USA : les présidents sur grand écran

Thomas Messias | 4 novembre 2008
Thomas Messias | 4 novembre 2008

Qui peut ignorer l'évènement qui a eu lieu dans la nuit du 4 novembre 2008 ? Les Américains ont choisi massivement Barack Obama pour succéder à George W. Bush et devenir le 44ème président des Etats-Unis. L'occasion pour Ecran Large de passer en revue quelques-uns des présidents qui ont fait les beaux jours du cinéma américain.

 

 

 

Tom Beck dans Deep impact (1998)

 

 


 

 

Interprète : Morgan Freeman

 

Caractéristiques : Un président noir ! Prophétique ? Sans doute... Il est forcément bon, juste, courageux, exemplaire. On a dit que Morgan Freeman a contribué à faire accepter l'idée de Barack Obama à la Maison Blanche.

 

Bilan : Un film catastrophe à échelle humaine, plein de clichés et de pathos, mais bizarrement assez attachant. Et si Obama gagne, ne serait-ce que pour un millième de voix, grâce à Deep impact, le film devient inattaquable... ou presque.

 

 

 

 

Greg Stillson dans Dead zone (1983)

 

 


 

 

Interprète : Martin Sheen

 

Caractéristiques : Apportera l'Apocalypse s'il est élu. Seul Christopher Walken et ses dons de voyance peuvent le stopper.

 

Bilan : Une vision angoissante du futur dans un suspens parapsychologique d'une rigueur glaçante. On retient surtout la performance de Walken, mais Martin Sheen pour le peu qu'il est à l'écran est tout aussi impressionnant.

 

 

 

 

 

 

Le Président dans New York 1997 (1981)

 

 


 

 

Interprète : Donald Pleasence

 

Caractéristiques : Facho et malchanceux. Gentiment lâche et franchement antipathique, ce sympathique président se crashe dans sa propre prison géante. Manque de bol, c'est Snake Plissken qu'on envoie pour le sauver. Le mauvais tour final est à prévoir...

 

Bilan : Un chef-d'œuvre pour beaucoup et une vision extrêmement noire et anarchiste des Etats-Unis. Carpenter délivre l'un de ses sommets politiques et fun.

 

 

 

 

John Fitzgerald Kennedy dans JFK (1991)

 

 


 

 

Interprète : lui-même

 

Caractéristiques : Jeune, beau, exceptionnel, incarnation du rêve américain des années 1960. Meurt assassiné dans des circonstances jamais élucidées et ayant dérivées vers une multitude de thèses plus ou moins délirantes.

 

Bilan : Oliver Stone donne sa version de l'histoire dans cette fresque aussi brillante dans sa forme que terriblement discutable dans son fond. Une œuvre qui demeure cependant passionnante.

 

 

 

 

 

 

Theodore "Teddy" Roosevelt dans Le Lion et le Vent (1975)

 

 


 

 

Interprète : Brian Keith

 

Caractéristiques : en tout point respectueux de son mythique modèle, Brian Keith est impeccable dans les habits un des plus célèbres présidents américains, bouillonnant personnage qui est devenu symbole d'une Amérique aventureuse et avec qui il faut toujours compter. Son duel à distance avec l'aventurier Raisuli (Sean Connery) se terminera sur une note plus intime, où les deux antagonistes se révèleront être des personnages plus proches qu'il ne semblait.

 

Bilan : Véritable chef d'oeuvre de John Milius (avant Conan le Barbare), ce dernier détourne un fait historique avéré pour en faire un véritable western "colonial" où ne manque aucun ingrédient: action, cavalcade, méchants allemands et le duo Sean Connery/Candice Bergen qui fonctionne merveille. Mais le réalisateur ne manque pas de glisser vers la nostalgie, en évoquant le temps où la politique américaine était mené par de véritables hommes d'action, dont "Teddy" Roosevelt représente pour lui le summum. Il évoquera à nouveau le personnage dans le téléfilm Rough Riders en 1997.

 

 

 

 

Sept Jours en Mai (1964)

 

 


 

 

Interprète : Fredric March

 

Caractéristiques : Pacifiste qui oeuvre pour le désarmement nucléaire en collaboration avec les Russes, il se verra menacé de renversement par le mégalomane général James Mattoon Scott (Burt Lancaster) qui veut profiter d'un exercice militaire pour prendre le contrôle. Il se montrera assez pugnace et habile tacticien pour retourner la situation à son avantage en l'espace de six jours, avec l'aide de bons démocrates dont le général Casey (Kirk Douglas). 

 

Bilan : Politique-fiction sur une tentative de coup d'état perpétré par le complexe militaro-industriel américain, le film de John Frankenheimer accrédite la théorie pas si fantaisiste que çà des menaces que font poser certains généraux sur la plus grande Démocratie du monde (le film étant sorti quelques mois après l'assassinat de JFK). De plus, quand l'intrigue est servi par des acteurs de la trempe de Burt Lancaster, Kirk Douglas et Fredric March, on a droit ici un chef d'œuvre du genre.

 

 

 

 

Point Limite (1964)

 

 


 

 

Interprète : Henry Fonda

 

Caractéristiques : Interprétant un personnage de Président en crise, avec ici en point d'orgue la menace nucléaire, Henry Fonda fait ici dans l'austère et le crédible, écoutant ses conseillers et analysant froiidement la situation, jusqu'à une conclusion effroyable et pénible. Mais c'est surtout le duo qu'il compose avec le traducteur Buck (le tout jeune Larry Hagman) qui restera en mémoire, ce dernier apportant le contrepoids émotionnel à un récit avançant sur le fil du rasoir.

 

Bilan : Autre politique fiction qui parle du danger de l'Apocalypse nucléaire, mais sur un mode sérieux à la différence du Docteur Folamour sorti la même année, le film de Sidney Lumet est de ces thrillers à huis-clos (et à petit budget) qui demeure un modèle de concision et de suspens rarement égalé. Le scénario met en exergue intelligemment les dangers de la perte de contrôle des moyens militaires soumis au tout-électronique et des choix terribles auxquels sont confrontés les hommes de bonne volonté afin d'y remédier, avant le point limite fatal.

 

 

 

Danger Immédiat (1994)

 

 


 

 

Interprète : Donald Moffat

 

Caractéristiques : Loin des canons habituels des super-productions de l'époque (par la suite, faire du Président un salopard sera plus courant), l'hôte de la Maison Blanche est ici un maître du double-jeu, à la limite de la veulerie, qui n'agit uniquement que pour couvrir ses malversations et prêt à la  compromission extrême, à savoir sacrifier de bons soldats américains.

 

Bilan : Meilleur film de l'ère Harrison Ford dans la série Jack Ryan, le film de Philip Noyce est un bon compromis entre l'exploitation des histoires alambiquées du très documenté Tom Clancy et l'entertainment spectaculaire. Habitué des rôles d'officiels et de dirigeants (il avait été le vice-président Johnson dans L'étoffe des héros), Donald Moffat s'acquitte avec métier de son rôle ambigu avec une aisance et une classe inébranlable.

 

 

 

 

 

Meurtres en direct (1982)

 

 


 

 

Interprète George Grizzard

 

Caractéristiques : Confronté à une menace terroriste qui le dépasse dans un monde au bord du chaos, le président des USA se verra à la fois manipulé par le charismatique journaliste Patrick Hale (Sean Connery), en mal de l'ultime scoop à décrocher, et poussé par le général va-t-en guerre Wombat (excellent Robert Conrad).

 

Bilan : Politique-fiction anticipant avec près de 20 ans les évènements du 11 Septembre et l'invasion de l'Irak, le film de Richard Brooks est une satire à peine déguisée de l'emprise des médias et de leur influence néfaste sur la destinée du monde. Si le film se révèle caricatural à certains points, il n'en demeure pas moins d'une formidable prémonition, preuve du talent de Richard Brooks, sur le monde tel que nous le connaissons maintenant.


 

 

Le Président dans The Second Civil War (1997)

 

 

   

 

Interprète : Phil Hartman

Caractéristiques : C'est un altruiste qui va se retrouver en conflit avec le Gouverneur de l'Idaho (Beau Bridges) sur une question d'immigration et ainsi mener vers la deuxième Guerre Civile de l'histoire des USA. Un démocrate, assurément.

Bilan : Mis en scène pour la télévision, The Second Civil War est encore une perle satirique et brillante de la part de Joe Dante. Sa plongée dans la politique spectacle à l'américaine vaut toujours le détour. 

 

 

 

Jack Stanton dans Primary colors (1998)

 


Interprète : John Travolta

Caractéristiques : sosie de Bill Clinton, Stanton se sait moins intelligent que son épouse (Emma Thompson) et compense (?) en allant renifler d’autres femmes que la sienne.

Bilan : un film politique de bonne facture, mais longuet et un peu mou, qui souffre de la faiblesse de son personnage de narrateur-observateur.

 

 

Bill Mitchell dans Président d’un jour (1993)

 


Interprète : Kevin Kline

Caractéristiques : victime d’un malaise cardiaque pendant une coucherie extra-conjugale, il est remplacé par son sosie, le brave Dave Kovic. Bridé par une épouse qui porte apparemment la culotte (Sigourney Weaver).

Bilan : une comédie agréable et rigolote, portée par l’excellent duo Kline – Weaver.

 

 

 

le président Harris dans Scary movie 3 (2003)

 


Interprète : Leslie Nielsen

Caractéristiques : préfère (essayer de) déchiffrer des livres pour enfants avec des élèves de maternelle plutôt que d’aller s’occuper de la sécurité nationale. Si ça vous rappelle quelqu’un, c’est normal.

Bilan : nul besoin de présenter la franchise Scary movie, dont le troisième volet n’est sans doute pas le moins bon.

 

 

 

James Marshall dans Air force one (1997)

 


Interprète : Harrison Ford

Caractéristiques : si courageux qu’il parvient à empêcher de vilains communistes (menés par Gary Oldman) de prendre le contrôle de l’avion présidentiel, Air Force One. Le président parfait, castagneur, bricolo et intègre. Donc approuvé par Clinton, alors président.

Bilan : deux heures de pur patriotisme américain à bord d’un avion, c’est long. Même quand c’est un allemand (plutôt spécialiste des bateaux) qui s’y colle.

 

 

 

« Bobby » dans Bienvenue mister Chance (1980)

 


Interprète : Jack Warden

Caractéristiques : impressionné par un jardinier candide et un rien marginal (le Chance du titre, incarné par Peter Sellers), le président va même jusqu’à suivre ses remarques, dont la naïveté n’a d’égal que la justesse.

Bilan : une fable brillante et poignante sur l’innocence, au final déconcertant, avec un Peter Sellers proprement génial (pléonasme ?).

 

 

 

Richard Nixon dans Nixon (1995)

 


Interprète : Anthony Hopkins

Caractéristiques : grandiloquent et médiocre à la fois, ce président-là est un concentré de haine et de roublardise, qui accélèrera sa propre fin.

Bilan : Oliver Stone n’a jamais vraiment été objectif, mais là, c’est le pompon. Terriblement long (3h12), le film s’encombre de partis pris qui l’alourdissent considérablement. Aussi pourri Nixon soit-il, il méritait sans doute un traitement moins partisan.

 

 

 

Camacho dans Idiocracy (2006)

 


Interprète : Terry Crews

Caractéristiques : il est noir, ce qui semble constituer une avancée ; sauf que Camacho est aussi complètement débile, élu par une population dont le QI moyen est inférieur à la pointure. Il est beau, le vingt-sixième siècle.

Bilan : comédie sur la débilisation de l’univers, Idiocracy livre une vision assez flippante de ce qui pourrait guetter nos arrière-arrière-(…)-petits-enfants. À côté de Camacho, George W. Bush passe aisément pour un génie.

 

 

 

Richard Nixon dans Dick, les dessous de la présidence (1999)

 

Interprète : Dan Hedaya

Caractéristiques : désagréable et antisémite, Nixon va devoir collaborer avec deux adolescentes (Michelle Williams & Kirsten Dunst) qui furent les témoins d’un cambriolage. Normal, l’une d’elles habitent un immeuble au nom un peu connu : le Watergate…

Bilan : bizarre mélange entre teen movie et comédie politique, un film intéressant même si inabouti. Et un Dan Hedaya époustouflant, aux colères mémorables…

 

 

 

Jackson Evans dans Manipulations (2000)

 


Interprète : Jeff Bridges

Caractéristiques : démocrate, relativement jeune et ouvert, il est le premier à nommer choisir une femme pour vice-présidente (Joan Allen). Celle-ci va évidement devoir faire face à toutes sortes de pressions et de manipulations…

Bilan : à condition de mettre de côté une fin plutôt foireuse, un film assez puissant sur la force du langage politique et du trafic d’influence. Et avec une vice-présidente plus avenante que Sarah Palin.

 

 

 

Joseph Staton dans American dreamz (2006)

 

Interprète : Dennis Quaid

Caractéristiques : complètement à la masse, incapable de s’en sortir sans son oreillette, il est sans doute le président le plus proche de George W. Bush. Et doit aller faire le mariole dans un télé-crochet pour regonfler sa popularité…

Bilan : une comédie loufdingue et bien troussée sur les ravages des médias, qui ne pousse pas loin la réflexion mais offre un savoureux portrait, à peine exagéré, de celui qui dirigea les USA de 2000 à 2008.

 

 

 

Allen Richmond dans Les pleins pouvoirs (1997)

 

Interprète : Gene Hackman

Caractéristiques : fait abattre sa maîtresse par des hommes de main, le tout sous les yeux d’un cambrioleur (Clint Eastwood) qui n’avait rien demandé…

Bilan : un polar brillant et haletant, qui fait du président un véritable salopard. Le casting aux petits oignons (Eastwood, Hackman, mais aussi Ed Harris et Scott Glenn) assure le spectacle.

 

 

 

Thomas J. Whitmore dans Independence day (1996)

 

Interprète : Bill Pullman

Caractéristiques : ancien pilote de chasse, il reprend du service à bord d’un F16 pour faire la nique aux vilains extra-terrestres venus faire péter la Terre (et en particulier les Etats-Unis).

Bilan : cousin d’Air force one par son propos patriotique (« USA über alles ») et sa vision sans ombrage d’un président téméraire et prêt à tout pour sa nation. Un gros machin bien bourrin, à réserver aux fans de blockbusters sans cervelle.

 

 

 

James Dale dans Mars attacks ! (1996)

 

Interprète : Jack Nicholson

Caractéristiques : un peu trop sûr de lui et de la force de sa patrie chérie, il finira par se faire berner par des extra-terrestres bien vicelards (mais qui n’aiment pas du tout la musique country).

Bilan : si les deux films n’avaient pas été montés quasi simultanément, on jurerait que Mars attacks ! parodie en partie Independence day. En fait, c’est surtout un hommage délirant et coloré à des cartes à jouer ayant fait un carton dans les années 60.

 

 

 

Merkin Muffley dans Dr. Folamour (1964)

 


Interprète : Peter Sellers

Caractéristiques : tente désespérément de sauver la planète de l’apocalypse qui la guette. Car c’est un fait : le président des Etats-Unis n’est rien de moins que le maître du monde.

Bilan : une farce loufoque et pessimiste sur le devenir de l’humanité, surtout si l’on confie l’avenir du monde à quelques monstres assoiffés de pouvoir. Et un Peter Sellers triplement fabuleux, également dans la peau d’un officier britannique et d’un savant allemand et légèrement nazi.

 

 

 

Andrew Shepherd dans Le président & miss Wade (1995)

 

 

Interprète : Michael Douglas

Caractéristiques : veuf, il attire sur lui tous les projecteurs du monde en débutant une relation avec une belle écolo (Annette Bening). Mais le président est un romantique…

Bilan : comédie romantique, mais pas seulement : Aaron Sorkin décortique les coulisses du pouvoir et les relations entre les dirigeants du monde et les médias. Par certains aspects, cette histoire nous rappelle celle de notre président français…

 

 

 

Thomas « Tug » Benson dans Hot shots ! 2 (1993)

 

 

Interprète : Lloyd Bridges

Caractéristiques : aussi courageux que débile, il n’hésitera pas à aller affronter lui-même  le tenace Saddam Hussein dans un duel parfaitement culte.

Bilan : sorte de cousin germain de Leslie Nielsen, Lloyd Bridges offre sa folie douce à ce personnage attachant et complètement fêlé. On en redemande.

 

 

 

John Fitzgerald Kennedy dans 13 jours (2000)

 

 

Interprète : Bruce Greenwood

Caractéristiques : sérieux et impliqué, ce JFK sait mettre de côté ses dérives sexuelles. Et gère de main de maître la crise qui, en 1962, a manqué d’entrainer une nouvelle guerre.

Bilan : étonnamment austère pour un film de Roger Donaldson, c’est une œuvre documentée, précise, et bourrée de suspense. Avec un Greenwood impeccable et un Kevin Costner idem.

 

 

 

George W. Bush dans W. – l’improbable président (2008)

 

 

Interprète : Josh Brolin

Caractéristiques : un average Joe (Monsieur Tout-le-monde) vivant dans l'ombre de son père et de son frère, moqué pour sa stupidité et le bilan catastrophique de son double mandat.

Bilan : réquisitoire nuancé, brillante comédie du pouvoir, un portrait édifiant mais ponctué de surprenants élans de tendresse. Ce qui ne veut pas dire que Bush Jr. en sort grandi...

 

 

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