Bitch slap - preview

Thomas Messias | 21 novembre 2008
Thomas Messias | 21 novembre 2008

« No mask like open truth to cover lies, as to go naked is the best disguise… » La bande annonce de Bitch slap débute par une citation de William Congreve, auteur de théâtre et politicien du dix-septième siècle. Ce qui n’en fait pas pour autant une œuvre philosophique. La tagline française du film vient nous le rappeler si besoin : « Elles sont trop, elles sont bonnes, et elles n’ont peur de rien. » Soit l’histoire de trois naughty girls (une stripteaseuse, un agent secret et une tueuse camée à l’héroïne) qui sillonnent le désert afin de rafler un gros magot au nez et à la barbe d’un ponte de la mafia.

 

 

Le réalisateur Rick Jacobson (responsable de quelques épisodes des séries Alerte à Malibu, Xena la guerrière et Hercule) voit son film comme un hommage aux séries B qui ont marqué les trente dernières années. On voit mal en effet comment il pourrait vendre Bitch slap autrement, le dernier trailer en date sentant même le gros plagiat par endroits. Deux cinéastes, eux-mêmes amateurs des hommages en tous genres, sont notamment pillés à foison : Quentin Tarantino et Robert Rodriguez. Des décors (une vieille caravane au milieu de nulle part) aux personnages (une asiatique adepte de la barre à mine) en passant par certains accessoires (un membre amputé remplacé par une arme), Jacobson chipe allègrement tout ce qui l’a marqué dans Kill Bill et Grindhouse. Mais après tout, on s’en fout.

 


 

Car Bitch slap, c’est avant tout la fête à la bonnasse, les héroïnes jouant ouvertement de leurs charmes pour arriver à leurs fins. Décolletés outrageants, tenues plus que provocantes et propos qui ne trompent pas (dans le trailer, ces chères demoiselles parlent explicitement de faire durcir une certaine partie de l’anatomie masculine) : tout est mis en place pour le plaisir des yeux de ceux qui n’apprécient rien tant que la chair fraîche. Bitch slap, c’est le paradis du mâle bien primaire : des biatches, des canardages en règle, et plein d’hémoglobine. Le pied assuré. Il va de soi que le style Jacobson n’arrivera jamais à la cheville de celui de ses glorieux aînés : d’où la démultiplication des circonférences mammaires et des dialogues très connotés. Il faut bien attirer le client.

 



L’étrangeté du film de Jacobson, c’est qu’il fait tout de même preuve d’une certaine ambition allant au-delà du simple plaisir régressif. Car l’une des particularités de Bitch slap est qu’il est monté à l’envers, à la façon de films comme Memento ou Irréversible. Y a-t-il un intérêt à tout cela ou ce montage anti-chronologique est-il juste une façon supplémentaire de faire parler du film ? Mystère et boule de gomme. Côté casting, Jacobson a évidemment misé sur des demoiselles ayant de grandes qualités d’interprétation, et étant inexplicablement restées dans l’anonymat jusque là. Julia Voth, Erin Cummings et America Olivo sont les heureuses élues. Côté guest-stars, on annonce Lucy Lawless et Kevin Sorbo (Xena et Hercule, la classe), ainsi que Zoe Bell, cascadeuse de renom et héroïne du Boulevard de la mort de Tarantino. Pas vraiment du premier choix, mais l’assurance d’une poignée de scènes possiblement cultes tout de même.

 



Parce qu’on est tout de même plus à l’aise quand on a fait connaissance, attardons-nous sur quelques-uns des personnages principaux du film, à commencer par le charmant trio qui compose la tête d’affiche.

 

Trixie

1,88m, 91-58-89

 

La stripteaseuse au cœur d’or et au corps dur comme de la pierre. Arme favorite : son corps, moyen de persuasion idéal pour forcer les hommes (et les femmes) à exaucer ses vœux. Son rôle est simple : elle sera l’appât qui causera la perte de plus d’un type sans cervelle.

 

L’interprète : ce n’est que le deuxième film de Julia Voth après son interprétation des jeunes années du personnage de Carrie-Anne Moss dans la comédie Hanging out hooking up falling in love, avec également Janeane Garofalo et Jenna Elfman, dont la sortie n’est pas encore programmée. Elle était jusque là mannequin (sans blague ?) et a prêté son corps à des publicités pour diverses marques.

 

Hel

1,80m, 91-61-91

 

La tueuse accro à la coke, mais également le cerveau de la bande (si si). Elue miss Hawaii en 2003, elle a longtemps vécu en solitaire (profession oblige) avant de prendre goût à la vie en bande avec ses deux nouvelles amies. Son déhanché est aussi fatal que ses tirs sont précis.

 

L’interprète : Erin Cummings a surtout enchaîné les petits rôles dans des séries (dont Charmed), avant de débuter au cinéma dans la comédie black Le retour de Roscoe Jenkins. Sinon, la demoiselle est bardée de diplômes en journalisme et marketing. Anima sana in corpore sano


Camero

1,83m, 97-61-91

 

La sportive de la bande, rompue au maniement des armes depuis qu’à l’âge de neuf ans elle a planté une fourchette dans les parties intimes de son beau-père afin de lui faire comprendre qu’elle était trop jeune pour le satisfaire. Elle préfère la moto aux mecs. Mais seules les imbéciles ne changent pas d’avis…

 

L’interprète : sans doute la plus chevronnée des trois, America Olivo commence à faire son trou. Après avoir elle aussi figuré dans un grand nombre de séries, on a pu la voir dans Iron man (dans un rôle absolument fondamental : Dubai Beauty #1). Elle apparaîtra prochainement dans le nouveau Vendredi 13 ainsi que dans Transformers 2 (dans un rôle tout aussi important : frisbee girl). Elle tente également de percer dans la musique, mais ce n’est pas franchement gagné (écoutez donc le fabuleux Porcelain eyes sur son Myspace).

 

Kinki

1,73m, 89-53-84

 

Descendante de la famille impériale japonaise, elle est titulaire d’un doctorat en physique nucléaire, mais a finalement préféré le dévissage de tronche et le tranchage de membre à la fission de l’atome. Accro au sexe, elle peut perdre la tête pour une partie de jambes en l’air.

 

L’interprète : l’américaine Minae Noji nous arrive tout droit de la série General hospital, qui en est actuellement à 11.677 épisodes. Elle a aussi montré sa frimousse dans un gros paquet de direct-to-video. Bitch slap devrait s’ajouter à la liste.


Rawhide

1,85m, 91-58-86

 

On ne sait pas grand-chose de cette maîtresse femme, si ce n’est qu’elle est championne toutes catégories de combat de rue, qu’elle a un énorme appétit et qu’elle gagna naguère sa vie en jouant les Pocahontas à Disney World.

 

L’interprète : Zoe Bell se fit connaître en reine de la cascade dans Boulevard de la mort. Un métier qu’elle exerce réellement, puisqu’elle fut notamment la doublure d’Uma Thurman dans les deux volumes de Kill Bill.

 

Hot Pocket

86 centimètres, mensurations tenues secrètes

 

En dépit (ou à cause ?) de sa taille réduite, elle est devenue une tueuse redoutée dans le monde entier. Ce qui ne l’empêche pas d’être une showgirl hors pair à ses heures, voire même une prédatrice sexuelle lorsque l’occasion se présente. Raoarrrrr !!

 

L’interprète : il n’est pas étonnant de constater que l’essentiel de la carrière de Debbie Lee Carrington consiste en des rôles d’elfes (dans Le pôle express), de trolls (dans Histoires enchantées, le prochain Adam Sandler)… ou d’alien (dans Men in black). Bitch slap est pour elle l’occasion d’écrabouiller tous les préjugés sur les gens de petite taille en mettant la misère à ces messieurs.

 

Pour un tour d'horizon en images, c'est par ici.

 

Pour la bande-annonce, c'est par .

 

 

 

Et pour découvrir ce qui s'annonce comme un gros plaisir régressif, c'est bientôt dans tous les bons video-clubs. Patience.

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