qui avait déçu la critique cannoise, le réalisateur philippin de John John retente sa chance avec ce polar dont on ne sait absolument rien, si ce n'est que c'est un polar et qu'on n'en sait absolument rien. 

Antécédents cannois : 1 sélection en compétition (Serbis).

 

 

 

Allez, un petit détour par la case des films présentés hors compétition...

 

 

 

Là-haut de Pete Docter et Bob Peterson

Dès que le soleil repointe le bout du nez, il y a désormais un Pixar pour vous donner envie d'aller prendre l'ombre pendant 2 heures. Cette année, c'est Là-haut qui s'y colle: l'épopée fantaisiste d'un pépé qui voyage grâce à une kyrielle de ballons assez nombreux pour soulever sa maison. De quoi détendre les festivaliers avant d'attaquer les choses sérieuses...

 

 

 

 

L'Armée du crime de Robert Guédiguian

Une fois de temps en temps, Guédiguian laisse tomber l'Estaque et Ariane Ascaride pour aller s'intéresser à des sujets plus divers. C'est le cas avec cette Armée du crime, récit de la destinée de quelques étrangers morts pour la France en février 44.

 

 

 

 

 

Agora de Alejandro Amenabar

Gros budget pour cette fresque historique autour d'un esclave (Max Minghella) qui cherche à s'affranchir grâce à la religion et tombe amoureux d'une prof de philo athée (Rachel Weisz) qui pourrait causer sa perte. Le retour de Amenabar aux States pour un projet alléchant mais casse-gueule.

 

 

 

 

Imaginarium of Dr Parnassus de Terry Gilliam

Encore un film maudit pour Terry Gilliam, Heath Ledger ayant trépassé durant le tournage. Du coup, la triplette Colin Farrell / Jude Law / Johnny Depp est venue lui prêter main forte, les trois acteurs interprétant tour à tour le même personnage par la magie d'une modification de scénario. Catastrophe ou chef d'oeuvre accidentel ? Connaissant la récente forme de Gilliam, on demande à voir...

 

 

 

 

Coco Chanel et Igor Stravisky de Jan Kounen

Involontairement, Coco Chanel et Igor Stravisky est plus ou moins la suite de Coco avant Chanel, s'intéressant aux années les plus folles et créatrices de la vie de cette grande dame. Espérons que, cinématographiquement parlant, Jan Kounen ait fait mieux qu'Anne Fontaine. Pour une clôture cannoise, cela ferait désordre...

 

 

 

 

 

Terminons par les séances spéciales, qui pourraient elles aussi créer l'évènement...

 

 

Jusqu'en enfer de Sam Raimi

Prévu pour Ellen Page, le rôle de cette jeune femme faisant l'objet d'une malédiction est finalement revenu à Alison Lohman,  pour ce film tenant quasiment lieu de récréation pour un Sam Raimi obnubilé par Spider-man et ses suites. L'occasion rêvée de retrouver le Raimi inspiré des Evil dead...

 

 


 

 


Ne te retourne pas de Marina de Van

Après l'incroyable Dans ma peau, Marina de Van signe un nouvel objet bizarroïde, l'histoire d'une femme qui prend peu à peu l'apparence d'une autre. Sophie Marceau et Monia Bellucci sont les deux pendants de cette même femme, pour un film aux mille facettes qui pourrait faire du bruit...

 

Panique au village de Vincent Patar & Stéphane Aubier

Un film d'animation belge doublé par Benoît Poelvoorde et Bouli Lanners, dont les héros commandent un barbecue en kit et se retrouvent avec un milliard de briques, et où des malfrats volent les murs dès qu'ils sont (re)construits, ça sent forcément le gros gros délire cosmique, idéal pour se détendre entre deux drames bien plombants.

 

 

 

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