Festival de films gays & lesbiens de Paris - Impressions
Alors qu'il reste encore au festival de belles séances devant lui, mais qu'une bonne partie est passée, il est temps de revenir sur l'ambiance, les rencontres, les soirées et d'annoncer les futurs et derniers événements.
Pour l'instant, on ne peut qu'applaudir la volonté des organisateurs de scinder leur festival en deux parties, l'une au Rex et l'autre au Latina, dans le but « d'envahir » la capitale et surtout de faire venir un public plus nombreux. Seulement, le nombre des séances proposées en si peu de temps oblige à faire des choix, et comme j'ai du le faire, j'imagine que les spectateurs choisissent vite un lieu central pour leur sélection du festival. Pour moi, cela se passe donc en grande partie au Rex, dans la salle emplafonnée d'étoiles sur fond bleu nuit. La salle est vaste, il n'est donc pas question de se battre pour une place, même si le soir le public est nombreux à répondre présent. A l'extérieur, aux guichets et dans les toilettes des dames, c'est une autre histoire : l'attroupement et les longues queues d'attente avant d'entrer dans la salle provoquent la confusion de spectateurs plus « traditionnels » qui demandent leur chemin, grimacent et s'enfuient quand ils apprennent la nature de l'événement. On entend même des réflexions déplacées (mais pas non plus clairement homophobes) dans les toilettes des dames, de la part de spectatrices venues accompagnées de leurs petits amis voir Saw V.
En dehors de ces quelques couacs (dont le systématisme se révèle à la longue amusant), l'ambiance est bonne et la programmation encore plus. On s'émeut et s'insurge lors du documentaire italien Soudain, l 'hiver dernier sur le PACS italien, et c'est encore plus un plaisir de voir les deux très attachants protagonistes Gustav Hofer et Luca Ragazzi répondre aux questions soulevées par leur film. On découvre en avant-première le nouveau film de Bruce LaBruce, Otto ; or, Up with dead people et tout le monde applaudit de bon cœur cette fable mélancolique sur les errances d'un jeune zombie gay dans les milieux du cinéma d'avant-garde. S'ensuit la soirée « Zombies » au bar Le Toro, où alors que sur les multiples écrans plats qui composent la salle du sous-sol passe en boucle le film Destricted, se mélangent et s'amusent spectateurs comme organisateurs du festival (déguisés ou pas en zombie) et bien sûr Bruce LaBruce, alcoolisé mais toujours charmant, posant pour des photos et profitant de la soirée. La nuit voit aussi la diffusion de la suite du délire parodique Another Gay Movie, Another Gay Sequel à sortir en salles en 2009. Moins réussi que le premier opus, il n'en demeure pas moins une très divertissante comédie trash où inceste et golden shower rejoignent partouze à gogo et réflexion sur la monogamie, tout et n'importe quoi donc, mais dans la joie et la bonne humeur (et surtout avec en guest le célèbre blogueur people Perez Hilton).
Pour les quatre jours à venir du festival, il reste encore une pléthore de séances (dont la reprise d'un vieux Greg Araki, The living end, et une séance porno dédiée aux transgenres au cinéma le Beverley, samedi soir, la séance « Rock'n'Roll et Bad Girls » dimanche après-midi, Hustler White de Bruce LaBruce lundi et la séance de clôture mardi soir), de soirées (« Pigalle is back » une soirée de performances au Divan du monde dimanche soir et la fête de clôture « That's all folks » au Toro mardi soir) et toujours les débats de fin de séance où les équipes des films se révèlent très accessibles. A vous de profiter de ces derniers instants... avant l'année prochaine !