Mickey Rourke - Portrait

Vincent Julé | 17 février 2009
Vincent Julé | 17 février 2009

C'est l'histoire d'un mec qui refuse de rester au tapis. On l'a cru retraité, défiguré, K.O., mais à chaque fois, Mickey Rourke s'est relevé. Né le 16 septembre 1952 à New York dans une famille franco irlandaise, il voit son père souleveur de fonte quitter le foyer alors qu'il n'a que six ans. Après le remariage de sa mère avec un flic, il déménage en Floride. Son adolescence se résume en grande partie au sport, avec des cours de self-défense puis de boxe. Alors âgé de 12, Mickey décide d'ailleurs de faire une carrière amateur. Il s'entraîne dans le même club que Muhammad Ali à Miami Beach. En 1969, Mickey Rourke devient le numéro un des poids moyens dans le monde. Malheureusement lors de la compétition amateur des Golden Gloves en 1971, il reçoit un mauvais coup et les docteurs lui conseillent de prendre une année sabbatique. Son palmarès est alors de 20 victoires contre 7 défaites, dont 17 K.O.

 

 


 

C'est en remplaçant au pied levé un acteur dans la pièce de théâtre d'un ami que Mickey découvre la comédie. C'est une révélation, et il emprunte dans la foulée 400 dollars à sa sœur afin de partir pour New York et prendre des cours privés d'un prof de l'Actors Studio. Ses premières apparitions au cinéma se font en 1980 avec La Porte du paradis de Michael Cimino, 1941 de Steven Spielberg et surtout La Fièvre au corps de Lawrence Kasdan, qui malgré sa courte présence à l'écran le fait grandement remarqué. Il enchaîne la comédie culte Diner et Rusty James de Francis Ford Coppola où il joue Motorcycle Boy, le frère de Mat Dillon. En deux films, il a déjà fréquenté des acteurs comme Dennis Hopper, Nicolas Cage, Laurence Fishburne, Kevin Bacon ou Tom Waits. Avec Le Pape de Greenwich Village en 1984, il fait le bonheur des critiques dans un film qui s'est planté au box-office mais qui a depuis gagné un statut d'œuvre gentiment culte.

 

 

 

A partir du milieu des années 80, c'est la consécration avec les premiers rôles de Barfly où il joue les Bukowski, L'année du dragon où il retrouve Cimino et 9 semaines ½ où son couple avec Kim Basinger l'impose comme un sex symbol. Avec Angel Heart d'Alan Parker en 1987, il continue de se forger un personnage de cinéma sombre, torturé, rebelle, qui lui vaut d'être controversé aux Etats-Unis et acclamé en France. Mickey écrit aussi son premier scénario, Homeboy, dans lequel il joue un boxer avec sa première femme Debra Feuer. Mais sa carrière commence à prendre du plomb dans l'aile à cause d'une vie privée erratique  et de décisions incompréhensibles. Alan Parker explique que travailler avec le comédien est un cauchemar, ne sachant jamais ce qu'il allait faire. Il aurait ainsi refusé le premier rôle dans Les Incorruptibles, Le flic de Beverly Hills, Rain Man, 48 heures, Highlander, etc.

 

 

 

 

En 1991, il décide alors de revenir à la boxe, en pro cette fois, car il se sentait autodestructeur et qu'il ne se respectait plus en tant qu'acteur. Malgré huit victoires consécutives, il ne parvient pas à se faire un vrai nom à cause de son âge, la quarantaine l'empêchant d'affronter les combattants de haut niveau. En 1995, il quitte le ring avec nez, orteil, côtes cassés (et toute la chirurgie esthétique qui a suivi), plusieurs arrestations pour drogue et violence et une femme, Carré Otis sa partenaire de L'orchidée sauvage, sur le point de partir. A la même époque, il décline le rôle de Butch Coolidge dans Pulp Fiction, que récupère Bruce Willis. On peut tout de même le voir dans L'idéaliste de Coppola, Buffalo 66 de Vincent Gallo, Animal Factory de Steve Buscemi, The Pledge de Sean Penn, Get Carter avec Stallone et... et... Double Team avec Jean-Claude Van Damme. S'il reste sur la table de montage de La ligne rouge de Terrence Malick (et il n'est pas le seul), Mickey Rourke devient une gueule (souvent de méchant) de plusieurs Direct-to-Video, dont certains qu'il a écrits sous le pseudo Sir Eddie Cool comme Bullet et, comble de la déchéance, d'un Another 9 weeks ½ ou Love in Paris chez nous.

 

 

 

Début des années 2000, les cinéastes Robert Rodriguez et Tony Scott lui offrent un petit rôle dans respectivement Il était une fois au Mexique et Man on Fire. C'est en fait une sorte de répétition générale à son come-back à Hollywood, qui a lieu en 2005 avec sa personnification de Marv dans Sin City et son interprétation de chasseur de prime dans Domino. Lors des ses apparences public ou au cours d'interviews, Mickey Rourke révèle alors une maturité et sagesse sur ses erreurs, son métier et son avenir. Il exprime de nouveau l'intérêt de jouer la comédie, tablant que ses meilleurs rôles sont devant lui. Difficile de le contredire lorsque l'on voit remonter sur le ring pour The Wrestler de Darren Aronofsky, où il semble parfois jouer son propre rôle et qui lui permet de remporter un Golden Globe, un BAFTA et... allez, disons-le... un Oscar ! Revenu en grâce, Mickey Rourke est devenu très demandé, pour ne pas dire incontournable. S'il est peu probable qu'on le voit dans Iron Man 2, il y aura de quoi faire avec The Informers d'après Bret Easton Ellis, Sin City 2, le remake US de 13 tzameti ou The Expendables de l'autre miraculé Sylvester Stallone.

 

 

 

Bonus

 


 

Newsletter Ecranlarge
Recevez chaque jour les news, critiques et dossiers essentiels d'Écran Large.
Vous aimerez aussi
commentaires
Aucun commentaire.